Archives de catégorie : Avocat

« Il y a beaucoup de M. Abidar en France »

rue89-logo Anne Diatkine , 14/05/2008

Selon Stéphane Maugendre, avocat spécialisé dans le droit des étrangers, « la situation de Monsieur Abidar est kafkaïenne, mais courante ».

« Il a participé à la reconstruction de la France, il a passé beaucoup plus de temps en France que dans son pays, et pourtant il n’a aucun autre statut que la carte de résident de dix ans.

“Parmi ses enfants, on trouve un expulsé, une expulsable, une promise à la résidence si la loi ne change pas. Et son épouse n’obtient pas de visa. Il y a beaucoup de Monsieur Abidar en France.

‘On est dans la logique folle où plus monsieur Abidar s’installe en France, plus ça devient difficile de faire venir femme et enfants.

A chaque nouvelle naissance, les critères de refus sont multipliés : il faut toujours plus de mètres carrés et de revenus. Lorsqu’il vivait dans un studio, il aurait sans doute obtenu le regroupement familial. Mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas l’avoir tenté, par souci de dignité pour sa famille, lorsqu’il jugeait son salaire et ses conditions de vie insuffisants.

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Sans-papiers : le fiasco des régularisations par le travail

Carine Fouteau

Extrait : Les salariés sans papiers poursuivent leur grève «illimitée» en Ile-de-France. Malgré l’ampleur du mouvement, leur demande de régularisation collective adressée au ministre du Travail, Xavier Bertrand, reste sans réponse. La CGT menace d’élargir la grève à d’autres régions. Du côté des préfectures, chargées d’instruire les dossiers, on observe un certain cafouillage. Seules quelques dizaines de personnes munies d’un contrat de travail ont obtenu un titre de séjour depuis le début de l’année.

Couvertures, sandwiches et sonos: les quelque 300 salariés sans papiers d’Ile-de-France en «grève illimitée» se préparaient, ce mercredi dans la soirée, à une deuxième nuit d’occupation de leurs entreprises. Malgré le rassemblement organisé dans l’après-midi rue de Grenelle à Paris, le ministre du Travail ne les a pas reçus. C’est en effet Xavier Bertrand que les grévistes ont choisi d’interpeller pour demander leur régularisation, plutôt que le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, car ils se considèrent avant tout comme des salariés dont les droits ne sont pas respectés.

A Villejuif, dans le Val-de-Marne, la centaine d’Africains occupant la Maison du nettoyage ont été rejoints par des femmes, notamment des Moldaves, …

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Des patrons en lutte

rue89-logo Chloé Leprince 17/04/2008

En pleine grève des sans-papiers, un chef d’entreprise veut fédérer les patrons pour faire régulariser leurs salariés.

Johann Le Goff a 32 ans et pas la moindre carte d’électeur. Même si « ça commence à le titiller ». Pourtant, en moins de 24 heures, ce patron d’une PME de câblage informatique a débarqué dans l’actualité comme une icône chez les patrons citoyens.

Depuis un mois, il tentait de fédérer des chefs d’entreprise pour réclamer d’une même voix la régularisation de leurs salariés sans-papiers, dans des secteurs où ils affirment peiner à trouver de la main-d’œuvre.

La grève de plusieurs centaines de travailleurs sans papiers, qui a démarré hier en Ile-de-France sous les hospices de la CGT et de l’association « Droits devant ! “ lui offre une tribune toute trouvée.

Difficile de recruter depuis le durcissement de la loi

En quelques semaines, Johann Le Goff a réussi à mobiliser une trentaine d’entreprises qui sont dans son cas. Depuis qu’il a lancé sa première société, il y a sept ans, le patron de Seine-Saint-Denis affirme en effet avoir ‘de plus en plus de mal à recruter des employés’, sachant qu’il tourne avec ‘une dizaine de salariés par an’.

La première fois que ce ‘non militant’ s’est posé cette question, c’était il y a quatre ans, avec un premier salarié sans papiers. Depuis, Konex, l’entreprise de Johann Le Goff, a eu recours à de nombreux intérimaires. Le jeune patron de PME n’exclue pas que certains d’entre eux aient pu travailler sous une fausse identité.

Mais la loi s’est durcie, en juillet 2007, et les entreprises sont désormais obligées d’apporter la preuve que leurs salariés sont en règle. A l’automne, Johann Le Goff a proposé à plusieurs reprises à l’un de ses hommes, un Algérien, de le titulariser. Impossible : son salarié n’avait pas de papiers.

Pour pouvoir embaucher dans les règles cet employé, le patron de Konex est allé jusqu’à prendre un avocat qu’il paye de sa poche pour faire les démarches. Son témoignage illustre l’impasse actuelle de la régularisation par le travail, pourtant vantée par le gouvernement.

Il y a quelques mois, le câbleur informatique a contacté Jean-Claude Amara et son association ‘Droits devant ! . Alors que ce dernier manifestait sous les fenêtres du ministère du Travail ce mercredi après-midi pour médiatiser la grève de travailleurs sans-papiers, il soutient l’initiative du patron de PME. Mais garde ses distances : pour lui, c’est maintenant aux patrons de prendre leurs responsabilités’ pour obtenir que le gouvernement change de braquet :

S’il ne réclame pas qu’on régularise tout le monde, Johann Le Goff, lui, souligne que la main-d’œuvre sans papiers est souvent formée et efficace. Il dit volontiers qu’il joue sur deux tableaux :

‘Il y a la question des droits de l’homme, de la dignité de nos employés ; et puis le problème économique à une époque où nous n’arrivons plus à embaucher. Les hommes politiques ne se rendent pas compte du manque à gagner que ça représente pour nous. On est dans la vraie vie.’

‘Ca n’avance plus sur les chantiers !

A ses côtés, Djamila Sarrar rebondit. Johann Le Goff ne la connaissait pas avant de lui proposer de rejoindre le réseau Patrons solidaires’ mais la jeune femme, à la tête d’une entreprise familiale de nettoyage de façades, dresse le même constat :

‘On a perdu 40% de notre chiffre d’affaires depuis décembre, parce que ça n’avance plus sur les chantiers. Depuis la nouvelle loi, trois de nos salariés ont disparu du jour au lendemain. Pour le quatrième, nous avons découvert après avoir envoyé son dossier en préfecture qu’il n’était pas du tout en règle. Nous avons été obligés de le licencier.’

La jeune patronne et sa mère soulignent que, faute de main-d’œuvre, elles assurent elles-mêmes le nettoyage sur le chantier ‘alors que c’est un métier d’homme, en hauteur, et que nous sommes censées chercher des clients, plutôt’.

Djamila Sarrar confie qu’elle rejoint le réseau parce qu’elle en a ‘ras le bol’ :

La patronne de Netexpress, l’entreprise de nettoyage, n’a pas coupé les ponts avec le salarié qu’elle a dû licencier ‘alors qu’il payait ses impôts comme tout le monde’. Ce mercredi après-midi, il est présent dans les locaux de l’entreprise familiale, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il veut bien parler si on l’appelle Bouba. Il a 33 ans, était cultivateur dans son pays d’origine, la Guinée-Conakry, avant de gagner la France en 2001.

Ayant perdu deux ans plus tard son statut de réfugié, il a travaillé quatre ans chez Netexpress avec de faux papiers, ‘sans avoir prévenu ses patronnes’. Depuis son licenciement, il ne travaille plus :

‘Même le travail, tu ne peux plus trouver. Avant, c’était plus simple. Aujourd’hui, c’est devenu très difficile. Beaucoup de salariés sont licenciés. Mais, si je ne travaille pas, qu’est ce que je vais faire ? Il faut payer le loyer, manger… Il faut qu’on travaille… Sinon, on va où ?

Chez les sans-papiers, le bouche à oreille va bon train : dans certains quartiers, des sociétés d’interim se seraient spécialisées dans le placement de travailleurs sans-papiers. Par exemple, dit-on, des enseignes qui ont pignon sur rue à Paris, aux abords de la gare de l’Est ou de la gare du Nord. Maryline et Djamila Sarrar ont même entendu parler d’un tarif hors compétition, à 3,80 euros de l’heure.

Vers un nouvel esclavage’

Au Gisti, Me Stéphane Maugendre confirme qu’un des effets pervers de la nouvelle législation aura été de laisser des patrons peu scrupuleux seuls employeurs de main-d’œuvre sans papiers. L’avocat y voit carrément l’émergence d’un ‘nouvel esclavage’ :

Chez Netexpress, on termine la journée de mercredi en espérant que la médiatisation permettra de ‘faire bouger les dossiers’, à commencer par celui de Bouba. Même si Maryline s’étonne, d’un sourire ironique :

‘TF1 devait passer faire un reportage. Ils ont annulé parce qu’on ne les intéressait pas : on n’emploie plus de sans papiers. Il faut savoir ce qu’on veut ! Nous, on respecte la loi, mais on ne demande pas mieux !

Double langage et espoirs déçus

DNA_Logo 15/04/2008

Les possibilités de régularisation par le travail mises en avant par le gouvernement ont suscité chez de nombreux travailleurs sans papiers des espoirs souvent déçus, dénoncent des associations de défense des étrangers.

La loi du 20 novembre 2007 permet des régularisations sur présentation d’un contrat de travail, à condition que le recrutement se fasse dans un des « métiers en tension » dont les listes diffèrent pour les ressortissants des 10 pays nouveaux membres de l’Union européenne et pour ceux des pays tiers. Deux mois et demi après l’entrée en vigueur de ces mesures, le ministère de l’immigration a affirmé ne pas tenir à ce stade de comptabilité nationale et n’a pas souhaité faire de commentaire. « Il est impensable que les chiffres ne soient pas connus par le ministère », assure Stéphane Maugendre, avocat du Gisti, « puisque l’un des buts des mesures de régularisation annoncées est de faire sortir les sans-papiers de l’ombre pour les ficher et éventuellement les expulser comme cela a déjà été pratiqué avec la circulaire Sarkozy » de juin 2006 sur les parents d’enfants scolarisés (moins de 7 000 régularisations sur 30 000 dossiers déposés).

«Arrêté au guichet»

« Des travailleurs sans papiers se précipitent dans mon cabinet tous les jours et veulent aller à la préfecture pour se faire régulariser, nous les mettons en garde », poursuit Me Maugendre, « en leur disant qu’ils peuvent même se faire arrêter au guichet ». C’est ce qui est arrivé le 14 mars à la préfecture de Meaux (Seine-et-Marne), à un travailleur turc venu déposer une demande de régularisation, soutenu par son employeur et par un avis favorable de la Direction départementale du travail. Placé en rétention, ce sans-papiers a finalement été élargi par un juge des Libertés.

Pour Didier Inowlocki, intervenant au centre de rétention de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour la Cimade, cette affaire est « révélatrice du double langage du gouvernement et de la dimension de piège de ces mesures. On fait venir des dizaines de milliers de gens en préfecture mais le nombre de dossiers acceptés est dérisoire ». Dans sa circulaire du 7 janvier, le ministre de l’immigration, Brice Hortefeux, demandait aux préfets une « diligence particulière » pour les demandes de régularisation déposées par un employeur dans des secteurs « tendus » tout en écrivant que « ce dispositif couvre par définition un nombre très limité de bénéficiaires », les sans-papiers ayant, selon lui, « vocation à regagner leur pays d’origine ». La préfecture de Seine-Saint-Denis a communiqué le bilan des deux premiers mois d’application :  sur 1 600 demandes de régularisation déposées depuis janvier, pour les ressortissants européens, 285 contrats de travail sont considérés comme entrant dans le champ des dernières mesures et 257 ont été acceptés. Pour les étrangers des pays tiers, 16 contrats de travail ont été enregistrés et seuls quatre ont abouti à la délivrance de cartes de séjour d’un an.

Les régularisations par le travail suscitent des espoirs souvent déçus, selon des associations

AFP, Isabelle Ligner, 04/04/2008

Les possibilités de régularisation par le travail mises en avant par le gouvernement ont suscité chez de nombreux travailleurs sans papiers des espoirs souvent déçus, dénoncent des associations de défense des étrangers et des employeurs, parlant de « double langage » voire de « piège ».

La loi du 20 novembre 2007 permet des régularisations sur présentation d’un contrat de travail, à condition que le recrutement se fasse dans un des « métiers en tension » dont les listes diffèrent pour les ressortissants des 10 pays nouveaux membres de l’Union européenne et pour ceux des pays tiers (listes déclinées par région).

Deux mois et demi après l’entrée en vigueur de ces mesures, le ministère de l’immigration, questionné jeudi à la mi-journée par l’AFP sur un premier bilan de cette loi, a affirmé ne pas tenir à ce stade de comptabilité nationale et n’a pas souhaité faire de commentaire.

« Il est impensable que les chiffres ne soient pas connus par le ministère », assure Stéphane Maugendre, avocat du Gisti, « puisque l’un des buts des mesures de régularisation annoncées est de faire sortir les sans-papiers de l’ombre pour les ficher et éventuellement les expulser comme cela a déjà été pratiqué avec la circulaire Sarkozy » de juin 2006 sur les parents d’enfants scolarisés (moins de 7.000 régularisations sur 30.000 dossiers déposés).

« Des travailleurs sans papiers se précipitent dans mon cabinet tous les jours et veulent aller à la préfecture pour se faire régulariser, nous les mettons en garde », poursuit Me Maugendre, « en leur disant qu’ils peuvent même se faire arrêter au guichet ».

C’est ce qui est arrivé le 14 mars à la préfecture de Meaux (Seine-et-Marne), à un travailleur turc venu déposer une demande de régularisation, soutenu par son employeur et par un avis favorable de la Direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP). Placé en rétention, ce sans-papiers avait été libéré par un juge des Libertés.

Mais pour Didier Inowlocki, intervenant au centre de rétention de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour la Cimade, cette affaire est « révélatrice du double langage du gouvernement et de la dimension de piège de ces mesures ». « On fait venir des dizaines de milliers de gens en préfecture mais le nombre de dossiers acceptés est dérisoire », assure-t-il.

Dans sa circulaire du 7 janvier, le ministre de l’immigration, Brice Hortefeux, demandait aux préfets une « diligence particulière » pour les demandes de régularisation déposées par un employeur dans des secteurs « tendus » tout en écrivant que « ce dispositif couvre par définition un nombre très limité de bénéficiaires », les sans-papiers ayant selon lui « vocation à regagner leur pays d’origine ».

La préfecture de Seine-Saint-Denis a communiqué à l’AFP le bilan des deux premiers mois d’application: sur 1.600 demandes de régularisation déposées depuis janvier, pour les ressortissants européens, 285 contrats de travail sont considérés comme entrant dans le champ des dernières mesures et 257 ont été acceptés. Pour les étrangers des pays tiers, 16 contrats de travail ont été enregistrés et seuls quatre ont abouti à la délivrance de cartes de séjour d’un an.

« Le gouvernement ne semble pas se soucier de la survie des PME ou de la croissance puisque depuis deux mois, on oblige au contraire à licencier dans des secteurs comme le BTP où la main-d’oeuvre est déjà très difficile à trouver et nos demandes de régularisation pour des ouvriers bosniaques par exemple, sont délivrés au compte-goutte au gré des pulsions politiques », témoigne sous couvert d’anonymat un recruteur pour un groupement d’employeurs du bâtiment.

«Si un gars travaille bien, peu importe qu’il soit noir, blanc ou jaune»

 N.P., 27/03/2008

«LA CIRCULAIRE du 7 janvier ? Connaît pas. Les patrons sont perdus face à cette avalanche de textes. Par contre, dans le BTP, il y a un problème de recrutement. Alors, quand j’ai un gars qui travaille bien, peu m’importe qu’il soit noir, blanc ou jaune. Je veux juste qu’il soit compétent.»

Pour ce patron d’une entreprise du bâtiment, la législation relative à l’immigration choisie relève du casse-tête chinois. Confrontée à une demande croissante des chefs d’entreprise, la société Migration Conseil, installée à Montreuil depuis un an, organise aujourd’hui un séminaire à leur intention sur l’emploi des ressortissants étrangers. Objectif : informer les patrons des législations en cours.
Depuis juillet, les dirigeants sont tenus de vérifier l’authenticité du titre de séjour de leurs employés. Parallèlement, l’inspection du travail a renforcé ses contrôles et la menace de sanctions pénales pèse sur les contrevenants. « Un jour, la police m’a appelé sur mon portable en me disant : Vous avez un salarié clandestin caché sur le toit d’un de vos chantiers . Le ciel m’est tombé sur la tête. Pour moi, ce gars avait des papiers ! Je ne savais pas qu’il me fallait les vérifier en préfecture. J’avais le choix entre le licencier ou risquer la prison. Je m’en suis séparé. C’était pourtant un mec sympa qui bossait bien », témoigne ce patron. Depuis la circulaire du 7 janvier 2008 qui permet aux patrons de faire une demande de régularisation pour leurs employés, les demandes affluent sur les bureaux des avocats. « Beaucoup sont prêts à garder leurs employés. Mais ils ne savent pas comment s’y prendre », témoigne l’avocat Stéphane Maugendre. Reste que les chances de régularisation sont minces. Pour les recalés de la circulaire et tous ceux qui ont été licenciés, la clandestinité est souvent au bout du chemin. « Chez moi, ce gars avait des feuilles de paie. Il cotisait à la retraite, avait la Sécurité sociale, poursuit ce patron. Je l’ai croisé il y a quelque temps chez un fournisseur. Il bossait au black, sans feuille de paie, sans rien. »

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Les salariés sans papiers affluent à la préfecture

Nathalie Perrier, 27/03/2008

De nombreux étrangers ayant un emploi espèrent être régularisés. Mais bien peu pourront profiter de la nouvelle loi qui privilégie les Européens.

DES PAPIERS contre une promesse d’embauche ou un CDI. La proposition a de quoi faire rêver les milliers de sans-papiers qui travaillent en Seine-Saint-Denis, parfois avec de vraies feuilles de paie. Depuis la publication de la circulaire du 7 janvier 2008 sur la régularisation des salariés sans papiers, les demandes affluent à la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Chaque jour, une quarantaine de dossiers sont déposés à la direction des étrangers de la préfecture de Bobigny et au bureau des étrangers de la sous-préfecture du Raincy, comme autant de bouteilles à la mer. Avec quel résultat ? Sur les 1 600 demandes effectuées, moins de 300 entrent dans le cadre de la nouvelle disposition législative.

 

Des associations s’alarment

« Deux cent cinquante-sept titres de séjour ont été accordés à des ressortissants des nouveaux Etats membres de l’Union européenne ; 4 cartes de séjour d’un an, comprenant la mention « travailleur salarié », à des salariés de pays tiers. Les 1 300 autres demandes feront l’objet d’un examen au cas par cas », précise la préfecture.

En clair, mieux vaut être « néo-européen » qu’africain… Les non-Européens ne peuvent en effet espérer être régularisés que s’ils exercent l’un des 29 métiers répertoriés dans la circulaire du 20 décembre .

Autrement dit, il leur faut être géomètre, chef de chantier, dessinateur en électricité et électronique ou encore informaticien expert. Les métiers du BTP, de la restauration, de l’hôtellerie sont par contre réservés aux Roumains, Bulgares, Polonais, Slovènes, etc.

« Ces listes sont irréalistes ! Les métiers accessibles aux salariés non européens sont des métiers qualifiés qui ne correspondent nullement aux postes non qualifiés qu’ils occupent dans la réalité. On remplace une main-d’oeuvre par une autre, en fonction de son origine », résume Violène Carrère, du Gisti (Groupement d’information et de soutien des immigrés).

Dès la promulgation de ce texte, des associations avaient mis en garde les salariés en situation irrégulière, tentés de se ruer vers les préfectures. « Nous soupçonnions un piège et nous avions raison, dénonce Stéphane Maugendre, avocat et vice-président du Gisti. Les sans-papiers qui se sont précipités en préfecture ne seront, pour la plupart, pas régularisés parce qu’ils ne rentrent pas dans la bonne case. Par contre, ils sont désormais fichés. » Une situation qui rappelle celle des milliers de familles déboutées dans le cadre de la circulaire de juin 2006 sur les parents d’enfants scolarisés.

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Louis Sarkozy menacé, un pompier condamné

Actualités Politique, Monde, Economie et Culture - L'Express26/02/2008

Un pompier de 22 ans a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour avoir harcelé le plus jeune fils du président par téléphone. Son complice, qui lui avait procuré son numéro, devra verser une amende de 700 euros.

Un jeune homme de 22 ans, qui avait menacé à plusieurs reprises par téléphone le plus jeune fils de Nicolas Sarkozy, a été condamné lundi à 3 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny.Son co-prévenu, âgé de 21 ans, a été condamné à une amende de 700 euros pour lui avoir divulgué le numéro de portable de Louis, le jeune fils du président de la République, et de Cécilia. Tous deux devront également verser 1 euro de dommages et intérêts à chacun des parents de Louis Sarkozy.Le procureur avait requis 6 mois de prison avec sursis pour le premier et 4 mois de prison avec sursis pour le second, et avait demandé pour les deux hommes, originaires de Seine-Saint-Denis, une peine de « travail d’intérêt général ».

Menaces de mort
Au cours d’une soirée de l’été 2007, un salarié d’Orange se vante auprès de son ami d’avoir accès à la liste des numéros des abonnés VIP de l’opérateur téléphonique, dont celui de Cécilia Sarkozy.

L’ami, sapeur-pompier, décide alors de composer le numéro et tombe sur le jeune fils du président de la République et de Cécilia. Il rappellera plusieurs fois l’enfant sans laisser de message. Le 5 janvier, il profèrera des menaces de mort envers le garçonnet, à l’aide cette fois d’un téléphone portable volé à un jeune voisin.

Il a présenté ses excuses
Le jeune homme a expliqué qu’il « voulait juste savoir si le numéro appartenait à la famille Sarkozy ». Il s’est ensuite excusé auprès de la famille Sarkozy, expliquant qu’il avait « été stupide ».

L’autre prévenu, salarié d’Orange, a déclaré « ne pas s’être rendu compte des proportions » que cette affaire « allait prendre ». Il avait également divulgué à son ami les numéros de personnalités telles que Sébastien Chabal, Christophe Dominici, Nicolas Anelka ou encore Elodie Gossuin.

« On a le sentiment que ce jeune homme n’a pas mesuré les conséquences », mais « il y a plus de peur que de mal et les excuses ont été entendues », a déclaré Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy.

L’avocat du jeune sapeur-pompier, Me Stéphane Maugendre, a affirmé que son client était « quelqu’un d’immature, qui ne s’extériorise pas, qui ne parle pas de son métier difficile. C’est une sorte de violence qui sort de lui, avec l’alcool qui le désinhibe », a-t-il ajouté.

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Il menace le petit Louis Sarkozy au téléphone: 3 mois avec sursis

le post 26/02/2008

Le jeune home de 22 ans qui avait menacé par téléphone, Louis, le plus jeune fils de Nicolas Sarkozy, a été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny, a trois mois de prison avec sursis.

Son « complice », âgé de 21 ans a été condamné à une amende de 700 euros pour avoir divulgué le numéro de portable de l’enfant Sarkozy.
Le faits remontent à l’été 2007.

Au cours d’une soirée entre amis, un salarié d’Orange annonce à son ami qu’il a accès aux numéros VIP de l’opérateur téléphonique, et notamment celui de Cécilia Sarkozy.

L’ami, sapeur-pompier de profession, compose le numéro et tombe sur Louis Sarkozy. Il va le rappeler plusieurs fois.

Jusqu’à ce jour du 5 janvier dernier, où le sapeur-pompier va proférer des menaces de mort au fils du couple Sarkozy.

source Le Figaro

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Un pompier condamné pour avoir menacé le fils Sarkozy

 Valérie Brioux, 26/02/2008

LP/M MENOU
LP/M MENOU

C’est une mauvaise blague que pourraient faire tous les gamins de 12 ans. Benjamin, lui, en a 23 et sa « cible » n’était pas un anonyme déniché au hasard dans l’annuaire mais… Louis Sarkozy. Le voilà donc devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour répondre de huit appels téléphoniques malveillants destinés au plus jeune fils du président de la République, dont le dernier, adressé le 5 janvier vers 0 h 15 après « 5 ou 6 whisky-Coca », ne relevait plus de la plaisanterie.

Pour la première fois, Benjamin, pompier de profession, avait pris soin de laisser un message : « Mon petit Louis, tu vas mourir, demain ou après-demain, tu vas mourir… » Une menace prise d’autant plus au sérieux par sa mère, Cécilia, que le jeune Louis Sarkozy, 10 ans, avait déjà été importuné par une série d’appels entre le 15 et le 18 septembre, émanant du même inconnu qui raccrochait sans mot dire. «Je voulais juste vérifier que c’était bien le bon numéro, j’ai voulu atteindre personne en particulier», bredouille d’une voix à peine audible Benjamin, qui a d’ailleurs voté Sarkozy à la présidentielle.
« J’ai appelé sans réfléchir…Quand je bois, je fais un peu n’importe quoi »

 

Chemise blanche, pantalon noir, souliers impeccablement cirés, le jeune homme au visage juvénile et rougi par l’émotion peine à s’expliquer sur ces « infractions profondément désagréables et inadmissibles » dénoncées par la représentante du parquet « Je ne savais pas ce que je faisais, j’ai appelé sans réfléchir… Quand je bois, je fais un peu n’importe quoi, j’ai été vraiment stupide », tente-il de se justifier, penaud. On le croit, en revanche, sans mal quand il assure ne pas avoir mesuré les conséquences de ces appels malveillants, qui ont donné lieu à une débauche de moyens exceptionnels : saisine de la brigade criminelle et de la section antiterroriste, ouverture d’une enquête en flagrance pour menace de mort par le procureur de la République de Paris en personne, étude minutieuse des relevés de portable…

A ses côtés, Thomas, 20 ans, murmure les mêmes excuses au tribunal. Apprenti responsable marketing au sein d’Orange, c’est lui qui a divulgué à Benjamin, courant septembre, lors d’une soirée, le numéro de Sarkozy et d’une dizaine d’autres personnalités piochées dans la liste des clients VIP de l’opérateur : les rugbymen Sébastien Chabal, Christophe Dominici et Lionel Beauxis, les footballeurs Jean-Pierre Papin et Nicolas Anelka, l’ex-miss France Elodie Gossuin ou encore l’acteur Vincent Cassel. « Je voulais juste faire le malin, j’avais pas conscience des proportions que ça allait prendre », assure Thomas. Les deux prévenus font profil bas à l’écoute des réquisitions du procureur qui réclame quatre et six mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve et cent dix heures de travail d’intérêt général « car il n’est pas anodin de menacer un enfant ».

« Je suis certain que ce jeune homme saura se ressaisir »

Les avocats de « monsieur le président Nicolas Sarkozy » et de son exépouse font preuve de plus de mansuétude. « Il n’y a rien de plus grave que de s’attaquer à un enfant », relève Me Michèle Cahen, mais « il y a plus de peur que de mal et je suis certain que ce jeune homme saura se ressaisir », insiste Me Thierry Herzog, qui promet de transmettre les excuses réitérées de Benjamin auprès de « Louis et de sa famille ».

Ce garçon, « timide, renfermé et immature », a déjà été puni puisqu’il a dû démissionner des Pompiers de Paris, « son rêve », rappelle son avocat Me Stéphane Maugendre. Il voit dans le comportement de son client le « fonctionnement un peu suicidaire » d’un jeune homme qui, à défaut de pouvoir extérioriser la violence de son métier, « a créé en lui des petites bombes que l’alcool a désinhibées ».

Un « gamin » que le tribunal a condamné hier après-midi à trois mois d’emprisonnement avec sursis et 1 euro symbolique de dommages et intérêts tandis que son copain Thomas écopait d’une simple amende de 700 €.

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