Archives de catégorie : droit pénal

La grande solitude des défenseurs des libertés

indexJean-Baptiste de Montvalon, 08/10/2013

Roms, prisons, espionnage sur Internet, droits des étrangers. Le discours sécuritaire est le seul audible.

Illustration Aurel
Illustration Aurel

 » Doux rêveurs « ,  » angéliques « ,  » illégitimes « ,  » droit-de-l’hommistes « … Qu’ils soient défenseur des droits, contrôleur général des lieux de privation de liberté, responsables associatifs, avocats, magistrats, ils ont l’habitude de ces noms d’oiseaux dont on les affuble pour les disqualifier d’emblée, eux ou la cause pour laquelle ils se battent : la protection de libertés fondamentales et de droits universels. Autant de garanties indispensables, en particulier pour les plus démunis, mais qui sont balayées (avec leurs défenseurs) comme quantité négligeable par gros temps populiste, comme celui qui frappe notre continent.

« Dans cette espèce de maelström, on n’est pas audible », observe Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars). «Il est difficile de sensibiliser les gens, et encore plus de les convaincre », renchérit Patrick Baudouin, avocat et ancien président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), qui évoque un «rouleau compresseur». «Les gens se recroquevillent On a un peu l’impression d’emmerder le monde», résume Antoine Grézaud, directeur de cabinet du défenseur des droits,Dominique Baudis.

L’ampleur de la polémique sur les Roms, et la nature des propos tenus à ce sujet par Manuel Valls ont surpris, y compris ceux qui croyaient avoir tout entendu. Jugeant « indignes et mensongers » les propos du ministre de l’intérieur, Christine Lazerges, présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme observe qu’ils surviennent dans un « inquiétant climat démagogique » marqué par « la peur de l’autre», le débat est «centré sur divers exclus qui pollueraient le “vivre-ensemble”, détricoteraient le lien social On laisse entendre que ceux qui sont au bord du chemin le sont par leur faute », relève l’ancienne députée socialiste.

Les uns et les autres ne mesurent pas seulement les ingrédients mais aussi les causes de ce climat sécuritaire. Certaines sont déjà anciennes : ainsi la lutte contre le terrorisme, qui permet de justifier l’adoption de mesures répressives ou de mécanismes de surveillances. « Après la chue du Mur de Berlin, il y a eu un vrai souffle de liberté, rappelle Me Baudouin. On avait le sentiment d’être entendu et d’être au diapason des opinions publiques. Après les attentats du 11 septembre, s’est produit un retour de manivelle. Un vent mauvais a commencé de souffler ».

Un vent dont les effets ne se sont pas dissipés. Les révélations sur l’ampleur de l’espionnage électronique auquel s’est livrée l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine « n’ont guère suscité de débat, hormis en Allemagne » relève l’ex-président de la FIDH. « Le citoyen qui ne pense pas être une cible potentielle ne se sent pas concerné », déplore-t-il.

A partir de 2008, la crise est venue ajouter une autre chape de plomb, plus lourde encore, chacun étant incité à subvenir à ses besoins plutôt qu’à ceux des autres. Sénateur UMP du Nord, ancien rapporteur de la loi pénitentiaire de 2009, Jean-René Lecerf se souvient de cette interrogation de syndicalistes : « Pourquoi parler du travail des détenus alors qu’il y a du chômage à l’extérieur des prisons? »

Un insidieux mécanisme de tri s’est opéré,dont les plus en marge, à commencer par les étrangers, font les frais. « On ne pense l’immigration que de façon négative et répressive. Il est très facile de dire que c’est l’autre qui nous pose un problème. Petit à petit, le discours du FN a produit son effet», souligne le président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, selon lequel le gouvernement actuel agit en la matière, « dans la lignée du précédent», A la Fnars, on en perçoit les effets sur les places en hébergement d’urgence. « La crise a réveillé une forme d’égoïsme. Et la solidarité est beaucoup moins forte pour les migrant que pour le SDF » constate M.Gueguen.

Une demande de sécurité tous azimuts est allée croissante, rendant pour le moins difficile l’examen rationnel de tout dispositif touchant au code pénal ou à l’état (désastreux) des prisons. » Quant Christiane Taubira propose simplement de penser que les gens qui entrent en prison vont un jour en sortir, l’idée qui s’impose est qu’elle veut vider les établissements pénitentiaires et ne plus condamner personne. C’est invraisemblable! » s’exclame le député Dominique Raimbourg, vice-président (PS) de la commission des lois, « il est toujours plus facile d’essayer de flatter un certain nombre distincts que de faire appel à l’intelligence de nos concitoyens», constate en écho M.Lecerf, qui se sait considéré comme un « emmerdeur » au sein de sa famille politique. ‘

Avec une forte inquiétude, les uns et les autres constatent à quel point le discours populiste se propage sur l’échiquier politique et dans les médias. «Nous, on n’a pas changé. Mais maintenant, compte tenu de la droitisation générale du discours, on est presque classé à l’extrême gauche», note Françoise Martres, présidente du Syndicat de la magistrature. Porter un discours dénué de pédagogie est « un calcul à très court terme», met en garde Mme Lazerges, qui souligne que « les français sont plus intelligents que les politiques le croient ». «Cette régression dans la parole des politiques joue très négativement sur leur image, déjà détériorée », insiste-t-elle.

Pour, Patrice Spinosi, «le pouvoir politique aurait dû éduquer l’opinion, en lui expliquant par exemple les règles du procès équitable ou le fait que la prison n‘est pas la solution la plus efficace ». Avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, Me Spinosi a fait condamné la France une dizaine de fois devant la CEDH, obtenant ainsi des « victoires au forceps » en matière de droit pénitentiaire, de droit des étrangers ou encore de procédure pénale. « Alors que la législateur peut être paralysé par une certaine opinion publique, ces actions devant les juridictions européennes s’impose à lui » souligne l’avocat, qui y voit « le moyen le plus radical d’obtenir un résultat ». Désormais le seul, peut-être.

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Les agresseurs d’Haroun s’excusent à l’audience

  04/10/2013

« Même si leurs excuses sont très solennelles, je ne doute pas qu’elles vont être d’un grand réconfort pour Haroun », explique Me Alain Barbier, l’avocat d’Haroun après la matinée d’audience à huis clos, hier, devant le tribunal pour enfants.

Les excuses sont celles des huit jeunes gens, presque tous majeurs maintenant et parfaits inconnus de la police jusqu’en avril 2011, lorsqu’ils ont frappé Haroun, à la gare RER de Noisy-le-Sec.

Des débats sereins

Le principal prévenu voulait punir Haroun d’entretenir une relation amoureuse avec sa sœur. En fait Haroun, ne sortait pas avec elle, comme il l’avait déjà assuré au frère intrusif, mais avec une amie de la sœur. Le violent passage à tabac l’a plongé dans le coma pendant deux jours. Il s’en est sorti avec 17 jours d’ITT. « On a eu une audience sereine, détachée de l’emballement politique de l’époque, en collant au dossier », se satisfait Stéphane Maugendre, avocat du principal accusé.

Le parquet a requis hier des peines allant au-delà des mois de détention provisoire déjà effectués : trois ans dont un avec sursis contre le grand frère à l’origine de l’agression; deux ans dont la moitié avec sursis contre les autres et enfin 9 à 12 mois de prison contre ceux qui n’ont pas empêché l’agression. « Même pour des majeurs, on n’aurait pas de telles réquisitions, on attend plus de ces jeunes qu’on attend des adultes », assure Ariana Bobetic, dont le client est poursuivi pour n’être pas intervenu lorsqu’il a vu Haroun se faire battre.

Le jugement a été mis en délibéré, il sera rendu le 17 octobre.

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Haroun confronté à ceux qui l’avaient lynché

  03/10/2013

Huit jeunes de 17 à 20 ans, qui l’avaient roué de coups il y a deux ans à la gare RER, sont jugés aujourd’hui à Bobigny.

Plus de deux ans après avoir été lynché, Haroun va recroiser ses agresseurs. Ceux qui, à Noisy-le-Sec, un soir d’avril 2011, l’ont roué de coups de poing et de coups de pied à la gare RER pour une « histoire de fille ». Une histoire de grand frère, plutôt, se mêlant de l’intimité de sa sœur cadette, et qui vaut aujourd’hui à huit jeunes hommes d’être jugés.

Ces adolescents des Marnaudes, à Rosny-sous-Bois, étaient mineurs au moment des faits. Ils seront donc jugés à huis clos par un tribunal pour enfants. Un autre, majeur, est renvoyé devant le tribunal correctionnel.
Ce soir du samedi 2 avril, les secours émettaient un avis plus que réservé sur la survie d’Haroun. Ce jeune habitant de Sartrouville (Yvelines) souffrait d’une hémorragie crânienne et abdominale. La jeune femme avec qui il se trouvait racontait la scène de violence à laquelle elle avait assisté : une quinzaine de jeunes s’en étaient pris à lui pour le punir d’une relation qu’il entretenait avec une habitante de Rosny-sous-Bois.

Les agresseurs, sans casier judiciaire, ont pu être retrouvés grâce à ce témoignage. L’enquête, conduite par la sûreté territoriale, a montré que, dans le lot, certains auraient suivi les copains sans savoir pourquoi ils frappaient ni qui était celui qui était battu, couché au sol.

« L’affaire avait pris une tournure politique scandaleuse », déplore aujourd’hui Stéphane Maugendre, l’avocat du principal mis en cause, qui se rappelle du ministre de l’Intérieur de l’époque, Claude Guéant, s’emparant du fait divers. « Même si les faits reprochés sont graves, c’est scandaleux d’en rajouter. Il s’agit d’un grand frère qui a voulu peser sur les relations de sa petite sœur, il a voulu avoir des explications et ça a mal tourné. »

« Ils se sont trompés de cible », déclarait dix jours plus tard au « Parisien », Haroun, miraculeusement sorti du coma et en apparence indemne. Mauvaise cible, car le jeune homme, de 19 ans à l’époque, ne sortait pas avec la petite sœur d’un des agresseurs, mais en fait avec celle qui l’accompagnait le jour du drame. « Cette agression a tout changé pour Haroun, il ne sort plus, n’a plus de copains, ni de copine, il a pris du poids, il dort mal et fait des cauchemars », relate Me Alain Barbier, l’avocat d’Haroun, qui compte sur une nouvelle expertise pour évaluer précisément les séquelles psychologiques de son client. Selon l’avocat, « ce passage à tabac était destiné à tuer ». Le principal agresseur s’en est toujours défendu, et l’instruction n’a pas établi cette volonté de tuer.

La tentative de meurtre, d’abord retenue par le parquet, a été écartée. Les faits ont été requalifiés en violences volontaires avec incapacité totale de travail de plus de huit jours, dix-sept en l’occurrence, violences commises en réunion et dans une gare, si bien que l’affaire a été renvoyée devant le tribunal correctionnel et non devant la cour d’assises. Deux sont poursuivis pour n’avoir pas empêché les autres de frapper. Les faits sont passibles de sept années d’emprisonnement. La moitié des prévenus a déjà effectué entre trois et sept mois de détention provisoire.

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Quinze et huit ans de prison requis pour l’attaque de la poste

logoParisien-292x75 20/09/2013

Les braqueurs d’Orgemont étaient passés à l’action le 13 août 2011, à l’ouverture. Deux ans après l’attaque du bureau de poste d’Argenteuil et la prise d’otage des deux employés, l’avocate générale a requis hier soir quinze ans de réclusion criminelle à l’encontre du principal accusé, et huit ans de prison pour son cousin.

Elle a décrit deux hommes qui avaient réglé l’opération dans tous ses détails, loin de l’image de braqueurs non violents et improvisateurs qu’ils ont tenté d’imposer pendant les débats. Le verdict était attendu dans la nuit.

Frédéric G., 34 ans, avait décidé d’aller jusqu’au bout, alors que le bureau de poste était encerclé par la police, alertée par un système de sécurité. Il avait pris la fuite en emmenant avec lui les otages dans une folle course-poursuite jusqu’à Paris. Pris en chasse par les policiers, il a tenté de trouver refuge dans un hall d’immeuble du XIXe arrondissement fermé par une solide porte rouge. Rouge comme l’enfer que pressentait le guichetier en voyant la porte se refermer doucement derrière lui, son collègue chef de caisse et le preneur d’otage, bloquant bientôt les policiers impuissants à l’extérieur. Mais une fonctionnaire d’Argenteuil a pu tirer avec son flashball juste avant la fermeture et permis la libération des otages. L’autre braqueur, Donatien B., 41 ans, sera arrêté dans le bureau de poste.

« J’ai vécu les faits un peu à distance. Est-ce qu’il n’y aura pas de contrecoup ? Je ne sais pas. J’essaye de composer avec ce qui s’est passé. Je me dis que la vie continue, qu’il s’agissait d’une péripétie, même si ce n’est pas un fait banal. » Devant la cour, le guichetier, partie civile, explique tenir le coup. « Je ne veux pas m’enfermer dans ce faits divers et ne penser qu’à cela. Je veux passer à autre chose. Heureusement, on ne se fait pas braquer tous les jours. Toutefois, au quotidien, au niveau des consignes de sécurité, on y pense plus que nos collègues qui n’ont jamais vécu cela. On est plus attentif, encore plus scrupuleux, parce qu’on n’a pas envie de revivre cela. » Son avocat, Me Stéphane Maugendre, corrige néanmoins lors de sa plaidoirie : « Il fait bonne figure, dit-il aux jurés, mais cela restera un cauchemar. La froideur du canon sur la tempe, jamais il ne l’oubliera. Les serflex sur ses chevilles et ses poignets, il les sentira toujours. » Il reprend enfin les termes de l’expert psychologue : « Les blessures psychiques saignent encore. »

La seconde victime n’a pas trouvé la force de venir à l’audience expliquant dans un courrier au président que « croiser le regard de ses agresseurs et revivre les faits lui étaient psychologiquement impossible dans l’immédiat ». Il s’agissait alors de son 4e braquage. Le bureau d’Orgemont était aussi maudit : objet de neuf braquages dont quatre au cours de cette année-là, il n’a depuis les faits jamais rouvert, les employés dénonçant l’insécurité des locaux.

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Braquage de la Poste d’Argenteuil: 8 et 15 ans requis pour les deux cousins

AFP, Benjamin Massot, 19/09/2013

L’avocate générale de la cour d’Assises de Pontoise a requis jeudi 8 et 15 ans de réclusion à l’encontre de deux cousins auteurs du rocambolesque braqqage d’une agence postale à Argenteuil (Val- d’Oise) en août 2011, soulignant le « traumatisme » des postiers.

Pieds nickelés tentant un impossible « braquo » ou malfaiteurs chevronnés ayant soigneusement élaboré leur casse ? Les deux jours d’audience ont opposé ces deux versions à l’encontre des accusés, deux Ivoiriens au lourd passé judiciaire, poursuivis pour vol à main armée, séquestration et prise d’otages. Ils encourent une peine de 30 ans.

« Ils étaient déterminés et avaient prévu tous les détails », a expliqué l’avocate générale Inès Gharbi, soulignant en particulier la froideur d’un des accusés qui s’est servi des deux agents de La Poste comme bouclier humain à l’arrivée des policiers.

A l’issue d’une folle course poursuite sur l’autoroute et le périphérique, le malfaiteur n’avait pas hésité à lancer 12.000 euros en pleine rue à Paris pour semer la confusion, tout en braquant policiers et otages, avant qu’une policière ne le neutralise d’un tir de flashball.

Après avoir évoqué « les blessures psychiques qui saignent encore » des deux employés de la Poste », l’avocat des parties civiles, Me Stéphane Maugendre, a dit « espérer que ce genre d’affaires ne fasse pas disparaître tous les bureaux de poste » en France. En effet, depuis ce braquage, l’agence située dans une zone pavillonnaire d’Argenteuil a été fermée.

Le conseil des deux accusés, qui ont reconnu les faits et qui ont présenté leurs excuses lors de l’audience, a souligné que les armes de ses clients étaient factices ou à blanc. Et avancé que l’un de ses clients a dû faire ce casse car il devait rembourser une dette de 25.000 euros.

Selon l’accusé, ses créanciers lui auraient demandé de passer de la drogue du Paraguay en France, mais n’ayant pas de papiers d’identité en règle, il aurait été contraint de se lancer dans ce casse.

« La vraie question est de trouver le gang, qui est très bien organisé et qui s’est servi de ces deux personnes pour faire un braquage téméraire, complètement irrationnel », a plaidé Me Patrice Amiel.

Une autre zone d’ombre subsiste: un complice, qui aurait fourni les armes et les plans de l’agence, resté en contact par téléphone avec les malfaiteurs lors du braquage, n’a jamais été retrouvé.

Le verdict est attendu dans la soirée.

Hold-up de la poste d’Argenteuîl: 15 et 10 ans de réclusion pour les deux cousins

AFP, Benjamin Massot, 19/09/2013

Deux cousins auteurs en août 2011 du rocambolesque hold-up d’une poste à Argenteuil (Val d’Oise), suivi d’une prise d’otages, ont été condamnés jeudi soir à 15 et 10 ans de réclusion par la Cour d’assises de Pontoise.

L’avocate générale avait requis 15 et 8 ans contre les accusés, poursuivis tout deux pour vol à main armée, séquestration ainsi qu’enlèvement pour le plus jeune des deux. Ils encouraient une peine de 30 ans.

« Je trouve la condamnation trop forte par rapport aux faits », a réagi leur défenseur Me Patrice Amiel quelques minutes après le verdict. « Je ne peux l’expliquer que par l’actualité liée aux braquages, on avait besoin d’exemplarité. Mes clients sont sous le choc », a-t-il ajouté. A l’énoncé du verdict, les deux coupables, âgés de 33 et 41 ans, ont baissé la tête.

L’avocat des parties civiles, Me Stéphane Maugendre, a estimé « que le verdict signifiait la fin d’un long processus (pour les deux kidnappés). Les braquages ne traumatisent pas seulement les victimes, mais aussi toute la profession de postiers. Une condamnation un peu exemplaire comme cela les rassure aussi ». Pieds nickelés tentant un impossible « braquo » ou malfaiteurs chevronnés ayant soigneusement élaboré leur casse ? Les deux jours d’audience ont opposé ces deux portraits des accusés, deux Ivoiriens au passé judiciaire fourni.

« Ils étaient déterminés et avaient prévu tous les détails », a relaté l’avocate générale Inès Gharbi, soulignant en particulier la froideur d’un des accusés qui s’est servi des deux agents de La Poste comme bouclier humain à l’arrivée des policiers, après avoir dérobé près de 68.000 euros dans trois coffres de l’agence. A l’issue d’une folle course poursuite sur l’autoroute et le périphérique, le malfaiteur n’avait pas hésité à lancer 12.000 euros en pleine rue à Paris pour semer la confusion, tout en menaçant policiers et otages, avant qu’une policière ne le neutralise d’un tir de flashball.

Durant le procès, le conseil des deux accusés avait plaidé que les armes de ses clients étaient factices ou à blanc. Il a argué que l’un de ses clients a dû se résoudre à ce hold-up pour rembourser une dette de 25.000 euros.

Une zone d’ombre subsiste: un complice, qui aurait fourni les armes et les plans de l’agence, resté en contact par téléphone avec les malfaiteurs lors du méfait, n’a jamais été trouvé.

Hold-up de la poste d’Argenteuil : 15 et 10 ans de prison pour les auteurs

,6534276-9854705 Avec AFP

7764687370_le-symbole-de-la-justiceDeux cousins à l’origine d’un hold-up et d’une prise d’otages dans une poste d’Argenteuil ont été condamnés à 15 et 10 ans de prison.

Deux cousins auteurs en août 2011 du rocambolesque hold-up d’une poste à Argenteuil (Val d’Oise), suivi d’une prise d’otages, ont été condamnés ce jeudi 19 septembre à 15 et 10 ans de réclusion par la Cour d’assises de Pontoise.

L’avocate générale avait requis 15 et 8 ans contre les accusés, poursuivis tout deux pour vol à main armée, séquestration ainsi qu’enlèvement pour le plus jeune des deux. Ils encouraient une peine de 30 ans. « Je trouve la condamnation trop forte par rapport aux faits », a réagi leur défenseur Me Patrice Amiel quelques minutes après le verdict. « Je ne peux l’expliquer que par l’actualité liée aux braquages, on avait besoin d’exemplarité. Mes clients sont sous le choc », a-t-il ajouté. A l’énoncé du verdict, les deux coupables, âgés de 33 et 41 ans, ont baissé la tête.

Pieds nickelés ou mafaiteurs chevronnés

L’avocat des parties civiles, Me Stéphane Maugendre, a estimé « que le verdict signifiait la fin d’un long processus (pour les deux kidnappés). Les braquages ne traumatisent pas seulement les victimes, mais aussi toute la profession de postiers. Une condamnation un peu exemplaire comme cela les rassure aussi ».

Pieds nickelés tentant un impossible « braquo » ou malfaiteurs chevronnés ayant soigneusement élaboré leur casse ? Les deux jours d’audience ont opposé ces deux portraits des accusés, deux Ivoiriens au passé judiciaire fourni. « Ils étaient déterminés et avaient prévu tous les détails », a relaté l’avocate générale Inès Gharbi. Elle a souligné en particulier la froideur d’un des accusés qui s’est servi des deux agents de La Poste comme bouclier humain à l’arrivée des policiers, après avoir dérobé près de 68.000 euros dans trois coffres de l’agence.

A l’issue d’une folle course poursuite sur l’autoroute et le périphérique, le malfaiteur n’avait pas hésité à lancer 12.000 euros en pleine rue à Paris pour semer la confusion, tout en menaçant policiers et otages, avant qu’une policière ne le neutralise d’un tir de flashball.

Durant le procès, le conseil des deux accusés avait plaidé que les armes de ses clients étaient factices ou à blanc. Il a argué que l’un de ses clients a dû se résoudre à ce hold-up pour rembourser une dette de 25.000 euros. Une zone d’ombre subsiste: un complice, qui aurait fourni les armes et les plans de l’agence, resté en contact par téléphone avec les malfaiteurs lors du méfait, n’a jamais été trouvé.

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Un bénévole de la Croix-Rouge poursuivi pour avoir aidé une sans-papiers au Havre

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Un bénévole de la Croix-Rouge poursuivi pour avoir aidé une sans-papiers au Havre
AFP/Thomas Coex

Soupçonné d’avoir établi une fausse attestation d’hébergement pour une Congolaise sans-papier, un retraité du Havre se voit convoqué par le tribunal correctionnel ce mardi alors même que  le délit de solidarité a été abrogé.

Soupçonné d’avoir établi une fausse attestation d’hébergement pour une Congolaise sans-papier, un retraité du Havre se voit convoqué par le tribunal correctionnel ce mardi, selon une information de France Info parue ce mardi. Les militants, dont on avait beaucoup parlé en 2009 avec le film Welcome, sont pourtant censés ne plus être hors la loi depuis que le délit de solidarité a été abrogé en décembre 2012.

Pourtant, cet ancien bénévole de la Croix-Rouge du Havre doit se présenter devant le tribunal correctionnel ce mardi. Il est accusé de « faux et usage de faux parce que la dame n’habite pas » chez lui.

Jusqu’à un an de prison et 15 000 € d’amende

Sa convocation a été envoyée au début de l’été, alors que l’histoire remonte à plus d’un an. Léopold Jacquens reçoit alors une femme congolaise sans-papier dans un local de la Croix-Rouge où il est bénévole. La femme ne connaissant personne, le retraité lui « donne son adresse ». Un prérequis pour débuter toute demande de domiciliation auprès de la sous-préfecture. Quelques mois plus tard, la police débarque chez lui pour le convoquer au commissariat et lui signifier qu’il doit payer une amende.

L’ancien bénévole a beau justifier son acte en arguant qu’il a juste fait un certificat pour donner une « adresse postale », le procureur estime que l’hébergement doit être « réel ». Léopold Jacquens risque jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende.

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Muerte en el Mediterráneo

proceso Anne Marie Mergier, 21/07/2013

La lancha que quedó varada en la costa de Libia

Tras dos semanas a la deriva, una lancha inflable con 72 pasajeros que buscaban llegar a Italia terminó varada en la costa de Libia, de donde partió inicialmente. En ese lapso no recibieron ninguna ayuda a pesar de que los vieron buques de guerra, pesqueros e incluso helicópteros. La apatía cobró 63 vidas y sólo hubo nueve sobrevivientes. Aunque este hecho ocurrió en 2011, en junio pasado un grupo de 15 ONG conocido como Nuestra Coalición acompañó a cuatro sobrevivientes para interponer demandas en Francia, España, Italia y Bélgica contra quienes resulten responsables por el criminal abandono de personas.

PARÍS (Proceso).- “Tengo pesadillas. Por la noche me atormentan las imágenes de la tragedia y no puedo dormir. Ver cómo mueren una tras otra 63 personas no se olvida fácilmente”, confía Abu Kurke.

El joven etíope de 25 años se esfuerza por expresarse en inglés pero involuntariamente vuelve con frecuencia al oromo, su idioma nativo.

Delgado, de rasgos finos y mirada insondable, Kurke es uno de los nueve sobrevivientes de la “lancha-ataúd” que salió de Libia el 26 de marzo de 2011 con 72 personas a bordo para tratar de alcanzar la isla italiana de Lampedusa. La balsa inflable estuvo dos semanas a la deriva en el Mediterráneo y acabó varada de regreso en la costa libia el 10 de abril.

Durante su periplo la embarcación se cruzó con dos pesqueros y un buque militar. Los migrantes desesperados pidieron auxilio a los pescadores y a los marinos. En vano. Tampoco los socorrió un helicóptero militar que tuvo contacto directo con ellos.

El servicio de guardacostas de Italia emitió llamadas de socorro a la OTAN y a las naves militares y comerciales presentes en el Mediterráneo, indicando la localización de la balsa. Estas llamadas se repitieron cada cuatro horas durante 10 días. No tuvieron el mínimo eco.

A mediados de marzo de 2011 el operativo Unified Protector desplegado por la OTAN en la costa libia convirtió el Mediterráneo en el espacio marítimo más vigilado del mundo. Aviones de guerra, aeronaves de patrulla y helicópteros vigilaban el espacio aéreo y el mar era recorrido por decenas de naves de combate y varios portaaviones, entre ellos el Charles de Gaulle (nave insignia de la marina francesa) dotado de sofisticados sistemas de vigilancia y comunicación.

Kurke sabe que la tragedia que sufrió y que le costó la vida a sus compañeros es sólo una entre miles. Pero está consciente de que el hecho excepcional de haber sobrevivido lo convierte en un testigo de mucha importancia. El joven etíope asume esa responsabilidad: Tiene el valor de denunciar públicamente la atrocidad de estas vidas perdidas ante la indiferencia general y de exigir justicia.

El pasado 18 de junio, junto con tres compañeros de infortunio también etíopes –Elias Mohamad Kadi, Mohamad Ibrahim y Kebede Asfaw Dadhi– y 15 organizaciones no gubernamentales de Francia, Italia, Bélgica, España, Gran Bretaña, Canadá y Estados Unidos –reunidas con el nombre de Nuestra Coalición y coordinadas por la Federación Internacional de Derechos Humanos (FIDH)–, Kurke presentó una demanda “contra gente desconocida” ante el Tribunal de Primera Instancia de París por “no asistencia a persona en peligro”.

Ese mismo día sus abogados españoles, también miembros de Nuestra Coalición, presentaron una denuncia similar ante la Audiencia Nacional en Madrid.

Una tercera demanda por el mismo motivo acaba de ser interpuesta en Italia y una cuarta pronto lo será en Bélgica. En Gran Bretaña, Canadá y Estados Unidos, donde no se pueden llevar ese tipo de querellas judiciales, las ONG exigen de sus gobiernos que investiguen por qué sus fuerzas militares desplegadas en el Mediterráneo en los días de la tragedia no rescataron a los migrantes, pese a haber sido debidamente avisadas de su desesperada situación.

Una acción conjunta internacional de tal envergadura es excepcional.

Según explica Patrick Baudouin, presidente de la FIDH, el caso de Kurke y de los sobrevivientes de la lancha-ataúd tiene una importancia capital por sí mismo y porque permite enfrentar pública y judicialmente a los Estados occidentales con sus ineludibles obligaciones humanitarias.

“Escasos son los testimonios de las víctimas de los naufragios que ocurren a menudo en el Mediterráneo”, dice Baudouin. “El de Kurke y sus compañeros nos permitió llevar una investigación exhaustiva sobre lo que pasó entre el 26 de abril y el 10 de marzo de 2011. Llegamos a la conclusión de que se hubiera podido salvar la vida de los 63 pasajeros de la lancha. Ese crimen no debe quedar impune. Los responsables deben ser identificados y juzgados. Tal es el objetivo de nuestras demandas en Francia y otros países europeos”.

La odisea de Kurke empezó en su provincia natal de Oromia, que se extiende del centro al oeste y del centro al sur de Etiopía. Acababa de salir de la adolescencia cuando incursionó en la militancia política. Detenido en 2006 pasó seis meses en la cárcel; huyó de su país en 2007 y se refugió en Sudán, donde vivió dos años. A finales de 2009 se lanzó a la peligrosa travesía del desierto para alcanzar Libia, donde la guerra civil lo sorprendió a principios de 2011.

Más de 750 mil extranjeros vivían en Libia cuando empezó a tambalearse el régimen de Muamar Gadafi. Los occidentales fueron rapatriados por sus gobiernos mientras los africanos tuvieron que atenerse a sus propios medios para regresar a sus países. Los que habían escapado de su patria por razones políticas intentaron llegar a Túnez por tierra o a Europa, por mar. Kurke optó por la segunda vía.

Según cuenta, pasó varios días a orillas del mar, cerca de Trípoli, intentando abordar una lancha. Los coyotes pedían sumas exorbitantes mientras los soldados libios trataban de impedir que la gente huyera.

Pero súbitamente los militares cambiaron de actitud y obligaron a los africanos a abordar embarcaciones precarias. Obedecían órdenes de Gadafi, quien amenazaba a los paises europeos con una ‘invasión de migrantes” en caso de que intervinieran en Libia.

Así, la noche del 26 de marzo Kurke abordó una balsa inflable Zodiac de escasos siete metros de eslora junto con otras 71 personas Los adultos, de entre 20 y 25 años, eran oriundos de Etiopía, Nigeria, Eritrea, Ghana y Sudán.

Con el afán de llenar al máximo la balsa, los coyotes impidieron que los pasajeros llevaran agua y comida. “Nombraron” capitán a un pasajero de Ghana a quien le dieron un teléfono satelital y una brújula.

“Empezamos a navegar y no tardé en entender que había demasiada gente en la lancha. Sentí que corríamos peligro. Me quise echar al mar para regresar a la costa nadando, pero los demás pasajeros me dijeron que los soldados libios me iban a matar. Me quedé”, narra Kurke.

La travesía hacia Lampedusa debía durar 18 horas. El mar estaba agitado pero la balsa avanzaba. Pasaron más de 18 horas sin que se vislumbrara costa alguna. Un avión de patrulla voló sobre la embarcación. Meses después de los hechos se supo que era francés, que su tripulación tomó fotos de la balsa y señaló su presencia a los guardacostas italianos.

Al paso de las horas el mar se encrespó y a la balsa se le empezó a terminar el combustible. Empezó a cundir el pánico. El “capitán” llamó al sacerdote Mussie Zeria, eritreo radicado en Roma quien encabeza la organización Habeshia, conocida por su apoyo a los migrantes perdidos en el Mediterráneo.

El religioso alertó al Centro Romano de Coordinación de Rescate Marítimo el 27 de marzo a las 18:28 horas. Los guardacostas italianos lograron determinar la posición de la balsa pero no pudieron comunicarse con los migrantes porque el teléfono satelital se quedó sin batería.

El “capitán” paró el motor para ahorrar gasolina y la balsa empezó a derivar. Varias horas después de la llamada a Zerai apareció un helicóptero militar con dos personas a bordo.

“Les hicimos señas. Les enseñamos a los bebés. Les dimos a entender que nuestra situación era grave. Tomaron fotos… y se fueron. Al rato volvió. Con una cuerda nos bajaron galletas y botellas de agua. También nos hicieron señas. Entendimos que nos pedían no cambiar de posición, porque iban a volver. Y otra vez el helicóptero se fue”, recuerda Kurke.

Los balseros se alegraron. Creyeron que se acercaba su rescate. El “capitán” tiró la brújula y el teléfono al mar por temor a ser acusado de tráfico de migrantes.

“Empezamos a rezar y a esperar”, dice escuetamente Kurke.

Después de varias horas se desató una violenta pelea entre el capitán y los pasajeros. El primero quería seguir esperando, pero los migrantes, que ya habían perdido toda esperanza de rescate, querían volver a Libia. Ganaron los segundos. La balsa retomó su ruta. Kurke asegura que en ese momento el viaje se convirtió en pesadilla.

Se desató una tempestad. Las olas sacudían la balsa y la llenaban de agua. Los vientos arrojaron al mar a varios pasajeros, que se ahogaron. Otros fueron muriendo de inanición o deshidratación. Algunos alucinaban. Finalmente la balsa se quedó sin combustible y los ataques de pánico se multiplicaron.

Durante una breve calma la lancha se cruzó con dos barcos pesqueros, uno italiano y otro tunecino. El primero se alejó a toda velocidad, pese a las súplicas de los migrantes. Los pescadores tunecinos se limitaron a decirles que la balsa navegaba en dirección opuesta a Lampedusa y huyeron cuando el “capitán” de la balsa les pidió gasolina.

Después empezó el auténtico horror.

“Cada día morían más personas. Me di cuenta de que la gente que tomaba agua de mar moría más rápido que quienes aguantaban la sed. Guardé una de las botellas que nos había lanzado el helicóptero. La llené con mi orina, que bebía cuando se me secaba demasiado la boca. Para comer sólo tenía pasta de dientes”, confía Kurke.

Agrega: “Al principio nos quedamos con los cadáveres a bordo de la balsa porque nadie se atrevía a tirarlos al mar. Cuando nos cruzamos con los barcos pesqueros les enseñamos los cuerpos para que entendieran. Después de una semana el olor se tornó insoportable y empezamos a tirar a los muertos por la borda. A veces las olas se metían a la balsa y se los llevaban”.

Ya tenían unos 10 días a la deriva cuando se cruzaron con un portaaviones cuya nacionalidad no pudieron identificar. La balsa se acercó y los migrantes vieron cómo hombres vestidos de civil y otros uniformados los observaban con binoculares y les tomaban fotos con sus celulares.

Les enseñaron los cadáveres de los bebés, los cuerpos de las mujeres enfermas, los tanques de gasolina vacíos, las botellas de agua vacías. En vano. Unos migrantes se echaron al mar para jalar la balsa y acercarla al portaaviones. En balde. La nave se alejó sin ayudarlos.

La lancha dejada a la merced de las corrientes y de los vientos siguió derivando. El 10 de abril, con sólo 11 personas a bordo acabó varada cerca de Zitla, ciudad costera libia 60 kilómetros al oeste de Misrata. Una mujer murió al pisar tierra firme; los demás quedaron inconscientes.

Las autoridades libias los encontraron y los encarcelaron. No les dieron atención médica. Un migrante falleció en la cárcel. Los nueve sobrevivientes –dos mujeres y siete hombres– traumados, heridos y hambrientos fueron trasladados de prisión en prisión. Gracias a “una ayuda exterior”, no se precisa de quién, lograron “negociar” su liberación y fueron atendidos por la iglesia católica de Trípoli. Algunos llegaron a Túnez, donde siguen viviendo en campos de refugiados.

Kurke no tuvo esa suerte. Otra vez los soldados libios lo obligaron a subirse a una lancha que salía para Lampedusa.

Confiesa: “Encontrarme de nuevo en esa situación después de todo lo vivido fue como haber sido condenado a muerte. Me escondí en el fondo del bote. No quería ver el mar. Estaba seguro de que iba a morir”.

Pero esta vez el joven etíope llegó sano y salvo a Italia. No le fue fácil alcanzar Holanda, donde pudo al fin reunirse con su esposa. Ambos fueron acogidos en un centro de refugiados de la cuidad de Baexem. Pidieron asilo en los Países Bajos y Kurke empezó una terapia. Pero sus sueños de vida estable se derrumbaron el 29 de marzo de 2012, cuando él y su esposa fueron detenidos por la policía migratoria holandesa. La pareja fue trasladada a un centro de retención y amenazada de expulsión; aún eran indocumentados.

Marq Wijngaarden, su abogado holandés, apeló ante la Corte Suprema, se movilizaron organizaciones de defensa de los derechos humanos, estalló el escándalo y finalmente las autoridades holandesas regularizaron la situación migratoria de Kurke y su esposa.

El mismo 29 de marzo de 2012, cuando la pareja era detenida en Baexem, la Asamblea Parlamentaria del Consejo de Europa presentó un informe detallado del caso de la lancha-ataúd en la que murieron los 63 compañeros de Kurke y pidió que los Estados miembros de la Unión Europea dieran pruebas de humanidad para con los sobrevivientes de esa tragedia otorgándoles asilo.

Firmado por Tineke Strick, diputada socialista holandesa, el informe de 26 páginas Vidas perdidas en el Mar Mediterráneo: ¿Quién es responsable? es el resultado de una investigación de 11 meses. Sus conclusiones son demoledoras.

Enfatiza Tineke Strik: “Ese drama pone en evidencia una serie de disfunciones: las autoridades libias no asumieron la responsabilidad de su zona SAR (búsqueda y rescate, por sus siglas en inglés); los centros de coordinación de salvamento marítimo italiano y maltés no asumieron la responsabilidad de lanzar una operación de búsqueda y rescate, y la OTAN no reaccionó al recibir las llamadas de socorro pese a que buques militares bajo su mando estaban cerca de la lancha cuando se emitieron esas llamadas”.

Y precisa: “El navío de guerra español Méndez Núñez estaba aparentemente a una distancia de 11 millas de la balsa, pero Madrid niega el hecho. Los países cuyos buques enarbolaban su bandera en los alrededores del bote faltaron también a la obligación de salvar a estas personas. Lo mismo que dos barcos pesqueros que rehusaron responder a sus pedidos de auxilio”.

Strik denuncia además graves “lagunas jurídicas marítimas” que sirvieron de “pretexto” para no socorrer a los migrantes; fustiga a los Estados europeos por ejercer represalias judiciales contra los barcos comerciales que rescatan a migrantes, acusando a sus tripulaciones de tráfico de seres humanos; también culpa a la OTAN y a los Estados implicados militarmente en Libia por no haber anticipado el éxodo de refugiados que desencadenó su intervención.

La Asamblea Parlamentaria del Consejo de Europa no suelta el caso. Su prioridad es identificar el helicóptero y el portaaviones que se negaron a salvar a los pasajeros de la lancha- ataúd. Strik exigió datos precisos al respecto a la OTAN y a los Estados implicados en el operativo Unified Protector. Hasta ahora se ha topado con un muro de silencio y mala fe.

Lo mismo pasó con Stéphane Maugendre, abogado francés de los cuatro sobrevivientes etíopes, quien hace un año –en abril de 2012– interpuso una primera demanda por no asistencia a persona en peligro ante el procurador de la República del Tribunal Superior de París.

“El procurador transmitió nuestra denuncia al Ministerio de Defensa de Francia. La respuesta de los militares fue tajante: no encontraron motivo alguno para ser incriminados.

“Según ellos, las fuerzas aéreas y navales francesas que operaban en el Mediterráneo no incursionaron bajo el paralelo 35, donde derivó la balsa. Afirmaron, además, no sentirse responsables ya que a partir del 31 de marzo de 2011 estuvieron bajo el mando de la OTAN y del operativo Unified Protector. La Fiscalía se dio por satisfecha con esa respuesta y archivó nuestra demanda”, confía Maugendre a la corresponsal. Se nota indignado.

“La amplia investigación que Nuestra Coalición hizo en los últimos meses demuestra la mala fe del Ministerio de Defensa francés. Juntamos elementos de prueba contundentes que nos permiten presentar ahora una nueva denuncia, pero esta vez como coadyuvantes civiles, lo que obliga a la apertura de una instrucción judicial. Hubo clara violación de la obligación de prestar socorro a los pasajeros de esa lancha. Ese crimen no puede quedar impune.”

Gonzalo Boye, abogado español de Kurke y de los otros tres etíopes, va más lejos. Habla de “crimen de guerra”.

Dice a la corresponsal: “La Convención de Ginebra y el propio Código Penal español establecen como delito el hecho de no prestar socorro o no dar el trato debido a personas que tienen que ser especialmente protegidas en caso de conflicto armado. Los militares españoles se fueron a Libia en misión de paz en un conflicto armado. Tenían que respetar los principios que rigen en caso de guerra. Al no hacerlo perpetraron un crimen de guerra; es lo que estipulan los protocolos adicionales de la Convención de Ginebra. Hasta donde sabemos el buque Méndez Núñez, que navegaba muy cerca de la desafortunada lancha, no auxilió a sus pasajeros”.

El pasado 18 de junio Boye presentó ante la Audiencia Nacional la demanda por no asistencia a persona en peligro, contra el capitán del Méndez Núñez y contra quien resulte responsable.

“Por increíble que parezca, hasta la fecha no hemos logrado conocer la identidad del capitán”, recalca.

Insiste en la importancia de la iniciativa internacional lanzada por Nuestra Coalición: “Vamos a sentar un precedente judicial capital para la protección de los migrantes. Y eso vale para todos los migrantes que siempre son los más vulnerables y los más golpeados. Pienso entre muchos otros en los africanos que se arriesgan a cruzar el Mediterráneo, pero también en los centroamericanos que corren tantos riesgos al pasar por México. Los poderes públicos europeos y mexicanos, para citar sólo estos, tienen la obligación legal y moral de protegerlos. Si no lo hacen, nos toca recordarles sus deberes.”

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