Des proxénètes africains recrutaient au tribunal

logo metro 13/12/2002

Dix membres présumés d’un réseau de proxénétisme employant de très jeunes Africaines, prises en charge à l’occasion de leur passage au tribunal de grande instance de Bobigny, comparaîtront en 2003 devant le tribunal correctionnel.

Le juge d’instruction de Bobigny, Olivier Géron, en charge du dossier à la suite d’une plainte déposée en mars 2001 par le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), a rendu son ordonnance de renvoi devant le tribunal le 21 novembre. Dans sa plainte, le Gisti s’interrogeait sur l’éventuelle présence de “rabatteurs” à la sortie de l’audience dite des “35 quater » sur les étrangers arrivés en France en situation irrégulière.

De fait, l’enquête devait confirmer ce que nombre d’avocats ou de magistrats avaient constaté des personnes extérieures au tribunal venaient régulièrement fréquenter les audiences des « 35 quater » et prenaient contact avec les étrangères libérées. Dix personnes, essentiellement des Nigérians, des Ghanéens et de soit-disant Sierra-Léonais, sont ainsi soupçonnés d’avoir organisé la venue en France de jeunes Africaines et de les avoir contraintes à se prostituer sur les boulevards des Maréchaux parisiens. L’enquête avait connu un coup d’accélérateur en novembre 2001, grâce au témoignage de trois prostituées affirmant avoir été recrutées en Afrique par une certaine “Edith », qui avait pris en charge toutes les formalités nécessaires à leur arrivée.

Selon leur témoignage, elle retrouveront la même Edith, aujourd’hui en fuite, à la sortie de l’audience des « 35 quater », qui les confie à un couple chargé de leur hébergement. Très vite, on leur fait comprendre les termes de leur implacable contrat : constamment menacées de mort, elles devront se prostituer pour rembourser la somme de 50 000 euros.