Treize jeunes jugés à Bobigny pour un viol collectif dans une cage d’escalier en 2013

Paris Normandie.fr, 28/03/2016

image_content_general_20332863_20160328191921Ils avaient tendu un « piège » à une jeune fille de 16 ans en l’attirant dans une cage d’escalier avant de la violer à tour de rôle : 13 jeunes de 19 à 22 ans seront jugés à partir de demain par la cour d’assises des mineurs de Seine-Saint-Denis, à Bobigny.

Le 7 décembre 2013, la jeune fille attend son ex-petit ami en bas d’un HLM de la cité Rougemont à Sevran quand elle se fait voler son portable par deux individus cagoulés.

Peu après, trois jeunes de la cité qu’elle connaît viennent la trouver pour lui dire qu’ils peuvent l’aider à le récupérer. Sans se douter de ce qui l’attend, la jeune fille, originaire d’un autre département francilien, les suit jusque dans un appartement qui se révèle être un squat. Là, dans une chambre obscure, se trouvent quatre adolescents, vautrés sur un canapé. L’un bloque la porte avec un meuble. Violée une première fois, elle est ensuite conduite dans une cage d’escalier d’un autre bâtiment de cette cité sensible où une dizaine de jeunes attendent leur tour pour la forcer à pratiquer une fellation ou à se soumettre à un rapport sexuel.

Accompagnée de sa mère, la jeune fille avait porté plainte le lendemain.

« Une jeune fille complètement détruite »

Elle admettait avoir, deux ans auparavant, consenti à faire des fellations à certains de ses agresseurs pour récupérer son portable volé. Elle se reprochait sa « naïveté » et s’en voulait d’être tombée deux fois dans le même piège.

Rapidement identifiés par la victime et par leur ADN, seize adolescents de la cité, âgés de 14 à 19 ans, avaient été mis en examen fin janvier 2014.

Pendant l’enquête, les suspects avaient allégué que la victime, décrite comme une « fille facile », était consentante, mais l’analyse du contenu des appels échangés entre les membres de la bande avait permis d’établir qu’un piège lui avait bien été tendu. Ainsi, l’information selon laquelle une fille « tournait » dans la cité avait rapidement circulé.

« C’est une jeune fille complètement détruite, qui espère que ses agresseurs reconnaîtront qu’elle n’était pas consentante », a indiqué Me Élodie Bruyaf pour la partie civile.

Ce procès « va être une très grosse épreuve mais elle a accepté de parler pour les autres qui n’osent pas parler », a-t-elle ajouté. Ce procès « va être une très grosse épreuve mais elle a accepté de parler pour les autres qui n’osent pas parler », a-t-elle ajouté.

« La question qui se pose dans ce genre de dossiers où l’on a affaire à des mineurs, c’est la perception ou non du consentement de la victime. Pas forcément les premiers auteurs, mais les autres peuvent être induits en erreur par l’attitude de sidération de la victime », a réagi de son côté Stéphane Maugendre, l’un des avocats des accusés. Le procès doit durer jusqu’au 8 avril.

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