28/04/2011
Pour les chauffeurs de taxi partie civile, l’audience de cet après-midi est attendue comme « une délivrance », selon les mots de Me Stéphane Maugendre, l’avocat de quatre d’entre eux. « C’est enfin un crédit apporté à leur parole », explique-t-il.
La parole de chauffeurs de taxi, tous d’origine étrangère, qui en 2006 ont dénoncé à l’IGS (l’inspection générale des services) le racket imposé par des policiers sur l’A1, entre Roissy et Paris, et dans l’Essonne. Cet après-midi, ils seront cinq à la barre du tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Tous sont d’anciens CRS de la compagnie basée à Deuil-la-Barre (Val-d’Oise).
A l’époque, l’affaire avait eu vite fait d’être connue de tous les chauffeurs de taxi parisiens. Des policiers menaçaient d’avoir la main lourde sur les PV si le chauffeur ne versait pas d’argent. Plusieurs ont payé : de quelques dizaines d’euros à parfois150 €, voire 300 € pour les faits avérés.
Au départ, tous ignoraient qu’il s’agissait de CRS de Deuil-la-Barre. Des syndicalistes de police suggéraient même à l’époque qu’il puisse s’agir de faux policiers. Au cours de l’enquête, les langues se sont peu à peu déliées, même si des prévenus ont tenté un temps de soutenir que les taxis eux-mêmes avaient volontairement proposé de l’argent… Ils se sont aussi chargés les uns les autres. Ils encourent sept ans de prison.