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Les associations dénoncent « des charters déguisés » pour les Roms

Eric Besson refuse de parler de « vols spéciaux », évoquant une « procédure classique de reconduite de ressortissants étrangers ».

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » de Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a déclaré Eric Besson, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumaine et de la Bulgarie.

« La subtilité linguistique m’échappe »

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, ce sont pourtant « des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ». Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France où vivent 15.000 Roms.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a précisé de son côté que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics ».

44 vols en 2009

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi prochain vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays. Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère de l’Immigration. Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France« .

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 euros en France.

⇒ Voir l’article

Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

 

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson.

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.

Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.

Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».

MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.

Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.

Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».

Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

⇒ Voir l’article

Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

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Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson.

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.

Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.

Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».

MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.

Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.

Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».

Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

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Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

Afp, Amer Ouali, 17/08/2010

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson.

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.

Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.

Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».

MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.

Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.

Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».

Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

Hortefeux planche sur la déchéance de nationalité

07/08/2010

Après les violences urbaines à Grenoble où des policiers avaient été pris pour cible, Nicolas Sarkozy avait affiché son intention de retirer la nationalité française «à toute personne d’origine étrangère» qui aurait «volontairement porté atteinte» à la vie d’un agent, policier, gendarme, ou tout autre «dépositaire de l’autorité publique».

Le projet pourrait se préciser. En déplacement à Perpignan, Brice Hortefeux a annoncé ce samedi qu’il ferait dès ce mois-ci des «propositions de mise en oeuvre juridique» de la déchéance de nationalité française, notamment pour les faits de meurtres de policiers ou de polygamie. Le ministre de l’Intérieur souhaiterait même aller plus loin en étendant les possibilités de déchéance de nationalité à l’excision, la traite d’êtres humains et la «délinquance grave». Cela étendrait considérablement les possibilités de déchéance de la nationalité française.

Besson : «Complexe sur le plan juridique»

Actuellement, la déchéance de nationalité est extrêmement rare et strictement encadré par la loi. L’article 25 du Code civil prévoit qu’individu peut être déchu de la nationalité dans le cas où il serait condamné pour un crime ou délit portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme.

Le ministre de l’Immigration s’est toutefois montré plus prudent sur le sujet. Dans un entretien au Figaro samedi, Eric Besson a estimé que la déchéance de nationalité en cas de polygamie était «complexe (…) sur un plan juridique». Il a par ailleurs annoncé qu’il présenterait un amendement en septembre pour que l’acquisition de la nationalité française «ne soit pas automatique pour les jeunes ancrés dans la délinquance», selon les vœux de Nicolas Sarkozy.

Le cas de Lies Hebbadj

En avril, Brice Hortefeux souhaitait étudier la possibilité de déchoir de sa nationalité française Lies Hebbadj, un homme soupçonné de polygamie. Hebbadj avait pris la défense de sa compagne, condamnée à une amende de 22 euros pour avoir conduit avec un niqab à Nantes. Il avait reconnu avoir des maîtresses mais avait assuré n’être marié civilement qu’à une seule de ses compagnes.  « Si un homme veut vivre avec plusieurs femmes, ou vice versa, sans être marié civilement, cela relève de leur vie privée, commente Stéphane Maugendre, avocat spécialisé dans le droit des étrangers, au Parisien. Ils ne peuvent pas pour autant être inquiétés par la justice. »

Être marié ou pacsé avec plusieurs personnes est actuellement passible d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

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Argenteuil: soupçon de bavure policière

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Un rapport de la commission nationale de déontologie de la sécurité relance la thèse de la bavure policière après la mort d’Ali Ziri en juin 2009, révèle France Info.

L’homme, âgé de 69 ans, avait été arrêté avec son ami Arezki Kerfali, 61 ans, le 9 juin à bord de leur véhicule, à Argenteuil. Selon le collectif de soutien « Vérité et justice », les deux hommes auraient subi des coups de la part des policiers. Ils avaient ensuite été transportés à l’hôpital d’Argenteuil, où M. Ziri était décédé. Vingt-sept hématomes avaient été relevés sur son corps, le plus long mesurait 17 centimètres.

Une première autopsie conclut à une crise cardiaque due à un fort taux d’alcoolémie, une conclusion que contredit un nouveau rapport de la commission nationale de déontologie de sécurité. Le traitement reçu par Ali Ziri après son arrestation a été particulièrement violent, rapporte le rapport, qui s’appuie sur des images de vidéo surveillance. On y voit en effet Ali Ziri être expulsé du véhicule de police, jeté au sol, menotté, allongé par terre la tête dans le vomi.

La commission de déontologie réclame des sanctions à l’encontre des policiers visibles sur les vidéos. Arezki Kerfali doit quant à lui comparaître devant le tribunal en 2011 pour outrage à agent.

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Soupçon de bavure policière au commissariat d’Argenteuil

  Pauline Fréour, 25/06/2010

Un sexagénaire, couvert d’hématomes, était mort deux jours après son arrestation en juin 2009. La commission nationale de déontologie de la sécurité réclame des sanctions contre les policiers présents ce soir-là.

Les images tournées par la caméra de surveillance de la cour du commissariat d’Argenteuil (Val d’Oise), visionnées par la commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), montrent Ali Ziri se faire jeter à terre, menotté. Il serait ensuite resté une heure allongé par terre dans le commissariat, la tête dans son vomi, avant d’être conduit à l’hôpital. Cet homme de 69 ans, arrêté le 9 juin 2009 pour un contrôle routier en compagnie d’un ami, est mort deux jours plus tard. Sur son corps, 27 hématomes ont été relevés, dont un long de 17 cm.

La première autopsie conduite en juin après le décès avait écarté la possibilité qu’un traumatisme ait entraîné la mort. Mais un mois plus tard, un juge d’instruction est saisi de l’affaire et une seconde autopsie relève un plus grand nombre d’hématomes. Les conclusions évoquent «la mort par anoxie, c’est-à-dire manque d’oxygène», expliquait alors Me Sami Skander, l’avocat de la famille Ziri.

«La responsabilité d’un policier»

Près d’un an après les faits, la CNDS, autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect de la déontologie des policiers et gendarmes, publie un rapport «accablant» sur le déroulement du drame, rapporte France Info, qui a pris connaissance du document. Au point de réclamer des sanctions contre les policiers visibles sur les vidéos et les agents présents au commissariat.

«C’est une bavure policière, affirme Me Stéphane Maugendre, avocat de la famille Ziri, au micro de la radio. Je pense très sincèrement qu’ils n’ont pas voulu la mort de monsieur Ali Ziri, mais je pense que l’ensemble des hématomes et le décès qui s’en est suivi est de la responsabilité des policiers ou d’un policier, et que c’est donc une bavure».

Une interpellation «un peu musclée»

Secrétaire du syndicat Alliance-police nationale du Val d’Oise, Ludovic Collignon rappelle de son côté qu’Ali Ziri «était très saoul» lors de son arrestation et qu’il a fallu le sortir du véhicule de force. «Ca a été un peu musclé. L’interpellation, déjà, ne s’est pas passée dans la douceur, puis, au commissariat, ils ont dû s’y mettre à plusieurs pour l’extraire du véhicule, explique-t-il au figaro.fr. Vous savez, quand vous tenez quelqu’un par le bras de manière un peu ferme, sa peau marque, ça fait un hématome. Mais mes collègues nient formellement avoir porté des coups à M. Ziri, et les vidéos ne montrent par qu’il a été frappé ! Quant à sa position allongée au sol, c’était pour éviter qu’il ne s’étouffe dans son vomi car il était trop saoul pour tenir sur une chaise». Ludovic Collignon souligne également que l’interpellé «était conscient quand il a été conduit à l’hôpital» où «l’infirmière n’a même pas jugé utile qu’il soit vu par un médecin tout de suite».

Samedi soir, une centaine de personnes se sont réunies à Argenteuil à l’initiative du collectif Vérité et justice en mémoire du défunt, rapporte Le Parisien daté du 21 juin. Arezki Kerfali, l’ami d’Ali Ziri arrêté en même temps que lui, doit quant à lui comparaître devant le tribunal en 2011 pour outrage à agent.

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Éric Besson : encore une « ignominie »

AccueilMarie Barbier, 19/06/2010

Vives critiques des associations contre son avant-projet de loi hostile aux étrangers.
Rarement un texte de loi n’aura suscité autant d’oppositions avant même sa présentation devant le Parlement. L’avant-projet de loi d’Éric Besson « relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité », qui sera discuté au Parlement à partir du 27 septembre prochain, a déjà réussi à susciter l’opposition de la majorité des associations travaillant sur le sujet.

 

Jeudi, elles ont présenté une « analyse collective » extrêmement exhaustive et détaillée de ce projet de loi (1). Un peu plus de quatre-vingts pages pour décortiquer la future loi Besson. « C’est un travail d’analyse technique, précise Stéphane Maugendre, président du Gisti. Car la technicité cache des politiques extrêmement répressives à l’égard des étrangers. »

Quatrième texte, en sept ans, à venir modifier la condition des étrangers en France, ce projet de loi transpose dans le droit français la « directive retour », baptisée « directive de la honte » par ses opposants. Dans le collimateur des associations : la possibilité de créer des zones d’attente ad hoc, qui transformeraient « la France entière en zone potentielle de refoulement » ; le prolongement de la durée de rétention de trente à quarante-cinq jours ; la « mise à l’écart des juges » ; ou encore le « bannissement » de l’Europe avec une interdiction de retour sur le territoire français de deux à cinq ans. Tous ces éléments font de ce projet de loi « un nouveau tournant dans la politique d’hostilité aux populations étrangères et attaque insidieusement le droit d’asile », dénoncent les associations.

Parallèlement, le documentaire Ulysse clandestin, un « film pour la nécessaire suppression du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale », de Thomas Lacoste, sortira en salle en septembre, pour créer le débat sur cette nouvelle « ignominie » du « ministère de la honte ». Le film est déjà disponible sur Internet (2).

(1) http://www.gisti.org

(2) http://www.labandepassante.org

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Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

17/08/2010

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson. »Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ». »La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an. Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

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