Archives de catégorie : droit des étrangers

Sans-papiers : la garde à vue hors jeu

  06/07/2012

La Cour de cassation a décidé hier qu’un étranger en situation irrégulière ne pouvait plus être considéré comme un délinquant et qu’il ne pouvait plus être placé en garde à vue sur ce seul motif.

Le gouvernement veut légiférer « rapidement» pour remplacer la garde à vue uniquement motivée par le séjour irrégulier des étrangers clandestins qui a été interdite hier par la Cour de cassation. « Le Premier ministre m’a demandé de lui proposer rapidement un texte législatif pour redonner un fondement légal à notre action», a déclaré le ministre de l’Intérieur Manuel Valls jeudi soir. Selon son entourage, un texte pourrait être présenté au Parlement « pour la rentrée». « L’éloignement des étrangers en situation irrégulière doit rester la règle», a toutefois martelé Valls devant les préfets réunis à Paris.

La haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière, une situation qui touche 60 000 personnes par an. La Cour de cassation leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

M e Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui de cette décision. Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers : il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif. Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement. Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

« Solutions alternatives »

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné M e Spinosi. Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures. Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti). « Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

⇒ Voir l’article

Fin des gardes à vue pour les sans-papiers : « Ça va être compliqué »

images , Celine Rastello 06-07-2012

Des syndicats de policiers réagissent à la décision de la Cour de cassation d’interdire la garde à vue pour le seul séjour irrégulier.

« On va s’adapter » réagit le secrétaire général de Synergie Officiers Patrice Ribeiro au lendemain de la décision de la Cour de cassation d’interdire la garde à vue des étrangers pour le seul séjour irrégulier. Une décision qu’il avait « anticipée », la jurisprudence européenne « s’orientant dans ce sens » et la chambre criminelle de la Cour, saisie par la chambre civile, ayant rendu début juin un avis suivi jeudi.

4 h pour vérifier l’identité : pas suffisant selon les policiers

Les associations de défense des droits des étrangers saluent cette décision. « C’est une vraie victoire, on va enfin considérer que le séjour irrégulier n’est plus un délit » confiait jeudi le président du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés) Stéphane Maugendre, dénonçant des gardes à vue « de confort » : « les autorités ont le temps de produire l’arrêt de reconduite à la frontière. Tout le monde est tranquille sauf l’intéressé, privé de liberté. »

Pour vérifier l’identité d’un étranger, les forces de l’ordre, sans garde à vue, pourront utiliser la procédure applicable à tous, de quatre heures maximum. Mais qui, selon les syndicats de policiers, n’est pas adaptée. « Tout le monde sait que ce n’est pas possible. On n’aura pas le temps de vérifier l’identité et d’avoir un retour de la préfecture » poursuit Patrice Ribeiro, « le décompte commence au contrôle et à partir de 20 h, dans certaines préfectures, on n’a plus personne. »

« Et si une personne est interpellée à minuit ? »

Un policier qui travaille dans la lutte contre l’immigration clandestine avance la difficulté de la langue : « Il est compliqué de trouver un interprète et de le faire venir rapidement ». C’était jusqu’ici, « rare », selon lui, que les gardes à vue soient prolongées « sauf si l’on attend des éléments importants du dossier. »

Le même policier cite aussi les délais liés aux différents systèmes de prise d’empreinte : « en fonction du matériel, on peut savoir tout de suite si la personne est déjà enregistrée, ou attendre plusieurs heures. » Viennent ensuite les difficultés liées à la nuit : « Et si une personne est interpellée à minuit ? Comment contacte-t-on les différents services administratifs entre minuit et quatre heures du matin ? »

« On va remplir les fichiers de police » soupire-t-il, citant l’exemple d’une personne dont l’identité n’a pas pu être vérifiée, qui sera relâchée, et peut-être à nouveau interpellée le lendemain. Et « le nombre de reconduite à la frontière va chuter ». Celui qui rappelle que la procédure de vérification se fait sans avocat craint aussi « qu’on soit tenté de trouver un autre élément connexe et se concentrer davantage sur la chasse aux ‘sauvettes’ (vendeurs à la sauvette), qui, elles, permettent la garde à vue. »

« On doit trouver un système pour pouvoir remplir cette mission »

« Ça va être compliqué, voire impossible » estime pour sa part le secrétaire général du Syndicat national des officiers de police SNOP-SCSI, Jean-Marc Bailleul : « chaque cas est différent et on doit trouver un système pour pouvoir remplir cette mission. Peut-être via une entente au niveau européen, ou des accords avec les pays d’origine des personnes. » On ne peut pas, dit-il, « demander aux policiers d’atteindre le nombre de reconduites à la frontière s’ils n’ont pas les moyens de le faire ».

Si certains préfèrent ne pas se prononcer sur une éventuelle prochaine loi remplaçant l’interdiction du placement en garde à vue, d’autres la trouvent « logique et utile ». « Sinon, on perd du temps inutilement. A partir du moment où on a la mission d’interpeller les personnes en situation irrégulière, ou on nous permet de le faire, ou on dit que ce n’est pas un délit » remarque le secrétaire général d’Unité SGP police FO Nicolas Comte.

Des associations de défense des droits des étrangers et le Syndicat de la magistrature, entre autres, espèrent justement aller vers une dépénalisation. « Autant on dénonce les quotas, autant une personne qui n’est pas en conformité avec la législation doit être reconduite » estime de son côté Nicolas Comte. Question « de cohérence et d’efficacité. »

Des « faux problèmes » selon le président du Gisti

Le gouvernement souhaite légiférer « rapidement » a fait savoir le ministre de l’Intérieur Manuel Valls dès jeudi soir : « Le Premier ministre m’a demandé de lui proposer rapidement un texte législatif pour redonner un fondement légal à notre action ». Il pourrait même être présenté dès la prochaine rentrée.

Avant cette annonce, Stéphane Maugendre redoutait que « sous l’impulsion du ministère de l’Intérieur les législateurs ne créent un nouveau régime d’exception pour les étrangers ». « Ma crainte était fondée » réagit-il après, redoutant qu’un nouveau système soit mis en place « pour palier les carences de l’administration ».

Quant aux difficultés avancées par les policiers, ce sont selon lui de « faux problèmes » : « la période de vérification d’identité de quatre heures suffit. La plupart des interpellations ont lieu au faciès, de jour, dans le métro ou dans la rue, et les interprètes arrivent rapidement. »

⇒ Voir l’article

Garde à vue des étrangers : qu’est-ce qui change ?

images   Celine Rastello

La Cour de cassation a rendu sa décision définitive : pas de garde à vue pour un étranger pour le seul fait qu’il est en séjour irrégulier.

Pas de garde à vue pour un étranger pour le seul fait qu’il est sans-papiers. Dans sa décision définitive rendue jeudi 4 juillet, la chambre civile de la Cour de cassation a suivi l’avis de la chambre criminelle qu’elle avait sollicitée sur la légalité de la garde à vue des étrangers. Celle-ci a en effet estimé jeudi 5 juin dernier que le seul séjour irrégulier n’était pas suffisant pour justifier un placement en garde à vue.

1. Pourquoi cette décision ? 

En France, être sans papiers est considéré comme un délit pénal (article L. 621-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile). La loi française prévoit pour ce délit une peine d’un an de prison, une amende de 3.750 euros et jusqu’à trois ans d’interdiction de territoire. Depuis 1938, des étrangers sont incarcérés en France au seul motif qu’ils sont sans-papiers.

Mais deux arrêts (El Dridi et Achugbabian) rendus par la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) en 2011 ont établi qu’on ne pouvait pas emprisonner quelqu’un pour la seule raison qu’il est sans-papiers, même si cette personne n’a pas respecté son obligation de quitter le territoire. La CJUE estimait alors que c’était contraire à la directive européenne « retour » de 2008.

Si l’emprisonnement n’est plus encouru, la garde à vue n’est plus possible, précise la vice-présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM) Virginie Valton, « car en droit français la garde à vue n’est possible que si une peine d’emprisonnement est encourue. »

2. Quand peut-on placer quelqu’un en garde à vue ?

Selon la loi d’avril 2011, une garde à vue ne peut être décidée que s’il « existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’une personne a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement ».

« La garde à vue est une mesure de contrainte pénale pour les besoins d’une enquête », rappelle aussi le secrétaire général du Syndicat de la magistrature Matthieu Bonduelle. « Elle ne doit pas être détournée de son objet et être l’antichambre de l’expulsion. Il faut cesser de mettre en garde à vue les personnes pour mieux les expulser. C’est moralement scandaleux et juridiquement impossible. »

3. Que dit l’avis rendu le 5 juin par la chambre criminelle ?

La chambre criminelle estime qu’on ne peut pas placer en garde à vue une personne étrangère pour la seule raison qu’elle se trouve en situation irrégulière.

« Le ressortissant d’un État tiers ne peut (…) être placé en garde à vue à l’occasion d’une procédure diligentée pour entrée ou séjour irréguliers selon la procédure du flagrant délit » lit-on dans son avis.

Avec cette décision, la Cour de cassation suit donc la lecture de la directive « retour » par la CJUE.

4. Comment cela va-t-il se passer maintenant ?

Cette décision n’empêchera pas les reconduites à la frontière. Comme les étrangers contrôlés sans papiers ne peuvent plus être placés en garde à vue sur ce seul motif, les forces de l’ordre utiliseront une autre procédure : la vérification d’identité applicable à tous. Sa durée est limitée à 4 heures. Ce qui implique que la décision administrative (reconduite, placement en rétention,…) doit être prise dans ce laps de temps.

Depuis les arrêts de la CJUE, « certains juges de la liberté et de la détention les appliquent, d’autres non » constate Stéphane Maugendre, président du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés) et avocat spécialisé en droit des étrangers en Seine-Saint-Denis. Les décisions diffèrent donc d’une juridiction à l’autre.

Mais depuis l’avis de la chambre criminelle, l’avocat a constaté une nouveauté : « les préfectures n’ayant pas anticipé, on voit fleurir un certain nombre de placements en garde à vue pour double délits : séjour irrégulier et outrage à agent par exemple ». Un délit ajouté pour justifier une garde à vue et disposer du temps nécessaire à la procédure.

Les procédures sont longues, déplore l’avocat, « au détriment des étrangers et des services de police. »

« On peut penser que de nombreuses juridictions suivront cette décision de la Cour de cassation qui va faire jurisprudence » commente aussi Virginie Valton, qui nuance : « Mais, sans texte de loi, il reste libre à chaque juridiction de la suivre ou non. »

5. Qui est concerné ?

Sur 100.000 procédures pour séjour irrégulier, on estime à environ 60.000 le nombre de gardes à vue par an. Les gardes à vue ont lieu dans l’attente d’une procédure d’expulsion.

« C’est ce qu’on appelle des gardes à vue ‘de confort' » explique aussi Stéphane Maugendre : « Les autorités ont le temps de produire l’arrêt de reconduite à la frontière. Tout le monde est tranquille, sauf l’intéressé, privé de liberté. »

En France, entre 500 et 600 personnes sont condamnées chaque année pour séjour irrégulier. Près de 200 d’entre elles écopent de prison ferme.

6. Vers une dépénalisation du séjour irrégulier ?

« C’est une vraie victoire. On va enfin considérer que le séjour irrégulier n’est plus un délit » réagit encore l’avocat, espérant une harmonisation des pratiques : « A Bobigny, quatre juges sur cinq annulent les procédures s’appuyant sur une garde à vue contraire à la directive ‘retour’. A Paris, c’est un sur cinq. »

« Toute convention internationale signée par la France a une valeur juridique supérieure à la loi française » rappelle aussi Matthieu Bonduelle, qui dénonce le fait que le ministère de la Justice ait, « pendant des mois, fait de la résistance, avec des objectifs chiffrés, dans le but de faciliter les expulsions ». Il faut selon lui « aller vers la dépénalisation du séjour irrégulier. » Pour l’USM, toutefois, c’est une « décision politique qui revient aux politiques. »

Stéphane Maugendre est également en faveur d’une dépénalisation du séjour irrégulier. Mais il espère surtout que « sous l’impulsion du ministère de l’intérieur, les législateurs ne vont pas créer un nouveau régime d’exception pour les étrangers. »

Fin juin, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a fait savoir qu’il comptait « proposer un outils législatif qui permette de s’assurer que les étrangers en situation irrégulière regagnent leur pays d’origine. » Sans plus de détails pour l’instant.

⇒ Voir l’article

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

images 2  

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.

La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.

Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.

Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

« voie législative »

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.

Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.

Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».

Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

⇒ Voir l’article

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

  

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.

La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.

Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.

Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

« voie législative »

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.

Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.

Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».

Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

⇒ Voir l’article

Sans-papiers : le séjour irrégulier ne justifie pas la garde à vue

05/07/2012

Le séjour irrégulier d’un étranger justifie-t-il son placement en garde à vue ? Ce jeudi, la Cour de cassation a répondu par la négative. Suivant l’avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois, cette décision oblige le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers soumis à une procédure d’expulsion.

 Un projet de loi pourrait être présenté au Parlement à la rentrée.

La première chambre civile de la Cour de cassation avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière, une situation qui touche 60.000 personnes par an. Pour Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, la décision rendue est considérée comme «absolument fondamentale». Selon lui, elle signifie que «le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers : il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants».

Procédure administrative et non plus pénale

La pratique de la garde à vue est remise en cause par les associations de défense des étrangers, notamment depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne peut être emprisonné sur ce seul motif. Par ailleurs, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non. Désormais, les personnes sans-papiers «doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale» et «dans le respect du droit européen», souligne Me Spinosi.

Le gouvernement devra soumettre une nouvelle loi

«Le Premier ministre m’a demandé de lui proposer rapidement un texte législatif pour redonner un fondement légal à notre action», a déclaré le ministre de l’Intérieur Manuel Valls jeudi soir, précisant toutefois devant les préfets réunis à Paris que «l’éloignement des étrangers en situation irrégulière doit rester la règle». Selon son entourage, un texte pourrait être présenté au Parlement «pour la rentrée».

L’avocat de Cimade estime qu’il faudra «une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum», puis «le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour». «Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun», met en garde Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti), qui anticipe «une demande des parquets de chercher un délit connexe».

Le FN s’insurge

L’UMP, par la voix du Secrétaire national chargé des questions de sécurité, Bruno Beschizza, réclame pour sa part une «mesure législative rapide, qui ne laisse pas nos forces de l’ordre dans une situation d’insécurité juridique». Quant au Front national, il s’indigne contre «l’idéologie laxiste, mondialiste et ultralibérale que veut nous imposer l’oligarchie européenne» à travers sa jurisprudence.

⇒ Voir l’article

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins….

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins, AFP, Pascale Julliard,  

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.

La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.

Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.

Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

« voie législative »

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.

Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.

Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».

Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

LOGO-CORSE-MATIN 05/07/2012

Le gouvernement veut légiférer « rapidement » pour remplacer la garde à vue uniquement motivée par le séjour irrégulier des étrangers clandestins qui a été interdite jeudi par la Cour de cassation.

« Le Premier ministre m’a demandé de lui proposer rapidement un texte législatif pour redonner un fondement légal à notre action », a déclaré le ministre de l’Intérieur Manuel Valls jeudi soir. Selon son entourage, un texte pourrait être présenté au Parlement « pour la rentrée ».

« L’éloignement des étrangers en situation irrégulière doit rester la règle », a toutefois martelé M. Valls devant les préfets réunis à Paris.
La haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière, une situation qui touche 60.000 personnes par an.

La Cour de cassation leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

« Le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants », s’est réjoui Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade.

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement, ce qui n’est pas le cas du séjour clandestin.

« Voie législative » Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.

Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.

Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat. Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a-t-il ajouté.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a dit Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

L’UMP, par la voix du Secrétaire national chargé des questions de sécurité, Bruno Beschizza, a réclamé une « mesure législative rapide, qui ne laisse pas nos forces de l’ordre dans une situation d’insécurité juridique ».

Le Front national s’est indigné contre « l’idéologie laxiste, mondialiste et ultralibérale que veut nous imposer l’oligarchie européenne » à travers sa jurisprudence

La Cour de cassation confirme l’interdiction de garde à vue pour les sans-papiers

  05/07/2012

La plus haute instance judiciaire française a conclu ce jeudi que le seul séjour irrégulier d’un étranger en France ne pouvait suffire à le placer en garde à vue. Chaque année, 60 000 clandestins étaient concernés par cette mesure.

AFP – La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.

La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.

Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.

Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

« voie législative »

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.

Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.

Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».

Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

⇒ Voir l’article

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

  

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.

La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.

Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.

Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

« voie législative »

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.

Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.

Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».

Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

⇒ Voir l’article