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A Caen, des contrôleurs de bus invités à «compter les migrants»

logo-liberation-311x113 Charlotte Belaich, 03/05/2016

La CGT a révélé deux documents transmis aux contrôleurs par la société de transport Twisto. Ils leur demandent de contrôler les migrants.

Quatre colonnes sur une feuille blanche.«Vers Ouistreham, Vers Caen, Nombre de Migrants contrôlés, Nombre de Migrants Verbalisés». Le tableau, révélé par la CGT, est destiné à être rempli par les contrôleurs du bus qui relie Caen à Ouistreham. La direction de Twisto, le réseau de transport de l’agglomération Caen la Mer, leur a en effet demandé de compter le nombre de migrants à bord. Dans un deuxième document manuscrit, au cas où le premier n’aurait pas été assez clair, la direction écrit : «Faire des contrôles sur la ligne 61 par équipe. La préfecture nous demande de maintenir ce niveau de présence. Si vous suspectez la présence de squats, merci de remonter l’information (lieu précis).»

La ligne 61 n’a pas été choisie au hasard. Elle est empruntée par des migrants qui veulent rejoindre le port de Ouistreham, pour ensuite tenter d’atteindre l’Angleterre. «C’est un système de vases communicants. Ils essaient d’autres ports sur la côte puisque c’est devenu plus dur à Calais», explique-t-on à la structure d’accueil La Boussole.

«Des agents nous ont alertés», raconte Samuel Varnier, secrétaire CGT du comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail de la société de transport. «Ils sont très mal à l’aise, certains refusent d’ailleurs de faire ce comptage». Thierry Poullennec, représentant CGT section retraités, a assisté à l’une des fameuses opérations de comptage. Il ose la comparaison : «Quand par décret le gouvernement de l’époque a réquisitionné des bus pour procéder à ce qu’on a appelé la rafle».

Ni la direction de Twisto, ni la préfecture du Calvados ne souhaitent apparemment assumer la paternité de cette mesure. Selon France Bleu Normandie, la société de transport a assuré aux représentants du personnel avoir agi sur injonction de la préfecture. Le préfet Laurent Fiscus assure pourtant le contraire. «Des signalements venant des opérateurs de transports publics sont spontanément remontés auprès des forces de l’ordre», explique un communiqué envoyé dans la journée de mardi. Il précise toutefois : «Il a été alors suggéré de procéder à des contrôles plus réguliers sur les lignes où des infractions étaient régulièrement commises. Ces informations sont naturellement remontées aux autorités car les contrôleurs de tous les transports publics peuvent apporter des éléments d’information concernant la sécurité dans l’espace public quel que soit le problème.»

«Qu’importe qui en est à l’origine !, s’emporte Eric Vève, conseiller municipal de l’opposition (PS), ce qui compte, c’est de faire cesser cela au plus vite. La mesure contrevient au principe de non-discrimination.» L’avocat, averti jeudi dernier par Thierry Poullennec, s’interroge : «Est-ce que le comptage est basé sur l’apparence physique ?»

«Comment on repère que les gens sont des migrants ? Ça induit évidemment l’apparence physique. C’est du contrôle au faciès», affirme sans hésiter Stéphane Maugendre, président du Gisti (Groupe d’information et de soutien aux immigrés) et avocat pénaliste. «On est dans le cadre d’une infraction pénale», assure-t-il. L’objectif selon lui : encourager les contrôles de personnes d’apparence migrantes pour faire grossir les statistiques en termes d’infraction aux transports. «Ensuite on les utilise pour dire « Regardez, ils fraudent plus ! » Mais aussi pour demander au parquet des contrôles d’identité dans des lieux donnés en raison d’un fort taux d’infraction.»

Autre problème juridique, et pas des moindres : «Les contrôleurs n’ont pas le droit de procéder à des contrôles d’identité», explique l’avocate Nathalie Ferré. Ils peuvent en effet relever l’identité des passagers seulement en cas de problème, «un pied sur un siège, un chien sans muselière ou une absence de titre de transport», pour établir une contravention. Conclusion : «C’est illégal et discriminatoire.»

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Le procès du serial violeur dit «l’électricien» s’ouvre ce jeudi

logoParisien-292x75 Pascale Egré, 30/03/2016

LP/Arnaud Dumontier
LP/Arnaud Dumontier

Il ciblait des petites filles, innocentes et polies, qu’il arrivait à convaincre de le suivre sous prétexte de l’aider à enlever la vis d’un compteur ou à changer une ampoule. Là, dans les étages des escaliers d’immeubles des beaux quartiers de Paris, l’homme leur faisait subir ses attouchements, parfois jusqu’au viol.

A ses proies terrorisées, il laissait parfois une pièce de 10 francs ou giflait celles dont les pleurs l’agaçaient. Dès les premières plaintes à l’encontre de ce pédophile au mode opératoire singulier, en 1990, les policiers de la Brigade des mineurs de Paris lui ont donné un surnom : « l’électricien ». Sa traque, acharnée, n’aboutira que vingt-deux ans plus tard, notamment grâce aux progrès de la science en matière d’ADN.

Confondu en 2012, après avoir été repéré dans une affaire de violences entre voisins, Giovanni Costa, âgé de 77 ans, prendra place ce jeudi dans le box de la cour d’assises de Paris. Son procès est prévu jusqu’au 11 avril. L’enquête, minutieuse, a recensé plus d’une trentaine de victimes, âgées de 6 à 13 ans, entre 1990 et 2003. In fine, du fait de la prescription, huit viols, une tentative de viol et une quinzaine d’agressions sexuelles sur mineurs ont été retenus à son encontre. « Je ne suis pas un violeur », n’a cessé d’affirmer lors de ses interrogatoires cet Italien né en Sicile et au parcours d’errance.

Véhément, grossier, il n’a admis avoir usé de la « technique de l’électricien » que pour commettre des cambriolages. A l’expert psychiatre, il s’est dit la cible d’un « complot ». Son comportement, craint une source judiciaire, risque de peser sur le cours du procès. Sa défense sera assurée par Mes Clémence Cottineau et Merabi Murgulia, deux secrétaires de la conférence.

« Une reconnaissance de sa parole d’enfant »

Durant l’instruction, seules quelques-unes des victimes, toutes retrouvées et réinterrogées par la justice après l’arrestation du suspect en 2012, s’étaient constituées parties civiles. Ainsi de Marie*, âgée de 9 ans au moment des faits, qui y avait tenu « pour celles qui n’en n’avaient pas la force ou le courage », explique son avocate Me Beryl Brown. Au prix d’un travail de thérapie face à la résurgence d’un lourd traumatisme, d’autres, comme Chloée*, y sont désormais décidées. « Elle est terrorisée mais déterminée. Elle espère une reconnaissance de sa parole d’enfant, et de pouvoir faire enfin le deuil de cette histoire », explique son avocat Me Stéphane Maugendre. Ces femmes, pour la plupart trentenaires, devenues parfois mères de famille, ont construit leurs vies malgré les répercussions de ce drame de l’enfance.

Me Maugendre salue « un dossier emblématique » en ce qu’il mêle débats sur la prescription en matière de viols sur mineurs, avancées de la science criminelle, détermination des enquêteurs. A ses yeux, ce procès constitue « un signal à tous les agresseurs d’enfants » : « Il leur dit qu’ils ne seront plus jamais dans l’impunité. »

* les prénoms ont été modifiés

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Procès pour viol collectif à Sevran : la victime seule face à 14 accusés

logoParisien-292x75 Carole Sterlé, 30/03/2016

(LP/C.S.)
(LP/C.S.)

Ils sont quatorze accusés face à une adolescente. « Ma cliente appréhende énormément ce procès, elle est traumatisée, elle craint que les accusés ne reconnaissent pas leur responsabilité, mais elle va aller jusqu’au bout, pour elle, et pour celles qui n’osent pas parler », assure Me Elodie Bruyaf.

Sa cliente : une jeune bachelière aujourd’hui âgée de 18 ans qui était présente à la cour d’assises de Bobigny ce mercredi matin, au procès de ses violeurs présumés. Une audience prévue jusqu’au 8 avril qui se tiendra à huis clos puisque les accusés étaient eux aussi mineurs pour la plupart en 2013. Treize garçons, de 16 à 19 ans à l’époque, encourent vingt ans de réclusion pour viol en réunion. Le quatorzième est poursuivi pour menaces de mort, accusé d’avoir promis à la victime sur Twitter de lui crever les yeux si elle ne retirait pas sa plainte.

Un piège similaire lui avait été tendu par le passé

Le 7 décembre 2013, l’adolescente de 16 ans se rendait à Sevran pour rejoindre un « ami ». En l’attendant au pied des immeubles du quartier Rougemont, elle s’est fait voler son portable par des jeunes. D’autres l’ont convaincue qu’ils pouvaient l’aider à le récupérer. Elle connaissait l’un d’eux. Confiante, elle les a suivis. Jusqu’à ce que la porte d’un squat se referme derrière elle. Quatre, puis une dizaine de garçons l’ont violée à tour de rôle dans ce squat surnommé Tom-tom par les utilisateurs, puis dans un ou deux escaliers de la cité.

Dans son récit, elle a fourni des descriptions précises à la brigade des mineurs de Seine-Saint-Denis, décrit la violence de certains, rapporté les rires des autres et cité cette phrase entendue : « On sait que tu n’es pas d’accord mais tu es chez nous et tu le feras quand même. » Elle n’a pas caché non plus aux enquêteurs qu’elle était déjà « tombée dans un piège » similaire auparavant, en acceptant une fellation en échange de son téléphone déjà volé une première fois.

Des suspects ont été confondus par leur ADN dans les semaines qui ont suivi. Une seconde vague d’arrestations a eu lieu en février 2014. Certains ont admis des « rapports sexuels consentis » avec « une fille facile », d’autres ont nié. Seize adolescents ont été arrêtés, dix incarcérés jusqu’au procès. Les deux plus jeunes, qui avaient moins de 16 ans, ont été jugés et condamnés en décembre par le tribunal pour enfants à six et quatre ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve.

« On est dans un contexte de perte de repères totale, de part et d’autre », commente une avocate de la défense. La prise de conscience sera l’un des enjeux des débats. « La question qui se pose dans ce genre de dossier, précisément lorsqu’il s’agit de mineurs, c’est la perception ou non du consentement de la victime, dans le cadre d’un effet de groupe et d’une déshumanisation du sexe », estime Stéphane Maugendre, avocat d’un accusé.

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Viol collectif dans une cité de Sevran : 13 jeunes jugés à Bobigny

logo metro 29/03/2016

000_Par7383171-(1)A compter de mercredi 30 mars, treize jeunes, âgés de 19 à 22 ans, vont comparaître devant les assises des mineurs de Saint-Denis pour le viol collectif d’une jeune fille survenu le 7 décembre 2013. L’enquête a révélé que ces jeunes, tous mineurs au moment des faits, avaient tendu un véritable piège à l’adolescente.

13 jeunes jugés pour un viol collectif dans une cage d’escalier

europe1_beta 28/03/2016

La jeune fille avait été piégée en décembre 2013 par une dizaine de jeunes, alors âgés de 16 à 19 ans, d’une cité de Sevran.

Ils avaient tendu un « piège » à une jeune fille de 16 ans en l’attirant dans une cage d’escalier avant de la violer à tour de rôle : 13 jeunes de 19 à 22 ans seront jugés à partir de mercredi par la cour d’assises des mineurs de Seine-Saint-Denis.

Viol collectif. Le 7 décembre 2013, la jeune fille attend son ex-petit ami en bas d’un HLM de la cité Rougemont à Sevran quand elle se fait voler son portable par deux individus cagoulés. Peu après, trois jeunes de la cité qu’elle connaît viennent la trouver pour lui dire qu’ils peuvent l’aider à le récupérer. Sans se douter de ce qui l’attend, la jeune fille, originaire d’un autre département francilien, les suit jusque dans un appartement qui se révèle être un squat. Là, dans une chambre obscure, se trouvent quatre adolescents, vautrés sur un canapé. L’un bloque la porte avec un meuble. Violée une première fois, elle est ensuite conduite dans une cage d’escalier d’un autre bâtiment de cette cité sensible où une dizaine de jeunes attendent leur tour pour la forcer à pratiquer une fellation ou à se soumettre à un rapport sexuel.

Seize mises en examen. Accompagnée de sa mère, la jeune fille avait porté plainte le lendemain. Elle admettait avoir, deux ans auparavant, consenti à faire des fellations à certains de ses agresseurs pour récupérer son portable volé. Elle se reprochait sa « naïveté » et s’en voulait d’être tombée deux fois dans le même piège. Rapidement identifiés par la victime et par leur ADN, seize adolescents de la cité, âgés de 14 à 19 ans, avaient été mis en examen fin janvier 2014.

Piégée. Pendant l’enquête, les suspects avaient allégué que la victime, décrite comme une « fille facile », était consentante, mais l’analyse du contenu des appels échangés entre les membres de la bande avait permis d’établir qu’un piège lui avait bien été tendu. Ainsi, l’information selon laquelle une fille « tournait » dans la cité avait rapidement circulé.

Menaces sur Twitter. Sur les 16 mis en examen, deux qui avaient moins de 16 ans au moment des faits ont été condamnés en juillet à six ans de prison (dont deux et quatre ans de sursis) par le tribunal pour enfants de Bobigny. Un autre sera jugé séparément pour avoir menacé la jeune fille sur Twitter de lui « crever les yeux » si elle ne retirait pas sa plainte. Quant aux 13 restants, onze seront jugés pour « viol en réunion » et deux pour « complicité » lors de ce procès qui doit durer jusqu’au 8 avril. Neuf d’entre eux sont en détention provisoire.

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Treize jeunes jugés à Bobigny pour un viol collectif dans une cage d’escalier en 2013

Paris Normandie.fr, 28/03/2016

image_content_general_20332863_20160328191921Ils avaient tendu un « piège » à une jeune fille de 16 ans en l’attirant dans une cage d’escalier avant de la violer à tour de rôle : 13 jeunes de 19 à 22 ans seront jugés à partir de demain par la cour d’assises des mineurs de Seine-Saint-Denis, à Bobigny.

Le 7 décembre 2013, la jeune fille attend son ex-petit ami en bas d’un HLM de la cité Rougemont à Sevran quand elle se fait voler son portable par deux individus cagoulés.

Peu après, trois jeunes de la cité qu’elle connaît viennent la trouver pour lui dire qu’ils peuvent l’aider à le récupérer. Sans se douter de ce qui l’attend, la jeune fille, originaire d’un autre département francilien, les suit jusque dans un appartement qui se révèle être un squat. Là, dans une chambre obscure, se trouvent quatre adolescents, vautrés sur un canapé. L’un bloque la porte avec un meuble. Violée une première fois, elle est ensuite conduite dans une cage d’escalier d’un autre bâtiment de cette cité sensible où une dizaine de jeunes attendent leur tour pour la forcer à pratiquer une fellation ou à se soumettre à un rapport sexuel.

Accompagnée de sa mère, la jeune fille avait porté plainte le lendemain.

« Une jeune fille complètement détruite »

Elle admettait avoir, deux ans auparavant, consenti à faire des fellations à certains de ses agresseurs pour récupérer son portable volé. Elle se reprochait sa « naïveté » et s’en voulait d’être tombée deux fois dans le même piège.

Rapidement identifiés par la victime et par leur ADN, seize adolescents de la cité, âgés de 14 à 19 ans, avaient été mis en examen fin janvier 2014.

Pendant l’enquête, les suspects avaient allégué que la victime, décrite comme une « fille facile », était consentante, mais l’analyse du contenu des appels échangés entre les membres de la bande avait permis d’établir qu’un piège lui avait bien été tendu. Ainsi, l’information selon laquelle une fille « tournait » dans la cité avait rapidement circulé.

« C’est une jeune fille complètement détruite, qui espère que ses agresseurs reconnaîtront qu’elle n’était pas consentante », a indiqué Me Élodie Bruyaf pour la partie civile.

Ce procès « va être une très grosse épreuve mais elle a accepté de parler pour les autres qui n’osent pas parler », a-t-elle ajouté. Ce procès « va être une très grosse épreuve mais elle a accepté de parler pour les autres qui n’osent pas parler », a-t-elle ajouté.

« La question qui se pose dans ce genre de dossiers où l’on a affaire à des mineurs, c’est la perception ou non du consentement de la victime. Pas forcément les premiers auteurs, mais les autres peuvent être induits en erreur par l’attitude de sidération de la victime », a réagi de son côté Stéphane Maugendre, l’un des avocats des accusés. Le procès doit durer jusqu’au 8 avril.

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Jugés pour un viol collectif dans une cage d’escalier

Paris Match, 28/03/2016

Treize jeunes sont jugés à Bobigny pour le viol collectif d’une adolescente.

MEUNIER AURELIEN/SIPA
MEUNIER AURELIEN/SIPA

Ils avaient tendu un « piège » à une jeune fille de 16 ans en l’attirant dans une cage d’escalier avant de la violer à tour de rôle: 13 jeunes de 19 à 22 ans seront jugés à partir de mercredi par la cour d’assises des mineurs de Seine-Saint-Denis. Le 7 décembre 2013, la jeune fille attend son ex-petit ami en bas d’un HLM de la cité Rougemont à Sevran quand elle se fait voler son portable par deux individus cagoulés. Peu après, trois jeunes de la cité qu’elle connaît viennent la trouver pour lui dire qu’ils peuvent l’aider à le récupérer. Sans se douter de ce qui l’attend, la jeune fille, originaire d’un autre département francilien, les suit jusque dans un appartement qui se révèle être un squat.

Là, dans une chambre obscure, se trouvent quatre adolescents, vautrés sur un canapé. L’un bloque la porte avec un meuble. Violée une première fois, elle est ensuite conduite dans une cage d’escalier d’un autre bâtiment de cette cité sensible où une dizaine de jeunes attendent leur tour pour la forcer à pratiquer une fellation ou à se soumettre à un rapport sexuel. Accompagnée de sa mère, la jeune fille avait porté plainte le lendemain. Elle admettait avoir, deux ans auparavant, consenti à faire des fellations à certains de ses agresseurs pour récupérer son portable volé. Elle se reprochait sa « naïveté » et s’en voulait d’être tombée deux fois dans le même piège. Rapidement identifiés par la victime et par leur ADN, seize adolescents de la cité, âgés de 14 à 19 ans, avaient été mis en examen fin janvier 2014.

« C’est une jeune fille complètement détruite »

Pendant l’enquête, les suspects avaient allégué que la victime, décrite comme une « fille facile », était consentante, mais l’analyse du contenu des appels échangés entre les membres de la bande avait permis d’établir qu’un piège lui avait bien été tendu. Ainsi, l’information selon laquelle une fille « tournait » dans la cité avait rapidement circulé. « C’est une jeune fille complètement détruite, qui espère que ses agresseurs reconnaîtront qu’elle n’était pas consentante », a indiqué à l’AFP Me Elodie Bruyaf pour la partie civile. Ce procès « va être une très grosse épreuve mais elle a accepté de parler pour les autres qui n’osent pas parler », a-t-elle ajouté.

« La question qui se pose dans ce genre de dossiers où l’on a affaire à des mineurs, c’est la perception ou non du consentement de la victime. Pas forcément les premiers auteurs, mais les autres peuvent être induits en erreur par l’attitude de sidération de la victime », a réagi de son côté Stéphane Maugendre, l’un des avocats des accusés. « Pour l’avocat, mais aussi pour l’éducateur, tout le travail est d’arriver à faire prendre conscience à un jeune, souvent gros consommateur de vidéos porno, du mal qu’il a fait subir à la victime et que l’acte sexuel ne se fait pas dans des conditions pareilles », a-t-il poursuivi.

Sur les 16 mis en examen, deux qui avaient moins de 16 ans au moment des faits ont été condamnés en juillet à six ans de prison (dont deux et quatre ans de sursis) par le tribunal pour enfants de Bobigny. Un autre sera jugé séparément pour avoir menacé la jeune fille sur Twitter de lui « crever les yeux » si elle ne retirait pas sa plainte. Quant aux 13 restants, onze seront jugés pour « viol en réunion » et deux pour « complicité » lors de ce procès qui doit durer jusqu’au 8 avril. Neuf d’entre eux sont en détention provisoire.

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13 jeunes jugés pour un viol collectif dans une cage d’escalier

AFP, 27/03/2016

Ils avaient tendu un « piège » à une jeune fille de 16 ans en l’attirant dans une cage d’escalier avant de la violer à tour de rôle: 13 jeunes de 19 à 22 ans seront jugés à partir de mercredi par la cour d’assises des mineurs de Seine-Saint-Denis.

Le 7 décembre 2013, la jeune fille attend son ex-petit ami en bas d’un HLM de la cité Rougemont à Sevran quand elle se fait voler son portable par deux individus cagoulés.

Peu après, trois jeunes de la cité qu’elle connaît viennent la trouver pour lui dire qu’ils peuvent l’aider à le récupérer. Sans se douter de ce qui l’attend, la jeune fille, originaire d’un autre département francilien, les suit jusque dans un appartement qui se révèle être un squat.

Là, dans une chambre obscure, se trouvent quatre adolescents, vautrés sur un canapé. L’un bloque la porte avec un meuble. Violée une première fois, elle est ensuite conduite dans une cage d’escalier d’un autre bâtiment de cette cité sensible où une dizaine de jeunes attendent leur tour pour la forcer à pratiquer une fellation ou à se soumettre à un rapport sexuel.

Accompagnée de sa mère, la jeune fille avait porté plainte le lendemain. Elle admettait avoir, deux ans auparavant, consenti à faire des fellations à certains de ses agresseurs pour récupérer son portable volé. Elle se reprochait sa « naïveté » et s’en voulait d’être tombée deux fois dans le même piège.

Rapidement identifiés par la victime et par leur ADN, seize adolescents de la cité, âgés de 14 à 19 ans, avaient été mis en examen fin janvier 2014.

– ‘Fille facile’ –

Pendant l’enquête, les suspects avaient allégué que la victime, décrite comme une « fille facile », était consentante, mais l’analyse du contenu des appels échangés entre les membres de la bande avait permis d’établir qu’un piège lui avait bien été tendu. Ainsi, l’information selon laquelle une fille « tournait » dans la cité avait rapidement circulé.

« C’est une jeune fille complètement détruite, qui espère que ses agresseurs reconnaîtront qu’elle n’était pas consentante », a indiqué à l’AFP Me Elodie Bruyaf pour la partie civile.

Ce procès « va être une très grosse épreuve mais elle a accepté de parler pour les autres qui n’osent pas parler », a-t-elle ajouté.

« La question qui se pose dans ce genre de dossiers où l’on a à faire à des mineurs, c’est la perception ou non du consentement de la victime. Pas forcément les premiers auteurs, mais les autres peuvent être induits en erreur par l’attitude de sidération de la victime », a réagi de son côté Stéphane Maugendre, l’un des avocats des accusés.

« Pour l’avocat, mais aussi pour l’éducateur, tout le travail est d’arriver à faire prendre conscience à un jeune, souvent gros consommateur de vidéos porno, du mal qu’il a fait subir à la victime et que l’acte sexuel ne se fait pas dans des conditions pareilles », a-t-il poursuivi.

Sur les 16 mis en examen, deux qui avaient moins de 16 ans au moment des faits ont été condamnés en juillet à six ans de prison (dont deux et quatre ans de sursis) par le tribunal pour enfants de Bobigny.

Un autre sera jugé séparément pour avoir menacé la jeune fille sur Twitter de lui « crever les yeux » si elle ne retirait pas sa plainte.

Quant aux 13 restants, onze seront jugés pour « viol en réunion » et deux pour « complicité » lors de ce procès qui doit durer jusqu’au 8 avril. Neuf d’entre eux sont en détention provisoire.

Jusqu’à six ans de prison ferme pour les trafiquants de Clichy

logoParisien-292x75 18/03/2016

(LP/Olivier Boitet.)
(LP/Olivier Boitet.)

Les dénégations n’ont payé pour aucun des trafiquants : tous ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Nanterre, ce vendredi. Et pour les plus impliqués dans ce réseau de Clichy, qui a écoulé au moins 1,3 t de cannabis en quelques mois, fin 2012 et 2013, les peines se comptent en années.

Mohamed, l’associé du patron du réseau que la police n’a jamais arrêté, est condamné à six ans ferme. Le second associé s’en sort mieux, avec deux ans ferme sans arrestation à la barre. L’un des deux chauffeurs-livreurs en revanche s’est vu passer les menottes pour purger quatre ans dont deux avec sursis. Le personnage le plus inattendu de l’équipe, Ali, 76 ans, qui fournissait une dizaine de grammes de cocaïne par semaine à des filles, échappe au séjour en prison mais écope de deux ans ferme ; sa peine peut être aménagée. Celui qui le fournissait en poudre, mais était surtout un gros client du réseau pour le shit, prend quatre ans ferme.

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balivernes en série au procès des dealers

logoParisien-292x75 Valérie Mahaut, 16/03/2016

Un festival de sornettes. Dans cette affaire portant sur 1,3 t de shit écoulé, le procès des trafiquants présumés de Clichy concentre l’essentiel des explications farfelues que donnent habituellement les dealers.

Jugés jusqu’à vendredi, les prévenus n’ont « rien à voir avec du trafic de stups et tout ça… » Parce qu’il y a erreur, font-ils valoir tour à tour à la barre : les kilos de résine dont il est question en langage codé sur les écoutes ne sont que des pantalons, ou alors des olives, parfois des voitures… Seuls huit des onze prévenus ont pris place devant le tribunal ce mercredi, les trois autres seront jugés en avril à la faveur d’une disjonction du dossier. Maintenant ou le mois prochain, « le grand absent » sera toujours Ymed, la tête du réseau, disparu des écran-radars de la police en juin 2013, après qu’il eut vent de l’intérêt que lui portaient les enquêteurs, sur ses traces depuis l’automne précédent.

Dans la brochette de prévenus, tous jugés libres, Ali dénote. Du haut de ses 76 printemps et fort de son expérience de dealer, comme l’atteste son casier, le vieux chibani résiste. Lui aussi sert des salades au tribunal et conteste avoir dit ce qui est enregistré lors de conversations avec Adama, 31 ans, à la fois gros client de la tête de réseau et vendeur indépendant. Au vieil Ali, à raison d’une dizaine de grammes par semaine, il vendait de la cocaïne, 30 € le gramme à crédit. Poudre que le papy fourguait « à des filles ».

« Sans bénéfice, assure l’intéressé. Et les filles, elles passaient la soirée à la maison. » Le tribunal peine à y croire et passe à cette conversation portant sur le prix au kilo, capté grâce au micro dans la Seat d’Adama. « Non, je ne connais pas Seat », élude le doyen des prévenus. Pas plus qu’il ne savait que son jeune ami faisait surtout dans le cannabis. Identifé dès le début de l’enquête, ce dernier a mené malgré lui à Ymed, lors d’un rendez-vous entre les deux hommes à Clichy, alors que la police était en planque.

Si les écoutes révèlent 1,3 t de marchandise négociée, seuls 270 kg ont été saisis. C’était en décembre 2013, dans un box de Gennevilliers dont sortait le frère d’Ymed. Sans balancer quiconque, lui seul a admis le trafic, qu’il estime entre 600 et 650 kg dans les six mois précédant son arrestation. Les « hommes de confiance » du boss seront interrogés ce jeudi.

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