Archives de catégorie : reconduite à la frontière et OQTF

Roms: une association prépare un recours contre la circulaire d’Hortefeux

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La circulaire du ministère de l’Intérieur aux préfets sur les « évacuations de campements illicites » occupés par les Roms « traduit » le discours politique » de Nicolas Sarkozy, a estimé dimanche le Gisti, qui prépare un recours en annulation devant le Conseil d’Etat.

« Le président Nicolas Sarkozy a été le premier à désigner expressément les Roms. Cette circulaire traduit son discours politique », a déclaré à l’AFP Stéphane Maugendre, qui préside le Groupe d’information et de soutien des immigrés.

Le chef de l’Etat a organisé le 28 juillet une réunion à l’Elysée sur les « problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms ».

« J’ai demandé au ministre de l’Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms, ce sont des zones de non-droit qu’on ne peut pas tolérer en France », avait ensuite affirmé Nicolas Sarkozy.

« Avec la circulaire du ministère de l’Intérieur, on joint le geste à la parole. On vise un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une communauté. On est dans la provocation à la discrimination », a estimé Stéphane Maugendre.

Il a précisé que le Gisti préparait un recours devant le Conseil d’Etat « pour que la circulaire soit annulée ». Actuellement, l’ONG « examine » le document pour voir « s’il constitue une infraction pénale ».

« Cette circulaire est absolument contraire à de nombreux textes juridiques français, européens et internationaux, et contrevient à plusieurs droits fondamentaux reconnus par l’Union européenne et la France et notamment le principe de non-discrimination », a jugé de son côté le député européen Harlem Désir (PS), dans un communiqué.

Il dit avoir demandé à la Commission européenne et à son président José Manuel Barroso « d’engager une procédure d’infraction à l’encontre du gouvernement français pour que cesse le traitement indigne et la stigmatisation inacceptable des citoyens européens que sont les Roms ».

Datée du 5 août et signée par Michel Bart, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, la circulaire rappelle en préambule aux préfets les « objectifs précis » fixés par le président Sarkozy: « 300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d’ici trois mois, en priorité ceux des Roms ».

Les démantèlements des camps de Roms ont valu à la France des accusations de « racisme d’Etat » et de « xénophobie ».

Face aux critiques, le ministre de l’Immigration Eric Besson a assuré jeudi dans un communiqué que « la France n’a pris aucune mesure spécifique à l’encontre des Roms » qui, a-t-il prétendu, « ne sont pas considérés en tant que tels mais comme des ressortissants du pays dont ils ont la nationalité ».

Depuis le tour de vis sécuritaire annoncé par le président Sarkozy fin juillet, plus d’un millier de Roms ont été reconduits en Roumanie et en Bulgarie soit de « manière volontaire », avec une aide de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant, soit de « manière contrainte », sans ce pécule.

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Circulaire-Roms: PS et associations réagissent

12/09/2010

Le Parti socialiste a estimé dimanche que la circulaire était le « symbole d’une politique xénophobe« . « Je demande à la Commission européenne et à son président José Manuel Barroso d’engager une procédure d’infraction à l’encontre du Gouvernement français pour que cesse le traitement indigne et la stigmatisation inacceptable des citoyens européens que sont les Roms« , a déclaré Harlem Désir, député européen et secrétaire national, dans un communiqué. Plusieurs associations vont demander la suspension de la circulaire sur le fondement de la discrimination qu’elle met en œuvre selon elle, a indiqué Stéphane Maugendre, président de l’association d’aide aux immigrés Gisti. Une plainte pénale pour « provocation à la haine raciale » est aussi à l’étude, a-t-il ajouté.

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Des Roms visés collectivement?

 Al.P. 12 septembre 2010

Une circulaire du ministère de l’Intérieur semble montrer que les Roms ont été collectivement visés par le gouvernement, bafouant la législation européenne qui proscrit les déplacements groupés de population.

Sur quels fondements les Roms sont-ils expulsés? Pour des raisons individuelles, ce qui peut-être légal, ou en tant que Roms, ce qui peut-être considéré comme une discrimination raciale? Alors que 9.000 personnes ont été expulsées depuis le début de l’année, dont un millier en août, la question se pose. L’ONU, notamment, s’est inquiétée « de la montée des manifestations et des violences à caractère raciste envers les Roms ». Le Vatican, la Roumanie, l’UE s’en sont aussi émus. Jeudi, le parlement européen a d’ailleurs voté une résolution demandant à Paris de suspendre ces expulsions en groupe. Il s’appuyait sur l’article 4 de la Convention européenne des droits de l’homme et l’article 19 de la Charte des droits fondamentaux, qui interdisent les déplacements collectifs de populations.

De son côté, et jusqu’ici, le gouvernement a fermement nié que les Roms soient spécifiquement visés. « Le droit européen a été respecté. Il n’y a pas eu d’expulsion collective », a ainsi déclaré Eric Besson la semaine dernière à Bucarest. Il affirme que les expulsions sont prononcées après l’examen de la situation de chaque intéressé, ce qui peut être autorisé sous certaines conditions. Un arrêté de reconduite à la frontière peut notamment être prononcé en cas de menace à l’ordre public ou au bout de trois mois de présence sur le territoire sans ressource. Les autorités peuvent aussi recourir à la procédure de « retour volontaire », acceptée par 80% des expulsés contre quelque 300 euros.

Des préfets appelés au « démantèlement systématique »

Or, la révélation de plusieurs circulaires du ministère de l’Intérieur semble contredire les intentions du ministre. La plus explicite, date du 5 août. Signée par Michel Bart, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, elle avance des objectifs chiffrés: « 300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d’ici trois mois, en priorité ceux des Roms.Il revient donc, dans chaque département, aux préfets d’engager (…) une démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux de Roms ».

Plusieurs associations vont donc demander la suspension de ces textes, a confié à Reuters Stéphane Maugendre, président du Gisti, association d’aide aux immigrés. Une plainte pénale pour « provocation à la haine raciale » est aussi à l’étude. Le parti socialiste n’a pas non plus manqué de rebondir. « Je demande à la Commission européenne et à son président José Manuel Barroso d’engager une procédure d’infraction à l’encontre du Gouvernement français pour que cesse le traitement indigne et la stigmatisation inacceptable des citoyens européens que sont les Roms », annonce dans un communiqué Harlem Désir, député européen et secrétaire national du parti.

Gardienne des valeurs inscrites dans la Charte des droits fondamentaux, la Commission européenne a demandé des « informations » à Paris pour évaluer si les expulsés avaient bénéficié de tous les droits qui leurs sont garantis. Elle devrait rendre prochainement ses conclusions.

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Brice Hortefeux a bien ciblé les Roms, selon une circulaire

index capital Thierry Lévêque, Reuters 12/09/10

Une circulaire du ministère de l’Intérieur français publiée par plusieurs médias montre que les Roms ont bien été explicitement et directement visés par la politique de démantèlement des camps illégaux commencée cet été et très critiquée.

Des organisations de défense des droits de l’homme estiment donc que l’action du gouvernement français est juridiquement illégale, puisqu’est visée directement une catégorie de population en tant que telle et non des individus qu’on incriminerait pour certains faits.

On lit dans cette circulaire du 5 août 2010 signée par Michel Bart, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur: « 300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d’ici trois mois, en priorité ceux des Roms. Il revient donc, dans chaque département, aux préfets d’engager (…) une démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux de Roms ».

Le ministre de l’Immigration Eric Besson avait contesté la semaine dernière que les Roms aient été spécialement visés par ce que le gouvernement présente comme une politique d’aide aux retours volontaires.

L’Onu, le Parlement européen, le Vatican, la Roumanie et dernièrement l’ancien maître de Cuba, Fidel Castro, qui a parlé « d’holocauste racial », ont critiqué cette politique.

La France, qui a expulsé 9.000 Roms depuis le début de l’année, dont un millier en août, dit ne procéder qu’à des expulsions individuelles, même si les personnes refoulées sont embarquées sur des vols spécialement affrétés.

« Le droit européen a été respecté. Il n’y a pas eu d’expulsion collective », a dit Eric Besson la semaine dernière à Bucarest.

La Commission européenne, qui a demandé des « informations » à Paris pour évaluer si les expulsés avaient bénéficié de tous les droits qui leurs sont garantis en matière notamment d’intégration, devrait rendre prochainement ses conclusions.

Le Parti socialiste français a estimé dimanche que la circulaire était le « symbole d’une politique xénophobe », demande son retrait et demande à la Commission européenne de poursuivre la France.

« Je demande à la Commission européenne et à son président José Manuel Barroso d’engager une procédure d’infraction à l’encontre du Gouvernement français pour que cesse le traitement indigne et la stigmatisation inacceptable des citoyens européens que sont les Roms », dit Harlem Désir, député européen et secrétaire national, dans un communiqué.

Plusieurs associations vont demander la suspension de la circulaire sur le fondement de la discrimination qu’elle met en œuvre selon elle, a dit à Reuters Stéphane Maugendre, président de l’association d’aide aux immigrés Gisti. Une plainte pénale pour « provocation à la haine raciale » est aussi à l’étude, a-t-il ajouté.

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Besson s’arme pour ficher les Roms expulsés

, Anne Roy, 3/09/2010

La mise en place, dès octobre, du fichier Oscar inquiète les associations qui ont saisi le Conseil d’État.
Les expulsions, c’est inhumain, ça coûte cher et ça sert à rien ? Faute de pouvoir ou de vouloir répondre à toutes les critiques lancées contre l’accélération des expulsions de Roms cet été, le gouvernement a choisi d’en contrer au moins quelques-unes. Comment ? En ressortant un fichier, le dénommé Oscar (pour outil simplifié de contrôle des aides au retour) qui attendait sagement dans un carton qu’on veuille bien l’activer. Validé le 26 octobre dernier par décret, il avait été contesté dès l’année dernière devant le Conseil d’État par trois associations : le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Imaginons un réseau Internet solidaire (IRIS) et la Ligue des droits de l’homme (LDH). Une procédure longue, qui met souvent plusieurs années à aboutir.

Au cœur de l’été, le ministre de l’Immigration Benno Besson a peu goûté que les expulsions de Roms soient critiquées entre autres pour leur inutilité : ceux-ci, citoyens de l’Union européenne, ont la possibilité de revenir à peine posé le pied sur le sol de leur pays d’origine, qu’ils aient été expulsés de force ou même « volontairement » moyennant un pécule de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant au titre de l’aide au retour. D’où l’annonce de la mise en place incessante d’Oscar – prévue pour le 1er octobre à en croire le ministre. Compte tenu de ces déclarations et de leur lien explicite à la politique du gouvernement contre une population donnée (les Roms), les associations ont alors pris contact avec le Conseil d’État pour savoir quand serait examiné leur recours. Comprenant que les Sages n’entendaient pas en accélérer l’examen, elles sont donc sur le chemin d’une saisine en référé.

Principaux griefs des associations à l’encontre d’Oscar : la disproportion entre les informations recueillies (le profil biométrique) et l’éventuelle fraude qu’il se destine à combattre – bénéficier plusieurs fois de l’aide au retour. Sachant, surtout, « que les enfants ne seront pas exclus de la procédure comme c’est le cas normalement », souligne Stéphane Maugendre, le président du Gisti. Au-delà des caractéristiques propres à ce nouveau fichier (données excessives et peu pertinentes, durée de conservation, flou dans la finalité des statistiques du traitement…), c’est l’« industrialisation du fichage » qui inquiète. « Il y a un problème de contrôle très important au niveau européen », souligne l’avocat persuadé que, comme les autres, ce nouveau fichier sera versé au Système d’information de Schengen (SIS), alimenté et consulté à loisir par les différents états de l’Union. « J’ai déjà eu des clients à qui le consulat refusait de délivrer un visa parce que le SIS avait enregistré un arrêté de reconduite à la frontière, annulé depuis : l’information n’avait pas été actualisée sur le système. »

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Les associations dénoncent « des charters déguisés » pour les Roms

Eric Besson refuse de parler de « vols spéciaux », évoquant une « procédure classique de reconduite de ressortissants étrangers ».

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » de Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a déclaré Eric Besson, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumaine et de la Bulgarie.

« La subtilité linguistique m’échappe »

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, ce sont pourtant « des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ». Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France où vivent 15.000 Roms.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a précisé de son côté que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics ».

44 vols en 2009

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi prochain vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays. Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère de l’Immigration. Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France« .

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 euros en France.

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Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

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Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson.

« Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.

En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.

Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.

Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».

MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.

Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.

Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.

Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.

Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ».

« La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an.

Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».

Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.

Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.

Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

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Éric Besson : encore une « ignominie »

AccueilMarie Barbier, 19/06/2010

Vives critiques des associations contre son avant-projet de loi hostile aux étrangers.
Rarement un texte de loi n’aura suscité autant d’oppositions avant même sa présentation devant le Parlement. L’avant-projet de loi d’Éric Besson « relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité », qui sera discuté au Parlement à partir du 27 septembre prochain, a déjà réussi à susciter l’opposition de la majorité des associations travaillant sur le sujet.

 

Jeudi, elles ont présenté une « analyse collective » extrêmement exhaustive et détaillée de ce projet de loi (1). Un peu plus de quatre-vingts pages pour décortiquer la future loi Besson. « C’est un travail d’analyse technique, précise Stéphane Maugendre, président du Gisti. Car la technicité cache des politiques extrêmement répressives à l’égard des étrangers. »

Quatrième texte, en sept ans, à venir modifier la condition des étrangers en France, ce projet de loi transpose dans le droit français la « directive retour », baptisée « directive de la honte » par ses opposants. Dans le collimateur des associations : la possibilité de créer des zones d’attente ad hoc, qui transformeraient « la France entière en zone potentielle de refoulement » ; le prolongement de la durée de rétention de trente à quarante-cinq jours ; la « mise à l’écart des juges » ; ou encore le « bannissement » de l’Europe avec une interdiction de retour sur le territoire français de deux à cinq ans. Tous ces éléments font de ce projet de loi « un nouveau tournant dans la politique d’hostilité aux populations étrangères et attaque insidieusement le droit d’asile », dénoncent les associations.

Parallèlement, le documentaire Ulysse clandestin, un « film pour la nécessaire suppression du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale », de Thomas Lacoste, sortira en salle en septembre, pour créer le débat sur cette nouvelle « ignominie » du « ministère de la honte ». Le film est déjà disponible sur Internet (2).

(1) http://www.gisti.org

(2) http://www.labandepassante.org

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Premières reconductions de Roms en Roumanie depuis le discours de Sarkozy

17/08/2010

Les Roms dont les camps ont été démantelés après le « discours de Grenoble » du président Nicolas Sarkozy vont commencer à être reconduits jeudi en Roumanie sur la base du volontariat, à bord d’avions « affrétés », le gouvernement refusant de parler de « vols spéciaux » ou de « charters ».

Soixante-dix-neuf personnes ayant accepté l’aide au retour humanitaire de 300 euros et de 100 euros par enfant mineur seront reconduites jeudi à Bucarest à bord d’un vol qui n’a « rien d’exceptionnel », a annoncé à l’AFP le ministre de l’Immigration, Eric Besson. »Il n’y a pas de vols spéciaux vers la Roumanie. Nous sommes dans le cadre de procédures classiques de reconduite de ressortissants étrangers en situation irrégulière dans leur pays d’origine », a ajouté le ministre, en soulignant qu’il s’agissait du 25e vol de ce type organisé par le ministère de l’Immigration et l’Ofii (Office français de l’Immigration et de l’Intégration) depuis le début de l’année en direction de la Roumanie et de la Bulgarie.En 2009, 44 vols ont été organisés et 10.000 Roumains et Bulgares ont été reconduits dans leur pays, selon le ministère.Une demi-douzaine de vols ont été effectués à partir de Marseille-Marignane avec des centaines d’enfants et d’adultes embarqués.Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a indiqué de son côté que 51 camps avaient déjà été démantelés et que « quelque 700 Roms seront raccompagnés dans leurs pays d’ici la fin du mois », en avion.Il a précisé que les vols, à destination de la Roumanie et la Bulgarie, seront effectués par des « compagnies privées depuis des aéroports publics » et auront lieu les 19 et 26 août, un troisième étant prévu pour « fin septembre ».MM. Besson et Hortefeux refusent de parler de « vols spéciaux » ou de « charters », une expression qui rappellerait le renvoi de 101 Maliens dans leur pays par la France en 1986, ou d’Afghans, l’automne dernier, vers Kaboul.Ces vols « spéciaux » sont destinés au transport d’étrangers en situation irrégulière expulsés contre leur volonté. Les personnes expulsées sont alors escortées par des policiers. Ce type de vols a été à plusieurs reprises émaillé d’incidents.Sur les vols « affrétés » comme celui de jeudi vers Bucarest, les autorités transportent des étrangers ayant accepté de retourner volontairement dans leur pays.Lorsque le nombre de personnes reconduites se résume à quelques unes, elles sont embarquées à bord de vols réguliers. S’il est important, le ministère de l’Immigration et l’Ofii affrètent des avions.Pour le président du Groupe d’information et de soutien aux travailleurs immigrés (Gisti), Stéphane Maugendre, « ce sont des charters déguisés ». »La subtilité linguistique m’échappe », a également commenté Mouloud Aounit du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), selon lequel « les Roms sont devenus une variable d’ajustement statistique » de la politique d’immigration du gouvernement qui s’est fixé un objectif de 30.000 expulsions par an. Pour Laurent El Ghozi du collectif Roms Europe, « c’est un mensonge de dire que vont être expulsés les 700 Roms dont les camps ont été démantelés » puisque la plupart d’entre eux se « sont installés ailleurs » ou « se sont évanouis dans la nature ».Pour lui, seulement 10% de personnes acceptent l’aide au retour humanitaire mais reviennent ensuite en France.Eric Besson a lui-même reconnu que les personnes reconduites, membres de l’Union européenne, « pourront revenir en France ».La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15.000 en France.

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Immigration: La loi sera durcie

 M.P. (avec Reuters) 1/04/2010

Eric Besson a présenté mercredi en Conseil des ministres un nouveau projet de loi sur l’immigration, destiné à durcir les conditions d’entrée sur le territoire des sans-papiers.

On le disait affaibli après la débâcle des régionales et le sursaut du FN. Pourtant, Eric Besson a échappé au remaniement ministériel et il continue de durcir sa politique en matière d’immigration. En témoigne le nouveau texte, le sixième en la matière depuis 2002, présenté mercredi en Conseil des ministres. Il modifie le code de l’entrée et du séjour des étrangers en France en allongeant de 32 à 45 jours la durée de rétention administrative. Aux critiques, le ministre de l’Intégration rétorque que cette durée reste bien inférieure à celle d’autres pays européens. « Elle est aujourd’hui de 60 jours au Portugal, de 6 mois aux Pays-Bas, en Autriche ou en Hongrie, de 8 mois en Belgique, 18 mois en Allemagne, de 24 mois en Suisse, illimitée au Royaume-Uni« , écrit-il dans une présentation du texte. Le projet prévoit aussi la possibilité d’assortir l’expulsion d’une interdiction de retour sur le territoire français pour une durée pouvant aller jusqu’à trois ans.

Le projet de loi instaure également des zones d’attente « dématérialisées », en cas d’arrivée massive de migrants, lorsqu’ils sont interpellés en dehors de tout point de passage frontalier. Cette disposition vise à accroître la latitude de l’administration pour éloigner les étrangers en situation irrégulière, alors que le gouvernement s’est fixé pour objectif d’expulser environ 30.000 personnes par an. Autre mesure d’importance: les conditions de naturalisation seront durcies. Le projet de loi assujettit l’acquisition de la nationalité française à la signature d’une « charte des droits et devoirs du citoyen« , entérinant l’adhésion « aux principes et aux valeurs essentielles de la République » et l’engagement à apprendre la langue française. Si ce contrat n’est pas respecté, le titre de séjour peut ne pas être renouvelé. Toutes ces mesures sont susceptibles d’empêcher les femmes portant le voile intégral d’obtenir la naturalisation.

Pas de « délit de solidarité »

Un volet est également prévu pour renforcer les sanctions « contre les personnes qui recourent sciemment, directement ou indirectement, à l’emploi d’étrangers sans titre de séjour« . Les employeurs qui continuent d’avoir recours à une main d’œuvre sans-papiers devront rembourser les aides publiques reçues l’année précédent l’infraction et leur établissement pourra être fermé pour une durée ne pouvant excéder trois mois. Sur un plan pénal, l’infraction sera punie d’une peine d’emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 15.000 euros.

Seul point de détente du texte: l’explicitation de l’immunité pénale pour ceux qui apportent une aide humanitaire d’urgence aux clandestins, ce qui met fin aux polémiques sur le « délit de solidarité ». Pour autant, les associations et syndicats sont nombreux à dénoncer ce texte. Des responsables d’associations d’aide aux migrants critiquent la restriction du contrôle du juge des libertés après le désaveu infligé au gouvernement dans l’enfermement de Kurdes débarqués en Corse en janvier dernier. « Garde à vue comprise, un étranger pourra être privé de liberté pendant une semaine sans voir un juge« , s’inquiète dans Le Monde de jeudi Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti). Dans un entretien au JDD.fr accordé en février dernier, il estimait que ce texte, tel qu’il était présenté ne serait pas conforme à la Constitution. « Le gouvernement veut retirer au juge judiciaire, garant des libertés fondamentales dans la Constitution, ce rôle précisément. On peut espérer que le Conseil constitutionnel sanctionne un certain nombre de choses si le texte passe tel quel ».

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