Les Polonais avaient violé leur compatriote

logoParisien-292x75 Elodie Soulier, 05/04/2002

KATARZYNA venait pour des vacances et préparait son mariage. Ces deux semaines en France devaient être une fête, une parenthèse touristique dont la jeune Polonaise profiterait pour visiter des amis et découvrir Paris. Mais c’est l’enfer qu’elle y découvrira, une nuit de juillet 1999, dans un « appartement-prison » de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Séquestrée par quatre hommes, violée par certains, humiliée et meurtrie par tous, la jeune femme devra pourtant faire face, ce matin, à ceux qui l’ont démolie à jamais : Jacek Obreski, Syhvester Zborowski, Andrzej Konat et Sylwester Lucznik, quatre Polonais de 22 à 28 ans, comparaissent jusqu’à mardi prochain aux assises de Bobigny pour viols en réunion et complicité, enlèvement et séquestration. Un procès de l’horreur pour lequel la cour devra toutefois se contenter des deux principaux acteurs, Obreski et Zborowski , détenus depuis les faits à la maison d’arrêt de Villepinte. Leurs deux complices sont quant à eux toujours en fuite et font l’objet de mandats d’arrêt

Humiliations physiques et menaces de tortures

Comme le séjour de Katarzyna en France, cette soirée du 3 juillet 1999 aurait dû elle aussi être une fête. Ce soir-là, la jeune femme est invitée à une fête polonaise, avec l’ami qui l’héberge à Aulnay-sous-Bois. Elle y fait la connaissance de deux compatriotes qui s’apprêtent à finir la soirée dans une boîte de nuit parisienne mais qui finalement rebroussent chemin après une bagarre obscure devant l’entrée de la discothèque. Qu’importe, ils finiront la soirée à Vitry, emmenant au passage quatre convives tout juste rencontrés. Pour Katarzyna, c’est le piège. Elle veut rentrer à Aulnay mais ses chauffeurs n’ont pas l’intention de la reconduire.

A Vitry, tout s’enchaîne. Une spirale presque inimaginable, où les humiliations physiques succèdent aux viols, où les menaces de tortures, de brûlures au fer à repasser, précèdent les abus répétés. Durant plus de deux heures, jusqu’au petit matin, la jeune femme doit se plier aux fantasmes de ses tortionnaires, exacerbés par tout l’alcool ingurgité depuis la veille. Katarzyna devra attendre l’après-midi pour être ramenée à Aulnay, chez son ami Bogdan.

Au cours de l’instruction et des multiples expertises, le calvaire de la jeune fille n’a jamais fait de doute au fil de l’instruction. Pourtant ses tortionnaires s’en défient sans frémir. Depuis près de trois ans, deux des violeurs de Katarzyna crient à l’injustice, accusent leur victime de provocation, de total consentement : la perverse, ce serait elle. Pour les experts psychiatres en revanche, le comportement des quatre hommes approche du sadisme, galvanisé par l’alcool et le « phénomène de groupe ».