Les policiers blanchis dans l’affaire Ali Ziri

Frédéric Naizot et Maïriam Guissé, 01/03/2013

Le dossier Ali Ziri est pratiquement refermé. La cour d’appel de Versailles a confirmé hier le non-lieu prononcé par le juge d’instruction le 15 octobre dernier. Le magistrat instructeur avait estimé qu’aucune charge ne pouvait être retenue à l’encontre des policiers d’Argenteuil.

Le soir du 9 juin 2009, vers 20h30, Ali Ziri, un retraité avait été interpellé avec un ami dans une voiture boulevard Jeanne-d’Arc, dans le centre d’Argenteuil.

Les deux hommes sont ivres, s’énervent et sont emmenés au commissariat. Pendant le trajet, Ali Ziri, qui tente de porter des coups, est maintenu la tête contre le siège avant. C’est la technique du « pliage » que dénonce la famille d’Ali Ziri. Le retraité algérien, qui présente une alcoolémie de 2,42 g, est emmené à l’hôpital d’Argenteuil à 22 heures. Il est pris en charge par le personnel soignant. Il devait décéder le 11 juin à 10 heures.

Selon le juge d’instruction, « l’information n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès de M. Ali Ziri ni aucune faute directe ou indirecte imputable à quiconque qui aurait involontairement causé sa mort ». Il ordonnait un non-lieu aussitôt frappé d’appel.

Au cours de l’audience de la chambre de l’instruction, qui s’est déroulé à huis clos le 17 janvier, l’avocat général avait requis la confirmation du non-lieu. Il avait alors estimé que les techniques policières employées n’étaient pas normales, que la prise en charge d’Ali Ziri dans le commissariat puis à l’hôpital posait des difficultés et que le juge d’instruction aurait dû procéder aux interrogatoires. Mais il a aussi expliqué qu’il y avait des rapports d’expertises mettant en cause la prise en charge d’Ali Ziri, et d’autres non et que, selon lui, une instruction ne pourrait permettre d’aller plus loin, qu’il y aurait toujours un doute. Me Maugendre, l’avocat des familles qui avait demandé un supplément d’information, envisageait un pourvoi en cassation en cas de confirmation du non-lieu.

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