L’aide juridictionnelle (AJ) est née de la loi du 10 juillet 1991 et vise à permettre aux plus démunis, grâce à une aide de l’État, de choisir librement leur avocat. Il y avait un besoin : l’État a consacré 574,7 millions à l’AJ en 1991, 1,54 milliard cette année, soit une augmentation de 128 %. C’est beaucoup et c’est peu : la France y consacrait ainsi 19,91 F par habitant en 1997, la Grande-Bretagne 271,95 F. Pour obtenir l’aide juridictionnelle, il faut remplir un dossier obscur de quinze pages.
PLAFONDS TROP FAIBLES « L’État peut vous demander de rembourser les sommes par lui exposées au titre de l’aide juridictionnelle, précise ainsi le formulaire, dans les mêmes proportions que les dépens lorsque la décision passée en force de chose jugée vous a procuré des ressources telles que, si elles avaient existé au jour de la demande d’aide juridictionnelle, celle-ci ne vous aurait pas été accordée même partiellement. » Dans 80 % des cas, c’est donc l’avocat qui s’y colle, trie, photocopie et joint les pièces demandées. 783 130 personnes ont demandé l’aide juridictionnelle en 1999, 10 % des demandes ont été rejetées. Huit fois sur dix, « parce que les…