Anaïs Korkut, 08/04/2011
Cinq des dix jeunes déférés devant le parquet de Bobigny ont été écroués mercredi soir. Après le lynchage d’un jeune de 18 ans à la gare RER de Noisy-le-Sec, les adolescents étaient notamment suspectés de « tentative d’assassinat ». Le juge a requalifié leur mise en examen pour « tentative de meurtre ».
Suspectés dans le cadre de l’enquête sur l’agression d’une rare violence de Harouna Thiam, survenue le week-end dernier à la gare RER de Noisy-le-Sec, cinq des dix jeunes mis en examen mercredi soir ont été écroués et huit ont vu leur mise en examen requalifiée en « tentative de meurtre » et non « tentative d’assassinat ». Un changement dû à la décision du juge qui n’a pas retenu la préméditation.
Une décision qui doit satisfaire l’avocat de celui présenté comme l’instigateur de cette agression. Me Stéphane Maugendre a en effet, toujours réfuté la thèse de la préméditation. Regrettant la tournure que prenait l’enquête, il défendait le scénario d’un « quiproquo » qui aurait mal tourné.
Un guet-apens ?
L’un des mis en cause, qui « apparaît comme l’instigateur, a repéré l’endroit où se situait la cible, en utilisant un subterfuge, notamment un sms », a expliqué la procureur. « Les mis en cause se sont rendus sur les lieux après avoir localisé (Haroun), à la gare RER de Noisy », a-t-elle rapporté: « Ils ont encerclé, ils ont porté des coups de poing, de pied, d’une rare violence à la victime qui était au sol ».
La thèse du guet-apens semble toutefois être la plus probable pour le responsable régional du syndicat Alliance. Benoît Hutse s’accroche à l’idée que les dix jeunes ont tendu un piège à Harouna. « Dans la journée, ils ont pris le téléphone portable d’une amie de la jeune fille (ndlr: Sire, la petite-amie de Harouna). Pour cela, ils l’ont menacée. Ensuite, ils lui ont demandé par texto où elle se trouvait. Elle a répondu: « Je suis à la gare et j’attends mon petit copain ». Quelques minutes plus tard, ils arrivaient. C’était un guet-apens ». Gravement blessé, Harouna souffre d’un traumatisme crânien et d’un éclatement de la rate. Si son état est préoccupant, il est toutefois stationnaire et son pronostic vital n’est plus engagé. Selon une source policière, il serait sorti du coma.