Au grand dam des associations, le ministère de l’Intérieur va garder la direction de la politique de l’immigration, comme sous Claude Guéant.
Le ministère de l’Intérieur garde pour l’instant la haute main sur la politique de l’immigration, une réforme emblématique du mandat de Nicolas Sarkozy dénoncée en son temps par les socialistes et les ONG de défense des étrangers qui espèrent un changement après les législatives en juin. Lorsque la politique de l’immigration est entrée complètement Place Beauvau à la suite d’un remaniement du gouvernement de François Fillon en novembre 2009, le PS s’en était indigné. Au même titre que les associations. En rattachant l’Immigration à l’Intérieur, le gouvernement « fait un lien entre immigration et insécurité », avait alors dénoncé la députée Sandrine Mazetier. « On aurait pu imaginer une rupture avec cette réforme symbolique de Nicolas Sarkozy mais ce n’est pas le cas », remarquait hier Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés. « Le compte n’y est pas », a regretté France Terre d’Asile.
Quand son prédécesseur avait expulsé des centaines de Tunisiens arrivés en France après la chute du dictateur Ben Ali, le nouveau ministre Manuel Valls, d’origine catalane et naturalisé français à 20 ans, avait exprimé sa position sans ambiguïté. « Les migrants qui sont en situation irrégulière n’ont pas vocation à rester sur le sol français. Je pense que la gauche doit être très claire sur cette question », avait-il dit.