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Présidentielle Sarkozy esquisse les contours de sa future campagne à droite toute

DNA_Logo 10/02/2012

Un éventuel référendum sur l’indemnisation des chômeurs et une réforme du droit des étrangers: Nicolas Sarkozy esquisse les contours de sa future campagne autour de «valeurs» dans un entretien aux allures de programme à paraître demain.

Pas encore officiellement candidat à un nouveau quinquennat, le chef de l’État, semble accélérer son entrée dans la compétition.

«J’ai dit que le rendez-vous approchait: il approche», assure-t-il dans Le Figaro Magazine.

«Travail», «autorité» et «responsabilité»

En attendant, il pose les bases de sa future campagne, articulée autour des «valeurs» de «travail», de «responsabilité» et d’«autorité». «Ce sont les valeurs qui permettent de construire un projet personnel et collectif», explique M. Sarkozy.

Avec un taux de chômage au plus haut depuis 12 ans (environ 10%), M. Sarkozy, qui promettait un taux ramené à 5% au début de son quinquennat avant que la crise économique ne passe par là, promet ainsi une «révolution».

Il veut ainsi créer un «nouveau système dans lequel l’indemnisation ne sera pas une allocation que l’on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l’emploi versera à chaque demandeur d’emploi en contrepartie de la formation qu’il devra suivre».

En cas d’échec de discussions entre acteurs sociaux sur ce sujet, «il faudrait sans doute réfléchir à l’opportunité de s’adresser directement aux Français pour qu’ils donnent leur opinion sur ce système d’indemnisation du chômage et sur la façon dont on doit considérer le travail et l’assistanat», annonce le chef de l’État, qui n’a organisé aucun référendum depuis 2007.

Des «idées nouvelles»

Avec un bilan économique et social jugé sévèrement par les Français, M. Sarkozy, qui promettait depuis plusieurs semaines des «idées nouvelles», tente aussi de reprendre la main en marquant sa différence avec M. Hollande sur des sujets «sociétaux».

Veto au droit de vote des étrangers, frein aux régularisations, surveillance accrue des mariages mixtes, procédure d’expulsion revisitée: Le chef de l’État durcit encore son discours sur l’immigration.

Ainsi, il déclare vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de «logement» et de «ressources» comme pour le regroupement familial.

«Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes», souligne-t-il.

Plus de 36 000 visas ont été délivrés à des conjoints étrangers de Français en 2010, soit 61% de plus qu’en 2006, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).

Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), se dit «complètement abasourdi par cette proposition» sur les conjoints étrangers.

«En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraudes ? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers», dénonce-t-il.

Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy réaffirme en outre son opposition au droit de vote des immigrés aux élections locales, jugeant que «ce n’est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme».

«De la même façon, je dis très clairement que, contrairement à M. Hollande, je ne suis pas favorable à la régularisation des étrangers en situation irrégulière, qui créerait immédiatement un appel d’air», ajoute-t-il.

Selon l’association de soutien aux étrangers Cimade, environ 28 000 étrangers en situation illégale ont été régularisés en 2010 – un chiffre jamais révélé par les autorités.

M. Sarkozy suggère enfin de réformer le droit des étrangers, en estimant que la justice administrative «devrait être seule compétente en matière d’immigration», au détriment des tribunaux judiciaires.

Cette réforme, qu’il n’exclut pas de soumettre à référendum, viserait concrètement à confier aux juges administratifs la décision revenant aujourd’hui aux juges des libertés et de la détention de prolonger ou non la durée initiale de rétention (5 jours) des individus en voie d’expulsion.

Non au mariage homosexuel

En outre, Nicolas Sarkozy se déclare «pas favorable» au mariage homosexuel ni à l’adoption par des couples de même sexe. «En ces temps troublés où notre société a besoin de repères, je ne crois pas qu’il faille brouiller l’image de cette institution sociale essentielle qu’est le mariage», estime-t-il.

Il redit aussi son opposition à l’euthanasie légale, qui risquerait «de nous entraîner vers des débordements dangereux».

Enfin, il se déclare favorable à la présence du FN à la présidentielle, car «un courant politique qui réunit plusieurs millions de citoyens à chaque élection doit pouvoir être représenté» à ce scrutin.

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un référendum pour contourner la Constitution

images 2 Laurence Neuer, 10/02/2012

La proposition de Sarkozy de confier le droit des étrangers à une seule juridiction met à mal le principe fondamental de la séparation des pouvoirs.
© Maxppp/Photo PQR/L'Alsace/ Dominique Gutekunst
© Maxppp/Photo PQR/L’Alsace/ Dominique Gutekunst

Est-il opportun d’unifier le contentieux des étrangers et de le confier à une seule juridiction ? Cette proposition de Nicolas Sarkozy, évoquée à deux mois de la présidentielle, n’est pas nouvelle. Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration, avait en 2007 confié à la commission présidée par l’ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud le soin de réfléchir à la simplification et à l’unification de ce contentieux, le cas échéant au sein d’une juridiction spécialisée. Aujourd’hui, il s’agirait de confier les expulsions des étrangers entrés illégalement sur le territoire français à la seule juridiction administrative. Cela supposerait de supprimer l’intervention du juge des libertés et de la détention (JLD), qui contrôle actuellement la légalité des mesures de rétention administrative et statue sur le maintien des étrangers en zone d’attente ou en centre de rétention au-delà d’un certain délai. « Rassembler la procédure entre les mains d’un seul juge est une bonne chose dans la mesure où le système actuel est trop lourd et coûteux, souligne l’avocat pénaliste Pierre Olivier Sur. Réunir les deux juridictions en une allègerait la procédure et simplifierait l’accès au droit des justiciables. »
Modifier la Constitution

Pour rappel, la particularité du contentieux des étrangers vient du fait que l’acte initial a un caractère administratif (refus d’un titre de séjour, arrêté de reconduite à la frontière, etc., que l’intéressé peut contester devant le juge administratif), mais que son exécution nécessite le plus souvent une mesure privative de liberté. C’est à ce stade que le juge judiciaire intervient pour se prononcer sur la légalité de l’interpellation et de la garde à vue, ainsi que sur le respect de la notification des droits.

Est-ce pour autant à la juridiction administrative – comme le préconise Nicolas Sarkozy – de porter l’ensemble de ce contentieux ? « Cela aurait l’avantage d’attribuer au juge administratif, compétent pour contrôler la légalité des décisions administratives prises en matière d’entrée et de séjour des étrangers, qui connaît bien le droit des étrangers et dont l’efficacité est reconnue, le seul domaine qui lui échappe aujourd’hui : la rétention des étrangers en vue de l’exécution de la mesure d’éloignement », souligne le rapport Mazeaud.

« En cas de rétention administrative, l’organisation du procès s’en trouverait simplifiée puisqu’au recours de l’étranger contre la mesure d’éloignement elle-même pourraient être annexées des conclusions dirigées contre la mesure privative de liberté. » Toutefois, tempèrent les auteurs, « confier à un juge administratif la mission d’ordonner la privation de liberté d’une personne physique méconnaît tout à la fois la nature de sa fonction, son métier, ses moyens d’action et surtout sa raison d’être ». Et « cette solution se heurte à un obstacle juridique majeur : l’article 66 de la Constitution confie au seul juge judiciaire la protection de la liberté individuelle ». En clair, le fait de transférer de telles attributions au juge administratif, juge de la légalité des décisions d’expulsion, supposerait de modifier la Constitution.

Brouiller la frontière de l’administratif et du judiciaire

« L’objectif du président est de donner un grand coup de pied dans le principe de séparation des pouvoirs et des ordres judiciaires, commente le président du Gisti (Groupe d’infomation et de soutien des immigrés) et avocat au barreau de la Seine-Saint-Denis Stéphane Maugendre. Après avoir coupé les ailes du JLD en repoussant sa saisine à cinq jours à compter du placement en rétention, il veut à présent le supprimer totalement et obtenir cette réforme par référendum pour éviter l’écueil du Conseil constitutionnel, décrypte l’avocat. Mais, prévient-il, rien n’empêcherait une personne privée de liberté de saisir la Cour européenne des droits de l’homme, dans la mesure où elle aura été privée de liberté sans contrôle d’un juge judiciaire. »

Pourquoi, alors, ne pas confier au seul juge judiciaire le contentieux des étrangers, comme le préconise Pierre Olivier Sur ? Cela supposerait aussi de toucher aux racines de notre système et d’enterrer ce principe vieux de plus de 200 ans de la séparation des fonctions administratives et judiciaires. Et, souligne le rapport Mazeaud, « unifier entre les mains du JLD le contrôle de la privation de liberté et celui de la légalité des décisions administratives relatives au séjour des étrangers conduirait à diluer la vocation de ce juge ». Faut-il alors inventer une juridiction à deux casquettes ? Mesure contre-productive et complexe à mettre en place, avait tranché le rapport Mazeaud.

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Sarkozy veut durcir l’obtention du titre de séjour pour les conjoints étrangers

DNA_Logo 09/02/2012

durcir-l-obtention-du-titre-de-sejour-pour-les-conjoints-etrangers-est-l-une-des-mesures-annoncees-par-nicolas-sarkozyNicolas Sarkozy déclare vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de «logement» et de «ressources» comme pour le regroupement familial, dans un entretien au Figaro Magazine à paraître samedi.

«Nous avons réformé le regroupement familial, désormais accordé sous conditions de logement et de ressources. Il est passé de 25.000 par an à 15.000. Cela prouve que le volontarisme est possible, y compris en matière de politique migratoire», affirme le chef de l’Etat.

«Dans le même esprit, je propose que, désormais, les titres de séjour obtenus par le mariage avec un Français (plus de 25.000 chaque année) soient soumis aux mêmes conditions de logement et de ressources. Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes», souligne-t-il.

«Enfin, nous allons réformer les prestations accordées aux demandeurs de droit d’asile. Elles seront limitées quand le demandeur ne coopérera pas avec l’administration, quand il déposera sa demande plus de trois mois après son entrée sur le territoire ou quand il refusera une offre d’hébergement», ajoute Nicolas Sarkozy.

Interrogé par l’AFP, Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), s’est dit «complètement abasourdi par cette proposition» sur les conjoints étrangers.

«En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraudes? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers… On fait du droit des étrangers un droit des fraudeurs», a-t-il dénoncé.

«Ces deux conditions» de logement et de ressources «sont nouvelles», a confirmé Serge Slama, maître de conférence en droit public à l’université d’Evry/Val d’Essonne.

Il existe déjà des restrictions à l’obtention de titres de séjours pour les conjoints étrangers, avec un visa spécifique «assez difficile à obtenir» (contrôle de la validité du mariage, préparation à l’intégration républicaine qui allonge le délai via des tests, justification de la communauté de vie…), a-t-il précisé.

«Je suis sceptique. C’est une atteinte à la vie familiale des Français», a ajouté M. Slama.

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Immigration: à l’approche de la présidentielle, Sarkozy durcit encore le ton

logoParisien-292x75 09/02/2012

Veto au droit de vote des étrangers, frein aux régularisations, surveillance accrue des mariages mixtes, procédure d’expulsion revisitée: Nicolas Sarkozy durcit encore son discours sur l’immigration à l’approche de l’échéance présidentielle.

Dans un entretien aux allures de programme accordé au Figaro Magazine, le président de la République évoque à de multiples reprises le thème de l’immigration, à l’heure où Marine Le Pen reste une menace pour Nicolas Sarkozy dans l’accession au second tour de l’élection.Le chef de l’Etat déclare notamment vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de « logement » et de « ressources » comme pour le regroupement familial. »Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes », souligne-t-il.Plus de 36.000 visas ont été délivrés à des conjoints étrangers de Français en 2010, soit 61% de plus qu’en 2006, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).Interrogé par l’AFP, Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), se dit « complètement abasourdi par cette proposition » sur les conjoints étrangers. »En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraudes? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers », dénonce-t-il.Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy réaffirme en outre son opposition au droit de vote des immigrés aux élections locales, jugeant que « ce n’est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme ». »De la même façon, je dis très clairement que, contrairement à M. Hollande, je ne suis pas favorable à la régularisation des étrangers en situation irrégulière, qui créerait immédiatement un appel d?air », ajoute-t-il.Selon l’association de soutien aux étrangers Cimade, environ 28.000 étrangers en situation illégale ont été régularisés en 2010 — un chiffre jamais révélé par les autorités.M. Sarkozy suggère enfin de réformer le droit des étrangers, en estimant que la justice administrative « devrait être seule compétente en matière d’immigration », au détriment des tribunaux judiciaires.Cette réforme, qu’il n’exclut pas de soumettre à référendum, viserait concrètement à confier aux juges administratifs la décision revenant aujourd’hui aux juges des liberté et de la détention de prolonger ou non la durée initiale de rétention (5 jours) des individus en voie d’expulsion.Selon un rapport parlementaire, les remises en liberté d’un étranger en séjour irrégulier du fait d’une décision d’un juge judiciaire ont augmenté entre 2006 et 2009, passant de 19,6% à 27,2%.Une proposition mal accueillie par les magistrats administratifs et par les associations. »Ce n’est pas notre métier », s’insurge Axel Barlerin, de l?Union syndicale des magistrats administratifs (USMA), en rappelant que les tribunaux administratifs jugent la légalité des décisions de l’administration. Le juge judiciaire, lui, est garant des libertés individuelles, conformément à la Constitution (article 66) qui devrait donc être révisée. »Cela créerait une juridiction d’exception », renchérit Serge Slama, maître de conférences en droit public à l’université d’Evry-Val d’Essonne. « On veut confier au juge administratif la privation de liberté. C’est le rôle du juge judiciaire, c’est une rupture avec l’Habeas corpus ».Le directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry, est tout aussi sévère. « Evoquer un référendum pour réformer le droit des étrangers revient à cliver la société sur un thème passionnel. C’est absolument détestable », commente-t-il.

⇒ Voir l’article

A l’approche de la présidentielle, Sarkozy durcit encore le ton

images 2 et AFP, 09/02/2012

500807-268428-jpg_342342Veto au droit de vote des étrangers, frein aux régularisations, surveillance accrue des mariages mixtes, procédure d’expulsion revisitée: Nicolas Sarkozy durcit encore son discours sur l’immigration à l’approche de l’échéance présidentielle.

Dans un entretien aux allures de programme accordé au Figaro Magazine, le président de la République évoque à de multiples reprises le thème de l’immigration, à l’heure où Marine Le Pen reste une menace pour Nicolas Sarkozy dans l’accession au second tour de l’élection.

Le chef de l’Etat déclare notamment vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de « logement » et de « ressources » comme pour le regroupement familial.

« Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes », souligne-t-il.

Plus de 36.000 visas ont été délivrés à des conjoints étrangers de Français en 2010, soit 61% de plus qu’en 2006, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).

Interrogé par l’AFP, Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), se dit « complètement abasourdi par cette proposition » sur les conjoints étrangers.

« En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraudes? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers », dénonce-t-il.

Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy réaffirme en outre son opposition au droit de vote des immigrés aux élections locales, jugeant que « ce n’est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme ».

« De la même façon, je dis très clairement que, contrairement à M. Hollande, je ne suis pas favorable à la régularisation des étrangers en situation irrégulière, qui créerait immédiatement un appel d’air », ajoute-t-il.

Selon l’association de soutien aux étrangers Cimade, environ 28.000 étrangers en situation illégale ont été régularisés en 2010 — un chiffre jamais révélé par les autorités.

M. Sarkozy suggère enfin de réformer le droit des étrangers, en estimant que la justice administrative « devrait être seule compétente en matière d’immigration », au détriment des tribunaux judiciaires.

Cette réforme, qu’il n’exclut pas de soumettre à référendum, viserait concrètement à confier aux juges administratifs la décision revenant aujourd’hui aux juges des liberté et de la détention de prolonger ou non la durée initiale de rétention (5 jours) des individus en voie d’expulsion.

Selon un rapport parlementaire, les remises en liberté d’un étranger en séjour irrégulier du fait d’une décision d’un juge judiciaire ont augmenté entre 2006 et 2009, passant de 19,6% à 27,2%.

Une proposition mal accueillie par les magistrats administratifs et par les associations.

« Ce n’est pas notre métier », s’insurge Axel Barlerin, de l’Union syndicale des magistrats administratifs (USMA), en rappelant que les tribunaux administratifs jugent la légalité des décisions de l’administration. Le juge judiciaire, lui, est garant des libertés individuelles, conformément à la Constitution (article 66) qui devrait donc être révisée.

« Cela créerait une juridiction d’exception », renchérit Serge Slama, maître de conférences en droit public à l’université d’Evry-Val d’Essonne. « On veut confier au juge administratif la privation de liberté. C’est le rôle du juge judiciaire, c’est une rupture avec l’Habeas corpus ».

Le directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry, est tout aussi sévère. « Evoquer un référendum pour réformer le droit des étrangers revient à cliver la société sur un thème passionnel. C’est absolument détestable », commente-t-il.

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A l’approche de la présidentielle, Sarkozy durcit encore le ton

MT.png 09/02/2012

500807-268428-jpg_342342Veto au droit de vote des étrangers, frein aux régularisations, surveillance accrue des mariages mixtes, procédure d’expulsion revisitée: Nicolas Sarkozy durcit encore son discours sur l’immigration à l’approche de l’échéance présidentielle.

Dans un entretien aux allures de programme accordé au Figaro Magazine, le président de la République évoque à de multiples reprises le thème de l’immigration, à l’heure où Marine Le Pen reste une menace pour Nicolas Sarkozy dans l’accession au second tour de l’élection. Le chef de l’Etat déclare notamment vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de « logement » et de « ressources » comme pour le regroupement familial. « Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes », souligne-t-il.

Opposition au droit de vote des immigrés

Plus de 36.000 visas ont été délivrés à des conjoints étrangers de Français en 2010, soit 61% de plus qu’en 2006, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Interrogé par l’AFP, Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), se dit « complètement abasourdi par cette proposition » sur les conjoints étrangers. « En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraudes? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers », dénonce-t-il.

Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy réaffirme en outre son opposition au droit de vote des immigrés aux élections locales, jugeant que « ce n’est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme ». « De la même façon, je dis très clairement que, contrairement à François Hollande, je ne suis pas favorable à la régularisation des étrangers en situation irrégulière, qui créerait immédiatement un appel d’air », ajoute-t-il. Selon l’association de soutien aux étrangers Cimade, environ 28.000 étrangers en situation illégale ont été régularisés en 2010 — un chiffre jamais révélé par les autorités.

Nicolas Sarkozy suggère enfin de réformer le droit des étrangers, en estimant que la justice administrative « devrait être seule compétente en matière d’immigration », au détriment des tribunaux judiciaires. Cette réforme, qu’il n’exclut pas de soumettre à référendum, viserait concrètement à confier aux juges administratifs la décision revenant aujourd’hui aux juges des liberté et de la détention de prolonger ou non la durée initiale de rétention (5 jours) des individus en voie d’expulsion.

Juridiction d’exception

Selon un rapport parlementaire, les remises en liberté d’un étranger en séjour irrégulier du fait d’une décision d’un juge judiciaire ont augmenté entre 2006 et 2009, passant de 19,6% à 27,2%. Une proposition mal accueillie par les magistrats administratifs et par les associations. « Ce n’est pas notre métier », s’insurge Axel Barlerin, de l’Union syndicale des magistrats administratifs (USMA), en rappelant que les tribunaux administratifs jugent la légalité des décisions de l’administration. Le juge judiciaire, lui, est garant des libertés individuelles, conformément à la Constitution (article 66) qui devrait donc être révisée.

« Cela créerait une juridiction d’exception », renchérit Serge Slama, maître de conférences en droit public à l’université d’Evry-Val d’Essonne. « On veut confier au juge administratif la privation de liberté. C’est le rôle du juge judiciaire, c’est une rupture avec l’Habeas corpus ». Le directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry, est tout aussi sévère. « Evoquer un référendum pour réformer le droit des étrangers revient à cliver la société sur un thème passionnel. C’est absolument détestable », commente-t-il.

Sarkozy veut durcir l’obtention du titre de séjour pour les conjoints étrangers

DNA_Logo09/02/2012

Nicolas Sarkozy déclare vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de «logement» et de «ressources» comme pour le regroupement familial, dans un entretien au Figaro Magazine à paraître samedi.

«Nous avons réformé le regroupement familial, désormais accordé sous conditions de logement et de ressources. Il est passé de 25.000 par an à 15.000. Cela prouve que le volontarisme est possible, y compris en matière de politique migratoire», affirme le chef de l’Etat.

«Dans le même esprit, je propose que, désormais, les titres de séjour obtenus par le mariage avec un Français (plus de 25.000 chaque année) soient soumis aux mêmes conditions de logement et de ressources. Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes», souligne-t-il.

«Enfin, nous allons réformer les prestations accordées aux demandeurs de droit d’asile. Elles seront limitées quand le demandeur ne coopérera pas avec l’administration, quand il déposera sa demande plus de trois mois après son entrée sur le territoire ou quand il refusera une offre d’hébergement», ajoute Nicolas Sarkozy.

Interrogé par l’AFP, Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), s’est dit «complètement abasourdi par cette proposition» sur les conjoints étrangers.

«En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraudes? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers… On fait du droit des étrangers un droit des fraudeurs», a-t-il dénoncé.

«Ces deux conditions» de logement et de ressources «sont nouvelles», a confirmé Serge Slama, maître de conférence en droit public à l’université d’Evry/Val d’Essonne.

Il existe déjà des restrictions à l’obtention de titres de séjours pour les conjoints étrangers, avec un visa spécifique «assez difficile à obtenir» (contrôle de la validité du mariage, préparation à l’intégration républicaine qui allonge le délai via des tests, justification de la communauté de vie…), a-t-il précisé.

«Je suis sceptique. C’est une atteinte à la vie familiale des Français», a ajouté M. Slama.

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Immigration: A l’approche de la présidentielle, Sarkozy durcit encore le ton

logo_72dpi2_400x400 09/02/2012

500807-268428-jpg_342342Veto au droit de vote des étrangers, frein aux régularisations, surveillance accrue des mariages mixtes, procédure d’expulsion revisitée: Nicolas Sarkozy durcit encore son discours sur l’immigration à l’approche de l’échéance présidentielle.

Dans un entretien aux allures de programme accordé au Figaro Magazine, le président de la République évoque à de multiples reprises le thème de l’immigration, à l’heure où Marine Le Pen reste une menace pour Nicolas Sarkozy dans l’accession au second tour de l’élection. Le chef de l’Etat déclare notamment vouloir durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour après mariage avec un Français, en introduisant des critères de « logement » et de « ressources » comme pour le regroupement familial. « Ainsi, nous combattrons plus efficacement les fraudes », souligne-t-il.

Opposition au droit de vote des immigrés

Plus de 36.000 visas ont été délivrés à des conjoints étrangers de Français en 2010, soit 61% de plus qu’en 2006, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Interrogé par l’AFP, Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), se dit « complètement abasourdi par cette proposition » sur les conjoints étrangers. « En quoi la taille de l’appartement d’un conjoint ou sa richesse seraient des indicateurs de fraudes? Autant dire que les Français pauvres ne pourront pas se marier à des étrangers », dénonce-t-il.

Dans cet entretien, Nicolas Sarkozy réaffirme en outre son opposition au droit de vote des immigrés aux élections locales, jugeant que « ce n’est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme ». « De la même façon, je dis très clairement que, contrairement à François Hollande, je ne suis pas favorable à la régularisation des étrangers en situation irrégulière, qui créerait immédiatement un appel d’air », ajoute-t-il. Selon l’association de soutien aux étrangers Cimade, environ 28.000 étrangers en situation illégale ont été régularisés en 2010 — un chiffre jamais révélé par les autorités.

Nicolas Sarkozy suggère enfin de réformer le droit des étrangers, en estimant que la justice administrative « devrait être seule compétente en matière d’immigration », au détriment des tribunaux judiciaires. Cette réforme, qu’il n’exclut pas de soumettre à référendum, viserait concrètement à confier aux juges administratifs la décision revenant aujourd’hui aux juges des liberté et de la détention de prolonger ou non la durée initiale de rétention (5 jours) des individus en voie d’expulsion.

Juridiction d’exception

Selon un rapport parlementaire, les remises en liberté d’un étranger en séjour irrégulier du fait d’une décision d’un juge judiciaire ont augmenté entre 2006 et 2009, passant de 19,6% à 27,2%. Une proposition mal accueillie par les magistrats administratifs et par les associations. « Ce n’est pas notre métier », s’insurge Axel Barlerin, de l’Union syndicale des magistrats administratifs (USMA), en rappelant que les tribunaux administratifs jugent la légalité des décisions de l’administration. Le juge judiciaire, lui, est garant des libertés individuelles, conformément à la Constitution (article 66) qui devrait donc être révisée.

« Cela créerait une juridiction d’exception », renchérit Serge Slama, maître de conférences en droit public à l’université d’Evry-Val d’Essonne. « On veut confier au juge administratif la privation de liberté. C’est le rôle du juge judiciaire, c’est une rupture avec l’Habeas corpus ». Le directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry, est tout aussi sévère. « Evoquer un référendum pour réformer le droit des étrangers revient à cliver la société sur un thème passionnel. C’est absolument détestable », commente-t-il.

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Guéant et les civilisations : « Le but est de faire peur, et ça marche »

images  2161324402810, Celine Rastello , 07/02/2012

Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés, réagit aux propos du ministre de l’Intérieur. Interview.

« Toutes les civilisations ne se valent pas » a affirmé le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, samedi 4 janvier lors d’un colloque organisé à l’Assemblée nationale par l’UNI (Union nationale inter-universitaire, syndicat étudiant proche de l’UMP). Une déclaration qui a rapidement suscité une vive indignation mais qui n’a rien d’un coup d’essai après ses propos, mi-décembre, sur la nécessité d’adopter « l’art de vivre français comme les civilités : la politesse, la gentillesse ». Auxquels s’étaient ajoutés, quelques jours plus tard, ceux sur la délinquance étrangère « supérieure à la moyenne ».

Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) et avocat spécialisé en droit des étrangers en Seine-Saint-Denis, avait déjà réagi lors des précédentes déclarations. « Le Nouvel Observateur » l’a de nouveau interrogé.

Quelle a été votre réaction quand vous avez pris connaissance de ces propos ?

– Encore une fois, on est dans la suite logique des discours tenus jusqu’ici par le ministre de l’Intérieur. Les étrangers étaient déjà « impolis et pas gentils », on les a ensuite taxés de « délinquants. » Maintenant, avec un amalgame, un « gloubi-boulga » mêlant les termes « pratiques », « cultures », « civilisations », on oppose les civilisations les unes aux autres, comme si une civilisation pouvait être regardée à l’aune de certaines pratiques religieuses. Comme a tenté de l’expliquer Alain Juppé, il est différent d’affirmer que toutes les civilisations ne se valent pas et de dire que tous les régimes politiques ne se valent pas. Demain, ira-t-on jusqu’à dire que les Arabes veulent tous que nos femmes portent le voile ?

Claude Guéant affirme ne viser « aucune culture en particulier », mais cite en exemple « l’interdiction du voile intégral à l’Assemblée nationale » et « les prières de rue. »

– Bien évidemment, on vise une certaine communauté. Les exemples du ministre le trahissent. En visant l’Islam, tous les Arabes sont visés. Ce qui renforce un sentiment de rejet de toute une partie de la population française, et la ghettoïse idéologiquement. Comment aujourd’hui, un gamin issu de l’immigration depuis deux ou trois générations, qui est un mélange de « civilisations » comme le dit le ministre, va ressentir ces propos ? Et puis, qu’est-ce que la civilisation ? On amalgame tout. Le ministre dit « contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche. » Qu’est-ce que ça veut dire ? Rien. C’est du verbiage d’extrême-droite.

Quelle lecture faites-vous de cette progression dans le discours du ministre ?

– Cette progression est de plus en plus choquante, et va banaliser le discours, qui s’inscrit dans la stratégie de la droite décomplexée. Cette droite veut ramener un maximum d’électeurs du Front National, et laisser un minimum de voix possibles à Marine Le Pen. Si on est capable de tenir ce genre de discours à ce niveau de l’Etat, on légitime le fait que tout le monde puisse le dire. Ce qui n’aura pour conséquence qu’une progression du racisme. L’amalgame est donc extrêmement dangereux. Son but est de faire peur, et ça marche. Des gens vont adhérer à ce genre de discours et le reprendre à leur compte. Ça ne fera qu’augmenter les fractures déjà existantes. J’ai parmi mes clients des gens de deuxième, troisième génération, qui travaillent et sont pour la plupart français. Ils sont extrêmement choqués. Pratiquants ou pas, tous se sentent visés.

Les propos du ministre ne pourraient-ils pas tomber sous le coup de la loi ?

– Il y a fort à parier que le ministre, qui savait pertinemment que ses propos seraient repris, n’a pris aucun risque. Tout est calculé pour créer le « buzz ». La petite phrase sort, il en reparle le lendemain en précisant sa pensée. C’est pour lui du « pain bénit ».

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Mort après un contrôle de police : le combat de ses proches

images 2161324402810  Celine Rastello, 06-02-2012

 

Controversée, une plaque à la mémoire de cet homme a été retirée mardi à Argenteuil. Son collectif de soutien s’apprête à exprimer lundi son mécontentement.

 

« On veut que la justice fasse son travail », martèle Arezki Semache, vendredi 3 février, auprès du « Nouvel Observateur ». Il ne manquera pas de le rappeler, lundi 6 février à 14h30, lors d’une conférence de presse à Argenteuil. Le 11 juin 2009, son ami, Ali Ziri, 69 ans, du même village que lui en Kabylie, a trouvé la mort deux jours après avoir été interpellé lors d’un contrôle routier.

Deux expertises médicales établissent un lien entre le décès et la technique de maîtrise utilisée alors par la police, et un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) fait part d’une interpellation « particulièrement violente. » Mi-décembre, le parquet de Pontoise a requis un non-lieu, et le juge d’instruction doit maintenant décider ou non d’un renvoi devant le tribunal.

« Ali Ziri, 69 ans, mort (…) suite à son interpellation par la police nationale »

Arezki Semache fait partie du collectif « Vérité et justice pour Ali Ziri », dont l’objectif est de « faire toute la lumière » sur le décès de cet homme qui « a vécu 50 ans à Argenteuil sans faire la moindre vague ». Ce collectif regroupe « dans les 150 personnes. »

Une trentaine d’entre eux, « très engagés », s’est réunie jeudi 2 février pour « parler de la plaque. » Une plaque commémorative gravée des mots suivants : « Ali Ziri, 69 ans, mort le 11 juin 2009, suite à son interpellation par la police nationale, ici même », et apposée le 14 janvier dernier à l’angle des rue Jeanne-d’Arc et Antonin-Georges-Belin à Argenteuil. Elle n’y sera pas restée trois semaines. Mardi 31 janvier, elle a été retirée par la municipalité, après injonction du préfet et pressions de syndicats de police l’estimant « diffamatoire. »

« Nous étions totalement choqués par la relation entre le décès de cette personne et son interpellation par la police alors même que rien n’est démontré », explique au « Nouvel Observateur » le secrétaire général du syndicat SGP Unité Police FO Nicolas Comte. Partant du principe que la plaque était « une atteinte à la présomption d’innocence », assure aussi le directeur de cabinet du préfet du Val-d’Oise Gilles Prieto, le préfet a demandé son retrait.

« Le contexte actuel de l’élection présidentielle n’y est peut-être pas pour rien »

« Nous ne comprenons pas et regrettons cette volte-face de la municipalité », rétorque Arezki Semache, dont le collectif veille à ne pas accabler la mairie, qui « n’a fait qu’appliquer la demande du préfet et a vraisemblablement été victime de pressions en haut lieu ». Le collectif, qui s’exprimera aussi à ce sujet lundi après-midi, « aurait aimé attendre la décision du tribunal administratif, seule juridiction compétente » à ses yeux. Mais il n’a pas été saisi.

« Le contexte actuel de l’élection présidentielle n’est peut-être pas pour rien dans le fait que la mairie ait finalement accepté les injonctions du ministère de l’Intérieur », assure de son côté au « Nouvel Observateur » l’avocat de la famille d’Ali Ziri, Stéphane Maugendre (avocat), pour lequel il « semble clair » que le préfet n’a fait qu’exécuter la demande du ministre de l’Intérieur Claude Guéant.

Atteinte à la présomption d’innocence et/ou diffamation ?

Le caractère diffamatoire de l’inscription ou son atteinte à la présomption d’innocence font débat. Certains y voient un « incontestable lien de causalité » impliquant un caractère diffamatoire, d’autres non. « Elle ne peut pas constituer une atteinte à la présomption d’innocence », assure l’avocat en droit de la presse Richard Malka, « car il n’y a pas d’imputation directe du décès aux policiers. » Celui qui rappelle qu’il est établi que « le décès est intervenu après le contrôle », estime que « le manque de précision de l’inscription » ne pourrait pas non plus relever de la diffamation.

Son confrère marseillais Nicolas Courtier n’y voit pas non plus une atteinte à la présomption d’innocence, « car la plaque ne parle pas directement d’une infraction ». Contrairement à Me Malka, Me Courtier n’exclut pas « un risque de qualification de diffamation par insinuation » dans la mesure où « sont rapprochés dans une phrase très courte le contrôle de police et le décès. »

Quoiqu’il en soit, s’il semble particulièrement affecté par le retrait de cette plaque, Arezki Semache affirme ne pas vouloir accorder trop d’importance à un « bout de ferraille », au regard du « décès d’un homme » dont, à ses yeux comme à ceux du collectif, les circonstances ne sont pas claires. « Nous souhaitons que les trois policiers présents lors de l’interpellation soient entendus par un juge d’instruction » martèle l’avocat de la famille d’Ali Ziri, ajoutant qu’il a aussi demandé « une reconstitution en présence des experts » et « l’audition de l’ensemble des témoins », ce qui « lui a été refusé. »

Une conférence de presse et une manifestation

Stéphane Maugendre (avocat) regrette également que, lors de son réquisitoire, le procureur ne soit pas revenu en détails sur le moment clé entre l’interpellation et l’arrivée au commissariat : « quand la technique de maîtrise dite ‘de pliage’ a été pratiquée. »

« Nous attendons avec beaucoup d’attention la décision du juge » confie aussi Arezki Semache, qui évoque avec émotion son « ami Ali, un homme très discret, comme tous les ‘chibani’, ces vieux immigrés qui ne posent problème à personne et ne veulent jamais déranger. »

Le collectif, qui a déjà organisé une quinzaine de rassemblements pour Ali Ziri, en a prévu deux de plus : au-delà de la « conférence de presse » ce lundi après-midi, une manifestation jusqu’à la « sous-préfecture » est prévue samedi 11 janvier pour « demander que toute la lumière soit faite sur le décès. »

Également contacté par « Le Nouvel Observateur », le ministère de l’Intérieur n’était pas disponible pour l’instant.

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