Archives de catégorie : droit des victimes

Cinq anciens CRS rackettaient des taxis

logoParisien-292x75 28/04/2011

Pour les chauffeurs de taxi partie civile, l’audience de cet après-midi est attendue comme « une délivrance », selon les mots de Me Stéphane Maugendre, l’avocat de quatre d’entre eux. « C’est enfin un crédit apporté à leur parole », explique- t-il. La parole de chauffeurs de taxi, tous d’origine étrangère, qui en 2006 ont dénoncé à l’IGS (l’inspection générale des services) le racket imposé par des policiers sur l’autoroute A1, entre Roissy et Paris, en Essonne aussi. Cet après-midi, ils seront cinq à la barre du tribunal correctionnel de Bobigny. Tous sont d’anciens CRS de la compagnie basée à Deuil-la-Barre (Val-d’Oise). Tous très jeunes aussi puisqu’en 2006, ils avaient 22-23 ans pour la plupart, le plus âgé avait 29 ans.

A l’époque, l’affaire avait eu vite fait d’être connue de tous les chauffeurs de taxi parisiens, surtout ceux qui effectuaient les liaisons entre Paris et les aéroports. Des policiers—on ne savait pas lesquels — pouvaient surgir et menaçaient d’avoir la main lourde sur les PV si le chauffeur ne donnait pas d’argent. Perdre des points, c’était risquer de perdre son permis de conduire et donc son gagne-pain.

Certains montants demandés ont pu atteindre 300 €

Plusieurs chauffeurs ont payé. Pas des sommes faramineuses, la plupart du temps quelques dizaines d’euros, mais les montants ont tout de même atteint parfois150 €, voire 300 € pour les faits avérés. L’instruction a laissé entendre que d’autres faits avaient peut-être eu lieu mais n’avaient pu être mis au jour. Au départ, tous ignoraient qu’il s’agissait de CRS de Deuil-la-Barre. Des syndicalistes de police suggéraient même à l’époque qu’il puisse s’agir de faux policiers. Avec de vrais fourgons, de vrais uniformes et des hommes qui repartaient rapidement, comme s’ils voulaient éviter qu’on repère leur plaque. La récurrence des faits sur les autoroutes a finalement mis l’IGS sur la piste de la CRS 7 : une année noire pour cette compagnie, dont certains agents étaient soupçonnés de viols de prostituées. Ceux-là ont depuis été condamnés. Au cours de l’enquête, les langues se sont peu à peu déliées, même si des prévenus ont tenté un temps de soutenir que les taxis eux-mêmes avaient volontairement proposé de l’argent… Ils se sont aussi chargés les uns les autres. «Mon client n’a pas l’intention de se soustraire à ses responsabilités, mais il n’est pas question qu’il serve de bouc émissaire », commente Me Adel Fares, l’avocat de Vianney K., présenté comme le principal instigateur. Son client a déjà fait deux mois de détention provisoire, comme deux autres coprévenus. Ils encourent sept ans d’emprisonnement.

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Cinq ex- CRS rackettaient des taxis,,,

logoParisien-292x75 28/04/2011

LP/MARC MENOU.
LP/MARC MENOU.

Pour les chauffeurs de taxi partie civile, l’audience de cet après-midi est attendue comme « une délivrance », selon les mots de Me Stéphane Maugendre, l’avocat de quatre d’entre eux. « C’est enfin un crédit apporté à leur parole », explique-t-il. La parole de chauffeurs de taxi, tous d’origine étrangère, qui en 2006 ont dénoncé à l’IGS (l’inspection générale des services) le racket imposé par des policiers sur l’autoroute A1, entre Roissy et Paris, en Essonne aussi.

Cet après-midi, ils seront cinq à la barre du tribunal correctionnel de Bobigny. Tous sont d’anciens CRS de la compagnie basée à Deuil-la-Barre. Tous très jeunes aussi puisqu’en 2006, ils avaient 22-23 ans pour la plupart, le plus âgé avait 29 ans.

Une année noire pour la compagnie

A l’époque, l’affaire avait eu vite fait d’être connue de tous les chauffeurs de taxi parisiens, surtout ceux qui effectuaient les liaisons entre Paris et les aéroports. Des policiers — on ne savait pas lesquels — pouvaient surgir et menaçaient d’avoir la main lourde sur les PV si le chauffeur ne donnait pas d’argent. Perdre des points, c’était risquer de perdre son permis de conduire et donc son gagne-pain. Plusieurs chauffeurs ont payé. Pas des sommes faramineuses, la plupart du temps quelques dizaines d’euros, mais les montants ont tout de même atteint parfois150 €, voire 300 € pour les faits avérés. L’instruction a laissé entendre que d’autres faits avaient peut-être eu lieu mais n’avaient pu être mis au jour.

Au départ, tous ignoraient qu’il s’agissait de CRS de Deuil la Barre. Des syndicalistes de police suggéraient même à l’époque qu’il puisse s’agir de faux policiers. Avec de vrais fourgons, de vrais uniformes et des hommes qui repartaient rapidement, comme s’ils voulaient éviter qu’on repère leur plaque. La récurrence des faits, sur les autoroutes a finalement mis l’IGS sur la piste de la CRS 7 : une année noire pour cette compagnie, dont certains agents étaient soupçonnés de viols de prostituées. Ceux-là ont depuis été condamnés.

Au cours de l’enquête, les langues se sont peu à peu déliées, même si des prévenus ont tenté un temps de soutenir que les taxis eux-mêmes avaient volontairement proposé de l’argent… Ils se sont aussi chargés les uns les autres. « Mon client n’a pas l’intention de se soustraire à ses responsabilités, mais il n’est pas question qu’il serve de bouc émissaire », commente Me Adel Fares, l’avocat de Vianney K., présenté comme le principal instigateur. Son client a déjà fait deux mois de détention provisoire, comme deux autres coprévenus. Ils encourent sept ans d’emprisonnement.

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Douze ans de réclusion pour la mère infanticide

logoParisien-292x75 Élodie Soulié, 10/03/2011

Le verdict est tombé tard hier soir. Nathalie, la mère du petit Romuald, son fils de 14 mois qu’elle avait précipité d’une fenêtre d’hôtel, le 26 mai 2008 à Noisy-le-Grand, et d’Océane, cette fillette d’aujourd’hui presque 14 ans qu’elle avait également tenté de défenestrer, a été condamnée par la cour d’assises de Bobigny à douze ans de réclusion criminelle et cinq ans de suivi socio-judiciaire.

Un verdict conforme aux réquisitions de l’avocate générale, qui n’avaient pas surpris Nathalie. «Je ne verrai pas grandir ma fille », avait-elle prédit un peu plus tôt, comme résignée à la prison, quelle qu’en soit la durée.

Le drame de toute une famille

Elle comptait sur ces années de réclusion pour « évoluer ». « J’ai pris la vie de Romuald et je l’ai empêché de grandir avec son père, avec sa sœur », a répété Nathalie, dont la détresse a marqué chaque minute des trois longues journées de son procès. Elle risquait la prison à vie, mais l’avocate générale, Marie-Denise Pichonnier, s’est refusée à cette trop simple application de la loi : le drame de Nathalie, du père de Romuald, d’Océane et de toute une famille, méritait des nuances.

« Comment ne pas être sensible à cette détresse? » s’est questionnée Marie-Denise Pichonnier, exhortant en même temps les jurés à « ne pas oublier son acte, le plus horrible, irréparable, d’avoir tué son enfant ». L’avocate générale est alors longuement revenue sur le « parcours de vie difficile » de cette mère de 46 ans, et sur « un processus qui mènera à ce drame ». Son enfance sans tendresse, ses échecs professionnels, sentimentaux, cette « quête d’amour et la peur de l’abandon ». Et les paradoxes de Nathalie, « qui a parfois su se tourner vers les bonnes personnes pour demander de l’aide, et pourtant va s’engluer dans une relation de couple qui conduira à son geste fatal ».

Cette relation a le visage de Sessinou Agossou, le père du petit Romuald Partie civile malmenée et souvent placée en accusé, pour n’avoir pas su aimer assez, et protéger d’elle-même, la femme qui, dans le box, dénonce «son emprise».

Entre eux, cinq ans d’amour avaient dégénéré en crises parfois violentes, de part et d’autre, avant même la naissance de Romuald L’enfant au¬rait pu les réunir, mais il rien fut rien La décision d’un juge des affaires familiales de confier le petit à son père fut le détonateur. Nathalie refusait « l’injustice » et, comme l’a rappelé l’avocate générale, a dès lors « plusieurs fois menacé de se tuer et de s’en prendre aux enfants ». Suicidaire, elle avait déjà montré qu’elle l’était Meurtrière, elle allait le devenir. Sur une impulsion, mais en même temps avec méthode. Elle avait acheté les médicaments qui devaient lui « donner le courage » et endormir sa fille, elle avait écrit une lettre à ses proches : « Ne vous posez pas de question sur ce qui est arrivé, je suis allée à l’encontre des décisions de cet homme.»

Cet homme, c’était Sessinou, qu’elle accusait d’avoir « causé [sa] perte et celle de ses enfants ».

Nathalie avait écrit cette lettre exutoire deux semaines avant le drame auquel a assisté Océane, restée sauve parce qu’elle s’est débattue et a refusé de boire le sédatif. Impuissante, la fillette a vu sa mère jeter son frère par la fenêtre du cinquième étage, et pourtant cette semaine, courageuse petite fille au regard vif encadré de tresses brunes, bouleversée mais présente tout au long de l’audience, elle a rappelé à la cour qu’elle avait une maman. « Maman je t’aime », a-t-elle murmuré lors de son audition en regardant sa mère.

Hommage au voyant tué à Livry-Gargan

12/12/2009

Deux cents personnes se sont rassemblées, hier, huit jours après la mort de M’Bemba, 56 ans, assassiné en pleine rue de deux balles d’un fusil de chasse.

Près de deux cents personnes ont participé, hier matin à Livry-Gargan, à un hommage rendu sous forme de marche silencieuse à M’Bemba G., 56 ans, assassiné jeudi 3 décembre en pleine rue. Le cortège est parti de l’endroit où la victime a été abattue par deux balles tirées d’un fusil habituellement utilisé pour la chasse aux sangliers.

Sa famille et ses proches cherchent maintenant à comprendre pourquoi un tel drame a pu se produire.

« Dieu punira les assassins de mon père »

Salim, l’un des fils de la victime, est à l’origine de cette marche. « Mon père était un voyant médium qui travaillait depuis trente ans et qui n’a connu qu’un seul litige, il y a très longtemps, lâche-t-il. Il était arrivé en France il y a vingt-trois ans et regardez aujourd’hui : plus de 200 personnes sont venues lui rendre hommage alors qu’il ne connaissait personne. Ça prouve qu’il avait un vrai pouvoir. » Le jeune homme ne parvient toujours pas à expliquer ce qui s’est passé. « J’étais dans la maison au moment où il a été tué, se souvient-il. J’ai entendu un ou deux coups de feu. J’ai descendu les escaliers et j’ai vu ma mère hurler dans la rue, à coté du corps de mon père. Mes frères et sœurs étaient là aussi. J’ai fait rentrer tout le monde et on a appelé les pompiers. Je suis anéanti et je crois que je ne réalise toujours pas ce qui s’est passé. »

Pour autant, Salim laisse la justice travailler. « La vengeance n’est pas une solution, assure-t-il. Mon père et moi sommes très croyants. Dieu punira ses assassins. » Une attitude confirmée par le conseil de la famille, Stéphane Maugendre. « Le fait d’avoir décidé d’engager un avocat prouve que la famille a confiance dans la procédure judiciaire et ne cherchera pas à faire justice elle-même », insiste-t-il.

L’enquête s’annonce difficile car l’homme était particulièrement discret. M’Bemba avait installé son cabinet de voyance à Bondy. Dans l’immeuble, peu de gens connaissaient son métier. « Il n’y avait pas de panneau annonçant son activité, ni dehors ni sur la porte », détaille une voisine. Même topo au bar situé au pied de l’immeuble. « Il nous faisait un signe de la main en arrivant et en repartant mais il n’est jamais rentré », témoigne le gérant. Côté enquête, la procédure ne fait que débuter. Jeudi, une information judiciaire a été ouverte pour assassinat et un juge d’instruction nommé. La famille du défunt est en train de se constituer partie civile. Lors de l’autopsie, deux plaies ont été découvertes, dont l’une à bout touchant, c’est à dire que l’arme était directement appuyée sur la victime.

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Les braqueurs s’étaient fait cueillir à la sortie de la poste

 Damien Delseny, 23/11/ 2005

LES QUATRE braqueurs sont sans doute devenus superstitieux. Leur jeune et très brève carrière dans le banditisme s’est en effet achevée un vendredi 13 devant le bureau de poste de Louvres, cueillis un par un par les gendarmes qui les guettaient. C’était en juin 2003. Aujourd’hui et jusqu’à vendredi soir, ces quatre jeunes âgés maintenant de 20 et 21 ans et originaires de Sarcelles comparaissent devant la cour d’assises du Val-d’Oise pour ce hold-up manqué.

Canon posé sur la tempe ou la nuque
Il est 6 h 50 ce matin-là à Louvres. Les rues du village sont calmes. Pourtant, deux passants remarquent une curieuse scène devant le bureau de poste. Ils reconnaissent un employé, planté devant le distributeur automatique de billets, visiblement apeuré et accompagné par une personne encagoulée. Ils préviennent discrètement la gendarmerie. Cinq minutes plus tard, une patrouille arrive sur le secteur et interpelle immédiatement un jeune homme installé au volant d’une Renault 21 qui attend, moteur tournant, devant l’agence. Quelques secondes plus tard, les militaires aperçoivent trois autres hommes à l’intérieur du bureau qui s’enfuient par l’arrière. Une poursuite s’engage dans les rues et deux autres braqueurs sont interpellés au fond d’une impasse alors qu’ils escaladent un toit. Deux heures plus tard, alors qu’un hélicoptère tourne dans le ciel pour le localiser, le quatrième malfaiteur est arrêté caché entre deux voitures.

Les gendarmes mettent aussi la main sur une carabine 22 long rifle jetée dans un buisson et à laquelle il manque un morceau de crosse qui sera retrouvé à l’intérieur du bureau de poste.

Le symbole d’un braquage violent, comme l’ont rapporté les nombreuses victimes prises en otage dans l’agence. Car pour s’introduire dans le bureau de poste, les trois braqueurs ont profité de l’arrivée du camion de livraison du courrier vers 6 h 25. Menacés par la carabine, le chauffeur et un employé présent sur place ont d’abord été enfermés dans une pièce. Dix autres employés les ont rejoints au fil des minutes. Chaque arrivant était minutieusement fouillé et délesté de son téléphone portable. Certains affirment avoir été mis en joue, d’autres ont carrément senti le canon posé sur leur tempe ou leur nuque. Les trois braqueurs voulaient vider le coffre, mais aucun des employés présents ne pouvait l’ouvrir. Ils ont alors décidé d’attendre le responsable de l’agence. Pour occuper le temps, l’un des malfaiteurs a molesté un employé, lui dérobant sa carte bancaire avant de l’emmener retirer de l’argent au distributeur. Une « erreur » qui a causé la perte des braqueurs, remarqués par deux témoins.

Décrits comme « nerveux », les trois hommes présents dans l’agence ont laissé une impression d’à-peu-près. Il faut dire que, selon leurs propres déclarations pendant l’enquête, le hold-up avait été préparé la veille en marge d’un entraînement de foot. Les débats devant la cour d’assises vont durer trois jours. Le verdict est attendu vendredi.

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Cinq et sept ans de prison pour les braqueurs de Poste

 Damien Delseny, 15/10/2005

APRÈS trois heures de délibéré, les jurés de la cour d’assises du Val-d’Oise ont condamné hier soir Mohamed C., 23 ans et Nicolas C., 22 ans à cinq et sept ans de prison.

Les deux copains qui ont grandi à deux pas-de-porte l’un de l’autre dans une cité d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) comparaissaient depuis jeudi pour trois braquages commis en avril et juin 2003 dans des bureaux de poste d’Osny, attaqué deux fois, et de Paris XVIIIe.

Une série qui leur avait rapporté environ 30 000 .
Un butin appréciable pour ce duo étonnant, qui n’était même pas de petits voyous avant de se lancer dans le grand banditisme. « Leur moteur, c’était l’immaturité et le désœuvrement »,a résumé Me Yann Lebras, l’avocat de Nicolas. « La rencontre aussi de deux jeunes fragilisés par leurs échecs », a-t-il ajouté. Mais aussi l’appât du gain comme l’a rappelé l’avocat général Sébastien Piève dans son réquisitoire : «Le butin amassé en trois braquages équivaut à deux ans de Smic. Deux ans de travail honnête auxquels ils ont préféré la facilité.»
L’avocat général, qui avait requis six ans de prison pour Mohamed et neuf ans pour Nicolas, a aussi insisté sur les « dégâts psychologiques réels subis par les victimes » de ces braquages. Un raisonnement partagé par Me Stéphane Maugendre qui défendait les employés victimes et la Poste : « Quand on subit cela, il en reste toujours quelque chose ». Quant aux conséquences sociales des braquages, l’avocat a eu cette formule : «Demain, à force de braquages, les guichetiers seront transformés en machines et les caissiers en distributeurs et la Poste fermera ses bureaux dans certains quartiers. Est-ce cela que l’on veut?»
A l’époque des faits, Nicolas et Mohamed ne se posaient pas toutes ces questions. Il s’agissait de prendre de l’argent pour partir en vacances ou améliorer le quotidien. Deux ans derrière les barreaux plus tard, ils jurent avoir pris du recul. « Mohamed peut compter sur sa famille pour se reconstruire », a plaidé son avocate Isabelle Gaspar. « Nicolas a ouvert une parenthèse délinquante. Mais il va la refermer », insiste Me Yann Lebras.
Une plaidoirie renforcée par la longue conclusion de Nicolas lui-même juste avant que le jury se retire : « La vie ce n’est pas ça. Maintenant je veux travailler et fonder une famille. Je veux que mes proches soient fiers car jusqu’à maintenant je n’ai su les rendre que malheureux ».

L’étonnante dérive des braqueurs de la poste

logoParisien-292x75 Damien Delseny, 14/10/2005

D’ORDINAIRE, le chemin qui conduit des jeunes gens devant une cour d’assises est pavé d’actes de petite délinquance. Comme des signaux d’alerte. Mais pour les deux accusés qui comparaissent jusqu’à ce soir pour trois braquages commis entre avril et juin 2003 dans des bureaux de poste d’Osny et de Paris, ces signaux sont presque invisibles. Surtout pour Mohamed G, 23 ans aujourd’hui, dont le casier judiciaire est entaché d’un simple excès de vitesse.

Alors comment ce fils décrit comme « calme et sans problème par ses parents a-t-il pu basculer dans cette série rapprochée de braquages avec son copain d’enfance Nicolas C.? Ses proches n’en savent rien et ruminent cette incompréhension depuis son arrestation à l’automne 2003. Certes Mohamed n’était pas un élève brillant mais il a souvent travaillé, notamment au travers de petits stage dans l’informatique, une de ses passions. Il rêvait aussi selon ses proches d’intégrer la RATP pour devenir conducteur de bus. Il s’est d’ailleurs inscrit au concours dont il a été recalé en mai 2003. Quelques jours plus tard, il entrait casqué et armé dans le bureau de poste d’Osny avec son complice et ami Nicolas.

Les parents et tous, les membres de la famille de Mohamed voit dans cet échec à la RATP la raison, majeure de son entrée dans le grand banditisme. « Il devait être mal, mais on ne l’a pas vu », résume sa mère qui culpabilise beaucoup évoquant sans le nommer le sentiment de honte qui s’est abattu sur la famille lorsque son fils a été incarcéré. Une famille sans histoires, très unie et qui continue à soutenir celui qui a fauté. Sa fiancée, étudiante, a elle aussi été entendue hier.

« Je lui fais toujours confiance », a-t-elle martelé, même si elle n’arrive pas non plus à expliquer pourquoi il a pu se muer en braqueur. « Peut- être l’appât du gain, de la facilité » souffle-t-elle. Une facilité qui aura amené Mohamed et Nicolas, les deux copains de cité, à se hisser brutalement dans la hiérarchie criminelle. Leur chute a d’ailleurs été tout aussi brutale avec leur interpellation trois mois seulement après, leur dernier braquage.

Les débats se poursuivent aujourd’hui et le verdict est attendu ce soir.

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Six ans pour les braqueurs de la poste d’Ermont

 Damien Delseny, 29/09/2005

GÉRARD B. ET VICTOR T., les deux braqueurs de la poste annexe d’Ermont, ont été condamnés hier soir à six ans de prison par les jurés de la cour d’assises du Val-d’Oise. Hier matin, au cours d’un réquisitoire sans concession, l’avocat général avait stigmatisé des faits « d’une banalité aussi affligeante qu’inquiétante », décrivant un duo « ancré lourdement dans la délinquance ».

Le 13 août 2002, les deux hommes, en compagnie d’un complice qui n’a jamais pu être identifié, avaient vidé le coffre-relais du bureau de poste annexe de la cité des Chênes (Hauts-de-Seine). Butin : près de 120 000 . Encagoulés et armés, les trois braqueurs avaient bénéficié d’une série de failles dans la sécurité de ce bureau et d’une faute du responsable qui n’avait pas entreposé l’argent dans le coffre adéquat pour mettre la main sur ce stock très important de billets. Simple coup de chance ou complicité interne, la réponse n’a jamais pu être formellement apportée.

Identifiés et interpellés cinq mois plus tard, Gérard et Victor avaient adopté une stratégie de défense différente. Victor avait avoué au bout de quelques auditions, tandis que Gérard a nié durant les deux ans d’instruction et n’a fini par admettre sa participation au hold-up que lundi à l’ouverture du procès. « Des aveux stratégiques », selon l’accusation.

Toxicomanes

A l’époque des faits, les deux hommes étaient toxicomanes aux drogues dures et ont affirmé que l’argent du braquage avait principalement servi à financer cette consommation. Gérard avait quand même fait quelques achats, une Golf VR6 d’occasion, une Opel Corsa d’occasion et une bague sertie de diamants pour sa fiancée. « De toute façon, si leur toxicomanie peut expliquer les faits, elle ne les excusera jamais», s’est emporté l’avocat général. Comme souvent lorsqu’un accusé manque dans le box, c’est l’absent qui est présenté comme le meneur. Un homme dont les accusés n’auront rien dit. « Pour cette raison et pour d’autres, mon client repart avec des doutes de ce procès », a regretté Me Stéphane Maugendre, l’avocat de la Poste et du responsable victime du braquage.

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Les braqueurs de la poste devant les assises

 Damien Delseny, 28/09/2005

DEUX toxicomanes aux drogues dures qui « montent » au braquage pour s’assurer des fins de mois plus confortables. Voilà résumé le profil de Gérard B., 27 ans, et Victor T., 28 ans, qui comparaissent depuis lundi devant la cour d’assises du Val-d’Oise, à Pontoise, pour le hold-up commis le 13 août 2002 à la poste annexe d’Ermont, au cœur de la cité des Chênes.

Un vol à main armée qui avait eu de lourdes conséquences sociales, notamment pour le directeur de l’agence, et qui avait mis en lumière une série de dysfonctionnements sérieux au niveau de la sécurité .

Ce jour-là, vers 8 h 20, le directeur de l’agence rentre le premier par la porte située derrière le bureau. Au même moment, il voit surgir trois hommes encagoulés, dont un tenant un pistolet. Il reçoit un violent coup sur le crâne et se retrouve poussé dans l’agence par les braqueurs qui lui demandent tout de suite l’accès à la salle des coffres. En une poignée de minutes, les trois malfaiteurs vident l’un des deux coffres et s’emparent d’un peu plus de 8 000 billets de différentes coupures, dont certains étaient rangés dans des cassettes destinées au distributeur automatique de billets. Butin : près de 120 000 .

Sonné et perdant beaucoup de sang, le directeur est ligoté grossièrement avec le fil arraché du téléphone et entend les braqueurs s’enfuir. Il est à peine 8 h 30.

Saisis de l’enquête, les policiers de l’antenne PJ de Cergy obtiennent au bout de quelques semaines un « tuyau » qui les mène jusqu’à un certain Gérard B. qui fréquente d’ailleurs un autre homme déjà bien connu de leurs services. Placé sur écoute téléphonique, Gérard qui se fait appeler Negro ou Gégé, se trahit dans quelques-unes de ses conversations. Au cours de l’une d’elles, particulièrement édifiante, il est en contact avec un homme surnommé le Portugais qui habite Ermont. Fin janvier 2003, les enquêteurs interpellent Gérard à Puteaux (Hauts-de-Seine) chez sa petite amie et Victor, alias le Portugais, chez ses parents à Ermont.

Juste après le braquage,

Gérard a acheté deux voitures dont une Golf VR6 d’occasion. Il a aussi acheté un bijou pour sa fiancée. Les deux hommes ont aussi passé des vacances près de La Baule en payant toutes leurs dépenses en liquide. Après avoir nié, Victor avoue sa participation. Gérard, lui, a attendu le premier jour du procès lundi pour reconnaître des faits qu’il a nié farouchement pendant trois ans. En revanche, aucun des deux n’a livré leur troisième complice, resté inconnu.

A l’époque des faits, les deux hommes étaient toxicomanes aux drogues dures. Plusieurs grammes d’héroïne et de cocaïne quotidiens selon leur propre récit. Pour expliquer que leur choix se soit porté sur l’agence d’Ermont, ils expliquent qu’ils ont bénéficié d’un « renseignement interne ». Sans en dire plus. De quoi alimenter la série de coïncidences mystérieuses qui entourent ce braquage.

Les débats se poursuivent aujourd’hui avec le réquisitoire de l’avocat général et les plaidoiries de la défense. Le verdict est attendu dans la soirée. Les deux hommes encourent vingt ans de réclusion criminelle.

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Le journaliste Omar Guendouz a été acquitté du meurtre d’un automobiliste

index Ariane Chemin, 25/10/2003

Extrait : Le journaliste indépendant et son ami chef de bande de Seine-Saint-Denis, Victor Aboui, se sont rejeté la responsabilité du crime. Victor Aboui a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle . UN PETIT carrefour, à Gagny, en Seine-Saint-Denis. La pleine lune. Sur l’une des routes, Gilbert Ducret, 31 ans, qui raccompagne dans une R5 son beau-frère, que sa femme avait invité à dîner. Sur l’autre, une Clio conduite – sans permis – par un « journaliste » indépendant, Omar Guendouz, accompagné de Victor Aboui, un caïd du « 9-3 » – copain et sujet d’étude d’Omar Guendouz pour un reportage…

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