Archives de catégorie : Sans-papiers

Plus de prison pour les sans-papiers pour le seul refus d’être expulsés

12/05/2011

La France n’incarcèrera plus les étrangers sans papiers au seul motif qu’ils refuseraient d’être expulsés, en application d’une décision de la justice européenne, mais Paris maintiendra le dispositif de garde à vue et de rétention administrative en cas de séjour irrégulier.

Deux semaines après un arrêt de la cour de justice européenne de Luxembourg jugeant illégale la détention en Italie d’un migrant en situation irrégulière qui a refusé de quitter ce pays, la Chancellerie a diffusé aux cours d’appel et aux parquets une circulaire précisant la « portée » de cette décision.

L’arrêt européen du 28 avril, salué par les syndicats comme la fin de la pénalisation du séjour irrégulier, a produit « des divergences d’interprétations entre diverses cours d’appel », a justifié le ministère de la Justice.En effet, des décisions favorables aux étrangers ont été rendues à Nîmes, Rennes et Toulouse.

A Paris et Marseille, ce sont des décisions contraires qui ont été prononcées.Après la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), le ministère de l’Intérieur a jugé que la France n’était pas concernée et qu’elle continuerait d’incarcérer un étranger en situation irrégulière « en cas de refus » d’éloignement.Deux dispositions du Ceseda (code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile) prévoient des peines d’emprisonnement des sans-papiers.L’article 624-1 punit la soustraction à l’exécution d’une mesure d’éloignement et l’article 621-1 sanctionne l’entrée et le séjour irréguliers.

Dans ce second cas, deux circulaires préconisent de n’exercer l’action publique qu’envers les étrangers coupables d’une autre infraction dans le but de favoriser la procédure administrative d’éloignement.Loin de l’analyse de la place Beauvau, la Chancellerie demande aux parquets de « se conformer à la décision du 28 avril » en plaçant en garde à vue et en ne poursuivant un étranger qu’en cas d’infractions « détachables du séjour irrégulier ou de soustraction à une mesure d’éloignement ». En clair, un délit autre que le refus d’être expulsé. Le ministère cite des « comportements de violences envers les personnes dépositaires de l’autorité publique ou de fraudes avérées (faux documents administratifs) » et ceux « visant à faire échec à l’exécution forcée de la mesure d’éloignement par l’autorité administrative lorsque a été préalablement mis en œuvre le placement en rétention ». »Il conviendra désormais, avant toute poursuite fondée sur l’article 624-1 du Ceseda, de s’attacher à caractériser un défaut manifeste de coopération dans la phase d’identification se déroulant pendant la rétention administrative ou de résistance à l’exécution de la procédure forcée d’éloignement », recommande la circulaire.

L’arrêt de la CJUE découle de la « directive retour » européenne de 2008 sur les modalités de reconduite à la frontière qui considère l’emprisonnement incompatible avec l’objectif d’éloigner un étranger.Cet arrêt, estime en revanche la Chancellerie, ne fait pas obstacle au placement en garde à vue des étrangers sur la base de l’article 621-1 du Ceseda, ni aux mesures de rétention administrative qui peuvent en découler.

Dans ce cas, la chancellerie recommande de formuler des appels, voire des pourvois en cassation contre les décisions des juges de ne pas prolonger la rétention. »C’est une interprétation erronée de l’arrêt européen », a dit Stéphane Maugendre du Groupe de Soutien et d’information des travailleurs immigrés (Gisti) qui envisage de faire un recours devant le Conseil d’Etat. En revanche, analyse-t-il, la circulaire ministérielle « a ouvert la voie à une modification de la législation française ».

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Plus de prison pour les sans-papiers pour le seul refus d’être expulsés

La France n’incarcèrera plus les étrangers sans-papiers au seul motif qu’ils refuseraient d’être expulsés, en application d’une décision de la justice européenne.

Deux semaines après un arrêt de la cour de justice européenne de Luxembourg jugeant illégale la détention en Italie d’un migrant en situation irrégulière qui a refusé de quitter ce pays, la Chancellerie a diffusé aux cours d’appel et aux parquets une circulaire précisant la «portée» de cette décision.

L’arrêt européen du 28 avril, salué par les syndicats comme la fin de la pénalisation du séjour irrégulier, a produit «des divergences d’interprétations entre diverses cours d’appel», a justifié le ministère de la Justice. En effet, des décisions favorables aux étrangers ont été rendues à Nîmes, Rennes et Toulouse. A Paris et Marseille, ce sont des décisions contraires qui ont été prononcées.

Avis divergents entre Beauvau et Vendôme

Après la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), le ministère de l’Intérieur a jugé que la France n’était pas concernée et qu’elle continuerait d’incarcérer un étranger en situation irrégulière «en cas de refus» d’éloignement.

Deux dispositions du Ceseda (code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile) prévoient des peines d’emprisonnement des sans-papiers.

L’article 624-1 punit la soustraction à l’exécution d’une mesure d’éloignement et l’article 621-1 sanctionne l’entrée et le séjour irréguliers. Dans ce second cas, deux circulaires préconisent de n’exercer l’action publique qu’envers les étrangers coupables d’une autre infraction dans le but de favoriser la procédure administrative d’éloignement.

Loin de l’analyse de la place Beauvau, la Chancellerie demande aux parquets de «se conformer à la décision du 28 avril» en plaçant en garde à vue et en ne poursuivant un étranger qu’en cas d’infractions «détachables du séjour irrégulier ou de soustraction à une mesure d’éloignement». En clair, un délit autre que le refus d’être expulsé.

Le ministère cite des «comportements de violences envers les personnes dépositaires de l’autorité publique ou de fraudes avérées (faux documents administratifs)» et ceux «visant à faire échec à l’exécution forcée de la mesure d’éloignement par l’autorité administrative lorsque a été préalablement mis en oeuvre le placement en rétention».

Placement en garde à vue?

«Il conviendra désormais, avant toute poursuite fondée sur l’article 624-1 du Ceseda, de s’attacher à caractériser un défaut manifeste de coopération dans la phase d’identification se déroulant pendant la rétention administrative ou de résistance à l’exécution de la procédure forcée d’éloignement», recommande la circulaire.

L’arrêt de la CJUE découle de la «directive retour» européenne de 2008 sur les modalités de reconduite à la frontière qui considère l’emprisonnement incompatible avec l’objectif d’éloigner un étranger.

Mais de l’avis de la Chancellerie, cet arrêt ne fait pas obstacle au placement en garde à vue des étrangers sur la base de l’article 621-1 du Ceseda, ni aux mesures de rétention administrative qui peuvent en découler.

Dans ce cas, la chancellerie recommande de formuler des appels, voire des pourvois en cassation contre les décisions des juges de ne pas prolonger la rétention.

«C’est une interprétation erronée de l’arrêt européen», a dit Stéphane Maugendre du Groupe de Soutien et d’information des travailleurs immigrés (Gisti) qui envisage de faire un recours devant le Conseil d’Etat. En revanche, analyse-t-il, la circulaire ministérielle «a ouvert la voie à une modification de la législation française».

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Sarkozy et Guéant défient l’Europe

newlogohumanitefr-20140407-434 , Marie Barbier, 4/05/2011

La Cour de justice de l’UE juge illégale l’incarcération des sans-papiers. « Ce n’est pas notre problème », répond en substance le ministre de l’Intérieur, soutenu par le chef de l’État.

La France n’enfinit pas de se faire taper sur les doigts par l’Union européenne pour sa politique migratoire. La Commission a demandé hier à Paris de lui fournir, « dès que possible », des « clarifications » concernant « les contrôles policiers dans la zone frontalière » avec l’Italie qui, s’ils étaient systématiques et permanents, seraient en infraction avec les règles de l’espace Schengen. L’Italie s’est également vu demander des éclaircissements sur les permis de séjour et documents de voyage délivrés aux Tunisiens.

Jeudi dernier, c’était un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui portait un coup sévère à la politique migratoire européenne, et particulièrement française, en rendant illégale l’incarcération des sans-papiers dans les États membres. Un arrêt de « portée considérable », d’après les associations de soutien aux sans-papiers, qui ont immédiatement salué un « coup d’arrêt majeur aux politiques de pénalisation des étrangers ».

La Cour de justice se base sur la directive « retour », qui précise qu’un sans-papiers frappé par une mesure d’éloignement dispose de sept à trente jours pour quitter le territoire. Si les intéressés ne s’y conforment pas, les États peuvent utiliser des « mesures coercitives », en respectant les « principes de proportionnalité et d’efficacité », c’est-à-dire un placement en rétention, mais de façon « aussi brève que possible ». Or, le Code des étrangers (Ceseda) prévoit un an de prison et 3 750 euros d’amende pour le simple fait d’entrer ou de séjourner sur le territoire français sans titre de séjour et trois ans de prison assortis de dix ans d’interdiction de séjour pour ceux qui se soustrairaient à une mesure d’expulsion.

Alors que cet arrêt doit s’appliquer immédiatement sur le territoire français, le ministère de l’Intérieur a estimé hier que la France n’était pas concernée par cette décision : « Le dispositif existant en droit français est suffisamment différent pour qu’on n’ait pas la même interprétation sur la signification de cet arrêt. » « Faux, répond Stéphane Maugendre, du Gisti. Cet arrêt ouvre une large brèche dans le droit français. Il y a fort à parier que le législateur devra se repencher sur la question des délits liés au séjour irrégulier. »

Une priorité qui n’est vraiment celle de l’exécutif. Dans un entretien à paraître aujourd’hui dans l’Express, Nicolas Sarkozy soutient son ministre de l’Intérieur Claude Guéant, assurant que poser la question d’une baisse de l’immigration légale en France relève du « bon sens ».

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Immigration: Ce qui va changer

Alice Pouyat, 27/09/2010

Débats électriques en perspective à l’Assemblée. A partir de mardi, et pendant deux semaines, les députes vont examiner le projet de loi « immigration, intégration et nationalité » présenté par Eric Besson. D’ores et déjà, l’opposition a annoncé son intention de ferrailler contre ce projet, le 6e depuis 2002 sur l’immigration, qui suscite aussi des réserves dans la majorité. Le point sur les mesures les plus polémiques.

Déchéance de la nationalité étendue

Brice Hortefeux avait proposé d’élargir la déchéance de la nationalité aux personnes coupables de polygamie. Cette idée n’a pas été retenue. En revanche, elle s’appliquera aux Français naturalisés depuis moins de dix ans (par l’intermédiaire du mariage) et condamnés pour avoir intentionnellement causé la mort d’une personne dépositaire de l’autorité publique (policier, gendarme, avocat, magistrat…) dans l’exercice de ses fonctions, comme l’avait souhaité Nicolas Sarkozy après les violences de Grenoble. Peu de personnes devraient donc être concernées. Pour s’appliquer, cette mesure devra aussi franchir l’obstacle du Conseil constitutionnel qui, au nom du principe d’égalité devant la loi, n’a accepté jusqu’à présent la déchéance de la nationalité que pour les faits qualifiés de terroristes.

Bannissement de citoyens communautaires

Le texte stipule qu’un ressortissant européen peut faire l’objet d’une mesure de bannissement en cas d’« abus d’un court séjour » (moins de trois mois) lorsqu’il multiplie des allers-retours « dans le but de se maintenir sur le territoire » ou s’il constitue « une charge déraisonnable pour le système d’assistance sociale ». Les personnes concernées ne pourront plus revenir pendant une durée de deux ou cinq ans. Cette mesure vise notamment les Roms, accusés d’accepter les procédures de retour volontaire (et les 300 euros qui vont avec) et de revenir en France.

Enfermement allongé

La durée de la rétention administrative des sans-papiers passera de 32 à 45 jours maximum, comme l’autorise la directive « Retour » européenne. « La France est le pays européen dont la durée de rétention est la plus courte », se défend Eric Besson. Pour les défenseurs des droits de l’Homme qui dénoncent une privation de liberté allongée, inutile, et coûteuse, c’est un nivellement par le bas.

Moins de juges des libertés

Autre mesure en centre de rétention: le juge des libertés et de la détention (JLD), qui contrôle la régularité des conditions d’enfermement et d’interpellation ne pourra plus intervenir qu’au bout de 5 jours contre 48 heures aujourd’hui. Le juge administratif, qui lui statue sur la mesure d’éloignement pourra donc statuer avant lui et des personnes êtres expulsées sans avoir pu solliciter un juge des libertés –accusé à plusieurs reprises par le gouvernement de faire obstacle aux expulsions. Une façon de simplifier la procédure, se justifie le gouvernement.

Des zones d’attentes sur tout le territoire

C’est peut-être le point du texte le plus incertain au niveau juridique. Le projet de loi donne la possibilité aux préfets de décréter « zones d’attente temporaire » le lieu où sont découverts des étrangers clandestins. La zone s’étendrait de l’endroit de la découverte au point de passage frontalier le plus proche. Les zones d’attente de placement en instance (Zapi) sont des lieux privatifs de liberté situés habituellement dans les gares, les aéroports ou les ports ouverts au trafic international et dans lesquels les clandestins sont retenus. Leurs droits y sont limités: seules sont autorisées l’assistance d’un médecin, d’un interprète et la communication avec un avocat. Avec cette nouvelle disposition, « on crée ainsi fictivement, du lieu d’arrestation au poste de frontière, un endroit où le droit français ne s’applique pas. Toute la France peut alors devenir un ‘non-territoire français' », expliquait au JDD.fr Stéphane Maugendre, président du groupe de soutien aux immigrés (Gisti), au moment de la révélation de l’avant-projet de loi.

Des « mariages gris » punis

Définis comme des unions fondées sur « une tromperie volontaire d’un étranger aux dépens d’un conjoint abusé dans sa bonne foi » – ces mariages seront dorénavant punis par sept ans d’emprisonnement, au lieu de cinq, et d’une amende de 30.000 euros, contre 15.000 actuellement. En novembre 2009, Eric Besson avait ciblé ce problème, sans toutefois avancer de chiffres. De quoi susciter l’indignation de Nicolas Ferran, président du collectif des Amoureux au banc public: « Doit-on mettre les gens sous tutelle contre leur propre naïveté? Je ne crois pas. Des tromperies existent aussi dans des relations non mixtes », soulignait-il au JDD.fr.

Travail au noir: Les employeurs protégés
Contre l’avis du gouvernement, un amendement du rapporteur du texte, Thierry Mariani (UMP), a été adopté qui propose de ne pas sanctionner les employeurs « de bonne foi » d’étrangers sans titre de séjour qui peuvent aujourd’hui être poursuivis pénalement pour recrutement illégal. En clair, si l’inspecteur du travail ne peut apporter la preuve que l’embauche de sans-papier est volontaire, aucune poursuite ne pourra être retenue.

Aide médicale limitée

Un des amendements rend aussi plus difficile l’accès à l’aide médicale pour les étrangers sans titre de séjour afin d’éviter un « coût déraisonnable du système de santé français. Jusqu’ici, les étrangers en bénéficiaient s’ils ne « pouvaient » être traités dans leur pays (par exemple s’ils n’en avaient pas les moyens ou si le pays bénéficient des infrastructures suffisantes). Il faudra désormais que le traitement soit « inexistant » dans leur pays.

Intégration choisie

Le processus de naturalisation est accéléré pour celui « qui présente un parcours exceptionnel d’intégration » dans les domaines « civique, scientifique, économique, culturel ou sportif ». Pour le reste des citoyens, l’accès à la nationalité est conditionnée à la signature d' »une charte des droits et devoirs du citoyen ». Le texte crée aussi une « carte bleue européenne«  pour les travailleurs « hautement qualifiés » qui justifient d’un contrat ou d’une promesse d’embauche pour au moins un an.

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Besson s’arme pour ficher les Roms expulsés

, Anne Roy, 3/09/2010

La mise en place, dès octobre, du fichier Oscar inquiète les associations qui ont saisi le Conseil d’État.
Les expulsions, c’est inhumain, ça coûte cher et ça sert à rien ? Faute de pouvoir ou de vouloir répondre à toutes les critiques lancées contre l’accélération des expulsions de Roms cet été, le gouvernement a choisi d’en contrer au moins quelques-unes. Comment ? En ressortant un fichier, le dénommé Oscar (pour outil simplifié de contrôle des aides au retour) qui attendait sagement dans un carton qu’on veuille bien l’activer. Validé le 26 octobre dernier par décret, il avait été contesté dès l’année dernière devant le Conseil d’État par trois associations : le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Imaginons un réseau Internet solidaire (IRIS) et la Ligue des droits de l’homme (LDH). Une procédure longue, qui met souvent plusieurs années à aboutir.

Au cœur de l’été, le ministre de l’Immigration Benno Besson a peu goûté que les expulsions de Roms soient critiquées entre autres pour leur inutilité : ceux-ci, citoyens de l’Union européenne, ont la possibilité de revenir à peine posé le pied sur le sol de leur pays d’origine, qu’ils aient été expulsés de force ou même « volontairement » moyennant un pécule de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant au titre de l’aide au retour. D’où l’annonce de la mise en place incessante d’Oscar – prévue pour le 1er octobre à en croire le ministre. Compte tenu de ces déclarations et de leur lien explicite à la politique du gouvernement contre une population donnée (les Roms), les associations ont alors pris contact avec le Conseil d’État pour savoir quand serait examiné leur recours. Comprenant que les Sages n’entendaient pas en accélérer l’examen, elles sont donc sur le chemin d’une saisine en référé.

Principaux griefs des associations à l’encontre d’Oscar : la disproportion entre les informations recueillies (le profil biométrique) et l’éventuelle fraude qu’il se destine à combattre – bénéficier plusieurs fois de l’aide au retour. Sachant, surtout, « que les enfants ne seront pas exclus de la procédure comme c’est le cas normalement », souligne Stéphane Maugendre, le président du Gisti. Au-delà des caractéristiques propres à ce nouveau fichier (données excessives et peu pertinentes, durée de conservation, flou dans la finalité des statistiques du traitement…), c’est l’« industrialisation du fichage » qui inquiète. « Il y a un problème de contrôle très important au niveau européen », souligne l’avocat persuadé que, comme les autres, ce nouveau fichier sera versé au Système d’information de Schengen (SIS), alimenté et consulté à loisir par les différents états de l’Union. « J’ai déjà eu des clients à qui le consulat refusait de délivrer un visa parce que le SIS avait enregistré un arrêté de reconduite à la frontière, annulé depuis : l’information n’avait pas été actualisée sur le système. »

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Les associations dénoncent « des charters déguisés » pour les Roms

Eric Besson refuse de parler de « vols spéciaux », évoquant une « procédure classique de reconduite de ressortissants étrangers ».

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » de Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a déclaré Eric Besson, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumaine et de la Bulgarie.

« La subtilité linguistique m’échappe »

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, ce sont pourtant « des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ». Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France où vivent 15.000 Roms.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a précisé de son côté que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics ».

44 vols en 2009

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi prochain vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays. Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère de l’Immigration. Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France« .

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 euros en France.

⇒ Voir l’article

Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

 

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson.

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.

Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.

Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».

MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.

Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.

Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».

Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

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Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

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Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson.

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.

Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.

Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».

MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.

Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.

Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».

Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

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Éric Besson : encore une « ignominie »

AccueilMarie Barbier, 19/06/2010

Vives critiques des associations contre son avant-projet de loi hostile aux étrangers.
Rarement un texte de loi n’aura suscité autant d’oppositions avant même sa présentation devant le Parlement. L’avant-projet de loi d’Éric Besson « relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité », qui sera discuté au Parlement à partir du 27 septembre prochain, a déjà réussi à susciter l’opposition de la majorité des associations travaillant sur le sujet.

 

Jeudi, elles ont présenté une « analyse collective » extrêmement exhaustive et détaillée de ce projet de loi (1). Un peu plus de quatre-vingts pages pour décortiquer la future loi Besson. « C’est un travail d’analyse technique, précise Stéphane Maugendre, président du Gisti. Car la technicité cache des politiques extrêmement répressives à l’égard des étrangers. »

Quatrième texte, en sept ans, à venir modifier la condition des étrangers en France, ce projet de loi transpose dans le droit français la « directive retour », baptisée « directive de la honte » par ses opposants. Dans le collimateur des associations : la possibilité de créer des zones d’attente ad hoc, qui transformeraient « la France entière en zone potentielle de refoulement » ; le prolongement de la durée de rétention de trente à quarante-cinq jours ; la « mise à l’écart des juges » ; ou encore le « bannissement » de l’Europe avec une interdiction de retour sur le territoire français de deux à cinq ans. Tous ces éléments font de ce projet de loi « un nouveau tournant dans la politique d’hostilité aux populations étrangères et attaque insidieusement le droit d’asile », dénoncent les associations.

Parallèlement, le documentaire Ulysse clandestin, un « film pour la nécessaire suppression du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale », de Thomas Lacoste, sortira en salle en septembre, pour créer le débat sur cette nouvelle « ignominie » du « ministère de la honte ». Le film est déjà disponible sur Internet (2).

(1) http://www.gisti.org

(2) http://www.labandepassante.org

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