Inquiétudes au MRAP. La multiplication des expulsions d’étrangers et les nombreuses reconduites à la frontière ont poussé les responsables du mouvement à créer une nouvelle structure de riposte.
« NOUS souhaitons mettre sur pieds un réseau d’alerte et de solidarité. Notamment au départ des aéroports. Il faut que nous puissions agir rapidement et secourir les gens qui fuit l’objet d’une expulsion. Il y a toujours des brèches… Il faut s’y engouffrer ». Pour Me Stéphane Meyer, dirigeant national du MRAP, cette priorité était à l’ordre du jour samedi au forum de la Madeleine à Chartres où se tenaient les assises départementales du MRAP contre les expulsions. Plusieurs intervenants (MRAP. G.I.S.T.I, France Terre d’Asile, Cimade. C.A.I.F, F.A.S.TI et A.S.T.I) ont animé cette journée d’études et le début suivi par un bon nombre d’associations de défense des droits, des syndicats, des représentants de partis politique. Mgr Gaillot, évêque de d’Evreux, avait tenu a faire le déplacement et a assisté à une partie de ses assises.
Un point de départ sous forme de constat d abord : la multiplication rapide des expulsions et des reconduites à la frontière «visant notamment de nombreux jeunes » . Une mise en cause ensuite par les intervenants de la loi du 9 septembre 1986, dite loi Pasqua-Pandraud. Un texte dont les termes ont été décortiqués samedi, les conséquences analysées. Les intervenants ont critiqué le fait qu’en matière de reconduite à la frontière, la loi ait donné tout pouvoir aux préfets et non plus aux «seuls tribunaux judiciaires». Une donnée lourde de conséquence en matière de garantie de procédure.
Exemples à l’appui, les participants n’ont pas manqué non plus de mettre en avant la présence de plus en plus importante de vices de procédure.
Voilà pour le constat. Reste que ces assises avaient aussi une finalité : celle d’élaborer, voire préciser des ripostes possibles. L’une d’elle a fait l’unanimité : il s’agit de constituer un «réseau d’information et de solidarité ayant pour but de résister aux expulsions d’immigrés». La “création » d’un réseau d’hébergement a également été abordée. Cette hypothèse a fait l’objet de discussions : en offrant leur toit, en abritant un étranger faisant l’objet d’une mesure d’expulsion, les personnes agiraient illégalement Un point qui n’a pas manqué de diviser les participants.