BOBIGNY, 12 sept (AFP) – Un militant d’extrême gauche algérien a été condamné vendredi par le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à 80 heures de travail d’intérêt général pour « séjour irrégulier et refus de se soumettre à une mesure d’éloignement du territoire français », a-t-on appris de source Judiciaire.
Interrogé par l’AFP, Me Stéphane Maugendre, avocat du prévenu, s’est félicité de la décision du tribunal qui, selon lui, s’apparente « à une mesure de protection Judiciaire ».
Le substitut du procureur, Mme Molina, avait requis une peine d’emprisonnement ferme couvrant le mois de détention provisoire exécuté par le prévenu non assortie d’une interdiction du territoire français.
L’avocat a expliqué à l’audience que son client, membre fondateur d’un mouvement trotskiste algérien, était en danger de mort s’il retournait en Algérie. Il a invoqué, dans sa plaidoirie, « un état de nécessité » pour justifier son maintien sur le sol français et a réclamé le réexamen de son dossier». Me Maugendre a indiqué que le prévenu (qui a souhaité garder l’anonymat pour des raisons de sécurité) avait été un proche de Nabila Djahnine, fondatrice de l’association « Le cri des femmes », qui fut assassinée en Algérie la 15 février 1995.
Il a également produit, devant le tribunal, les témoignages écrits de deux Journalistes du « Monde » spécialistes du Maghreb, d’un journaliste d’un quotidien algérien, d’un professeur algérien de l’université Paris VIII et de deux leaders d’extrême gauche français, Alain Krivine (LCR) et Arlette Laguiller (LO), qui était présente à l’audience»
Arrivé en France en 1991, le prévenu avait demandé le bénéficie du statut de réfugié politique qui lui a été refusé par l’QFPRA en 1992. Devenu clandestin, il avait été Interpellé le mois dernier et avait refusé de quitter le territoire français».
Me Maugendre a indiqué qu’il allait saisir le ministère de l’Intérieur d’une demande d’asile territorial.