Archives de catégorie : Avocat

Affaire Ali Ziri : vers un pourvoi en cassation

, Hana Ferroudj, 16/12/2014

Vendredi dernier, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Rennes a requis un non-lieu dans l’affaire d’Ali Ziri (un homme de 69 ans décédé après un contrôle de police en 2009 à Argenteuil). La famille du défunt et son avocat ont décidé de se pourvoir en cassation.

La décision rendue par la chambre d’instruction de la cour d’appel à Rennes était inattendue par la famille Ziri et leur avocat. Pourtant, la cour de cassation avait décidé en février 2014 d’annuler le non-lieu. Le parquet général de Rennes est allé aussi dans ce sens à la mi-novembre en se prononçant favorablement à une relance de l’enquête. Mais, la chambre d’instruction en a décidé autrement vendredi dernier en confirmant l’ordonnance de non-lieu rendue en 2012.

Maître Maugendre, avocat de la famille Ziri, est surpris de ce verdict : « En clair, le juge d’instruction n’a pas été suffisamment transparent dans son instruction. Il n’a pas fait droit à certaines demandes de la famille d’Ali Ziri et moi-même car j’ai fait des demandes  de reconstitution et de visionnage de bande de vidéo…etc. Je sais que l’instruction n’est pas suffisamment contradictoire à l’égard de la famille d’Ali Ziri. Je pensais qu’effectivement ces deux arguments que j’avais développé et qu’à partir du moment où ça été repris par l’avocat général, était un point de notre coté. Le fait que la cour d’appel de Rennes n’ait pas suivi ce côté-là est extrêmement décevant. Je dirais même inquiétant parce que la cour d’appel de Rennes est la même chambre qui étudie l’affaire de Bouna et Zyed. On a de quoi s’inquiéter sur cette autre affaire ».

Le 9 juin 2009, Ali Ziri avec son ami Arezki Kerfali étaient à bord d’un véhicule. Ali Ziri  était le conducteur, ces deux derniers auraient eu un taux d’alcoolémie élevé. Arrêtés lors d’un contrôle de police, les deux hommes ont été emmenés, inconscients, à l’hôpital une heure et demie après leur arrivée au commissariat. Deux jours plus tard, Ali Ziri meurt. Âgé de 69 ans, il était revenu passer quelques jours en France pour faire des achats avant le mariage de son fils.

Concernant les circonstances de la mort du sexagénaire, ni la famille, ni l’avocat Maître Maugendre, n’ont obtenu une réponse à ce sujet là :“Il y a eu seulement un premier expert dans cette affaire qui n’avait pas eu connaissance de tout le dossier et a estimé que la mort était dûe à des coups qu’on reproche à la police”. L’avocat de la famille Ziri s’interroge toujours des circonstances de la mort du retraité décédé “Monsieur Ali Ziri entre le moment où il rentre dans la voiture, et le moment où il ressort, 5 minutes se sont écoulées. Que s’est il passé ? Est ce que Monsieur Ziri a été plié la tête sur les genoux pendant 5 min ? C’est la seule question qui se résume dans cette affaire là.  Est ce que la manière dont il a été maintenu Monsieur Ali Ziri, pour le calmer, est oui ou non la cause du décès ?”. Selon Maître Maugendre, la cour d’appel n’a pas voulu aller sur ce terrain-là : “Je pense que si nous étions devant la cour européenne des droits de l’homme, la France serait condamnée aujourd’hui car lorsqu’une personne décède dans les mains de la police on doit faire une instruction irréprochable or, dans cette affaire, elle n’est pas irréprochable. Car d’une certaine manière la cour d’appel de Rennes vient justifier une instruction qui n’est pas irréprochable”.

Ce que demande l’avocat et la famille d’Ali Ziri est que la justice mette toute en œuvre pour cette affaire soit éclaircie en utilisant les outils qui sont à leur disposition : « Nous demandions une reconstitution du transport entre le lieu d’interpellation d’Ali Ziri et du commissariat d’Argenteuil en la présence de l’ensemble des protagonistes et surtout les experts qui avaient dit que le maintien d’Ali Ziri dans une telle position est la cause de la mort. J’ai demandé aussi que l’on visionne toujours en présence des experts et du procureur de la République la vidéo qui a été tournée dans la cour du commissariat où l’on voit monsieur Ali Ziri être extrait du véhicule. Selon les policiers, il a refusé d’être extrait. Mais l’analyse que je fais de cette image est que Monsieur Ali Ziri était déjà dans un état comateux. J’ai aussi demandé que le juge d’instruction entende lui-même les policiers. Car, il faut savoir que les policiers n’ont jamais été entendus par un juge d’instruction.  Mais, ils ont été seulement entendus par la police des polices et l’IGPN. Le juge d’instruction n’a jamais aussi reçu la famille”.

La famille d’Ali Ziri et son avocat n’ont pas l’intention de baisser les bras dans cette affaire et veulent découvrir la vérité sur ce qui est arrivé au défunt. Aujourd’hui, Maître Maugendre  prépare un pourvoi en cassation et s’il ne donne rien, il dit vouloir aller jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme.

⇒ Voir l’article

Non-lieu dans l’affaire Ali Ziri : «Une seconde mort pour mon père»

, La rédaction de Mediapart,

Extrait : La fille d’Ali Ziri, décédé par asphyxie le 11 juin 2009, deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil, estime que « le non-lieu rendu ce vendredi 12 décembre par la cour d’appel de Rennes est une seconde mort de (son) père ». La famille se pourvoit en cassation.

La chambre de l’intruction de la cour d’appel de Rennes a confirmé le 12 décembre le non-lieu prononcé dans l’enquête sur la mort d’Ali Ziri, un retraité algérien de 69 ans. Ali Ziri était décédé par asphyxie le 11 juin 2009, après deux jours de coma suite à son interpellation par la police à Argenteuil. « Le non-lieu rendu ce vendredi 12 décembre par la cour d’appel de Rennes est une seconde mort de mon père, a réagi Anissa Ziri, la fille du défunt dans La Tribune d’Argenteuil. C’est une injustice de plus à l’égard de la mémoire de mon père et de ma famille. »

Lire aussi Mort d’Ali Ziri : la cour d’appel de Rennes confirme le non-lieu Par Louise Fessard Mort d’Ali …

⇒ Voir l’article

Soupçons de bavure policière à Argenteuil: La famille d’Ali Ziri se pourvoit en cassation

Levée du corps d'Ali Ziri, en septembre 2009 à Argenteuil.

Après le revers judiciaire imposé vendredi par la cour d’appel de Rennes, la famille d’Ali Ziri a déposé un nouveau pourvoi en cassation, a appris 20 Minutes auprès des proches de ce retraité algérien de 69 ans, mort après un contrôle de police en juin 2009 à Argenteuil (Val-d’Oise).

La Cour de cassation avait relancé en février les espoirs des proches du retraité, en annulant le non-lieu rendu dans cette affaire. Une position relayée par le parquet général de Rennes, qui s’est prononcé mi-novembre pour une relance de l’enquête.

Mais la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, où le dossier a été dépaysé, a finalement décidé de s’opposer au parquet. Et a confirmé l’ordonnance de non-lieu rendue en 2012 dans cette affaire.

Alcoolisés

Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, 60 ans, à bord d’un véhicule que ce dernier conduisait. Fortement alcoolisés, les deux hommes avaient été transportés au commissariat d’Argenteuil et placés en garde à vue.

L’Algérien, tombé dans le coma, était mort deux jours plus tard à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait tenu pour causes du décès des problèmes cardiaques et l’alcoolémie. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes, dont certains larges de 17 cm.

Trois ans d’enquête

Après trois ans d’enquête, le juge chargé de faire la lumière sur le drame avait pourtant décidé de ne pas poursuivre les policiers impliqués dans l’interpellation, expliquant n’avoir établi «aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès».

Cette version est contestée par les proches du défunt. Ils assurent que les policiers ont maîtrisé le retraité en lui appuyant la tête contre les genoux pendant plus de quatre minutes. Ils auraient pratiqué la technique dite du «pliage», pourtant interdite.

Dans son avis de mai 2010, l’ex CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) avait, elle aussi, dénoncé comme «inhumain et dégradant» le fait d’avoir laissé Ali Ziri et son ami Arezki Kerfali «allongés sur le sol du commissariat, mains menottées dans le dos, dans leur vomi, à la vue de tous les fonctionnaires de police présents qui ont constaté leur situation de détresse, pendant environ une heure».

⇒Voir l’article

Pour Ali Ziri, ils ne lâchent rien

newlogohumanitefr-20140407-434 Ixchel Delaporte, 15/12/2014

La cour d’appel de Rennes a confirmé, vendredi, le non-lieu dans l’affaire du retraité algérien, mort après son interpellation policière.

«Ali Ziri aurait pu être mon père », lâche Omar Slaouti, professeur de physique et membre du collectif Vérité et justice pour Ali Ziri. Ce retraité algérien de soixante-neuf ans faisait de fréquents allers -retours entre son village natal d’Ouled Rached et sa chambre de 7,50 mètres carrés du foyer ex-Sonacotra d’Argenteuil (Val-d’Oise). Le 9 juin, Ali Ziri et son ami Arezki Kerfali sont arrêtés, avenue Jeanne-d’Arc à Argenteuil, par trois jeunes policiers. Ali, assis côté passager, proteste. Le ton monte. Les deux hommes, un peu éméchés, se retrouvent face contre terre, menottés puis embarqués dans la voiture de police en direction du commissariat. À l’arrière, un des policiers exerce sur Ali Ziri une méthode de contention non autorisée par les règles d’intervention de la police. À l’arrivée, il est violemment extrait du fourgon. Son crâne percute le sol. Il pèse « lourd », dira un policier. Gardé à vue pendant quelques heures, il est finalement transporté à l’hôpital, où il décède deux jours plus tard.

Les carences de l’instruction

Que s’est-il passé entre le contrôle de police, l’arrivée au commissariat et le transfert à l’hôpital ? Comment est-il mort ? Qui a tué Ali Ziri ? Un flot de questions lancinantes qui hantent, depuis cinq ans, ceux qui se battent pied à pied pour éclaircir les circonstances de cette mort. Vendredi dernier, une fois de plus, le parquet de Rennes a prononcé un non-lieu, malgré les carences manifestes de l’instruction. « C’est une lecture partiale du dossier que nous regrettons. Quand un décès survient dans les mains de la police, il faut une transparence maximale. Or, ici, l’instruction n’a ni procédé à l’audition des policiers en cause, ni reconstitué les faits. Nous allons à nouveau nous pourvoir en cassation et s’il le faut nous mènerons l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme », assure Stéphane Maugendre, l’avocat de la famille.

D’usage disproportionné de la force, c’est bien de cela qu’il s’agit. Et, sur ce point, le collectif n’a jamais lâché. Alors que police et gendarmerie ont refusé le dépôt de plainte de la famille, les militants parviennent, en juillet 2009, à faire ouvrir, par le procureur du tribunal de grande instance de Pontoise, une information judiciaire pour homicide involontaire contre X. Deux semaines plus tard, l’affaire est classée sans suite. La famille se constitue partie civile et réclame une nouvelle autopsie. La première concluait à une mort naturelle. Les deuxième et troisième, pratiquées par l’Institut médico-légal de Paris en 2010, relèveront vingt-sept hématomes, confirmant qu’« Ali Ziri est mort suite à un arrêt cardio-circulatoire d’origine hypoxique, généré par suffocation et appui postérieur dorsal ». Deux ans après, une plaque à la mémoire du retraité est posée sur les lieux de l’arrestation. Aussitôt retirée sous la pression des syndicats de police et du ministère de l’Intérieur. La même année, l’ex-CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) considère que les policiers ont fait « un usage disproportionné de la force » avec « un traitement inhumain et dégradant ». Qu’importe. En janvier 2012, le procureur de Pontoise requiert un non-lieu, confirmé en octobre 2012 par la cour d’appel de Versailles.

Malgré ces revers judiciaires, c’est sans relâche que chaque année, depuis cinq ans, le collectif Vérité et justice pour Ali Ziri rend hommage à cet immigré algérien, arrivé en France en 1959, pour travailler comme manutentionnaire. « C’était un chibani parmi tant d’autres, qui tapait le domino au café le week-end. Il ne sortait jamais sans sa cravate. Toujours bien habillé et serviable. Au foyer, il faisait écrivain public car il savait lire et écrire », raconte Arezki Semache, une des chevilles ouvrières du collectif. « Entre son arrestation et son décès, il y a plein de points d’interrogation et un immense sentiment d’injustice », poursuit Omar Slaouti.

Une forte mobilisation citoyenne

Pour les chibanis d’Argenteuil, la mort d’Ali Ziri demeure insoutenable. « La police voulait le passeport d’Ali. Il était hors de question de le donner pour étouffer l’affaire. C’est une question de dignité », s’emporte Arezki 
Semache, originaire du village kabyle d’Ouled Rached. Dès le 15 juin, une première réunion d’urgence rassemble des militants associatifs, des résidents du foyer de travailleurs et des proches. Le collectif prend forme. « Je suis issu d’un père immigré qui ne m’a pas vu grandir parce qu’il a travaillé en France toute sa vie pour me nourrir. Je ne pouvais pas me taire. » Le 24 juin, une manifestation rassemble mille deux cents personnes à Argenteuil pour rendre hommage au retraité et réclamer justice. « C’était une marche silencieuse et digne. Ça a été un choc pour la ville », souligne Luc Decaster, cinéaste, membre du collectif, qui a filmé la mobilisation citoyenne (1). C’est cette manifestation-là qui a fait descendre dans la rue Élise Languin, professeur d’histoire à la retraite. « Je faisais du soutien scolaire à l’ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France) d’Argenteuil. Mais je n’avais jamais entendu parler d’Ali Ziri. Quand j’ai vu passer toutes ces personnes, j’ai rejoint le collectif. Je n’arrive toujours pas à imaginer que deux retraités de soixante et un et soixante-neuf ans aient pu subir un tel déchaînement de violence. Comment les jeunes policiers, qui avaient moins de vingt-cinq ans au moment des faits, ont-ils pu se sentir menacés ? C’est insensé. »

(1) Luc Decaster a réalisé un film, 
Qui a tué Ali Ziri ?, dont la sortie est prévue 
en 2015

⇒ Voir l’article

Mort après un contrôle de police. Un revers pour la famille d’Ali Ziri

Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale

Nouveau revers pour les proches d’Ali Ziri, l’Algérien de 69 ans mort après un contrôle de police en 2009 dans le Val-d’Oise. La Cour d’appel de Rennes a confirmé le non-lieu.

La Cour de cassation avait relancé en février les espoirs des proches du retraité, en annulant le non-lieu rendu dans cette affaire. Une position relayée par le parquet général de Rennes, qui s’est prononcé mi-novembre pour une relance de l’enquête.La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, où le dossier a été dépaysé depuis la décision de la Cour de cassation, a finalement décidé de s’opposer au parquet, en confirmant l’ordonnance de non-lieu rendue en 2012 dans cette affaire.

Une vingtaine d’hématomes

Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, 60 ans, à bord d’un véhicule que ce dernier conduisait. Fortement alcoolisés, les deux hommes avaient été transportés au commissariat d’Argenteuil et placés en garde à vue. Ali Ziri, tombé dans le coma, était mort deux jours plus tard à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes, dont certains larges de 17 cm.

Après trois ans d’enquête, le juge chargé de faire la lumière sur le drame avait pourtant décidé de ne pas poursuivre les policiers impliqués dans l’interpellation, expliquant n’avoir établi « aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès ».

La technique du « pliage »

Une version contestée par les proches du défunt, qui assurent que les policiers ont maîtrisé le retraité en lui appuyant la tête contre les genoux pendant plus de quatre minutes dans leur véhicule, selon la technique dite du « pliage », pourtant interdite.

Dans son arrêt, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a estimé qu’en l’état des « conclusions et hypothèses divergentes (…), il n’est pas possible de retenir une cause certaine de la mort d’Ali Ziri ».« Les policiers n’ont fait usage que de la force strictement nécessaire » pour maîtriser les retraités. « Aucune faute, volontaire ou involontaire, ne peut être relevée à leur encontre », a poursuivi la chambre, citée dans un communiqué par le parquet général. L’avocat de la famille Ziri, Me Stéphane Maugendre, a indiqué qu’il souhaitait à nouveau se pourvoir en cassation.

⇒ Voir l’article

Nouveau revers pour les proches d’Ali Ziri, mort après un contrôle de police

index

C’est un nouveau coup dur pour les proches d’Ali Ziri. La cour d’appel de Rennes a opposé, vendredi 12 décembre, un nouveau revers judiciaire à la famille de ce retraité algérien de 69 ans mort après un contrôle de police en juin 2009 à Argenteuil (Val-d’Oise), selon des sources judiciaires.

La Cour de cassation avait relancé en février les espoirs des proches d’Ali Ziri, en annulant le non-lieu rendu dans cette affaire. Une position relayée par le parquet général de Rennes, qui s’était prononcé à la mi-novembre pour une relance de l’enquête. Mais la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, où le dossier a été dépaysé depuis la décision de la Cour de cassation, a finalement décidé de s’opposer au parquet, vendredi, en confirmant l’ordonnance de non-lieu rendue en 2012 dans cette affaire.

POLÉMIQUE SUR LES CAUSES DU DÉCÈS

Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, 60 ans, à bord d’un véhicule que ce dernier conduisait. Fortement alcoolisés, les hommes avaient été transportés au commissariat d’Argenteuil et placés en garde à vue. Ali Ziri, tombé dans le coma, était mort deux jours plus tard à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes, dont certains larges de 17 cm.

Lire aussi : Non-lieu dans le procès sur la mort en 2009 d’Ali Ziri après une garde à vue

Après trois ans d’enquête, le juge chargé de faire la lumière sur le drame avait pourtant décidé de ne pas poursuivre les policiers impliqués dans l’interpellation. Selon lui, « aucun acte de violence volontaire (…) aurait été la cause directe ou indirecte du décès ».

Une version contestée par les proches du défunt, qui assurent que les policiers ont maîtrisé le retraité en lui appuyant la tête contre les genoux pendant plus de quatre minutes dans leur véhicule, selon la technique dite du « pliage », pourtant interdite.

« AUCUNE FAUTE VOLONTAIRE OU INVOLONTAIRE » DES POLICIERS, SELON LA CHAMBRE

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a estimé dans son arrêt vendredi que, en l’état des « conclusions et hypothèses divergentes (…), il n’est pas possible de retenir une cause certaine de la mort d’Ali Ziri ». La chambre ajoute que « les policiers n’ont fait usage que de la force strictement nécessaire » pour maîtriser les retraités. « Aucune faute, volontaire ou involontaire, ne peut être relevée à leur encontre. »

Contacté par l’Agence France-Presse, l’avocat de la famille Ziri, Me Stéphane Maugendre, a fait savoir qu’il souhaitait à nouveau se pourvoir en cassation.

⇒ Voir l’article

Argenteuil : non-lieu

 Maïram Guissé, 12/12/2014

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine) a confirmé le non-lieu dans l’affaire Ali Ziri, ce vendredi matin. Ali Ziri était un retraité algérien de 69 ans, décédé le 11 juin 2009 à l’hôpital, deux jours après une interpellation mouvementée par la police à la suite d’un contrôle routier pour état d’ivresse dans sa commune d’Argenteuil (Val-d’Oise).

«Je prépare un pourvoi en cassation, réagit l’avocat de la famille, Stéphane Maugendre. C’est une véritable surprise. On avait un avocat général qui demandait l’infirmation du non-lieu et la réouverture de l’instruction.»

Pas question de baisser les bras pour le conseil et la famille d’Ali Ziri. «On ira jusqu’au bout. On est sûr d’avoir raison car pour des affaires similaires, la Cour européenne des Droits de l’Homme a attaqué la France. Et là, ça sera pareil.» Le ministère public et les parties civiles disposent ainsi d’un délai de cinq jours pour se pourvoir en cassation s’ils l’estiment utile.

La décision rendue ce vendredi confirme le non-lieu déjà rendu le 15 octobre 2012 par le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Pontoise dans le dossier d’information ouvert contre X. «La chambre de l’instruction a considéré, contre l’avis du parquet général de Rennes, qu’il n’y avait pas lieu à procéder aux actes complémentaires d’instruction (notamment une reconstitution) demandés par l’un des avocats des parties civiles», commente le procureur général de la cour d’appel de Rennes.

«Dans un arrêt longuement motivé, poursuit-il, la chambre de l’instruction a, en premier lieu, relevé que les expertises avaient établi que les hématomes constatés sur le corps d’Ali Ziri n’étaient pas à l’origine du décès, qui résulte de la conjugaison d’une pluralité de causes, parmi lesquelles une pathologie cardiaque préexistante et un état d’alcoolisation important. Ni la méthode utilisée par la police nationale pour extraire Ali Ziri du véhicule à l’arrivée au commissariat, ni son dépôt allongé à même le sol, menotté dans le dos, dans une salle d’audition, critiqués par la commission nationale de déontologie et de sécurité, ne sont la cause de son décès. La chambre de l’instruction observe en outre qu’il n’existe aucun élément permettant de supposer qu’à un moment ou à un autre, des coups auraient été portés volontairement par les forces de l’ordre sur la personne d’Ali Ziri.»

⇒ Voir l’article

Mort d’Ali Ziri : la cour d’appel de Rennes confirme le non-lieu

Louise Fessard

Extrait : La justice française mène une guerre d’usure dans l’enquête sur la mort d’Ali Ziri, 69 ans, décédé par asphyxie le 11 juin 2009, deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil. La cour d’appel de Rennes vient de confirmer ce 12 décembre 2014 le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par un juge d’instruction.

La justice française semble déployer une énorme énergie à empêcher toute enquête sérieuse sur la mort d’Ali Ziri, 69 ans. Ce retraité algérien était décédé par asphyxie le 11 juin 2009, deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes vient de confirmer le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par un juge d’instruction. « La chambre de l’instruction a considéré, contre l’avis du parquet général de Rennes, qu’il n’y avait pas lieu à procéder aux actes complémentaires d’instruction (notamment une reconstitution) demandés par l’un des avocats des parties civiles », …

⇒ Voir l’article

Affaire Ali Ziri : supplément d’information requis

21/11/2014

C’était une date importante pour la famille d’Ali Ziri. Hier, une audience se déroulait à huis clos devant la chambre de l’instruction de Rennes (Ille-et-Vilaine), où l’affaire a été dépaysée. « Cela s’est très bien passé », réagit l’avocat de la famille, maître Stéphane Maugendre, au sortir de cette audience.

Le délibéré est attendu le vendredi 12 décembre. Ali Ziri, était un retraité algérien de 69 ans. Il est mort deux jours après une interpellation par la police à Argenteuil. Emmené au commissariat où il est placé en garde à vue, l’homme a fait un malaise. Transporté à l’hôpital, il est mort deux jours après. L’avocat de la famille affirme que « la technique du pliage a été utilisée ». Du côté du syndicat de police Alliance, Ludovic Collignon, secrétaire départemental, assure que « les policiers ne sont pas responsables de la mort de Mr Ziri. »
« L’avocat général à requis un supplément d’information. Donc on rouvre le dossier, détaille Me Stéphane Maugendre après son rendez-vous à Rennes. Même si l’instruction menée jusqu’à présent à été sérieuse, il a été jugé qu’elle avait deux défauts. Elle n’a pas vérifié que la technique du pliage n’a pas été utilisée. Et l’instruction n’a pas été assez attentive à la transparence vis-à-vis des parties civiles et n’a pas été assez contradictoire. L’avocat général a dit que les questions posées par l’avocat de la partie civilise était justes. Il n’est pas allé jusqu’à demander la mise en examen des policiers impliqués dans cette affaire. »