Le procès d’Omar Guendouz se tiendra du 21 au 23 octobre devant la cour d’assises de Bobigny. Journaliste indépendant au casier judiciaire chargé, Guendouz est un intermédiaire dont le rôle est d’introduire les journalistes de France 2 et de France-Soir auprès de caïds des cités. Il comparaît pour meurtre. Les faits remontent au 16 janvier 1995. A 1 h 15 du matin, Guendouz, au volant d’une Clio de location, sans permis de conduire, percute la R5 d’un père de famille de 30 ans, Gilbert Ducret. A la droite du journaliste, un délinquant présumé de Champs-sur-Marne, Victor Aboui Ella, éméché ce soir-là, Guendouz l’utilise pour entrer en contact avec les voyous des quartiers. En fait, ils sont amis.
Accusé libre
Les deux hommes descendent de la voiture, et les insultes fusent. Depuis son pavillon, un témoin assiste à la scène. Quand il arrive sur les lieux, le père de famille gît sur le sol, mort. « L’expertise médicale est formelle : deux coups portés avec une crosse de revolver ont fait exploser la boîte crânienne » , observe Stéphane Maugendre, l’avocat des parties civiles. Depuis huit ans, Aboui et Guendouz s’accusent mutuellement. Pour Anita Ducret, la veuve de la victime, « ils sont complices : l’un l’injuriait pendant que l’autre, par-derrière, le frappait » . Pour son avocate, Sophie Bottai, Guendouz « entretenait des relations avec des voyous qui lui nuisent aujourd’hui » … Une chose est sûre : Omar Guendouz, qui comparaîtra devant les assises en accusé libre, continue pour le moment à travailler : à France 2, la rédaction en chef s’accommode de « sa personnalité fantasque » . Et le directeur de la rédaction de France-Soir , André Bercoff, sera témoin de moralité au procès de son collaborateur.