Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) :
« Les discussions actuelles autour de l’espace Schengen sont politiciennes et relèvent de l’effet d’annonce franco-français. À la base, l’un des principes de Schengen est la libre circulation et la solidarité entre les pays. La France devrait être moteur de la solidarité européenne et non de la fermeture, et devrait tout faire pour bien accueillir ces migrants et soutenir les démocraties naissantes. D’autant que, pour beaucoup d’entre eux, l’exil n’est que temporaire, comme le montre l’exemple de l’émigration portugaise en France. Une fois que l’économie repartira, ils ne resteront probablement pas. L’émigration vers la France ou vers un pays européen est toujours présentée comme n’allant que dans un sens. Et puis il ne faut pas oublier que ce phénomène ne concerne pas des centaines de milliers de personnes ! Si on les cantonne sur la petite île de Lampedusa, effectivement, c’est l’enfer. Mais ils vont se répartir au niveau européen, c’est ça l’esprit de Schengen. Depuis les années 1970, on s’arc-boute sur une politique répressive, inefficace sur tous les plans, notamment humain. La fermeture des frontières ne marche pas ? Essayons l’ouverture et la libre circulation. »