Archives de catégorie : Avocat

Deux travailleurs clandestins interpellés sur un chantier public

index Laetitia Van Eeckhout, 15/06/2007

Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite de l’interpellation de deux travailleurs clandestins d’origine malienne sur le chantier de la Lanterne, à Versailles, résidence officielle prisée de Nicolas Sarkozy, apprend-on de source judiciaire.

Les deux hommes ont fait l’objet d’un contrôle d’identité mercredi à l’entrée de la Lanterne, un ancien pavillon de chasse proche du château de Versailles traditionnellement réservé aux Premiers ministres depuis 1959, et désormais sous surveillance policière depuis que le chef de l’Etat et sa famille y séjournent régulièrement les week-ends.

Les deux ouvriers, détenteurs de fausses cartes de séjour, devaient travailler sur le chantier de rénovation de la résidence pour le compte d’une entreprise privée mandatée par l’Etat, qui est propriétaire de la Lanterne. Ils ont été placés en garde à vue mercredi puis remis en liberté.

Le parquet avait la possibilité de les poursuivre pour séjour irrégulier, faux et usage de faux – faits imputables aussi à l’employeur. Les deux hommes pouvaient par ailleurs être soumis à un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière, a-t-on précisé à Reuters de source judiciaire.

Cette affaire illustre le fait que des sans-papiers travaillent dans des entreprises en France », a déclaré à Reuters Me Stéphane Maugendre, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.

Le secrétaire général du gouvernement, Serge Lasvignes, a précisé que les travaux de restauration de ce bâtiment édifié en 1787 avaient débuté en 2002 et ne répondaient « absolument pas » à une demande de l’Elysée.

Il a démenti l’information du Parisien-Aujourd’hui en France selon laquelle Nicolas Sarkozy et son épouse Cécilia avaient demandé à ce qu’on remette la piscine en état.

C’est un programme de restauration qui date de 2002. L’essentiel a été fait en 2003-2004, on a refait la toiture. Il y avait pas mal de dégâts liés à la tempête de 1999, il fallait reprendre les plantations, refaire le toit », a-t-il dit.

Les travaux en cours visent à « restaurer le mur d’enceinte de la cour d’honneur ». Ils devraient s’achever à l’hiver.

Nicolas Sarkozy a choisi de recevoir samedi à la Lanterne le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende dans le cadre de ses consultations bilatérales avant le Conseil européen des 21 et 22 juin.

⇒ Voir l’article

Deux travailleurs clandestins interpellés à la Lanterne

logo express 15/06/2007

Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite de l’interpellation de deux travailleurs clandestins d’origine malienne sur le chantier de la Lanterne, à Versailles, résidence officielle prisée de Nicolas Sarkozy, apprend-on de source judiciaire.

Les deux hommes ont fait l’objet d’un contrôle d’identité mercredi à l’entrée de la Lanterne, un ancien pavillon de chasse proche du château de Versailles traditionnellement réservé aux Premiers ministres depuis 1959, et désormais sous surveillance policière depuis que le chef de l’Etat et sa famille y séjournent régulièrement les week-ends.

Les deux ouvriers, détenteurs de fausses cartes de séjour, devaient travailler sur le chantier de rénovation de la résidence pour le compte d’une entreprise privée mandatée par l’Etat, qui est propriétaire de la Lanterne. Ils ont été placés en garde à vue mercredi puis remis en liberté.

Le parquet avait la possibilité de les poursuivre pour séjour irrégulier, faux et usage de faux – faits imputables aussi à l’employeur. Les deux hommes pouvaient par ailleurs être soumis à un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière, a-t-on précisé à Reuters de source judiciaire.

Cette affaire illustre le fait que des sans-papiers travaillent dans des entreprises en France », a déclaré à Reuters Me Stéphane Maugendre, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.

Le secrétaire général du gouvernement, Serge Lasvignes, a précisé que les travaux de restauration de ce bâtiment édifié en 1787 avaient débuté en 2002 et ne répondaient « absolument pas » à une demande de l’Elysée.

Il a démenti l’information du Parisien-Aujourd’hui en France selon laquelle Nicolas Sarkozy et son épouse Cécilia avaient demandé à ce qu’on remette la piscine en état.

C’est un programme de restauration qui date de 2002. L’essentiel a été fait en 2003-2004, on a refait la toiture. Il y avait pas mal de dégâts liés à la tempête de 1999, il fallait reprendre les plantations, refaire le toit », a-t-il dit.

Les travaux en cours visent à « restaurer le mur d’enceinte de la cour d’honneur ». Ils devraient s’achever à l’hiver.

Nicolas Sarkozy a choisi de recevoir samedi à la Lanterne le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende dans le cadre de ses consultations bilatérales avant le Conseil européen des 21 et 22 juin.

Deux travailleurs clandestins interpellés à la Lanterne

images 15/06/2007

Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite de l’interpellation de deux travailleurs clandestins d’origine malienne sur le chantier de la Lanterne, à Versailles, résidence officielle prisée de Nicolas Sarkozy, apprend-on de source judiciaire.

Les deux hommes ont fait l’objet d’un contrôle d’identité mercredi à l’entrée de la Lanterne, un ancien pavillon de chasse proche du château de Versailles traditionnellement réservé aux Premiers ministres depuis 1959, et désormais sous surveillance policière depuis que le chef de l’Etat et sa famille y séjournent régulièrement les week-ends.

Les deux ouvriers, détenteurs de fausses cartes de séjour, devaient travailler sur le chantier de rénovation de la résidence pour le compte d’une entreprise privée mandatée par l’Etat, qui est propriétaire de la Lanterne. Ils ont été placés en garde à vue mercredi puis remis en liberté.

Le parquet avait la possibilité de les poursuivre pour séjour irrégulier, faux et usage de faux – faits imputables aussi à l’employeur. Les deux hommes pouvaient par ailleurs être soumis à un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière, a-t-on précisé à Reuters de source judiciaire.

Cette affaire illustre le fait que des sans-papiers travaillent dans des entreprises en France », a déclaré à Reuters Me Stéphane Maugendre, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.

Le secrétaire général du gouvernement, Serge Lasvignes, a précisé que les travaux de restauration de ce bâtiment édifié en 1787 avaient débuté en 2002 et ne répondaient « absolument pas » à une demande de l’Elysée.

Il a démenti l’information du Parisien-Aujourd’hui en France selon laquelle Nicolas Sarkozy et son épouse Cécilia avaient demandé à ce qu’on remette la piscine en état.

C’est un programme de restauration qui date de 2002. L’essentiel a été fait en 2003-2004, on a refait la toiture. Il y avait pas mal de dégâts liés à la tempête de 1999, il fallait reprendre les plantations, refaire le toit », a-t-il dit.

Les travaux en cours visent à « restaurer le mur d’enceinte de la cour d’honneur ». Ils devraient s’achever à l’hiver.

Nicolas Sarkozy a choisi de recevoir samedi à la Lanterne le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende dans le cadre de ses consultations bilatérales avant le Conseil européen des 21 et 22 juin.

Deux travailleurs clandestins interpellés à la Lanterne

Reuters, 15/06/2007

Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite de l’interpellation de deux travailleurs clandestins d’origine malienne sur le chantier de la Lanterne, à Versailles, résidence officielle prisée de Nicolas Sarkozy, apprend-on de source judiciaire.

Les deux hommes ont fait l’objet d’un contrôle d’identité mercredi à l’entrée de la Lanterne, un ancien pavillon de chasse proche du château de Versailles traditionnellement réservé aux Premiers ministres depuis 1959, et désormais sous surveillance policière depuis que le chef de l’Etat et sa famille y séjournent régulièrement les week-ends.

Les deux ouvriers, détenteurs de fausses cartes de séjour, devaient travailler sur le chantier de rénovation de la résidence pour le compte d’une entreprise privée mandatée par l’Etat, qui est propriétaire de la Lanterne. Ils ont été placés en garde à vue mercredi puis remis en liberté.

Le parquet avait la possibilité de les poursuivre pour séjour irrégulier, faux et usage de faux – faits imputables aussi à l’employeur. Les deux hommes pouvaient par ailleurs être soumis à un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière, a-t-on précisé à Reuters de source judiciaire.

Cette affaire illustre le fait que des sans-papiers travaillent dans des entreprises en France », a déclaré à Reuters Me Stéphane Maugendre, avocat spécialisé dans le droit des étrangers.

Le secrétaire général du gouvernement, Serge Lasvignes, a précisé que les travaux de restauration de ce bâtiment édifié en 1787 avaient débuté en 2002 et ne répondaient « absolument pas » à une demande de l’Elysée.

Il a démenti l’information du Parisien-Aujourd’hui en France selon laquelle Nicolas Sarkozy et son épouse Cécilia avaient demandé à ce qu’on remette la piscine en état.

C’est un programme de restauration qui date de 2002. L’essentiel a été fait en 2003-2004, on a refait la toiture. Il y avait pas mal de dégâts liés à la tempête de 1999, il fallait reprendre les plantations, refaire le toit », a-t-il dit.

Les travaux en cours visent à « restaurer le mur d’enceinte de la cour d’honneur ». Ils devraient s’achever à l’hiver.

Nicolas Sarkozy a choisi de recevoir samedi à la Lanterne le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende dans le cadre de ses consultations bilatérales avant le Conseil européen des 21 et 22 juin.

«Les régularisations ont été arbitraires»

logo-liberation-311x113  Anne Diatkine

INTERVIEW

Il y a un an, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, faisait paraître une circulaire qui énonçait six critères de régularisation des sans-papiers ayant des enfants scolarisés en France. Parmi eux : la maîtrise de la langue française, l’absence de lien avec le pays d’origine et la scolarisation des enfants depuis au moins deux ans. Les familles disposaient de deux mois pour déposer leur dossier aux préfectures qui furent vite débordées. Sur environ 30 000 dossiers déposés, il y a eu 7 000 régularisations. Que deviennent les familles déboutées ? Questions à Stéphane Maugendre, vice-président du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés).

Quel bilan peut-on tirer de la circulaire du 13 juin 2006 ?

Elle a permis de régulariser des familles, mais dans le plus grand arbitraire, puisque des situations identiques ont reçu des réponses opposées, selon les préfectures et l’interprétation du texte. Des dizaines de milliers de personnes sont sorties du bois,ce qui fait un vivier considérable de gens facilement interpellables. Ces fichiers pourront servir pour respecter les chiffres annuels de 25 000 éloignements et 130 000 «mises en cause dans des affaires de séjours irréguliers» annoncés par Brice Hortefeux.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une «mise en cause» ?

C’est un terme très vague sans réelle consistance juridique, utilisé pour englober les employeurs, les réseaux mafieux et les soutiens aux sans-papiers. Selon Hortefeux, les soutiens sont les alliés objectifs des premiers. On sait qu’apporter de l’aide à un sans-papier est un délit, mais de là à le punir d’une peine de prison… On observe cependant que les mises en examen de soutien sont de plus en plus nombreuses.

Comment vivent les familles sorties de l’ombre ?

Dans la terreur. Le réflexe, c’est de retourner à la clandestinité. Elles déménagent quand elles le peuvent, ce qui les oblige à rompre les liens qu’elles avaient tissés au moment de la constitution de leur dossier. La mobilisation a provoqué la rencontre entre des mondes étanches, et, pour certaines familles exclues, c’était les prémices d’une insertion. Aujourd’hui, elles sont dans la méfiance. Une simple visite médicale devient un drame. Elles sont à la merci de n’importe quel employeur.

Est-ce si facile de mener une vie clandestine, lorsqu’on a des enfants scolarisés ?

C’est impossible et c’est le paradoxe de certaines familles refoulées par la circulaire, qui parlent le français et sont si «intégrées» qu’elles ne peuvent se volatiliser du jour au lendemain. Leur intégration même les transforme en cible pour la police. Mais en même temps, leur arrestation provoque à chaque fois une mobilisation énorme. A l’inverse, un célibataire sans papiers logeant dans un foyer est plus invisible et mobile, mais, lorsqu’il est sur le point d’être expulsé, ça ne provoque aucun remous. Dans ce contexte, l’établissement scolaire est devenu un lieu particulier, le seul où les parents sans papiers peuvent se sentir en sécurité. Mais les parents qui viennent à la sortie peuvent être interceptés en famille. En centre de rétention, ils n’ont plus que quarante-huit heures pour trouver un avocat et faire un recours. Sauf exception, ils en sortent à condition de laisser leur passeport et sont alors assignés en résidence, en attendant qu’une place dans un avion leur soit trouvé. Donc, soit ils acceptent de quitter la France, soit ils disparaissent dans la nature.

Comment explique-t-on que, ces derniers mois, des couples ont été incarcérés, leurs enfants restant sans nouvelles pendant plusieurs jours ?

Certaines familles ont donné l’adresse de leur employeur dans le dossier qu’elles ont déposé l’été dernier. Fourni en preuves d’intégration, il contenait des attestations de travail ou de promesse d’embauche, parfois des avis d’imposition, car même lorsqu’on travaille au noir, on doit déclarer ses revenus. D’autre part, le mode d’arrestation a changé, notamment à Belleville. Après quelques scandales médiatisés, elles se font moins dans la rue au faciès, mais plus discrètement dans les ateliers ou restaurants où les parents travaillent souvent ensemble.

Etant donnée l’absence d’issue et le peu de régularisations, ne serait-il pas normal que les soutiens se découragent ?

Si les étrangers ont toujours intérêt à conserver précieusement les preuves de leur présence en France, il est impossible aujourd’hui de donner de conseil global. Cependant, la population d’un quartier ou d’une école surprend toujours par la force de sa réaction. Il y a une semaine, une grève a été votée dans une école du XXe arrondissement pour protester contre la mise en rétention d’une mère chinoise expulsable à tout moment. Lorsque les parents Pan ont été envoyés en centre de rétention, leurs enfants restant quatre jours sans nouvelles, 250 Parisiens ont fait le trajet jusqu’à Rouen pour assister à l’audience. Une salle pleine, ça impressionne, et non seulement les Pan ont été relâchés, mais l’arrêté de reconduite à la frontière a été levé. Il n’est pas rare que les salles des audiences des tribunaux administratifs soient pleines. Le gouvernement est dans une position intenable. Selon un rapport parlementaire, il y a entre 400 000 et 500 000 sans-papiers en France. A supposer que ce chiffre reste stable, il faudrait vingt ans pour expulser tout ce monde. En 2006, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a dû, sous la pression des associations, régulariser deux fois plus de monde qu’en 2005. Rien ne dit que, malgré ses discours, Hortefeux ne sera pas obligé de mener une politique plus souple que celle qu’il promet. De fait, grâce à la vigilance de Réseau éducation sans frontières (RESF).

⇒ Voir l’article

Quel avenir pour la famille Raba ?

Lorsqu’on les avait rencontrés au Kosovo, en février dernier, Jousef, Shpresa Raba et leurs trois enfants ne pensaient qu’à ça : rentrer en France. Expulsés en novembre à grand bruit, ils sont devenus malgré eux un symbole de la lutte des sans-papiers intégrés à la vie française mais qui ne parviennent pas à être régularisés. Pour autant, que peuvent-ils espérer en étant revenus illégalement sur le territoire ? Au ministère de l’Intérieur, on a annoncé que toute nouvelle demande d’asile serait infondée.

Pour Stéphane Maugendre, spécialisé dans le droit des immigrés, « Il est clair qu’aucune décision ne sera prise avant la constitution du nouveau gouvernement. La famille Raba a déjà déposé deux fois une demande d’asile devant l’Ofpra, je ne suis pas certain que la troisième fois sera la bonne s’il n’y a aucun élément nouveau. » A moins qu’elle ne mise sur le changement de gouvernement. Stéphane Maugendre ajoute : « Régulariser la famille Raba, cela permettrait, même à un ministère de l’Intérieur de droite, de sortir du mauvais pas dans lequel il s’est mis et de ne pas apparaître trop rigide. »

⇒ Voir l’article

Double Peine : Attrape-gauchiste

charlie 18/04/2007

tignousPour la gauche, Sarkozy est censé avoir une réussite à son actif : la suppression de la double peine. Sauf que, trois ans après l’entrée en vigueur de la loi, la double peine existe toujours.

Car le texte de loi est si restrictif, si flou — le prévenu ne doit présenter aucun « risque impérieux pour la sûreté de l’État ou la sécurité publique » —, les garanties exigées sont si difficiles à apporter pour des personnes sortant bien souvent d’un cercle infernal — comme la drogue —, qu’il n’a bénéficié qu’à une minorité. Environ sept cents arrêtés d’expulsion ont été stoppés, et plus de trois mille demandes officielles sont examinées, alors que la double peine concerne entre dix mille et vingt mille personnes.

Ce qui fait dire à Stéphane Maugendre, avocat, que « le texte de Nicolas Sarkozy renferme son inapplicabilité pratique » et n’est donc qu’un « effet d’annonce ». En réalité, le ministère de l’Intérieur s’est débarrassé de centaines de cas délicats, car concernant des personnes non expulsables, tout en s’offrant la caution médiatique de nombreuses personnalités, qui ont salué une réforme que la gauche n’avait pas osé engager. Mais il n’a pas réglé le problème.

Nicolas Sarkozy et la fausse suppression de la double peine

topprochoix Caroline Fourest & Fiammetta Venner, 10/04/2007

Nicolas Sarkozy est censé avoir une réussite à son compteur : la supression de la double peine, cette possibilité offerte à un tribunal ou au ministère de l’intérieur d’expulser des étrangers résidents en France ayant purgé une peine de prison, même s’ils n’ont plus aucune attaches dans leur pays d’origine. Problème, trois ans après l’entrée en fonction de la loi, la double peine existe toujours…

L’une des figures emblématique de l’imbroglio humain de la double peine se surnomme Bouda mais il s’appelle Ahmed. En 1997, après avoir purgé une peine de prison pour toxicomanie et vente de stupéfiants, il est expulsé vers la Tunisie, d’où il est arrivé en France à l’âge de 4 mois. Là-bas, il se sent comme un exilé. Il revient neuf mois plus tard, brise l’interdiction de territoire, embrasse le sol français et vit comme un clandestin dans le pays où il a grandi. Il est notamment à l’honneur dans un film consacré à la double peine et à la culture des quartiers populaires par Jean-Pierre Thorn : « On n’est pas des marques de vélo » (Mat films). Interpellé par Christophe Girard, Nicolas Sarkozy a rédigé une lettre où il se dit avoir été touché par le film “très intéressant de Jean-Pierre Thorn » et avoir imaginé cette loi pour régler les cas comme celui de Bouda : «En ce qui concerne la mesure d’éloignement elle-même cette loi (adoptée le 26/11/2003) devrait en principe permettre de résoudre, dans le sens, que vous souhaitez, le cas de Bouda ». Pourtant, deux ans après le vote de la loi, rien ou n’avait changé ou preesque.

Service minimum
Le texte de loi, est si compliqué à appliquer, si restrictif, qu’il n’a bénéficié qu’à une poignée. Environ 700 arrêtés d’expulsion ont été stoppés sur plus de 3000 demandes officielles examinées, alors que la double peine concerne entre 10 000 et 20 000 personnes. Le texte a été préparé par une comission présidée par Emmanuelle Mignon, maître des requêtes au Conseil d’Etat, pour qui la double peine n’est pas « contraire au principe d’égalité”, et qui s’est montré plutôt hostile à sa suppression. Elle a donc accouché d’un service minimum, supprimant la double peine uniquement si le prévenu ne présente aucun « risque impérieux pour la sûreté de l’Etat ou la sécurité publique » et à condition de ne pas être condamné à une peine de plus de 5 ans.

L’esprit même de la double peine n’a pas été aboli. Puisque les préfectures et les tribunaux correctionnels ont toujours la possibilité de prononcer une interdiction de territoire assortie d’une expulsion s’ils estiment qu’un condamné ne présente pas toutes les garanties. Quelles garanties ? Justifier que l’on vit de façon régulière sur le territoire français depuis l’âge de treize ans, ou depuis plus de vingt ans si on est arrivé après cet âge. Quant aux conjoints ou parents d’enfant français, ils doivent prouver qu’ils sont un soutien économique indispensable à leur famille… Sans quoi, ils sont bons pour leur envoyer des cartes postales. Problème, ceux que l’on juge ainsi en comparution immédiate sortent souvent d’un cercle infernal, comme celui de la drogue, et n’ont pas de fiches de paye à présenter. Ce qui fait dire à Stéphane Maugendre, avocat connaissant bien ces questions, que le “texte de Nicolas Sarkozy renferme son inapplicabilité pratique” et n’est donc qu’un “effet d’annonce.” En réalité, le ministère de l’intérieur s’est débarrassé de centaines de cas embarrassants, car non expulsables, mais n’a pas réglé le problème de fond posé par la pratique de la double peine.

Dans le cas de Bouda, il lui manquait des bulletins scolaires pour démontrer qu’il avait toujours vécu en France depuis l’âge de 13 ans. Deux ans après le vote de la loi, son cas n’était donc toujours pas réglé. Jean-Pierre Thorn a dû rameuter la presse et dénoncer la promesse non tenu du ministre… pour qu’il régularise enfin Bouda, sans même demandé a voir son dossier dans le détail. Le réalisateur reste inquiet : “Pour un Bouda qui a eu la chance de croiser un cinéaste sur sa route, combien d’autres qui restent toujours dans l’ombre ?”

Pour commander le film de Jean-Pierre Thorn en DVD http://www.evene.fr/cinema/films/on-n-est-pas-des-marques-de-velos-2347.php

L’ arrestation de sans-papiers se rendant à la préfecture est jugée illégale

index Luc Bronner, 23/02/2007

Extrait :Dans une décision du 6 février, la Cour de cassation estime que « l’administration ne peut utiliser la convocation d’un étranger pour faire procéder à son interpellation ». La Cour de cassation considère que l’arrestation d’un sans-papiers convoqué au guichet d’une préfecture est illégale. Dans une décision datée du 6 février, la plus haute instance judiciaire estime que « l’administration ne peut utiliser la convocation à la préfecture d’un étranger (…) qui sollicite l’examen de sa situation administrative nécessitant sa présence personnelle, pour faire procéder à son interpellation ».

⇒ Voir l’article

Les sans-papiers ne seront plus piégés dans les préfectures

Avenir, un sans-papiers convoqué par une préfecture pour un simple examen de sa situation administrative, ne pourra plus y être interpellé. Ainsi, en a décidé le 6 février la Cour de cassation. Le 27 décembre 2004, un Algérien sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière (APRF) se présente au guichet de la préfecture de Seine-Saint-Denis, son avocat ayant sollicité un réexamen de sa situation administrative. Coïncidence qui n’en est pas une, le jour même, le préfet du département a pris contre lui un arrêté de placement en rétention administrative. Successivement, le juge des libertés et de la détention et le Premier président de la cour d’appel de Paris cassent cette décision. Mais le préfet fait appel. Et a donc été débouté par la Cour de cassation. L’administration ne peut «utiliser la convocation à la préfecture d’un étranger […] pour faire procéder à son interpellation en vue de son placement en rétention», estime-t-elle.

Pour les sans-papiers, cette décision est une bonne nouvelle. «Mais la pression pour faire du chiffre est telle sur les services préfectoraux qu’ils trouveront une autre manière de s’affranchir des lois et des principes», prévient Stéphane Maugendre, vice-président du Groupe d’intervention et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti). En février 2006, l’Intérieur a publié une circulaire détaillant les possibilités d’interpellation des étrangers en situation irrégulière. Dont la convocation en préfecture sous un faux prétexte. «Les gens sont convoqués pour « réexamen de situation », ils y vont. C’est un piège absolu», s’insurge Maugendre. Les associations ont saisi le Conseil d’Etat qui leur a donné tort, refusant de considérer que cette circulaire constituerait un abus de pouvoir ou un détournement de procédure.

⇒ Voir l’article

Avocat