Les tueurs présumés du périph ont nié jusqu’au bout le meurtre de la policière Catherine Choukroun
Après plus de 7 heures de délibéré jusqu’à tard dans la soirée et dans le calme, Aziz Oulamara et Marc Petaux ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de la policière Catherine Choukroun. Nathalie Delhomme, elle, considérée comme complice, a été acquittée. La famille Choukroun, très émue, et Emile Hubel, le collègue survivant, ont exprimé leur «soulagement» et leur «apaisement».
Aux jurés de la cour d’assises de Paris qui se retiraient pour délibérer, Marc Petaux et Aziz Oula¬maja, ont juré « devant Dieu » leur innocence. Une dernière fois hier, Nathalie Delhomme a assuré qu’elle avait dit « ce qu’elle savait »: en substance, elle n’a pas couvert Petaux en affirmant que celui-ci n’était pas avec elle et Oulamara dans le trio qui a tiré sur une patrouille de police, le 20 février 1991 sur le boulevard périphérique à la porte de Clignancourt.
On veut faire de Marc Petaux un violent sans scrupule, exerçant un ascendant sur Oulamara. Et son avocat Me Hervé Temime, après la défense d’Oulamara, d’agiter le spectre de l’erreur judiciaire. « Faute de certitude, acquittez-le ! Les charges sont incroyablement discutables. Même l’accusation ne parle que de quasi-certitude. »
«Business»
Dans la galerie des maquerelles et petits truands qui sont folkloriquement passé à la barre, Me Temime a fait notamment un sort particulier au témoignage alambiqué du « fourgue » Serge Schoeller, affirmant quitter Aziz et Marc rue Saint-Denis à minuit un quart le 19 février, et les retrouver à 4h le lendemain, près de la 205 du crime devant le pavillon des Oulamara.
« Il faut savoir rester modeste, dans ce dossier », a surenchérit Me Sophie Obadia cherchant à dissocier Petaux du « clan Oulamara ». « Petaux a oublié ce qu’il faisait le 19 février 1991 au soir. Cela n’en fait pas un coupable. » Jeudi soir, Me Jean-Yves Le Borgne, revisitant 12 ans d’une vie misérable de prostitution et de drogue pour oublier « les hommes qui lui passaient des¬sus », avait aussi plaidé l’acquittement pour Nathalie Delhomme, « simple témoin des faits ».
« Pour qu’une fois dans sa vie, on ne la traite pas comme une moins que rien, comme celle dont la parole ne vaut rien. » Il aura été entendu.