Un juge d’instruction a été saisi début juillet et une nouvelle autopsie réalisée dans l’affaire du décès le 9 juin d’un Algérien de 69 ans qui avait été arrêté par la police à Argenteuil, a-t-on appris de source judiciaire.
Après le décès d’Ali Ziri, une enquête avait été confiée au commissariat d’Argenteuil, où exercent les policiers mis en cause par les proches de la victime. Une première autopsie écartait tout décès consécutif à un traumatisme.
Mais l’affaire a été relancée début juillet. « Un juge d’instruction a été saisi durant la première semaine du mois de juillet. Une seconde autopsie a été réalisée. Les experts ont relevé des traces d’hématomes plus nombreuses que lors de la première autopsie. Les conclusions définitives seront connues dans quelques semaines », a précisé à l’AFP le parquet de Pontoise.
Ali Ziri, 69 ans, et Arezki Kerfali, 61 ans, avaient été arrêtés le 9 juin à bord de leur véhicule, à Argenteuil. Selon le collectif de soutien « Vérité et justice », les deux hommes auraient subi des coups de la part des policiers. Ils avaient ensuite été transportés à l’hôpital d’Argenteuil, où M. Ziri était décédé.
« La seconde autopsie évoque une mort par anoxie, c’est-à-dire manque d’oxygène », a détaillé Me Sami Skander, l’avocat de la famille d’Ali Ziri.
« Vingt-sept hématomes ont été relevés, le plus long mesure 17 centimètres », a souligné mercredi soir lors d’un rassemblement d’une soixantaine de personnes, Omar Slaouti, du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).
« Nous demandons que les trois policiers impliqués soient suspendus, ne serait-ce que le temps de l’enquête », a expliqué Arezki Semache, un proche d’Ali Ziri.
Une information judiciaire visant l’hôpital d’Argenteuil a été ouverte pour « homicide involontaire », a ajouté Me Skander: « M. Ziri, mourant, y a été examiné après quarante minutes d’attente », a-t-il affirmé.