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Le documentaire sur l’affaire Ali Ziri sort en salle

logoParisien-292x75 Maïram Guissé, 06/10/2015

Argenteuil, février 2015. Luc Decaster, cinéaste, a réalisé le film « Qui a tué Ali Ziri ? ». Pour finaliser ce documentaire, il avait lancé en février dernier une collecte participative sur le site Kisskissbankbank. Au total, 17 000 € avaient été donnés. Argenteuil, février 2015. Luc Decaster, cinéaste, a réalisé le film « Qui a tué Ali Ziri ? ». Pour finaliser ce documentaire, il avait lancé en février dernier une collecte participative sur le site Kisskissbankbank. Au total, 17 000 € avaient été donnés. (LP/M.G.)

Deux corps se dessinent. L’un de face, l’autre de dos. Dessus des tâches : ce sont des hématomes. Entre les deux silhouettes se pose la question, en rouge et lettres capitales : « Qui a tué Ali Ziri ? » L’affiche du film de Luc Decaster, réalisateur habitant Argenteuil interpelle.

Ce mercredi, ce long-métrage, financé en partie par une collecte participative et tourné pendant cinq ans, sort en salles. D’abord à Paris, à l’espace Saint-Michel, puis en province*.

Tout au long de ce film de 90 minutes, produit par Zeugma films, le spectateur est plongé dans l’affaire Ziri. Du nom de ce retraité algérien, mort le 11 juin 2009, deux jours après son arrestation mouvementée dans le centre-ville d’Argenteuil. Après un malaise au commissariat, il est emmené à l’hôpital où il s’éteint. Le collectif Vérité et justice pour Ali Ziri se crée. C’est là que commence le film de Luc Decaster.

Ici, à Argenteuil, l’affaire est connue. Elle est suivie depuis bientôt sept ans. Mais pour le réalisateur engagé, il fallait aller plus loin. « Je suis très content que ce film tourne dans des salles de province. Les gens vont pouvoir s’interroger sur ce qui s’est passé dans cette histoire, et dans d’autres… »

Caméra à l’épaule, le réalisateur capture des moments de vie. Les scènes se déroulent au marché, à la gare, dans les foyers Adoma où Ali Ziri vivait. Mais aussi au palais de justice, dans les locaux du collectif. Les visages sont souvent graves, en colère face aux décisions de justice accueillies sans filtre. Les réflexions se construisent tout au long du documentaire. « Je laisse la place à la parole », insiste-t-il.

Manifestation pour Ali Ziri organisée en 2009. (LP/D.P.)

Est-ce un film anti-police ? « Non. C’est un documentaire sur les violences policières. » Incontestablement, c’est le regard de Luc Decaster, « fils de résistants pour qui la liberté d’égalitéest importante », qui transparaît. Pas étonnant, donc, que ce long-métrage montre « la vie d’une banlieue ordinaire ». « On fait souvent l’apologie des grands. Moi, je voulais montrer que des gens humbles se mobilisent, tiennent parole… » Le « combat » dure depuis bientôt sept ans pour le collectif. Et, il n’est pas prêt de s’arrêter. L’avocat de la famille Ziri vient de saisir, pour la deuxième fois, la chambre criminelle de la Cour de cassation.

Depuis le début de cette affaire, les policiers eux aussi soutiennent leur collègue. « On n’a pas changé. Les policiers d’Argenteuil n’y sont pour rien dans la mort d’Ali Ziri, insiste ce mardi, Ludovic Collignon, du syndicat Alliance. Ce qui s’est passé est dramatique. Je comprends la famille Ziri. » Aujourd’hui, les policiers veulent « tourner la page ». « Ça a été difficile pour les collègues de ce dossier. La justice a tranché. » Le non-lieu prononcé en 2012 a été confirmé par deux fois. Si l’occasion se présente, le syndicaliste « ira voir le film. Ça pourrait être intéressant, après, je ne suis pas sûr que ce soit objectif. »

L’équipe du film espère une diffusion qui soit la plus large possible. « Certains cinémas ont peur de perdre leur subvention municipale en le programmant », confie toutefois Luc Decaster. Le principal, pour lui, reste que ce film existe.

* Argenteuil, samedi, 20 h 30,16, rue Grégoire Colas. Le film sera aussi projeté à Toulouse, Nantes, Bordeaux, Rouen, Lille, Clermont-Ferrand, Montpellier…

Chronologie 
9 juin 2009 : Ali Ziri, 69 ans, est interpellé par la police après un contrôle routier à Argenteuil.
11 juin 2009 : L’homme décède à l’hôpital. Le collectif Vérité et justice pour Ali Ziri se crée. La première autopsie conclut à une « fragilité cardiaque » et confirme la « forte alcoolémie » du sexagénaire. Une contre-expertise révèle finalement la présence de 27 « hématomes de 12 à 17 cm » sur le corps d’Ali Ziri.
Octobre 2012 : le juge d’instruction de Pontoise rend une ordonnance de non-lieu à l’encontre des policiers mis en cause.
Février 2013 : la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles confirme la décision de Pontoise. Stéphane Maugendre, avocat de la famille Ziri, est mandaté pour se pourvoir en cassation.
Décembre 2014 : la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine) confirme le non-lieu.
Octobre 2015 : Stéphane Maugendre a saisi pour la deuxième fois la Cour de cassation. « Si nous n’obtenons satisfaction, nous irons à la Cour européenne des droits de l’Homme », indique le conseil.

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Ali Ziri: « On ne peut pas enterrer la vérité »

«Qui a tué Ali Ziri», documentaire de Luc Decaster, sort en salle le 7 octobre 2015. Vous souvenez vous ? Le 11 juin 2009, Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, décédait par asphyxie après deux jours de coma, suite à son interpellation par la police à Argenteuil. Depuis, le parti socialiste est arrivé au pouvoir. Mais rien n’a changé. Les affaires de morts aux mains de la police se sont succédées en France, sombrant les unes après les autres dans l’oubli au fil de leur enterrement judiciaire et de l’indifférence politique. La prise de conscience connue aux Etats-Unis n’a pas eu lieu.

Bande-annonce de «Qui a tué Ali Ziri ?»

L’«affaire Ali Ziri» ne fait pas exception. Arrêté le 9 juin 2009 avec un ami lors d’un contrôle routier, Ali Ziri avait été transporté inconscient à l’hôpital une heure et demie après son arrivée au commissariat. Il y était décédé deux jours plus tard. Les deux hommes, de 69 ans et 61 ans, étaient fortement alcoolisés. Ali Ziri était revenu passer quelques jours en France pour effectuer des achats avant le mariage de son fils et les deux amis avaient descendu plusieurs verres dans l’après-midi. Alors qu’un premier cardiologue avait pointé une bien commode « cardiomyopathie méconnue », deux expertises ont ensuite mis en cause le pliage, une technique policière d’immobilisation. Cette dernière est normalement interdite depuis la mort en janvier 2003 d’un Éthiopien expulsé par la police aux frontières (PAF). En novembre 2011, Mediapart avait révélé des images montrant l’arrivée inerte d’Ali Ziri au commissariat ainsi que les nombreux hématomes relevés sur son corps.

L'extraction du véhicule de police d'Ali Ziri filmée par une caméra du commissariat.L’extraction du véhicule de police d’Ali Ziri filmée par une caméra du commissariat.

Les trois juges d’instruction qui se sont succédé sur ce dossier n’ont jamais auditionné les gardiens de la paix présents dans le fourgon. Ils n’ont pas entendu les témoins présents ce soir-là au commissariat. Ils n’ont réalisé aucune reconstitution. Ils n’ont pas non plus jugé utile de visionner la bande des caméras de la cour du commissariat. Malgré cette enquête indigente, la Cour d’appel de Rennes a confirmé le 12 décembre 2014 le non-lieu. Me Stéphane Maugendre, l’avocat de la famille d’Ali Ziri a fait appel devant la Cour de cassation. Caméra à l’épaule, le cinéaste d’Argenteuil était présent dès la première marche en juin 2009. L’image est imparfaite, souvent bougée ; les longs plan séquences sur des manifestations et les réunions des militants dans une lumière grise semblent parfois un poil… longs. Comme dans son précédent documentaire au titre prémonitoire «On est là !», Luc Decaster a choisi de ne donner aucune explication, aucun commentaire.

Schéma montrant le smultiples héméatomes relevés sur le corps d'Ali Ziri lors de la seconde autopsie.Schéma montrant le smultiples héméatomes relevés sur le corps d’Ali Ziri lors de la seconde autopsie.

Mais le film a le mérite de montrer la ténacité d’une mobilisation qui dure depuis six ans, celle du collectif « Vérité et justice pour Ali Ziri» né de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF). Luc Decaster filme la France que le parti socialiste voudrait oublier : une petite ville de banlieue, les chibani, les foyers Adoma. Dans le palais de justice, le sous-sol où se tiennent les réunions du collectif, sur le marché, à la gare d’Argenteuil, il capte les visages fermés, l’incrédulité face aux décisions de justice et les discussions sur la formulation du énième communiqué de presse.

Les séquences de confrontation avec des policiers sont sans doute les plus marquantes. Au passage d’un cortège dans une rue commerçante d’Argenteuil, quatre policiers de la brigade anti-criminalité (Bac) brandissent inutilement leurs tonfas et Taser. Leur agressivité est dérisoire face aux manifestants qui grondent mais finissent par les ignorer. C’est aussi ce nouveau commissaire, dont l’extrême politesse masque mal l’indifférence, qui fait repousser les manifestants sur le trottoir parce qu’ils gênent les voitures. S’ils pouvaient même disparaître de l’espace public, devenir invisibles ces quelques gêneurs qui résistent…

La plaque posée le 12 janvier 2012 en mémoire d’Ali Ziri ne tiendra ainsi que quelques jours jusqu’à ce que le préfet du Val-d’Oise, se faisant le relais servile d’un syndicat policier, ordonne son retrait au motif qu’elle constituait «une atteinte à la présomption d’innocence». Qu’indiquait cette plaque si scandaleuse aux yeux de l’Etat ?

 

En mars 2013 encore, lors d’une visite de l’ex ministre de l’intérieur Manuel Valls à Argentueil, le collectif Ali Ziri et sa propre fille qui souhaitaient le rencontrer seront écartés. Mais cinq ans après, ils sont toujours là. Il faut entendre la colère intacte d’Omar Slaouti, professeur de physique à Argenteuil, d’Arezki Semache, porte-parole de la famille, d’Arezki Kerfali, l’ami d’Ali Ziri. Et les paroles, lors d’un rassemblement fin 2011, de l’évêque Jacques Gaillot : «On ne peut pas enterrer la vérité».

Produit par Zeugma Films et monté par Claire Atherton , «Qui a tué Ali Ziri» a pu voir le jour grâce à un financement participatif. Vous pouvez continuer à soutenir le projet ici.

A voir à l’Espace Saint Michel à Paris, mercredi 7 octobre 2015 en soirée en présence de l’équipe du film et du collectif «Vérité et Justice pour Ali Ziri», de Monseigneur Gaillot, de Jessica Lefèvre, compagne d’Amadou Koumé, victime de violence policière.

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Lire nos articles :

Comment Ali Ziri est mort asphyxié, «plié» par les policiers, novembre 2011

L’Etat ordonne le retrait d’une plaque en mémoire d’Ali Ziri, janvier 2012

Mort d’Ali Ziri : l’avocat général demande un supplément d’enquête, novembre 2014

Mort d’Ali Ziri : la cour d’appel de Rennes confirme le non-lieu, décembre 2014

Lettre à Ali Ziri

Cher Monsieur Ali ZIRI,
Voici maintenant six années que nous marchons côte à côte, que nous nous battons, de concert, contre une certaine justice aveugle, contre une certaine police violente.
Voici maintenant six années que nous demandons ensemble qu’un juge d’instruction accomplisse son travail, que des policiers soient interrogés, que les experts soient enfin entendus, qu’une reconstitution soit ordonnée.
Voici maintenant six années que nous voulons, tous deux, que la parole de votre femme et vos enfants ait une place dans un dialogue judiciaire de sourd.
Combien d’années devrons-nous encore attendre ?
Combien de décisions devrons-nous combattre ?
Combien de revers devrons-nous renverser ?
Impossible à dire.
Impossible à prédire.
Ce que je sais, par contre, Cher Ali, Cher Ami, c’est que nous ne cèderons pas.
Stéphane MAUGENDRE, avocat

« Qui a tué Ali Ziri ? » Rencontre avec Maître Maugendre

Extrait du dossier de presse du film « Qui a tué Ali Ziri ? »

qui a tue Ali Ziri 1Monsieur Ziri est décédé il y a plus de 6 ans, à ce jour la responsabilité des policiers n’est toujours établie par la justice. Quelles difficultés particulières avez-vous rencontrées au cours de cette affaire ?

Affiche_20Qui_20a_20tue_CC_81_20Ali_20Ziri_20BIGOn a eu beaucoup de mal à obtenir une enquête effective et donc à prouver les faits que nous avancions. Le juge d’instruction a refusé de nombreuses demandes d’acte d’enquête déposées par les parties civiles. Par exemple, rien qu’au début de l’enquête on a eu énormément de mal à avoir une expertise médicale digne de ce nom. Le premier expert médical désigné par la police n’a pas eu accès au procès-verbal de l’interpellation et ni aux auditions des policiers. Il lui manquait donc beaucoup d’informations cruciales et son analyse fut que l’asphyxie était liée à un défaut de soins. Donc au tout début, l’information s’ouvre contre la direction de l’hôpital !

En effet, la technique de défense des policiers dans l’affaire Ali Ziri, c’est de dire : « il était insultant, il a voulu se battre, il nous a craché dessus, il était ivre et l’hôpital n’a pas fait son boulot ».

Par la suite et toujours très difficilement puisque 4 juges d’instructions vont se succéder, deux autres expertises médicales sont faites et révèlent la présence de nombreux bleus sur le corps de Monsieur Ziri. L’une des expertise explique finalement que bleu le plus important est dû à un maintien, et une forte et longue pression sur la poitrine. Le décès s’ensuit par une absence d’oxygène qui a entraîné l’arrêt cardiaque.

Ceci dit le juge a estimé que les causes du décès étaient toujours très incertaines et que les expertises se contredisaient.

La vidéosurveillance du commissariat qui a filmé la scène d’arrivée de Monsieur Ziri dans ce lieu aurait pu lever cette incertitude. Mais on m’a refusé l’accès à cette vidéo et un non-lieu a été prononcé car le juge d’instruction estimait que les preuves n’étaient pas suffisantes.

Qu’est-ce que tout cela révèle sur le fonctionnement de la justice lorsqu’il s’agit de violences policières?

C’est toujours compliqué de mettre en cause des policiers : ils représentent l’autorité. En plus, il y a une autre difficulté inhérente à la fonction du juge d’instruction dont le travail est étroitement lié à la police. Si un juge d’instruction met en examen des policiers, par voie de conséquence très vite ça se sait et ça peut vite impacter son travail au quotidien. Après une mise en examen d’un policier le juge d’instruction peut être black listé. Et si tu es black listé par un certain nombre de commissariats, le métier de juge devient plus difficile… Alors il y a sûrement des juges d’instruction qui n’ont pas le courage de mettre en examen…

De plus, il y a un esprit de corps très fort dans la police. Souvent à part les témoins qui sont des amis de la victime ou les gens de la rue qui voient les choses, les autres témoins ce sont les collègues policiers. Et avec les collègues, c’est la loi du silence. Un flic qui balance, c’est un flic socialement mort, professionnellement.

Le vrai problème, c’est qu’il n’y ait pas de sanctions et de jugements dignes de ce nom à l’égard des policiers qui commettent des violences. Pour moi c’est un vrai problème, parce que ça ne fait que creuser l’écart entre la police et la population.

Si ces agissements étaient sanctionnés à la hauteur de ce que ça devrait être, c’est à dire exactement au « même tarif », entre guillemets, que pour celui qui cogne sur un flic, je pense qu’il y aurait moins de violences policières.

Je ne suis pas un spécialiste, mais on s’aperçoit que lorsqu’il y a des discours de couvertures totales par le ministère de l’intérieur, le nombre de violences policières augmente, du simple fait que les policiers sont couverts. En ce moment on sait que les syndicats sont sur les dents à cause des attentats de janvier, que les flics sont épuisés, qu’ils font un certain nombre de conneries et ils savent très bien qu’il n’y aura pas de sanctions.

Malgré toutes ces entraves, le combat judiciaire continue notamment sous l’impulsion du collectif ?

La plupart du temps, dans les affaires de violences policières ce sont des jeunes qui subissent les violences, c’est souvent plus compliqué d’avoir un suivi : les témoins partent à droite à gauche, vont et viennent. Pour l’affaire Ali Ziri, il y a un collectif de soutien très engagé. La solidarité des membres du collectif, ça aide et ça pousse aussi l’avocat. C’est plus compliqué quand tu as un interlocuteur absent, ou qui ne donne pas de nouvelles … Il faut aussi prendre en compte que souvent les gens veulent passer à autre chose. Dans le cas d’Ali Ziri, la détermination de la famille et du collectif a été très importante.

Par principe, je préfère ne pas aller en appel. Je pense que plein de choses peuvent être dites et faites dès la première instance. Je trouve dommage qu’on soit dans l’obligation d’aller en appel et de la même manière je trouverai dommage qu’on aille devant la Cour européenne des Droits de l’Homme dans le dossier Ziri. Mais c’est extrêmement important de savoir la vérité. Soit il y a eu violence policière, soit il n’y en a pas eu. C’est le sens de la Cour européenne des Droits de l’Homme. A partir du moment où quelqu’un décède ou est blessé alors qu’il est sous la sauvegarde de la police, il faut que toutes les investigations soient faites pour comprendre ce qu’il s’est passé. C’est de la responsabilité de l’Etat. La France a déjà été condamnée. Dans le dossier où la France a été condamnée, le juge d’instruction a fait un nombre d’actes lui-même, mais ici ça n’a pas été fait jusqu’au bout.

La traque de « l’électricien »

RTL, Jacques Pradel , Charlotte Meritan,

Celui que les enquêteurs avaient surnommé « l’électricien » a été arrêté en 2012 au bout de 22 ans d’enquête. Son procès va se tenir dans quelques semaines devant la cour d’assises de Paris.

 

L’édito de Jacques Pradel
A la Une de l’Heure du crime, l’histoire d’une longue enquête de la Brigade des mineurs de Paris, sur la trace d’un violeur d’enfants.
Tout commence en février 1990, lorsqu’une petite fille de douze ans rencontre dans les étages de son immeuble, à Paris, un homme qui se présente comme « électricien », et qui l’agresse sexuellement dans un escalier de service. Dans les mois et les années suivantes, jusqu’en 2003, ce prédateur sexuel fera plus d’une trentaine de petites victimes, toujours avec le même mode opératoire, toujours dans les arrondissements de l’ouest de la capitale.
Les enquêteurs de la Brigade des mineurs sont chargés de l’enquête. Ils n’ont que peu d’indices : Une description très vague de l’agresseur, et quelques traces ADN inexploitables pendant de longues années.
Mais il faut savoir que, comme la « crime », la brigade des mineurs ne referme jamais définitivement un dossier. Et c’est à cause d’une femme, un commandant de police en retraite, chargée de ré-examiner des dossiers non élucidés, que cet homme va être confondu 22 ans plus tard !

Nous revenons sur l’ensemble de l’affaire, dans cette émission spéciale, en partenariat avec le Parisien/Aujourd’hui en France.

« L’électricien », le pédophile du XVIe arrondissement

Il est l’un des violeurs en série présumé les plus redoutables de Paris. Celui que la police avait surnommé « l’électricien », pendant vingt-deux ans de traque, a finalement pu être identifié et arrêté, en 2012.

Il tient son surnom de son mode opératoire, toujours le même : cet homme d’une cinquantaine d’années à l’époque attirait ses victimes, des jeunes filles âgées de 7 à 13 ans, en se faisant passer pour un électricien. Il est aujourd’hui accusé d’être l’auteur de 33 viols, mais n’a été renvoyé devant la cour d’assises de Paris que pour 18 viols et agressions sexuelles sur mineurs, en raison des délais de prescription. Ces faits se sont en effet produits entre 1990 et 2003.

Pendant plus de vingt ans, les policiers traquent ce personnage avec pour indice une vague description : l’homme a entre 50 et 60 ans, il porte un béret et a un accent d’origine latine. L’ADN de mauvaise qualité retrouvé sur les vêtements de quatre plaignantes, agressées en 1990, 1991 et 1994 ne suffit pas. Il faudra attendre 2001 et les progrès du décryptage ADN pour prouver qu’il s’agit d’un seul et même suspect, puis 2010 pour parvenir à isoler son profil ADN.

Le 16 avril 2012, la police est appelée pour une bagarre dans le XVIe arrondissement. Un homme est alors arrêté et son ADN prélevé. Quelques semaines plus tard, il ressort qu’il est le violeur récidiviste recherché depuis tant d’années. Le suspect est arrêté le 29 octobre 2012.

Emission réalisée en partenariat avec le journal Le Parisien.

Nos invités

Thibault Raisse, journaliste au ParisienRoland Coutanceau, psychiatre des hôpitaux, psychanalyste et expert national, auteur du livre Les blessures de l’intimité (Ed Odile Jacob / 2014) ; Beryl Brown, avocate d’une partie civile. Une femme qui a aujourd’hui trente ans et vit en SuisseJean-Pierre Bouchard, psychologue criminologue.

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l’Electricien s’attaquait aux fillettes des beaux quartiers

logoParisien-292x75 28/09/2015

Ce septuagénaire a sévi à Paris entre 1990 et 2003. Trahi par son ADN en 2012, le prédateur aux 18 victimes a été renvoyé aux assises. A retrouver aujourd’hui dans « l’Heure du crime », sur RTL.

Elles sont aujourd’hui actrices, profs d’université, travaillent dans le secteur bancaire ou la production télé. Elles ont, pour la plupart d’entre elles, une vie stable et épanouie, à Paris, aux Etats-Unis ou au Liban. Elles ne se connaissent pas, mais un même drame de l’enfance les lie. Avec 33 victimes recensées, des fillettes âgées de 7 à 13 ans, Giovanni C.est l’un des violeurs en série pédophiles présumés les plus terrifiants que la France ait connus. Arrêté en 2012 après vingt-deux ans de traque et grâce aux progrès de l’ADN, celui que la brigade de protection des mineurs (BPM) avait surnommé l’Electricien a récemment été renvoyé devant la cour d’assises de Paris pour 18 viols et agressions sexuelles sur mineurs, en raison des règles de prescription.

Les premiers faits remontent à 1990. Ce 14 février, Marion*, 12 ans, rentre du collège vers 18 heures lorsqu’elle est abordée par un inconnu dans l’escalier de son immeuble du XVIe arrondissement. « L’homme lui demandait de l’aider à dévisser une vis au-dessus d’un compteur, déroule le juge d’instruction dans son ordonnance de mise en accusation. Il la prenait par les hanches pour la soulever. Puis il lui demandait de se décontracter et lui enlevait son pull, sa chemise, son tricot de corps. » Le pervers procède alors à des attouchements, avant qu’elle ne parvienne à s’échapper. Elle donne aux policiers une description physique sommaire : le suspect est d’aspect européen, bedonnant, avec un accent et des cheveux grisonnants.

Son ADN ne parlera qu’en 2010

Les agressions suivantes révèlent un mode opératoire identique. L’homme agit toujours dans des immeubles des quartiers chics des XVIe, VIIIe ou VIIe arrondissements de la capitale, et se présente comme un électricien ayant besoin d’un coup de main pour atteindre un boîtier, une ampoule. Il propose parfois une pièce de 10 F pour appâter les enfants, qu’il emmène dans un endroit isolé, au dernier étage ou à la cave. Il n’hésite pas à gifler celles qui tentent de résister, répétant au passage qu’il ne faut « rien dire » à leurs parents. Parfois, un bruit dans l’immeuble ou l’irruption d’un voisin met fin aux supplices des petites victimes, dont le nombre grandissant permet au fil du temps de compléter le portrait du violeur : son accent est « latin », il porte un vieux béret et son âge oscille entre 50 et 60 ans.

Les différentes enquêtes, confiées à la BPM, se heurtent à cette description trop vague. Seul indice : un ADN masculin de mauvaise qualité, retrouvé sur les vêtements de quatre plaignantes agressées en 1990, 1991 et 1994. Mais il faudra attendre 2001 et les progrès de la science pour déterminer qu’il s’agit là d’un seul et même suspect, puis 2010 pour parvenir à isoler un réel profil ADN, inscrit dans la foulée au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Dès lors, les policiers sont certains qu’ils ont bien affaire à un pédophile en série. Et qu’ils pourront le confondre dès son prochain méfait.

Il nie, évoquant un complot

Mais, entre-temps, l’Electricien s’est fait oublier : aucune plainte susceptible de correspondre à lui n’a été enregistrée depuis 2003. C’est finalement une banale altercation qui va faire basculer l’enquête. Le 16 avril 2012, la police du XVIe arrondissement est appelée pour une bagarre entre voisins rue Lesueur. L’homme qui a porté les coups s’appelle Giovanni C. Déjà condamné et incarcéré pour de nombreux cambriolages, ce marginal italien de 74 ans est placé en garde à vue, où son ADN est prélevé et envoyé au FNAEG. Il est condamné dans la foulée à un mois de prison avec sursis et ressort libre. Quelques semaines plus tard, le FNAEG livre son verdict : le voisin violent de la rue Lesueur et l’Electricien ne font qu’un.

Ce coup de chance se double d’un ultime coup du sort : SDF, Giovanni C. était hébergé gracieusement au moment de la querelle de voisinage. Son logeur n’a plus de nouvelles de lui, mais il connaît ses habitudes de marginal. Le 29 octobre 2012, le suspect est enfin arrêté dans un square du IXe. Placé en garde à vue puis incarcéré, il balaye toute accusation de pédophilie, évoquant un complot impliquant une mystérieuse « policière italienne ». Les investigations montrent pourtant qu’aucune agression n’est survenue pendant ses périodes d’emprisonnement. Et Giovanni C. indique aux policiers que pour commettre ses cambriolages il se fait ouvrir l’accès aux immeubles visés en se présentant… comme un électricien.

Réentendues par la police l’an passé, la totalité des victimes n’avaient rien oublié de leur agression. Si beaucoup ont surmonté le traumatisme, certaines décrivent une anxiété diffuse, une peur des hommes, voire des épisodes dépressifs. A ce jour, seules huit d’entre elles ont souhaité se constituer partie civile afin de faire reconnaître leur statut de victime. Parmi celles qui ont préféré définitivement tourner la page, Loubna*, 7 ans à l’époque de son agression en 1991, a néanmoins répondu à la demande d’audition des policiers, et fait face à son bourreau, comme le souligne la juge d’instruction dans son ordonnance : « Présenté dans un groupe et derrière une glace sans tain, Loubna reconnaissait formellement Giovanni C., dont elle avait en mémoire le regard. »

* Les prénoms ont été changés.

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il avait agressé une fillette avec une feuille de boucher

logoParisien-292x75 Carole Sterlé, 25/09/2015

Une petite fille avec un tutu jaune pâle entre dans la salle d’audience de Bobigny, agrippée à sa maman. Ses tresses laissent apparaître de grands yeux curieux. Sa maman la serre contre elle et s’avance vers les juges, accompagnée d’un interprète en langue chinoise.

(LP/N.P.)
(LP/N.P.)

Le président de la 14e chambre correctionnelle s’interrompt : « Dites-lui que ce n’est pas la place d’un enfant d’être là. » La petite ressort avec son père et joue derrière la porte vitrée, tandis qu’à l’intérieur, on évoque ce terrible vendredi 14 mars 2014, dans un immeuble rue du Chemin-Vert à Bobigny, lorsqu’elle a été frappée à la tête par un voisin armé d’une feuille de boucher. La fillette avait 4 ans et demi. Dans le box, Chun Sam, Nord-Coréen de 27 ans, garde la tête baissée, et dit qu’il ne se souvient de rien.

«Elle s’est fait frapper, j’ai vu le sang couler»

« Ce jour-là il faisait beau, raconte la maman de la fillette à la barre. Après l’école, on avait nourri les pigeons. Il y avait mon père et les trois enfants (de 2, 3 et 4 ans, NDLR). Ma fille aînée était devant la porte, elle a voulu ouvrir, je lui ai donné la clé, elle s’est fait frapper. J’ai vu le sang couler. » Les caméras de l’immeuble ont tout filmé. Chun Sam venait du premier étage, avec à la main une lame de 19 cm sur 10 qui d’ordinaire sert aux bouchers. Il a frappé l’enfant à la tête, deux fois, puis son grand-père qui tentait de s’interposer, à la tête également. Les plaies atteignaient 8 cm. Le grand-père se souvient que l’agresseur a crié quelque chose, mais « dans la panique », il n’a pas compris. Chun Sam a été arrêté par la police dehors. L’enfant et son grand-père s’en sont sortis avec un mois d’incapacité totale de travail, des nuits de cauchemars et des séquelles. « Pendant six mois, l’enfant ne voulait plus sortir », insiste l’avocat de la famille, Me Eric Agami qui aurait préféré un procès aux assises. Mais les juges ont requalifié les faits en violences aggravées.

Chun San avait bu et ne souvient de rien

Chez le juge, Chun Sam a demandé si la petite avait été blessée, preuve selon son avocat, Me Stéphane Maugendre, qu’il ne se souvenait pas. L’expert psychiatre a admis une altération du discernement mais pas d’irresponsabilité pénale. Dix-huit mois de détention plus tard, Chun Sam n’a pas retrouvé la mémoire. Il sait qu’il avait bu beaucoup de bière avec son logeur, au premier étage. « Ce jour-là, j’avais obtenu un titre d’asile pour un mois, j’étais vraiment content », marmonne-t-il. C’était un récépissé pour se faire soigner d’une tuberculose. C’était aussi le jour de l’anniversaire de sa mère, dont il reste sans nouvelle depuis qu’il a quitté la Chine, en 2013. Une vie d’exils que son avocat s’est employé à rappeler. « Son père mort quand il avait treize ans, il fuit clandestinement la Corée du Nord, échoue en Chine avec sa mère, où il est traité comme sous-esclave, puis part en France seul », résume l’avocat, qui, à défaut d’explications, « propose des pistes ». Derrière lui, Chun Sam pleure. Le procureur avait réclamé quatre ans de prison dont un avec sursis. Le tribunal a prononcé cinq ans de prison dont un avec sursis mise à l’épreuve, dont l’obligation de soin et l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et d’approcher de leur domicile. Une provision de 5 000 € a été consentie aux deux victimes.

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Plaidoirie pour Valérie LOWE

Monsieur le Président, Mesdames du Tribunal, je suis le Conseil de Mademoiselle Valérie LOWE, pour laquelle j’interviens au titre de la commission d’office.

Valerie Lowe en 1922.Police and Justice Museum Sydney
Valerie Lowe en 1922.Police and Justice Museum Sydney

Une remarque préalable. Je tiens à m’inscrire en faux contre les insinuations selon lesquelles, Valérie serait une prostituée.

En effet, nous n’avons, au dossier, aucun élément qui permet de confirmer cela. Et ce n’est pas parce que Monsieur Joseph MESSENGER, qui a été arrêté avec elle dans la présente affaire, est un homme connu pour appartenir à la pègre de Sydney et fréquenter des prostituées, qu’ipso facto Valérie est une prostituée.

Regardez-la, puisque nous sommes dans les apparences !

Est-elle vêtue comme une prostituée ou comme une enfant avec une robe à carreaux, bordée de dentelle d’adolescente, qui ne découvre que ses bras menus et aucunement le haut de son corps ?

La détermination de son regard surmonté d’une crinière en bataille vous suffit-il pour confirmer sa, soi-disant, profession ?

Non, visez la position de ses mains cachées, comme si elle cachait la honte de se retrouver en garde-à-vue au commissariat de Sydney !

Non, observez comme elle est recroquevillée sur elle-même et dans un coin de l’image comme un chien battu craignant la correction comme elle craint votre jugement !

Est-ce là l’attitude d’une prostituée ?

Et puis, une prostituée s’aventurerait elle à commettre des cambriolages ? D’abord, l’année dernière, en 1921, toujours avec Monsieur Joseph MESSENGER, en volant dans un entrepôt de l’armée des bottes et des marteaux pour la malheureuse somme de 293 shillings et aujourd’hui pour une tentative de vol avec effraction, sur laquelle nous reviendrons.

Or, à l’instant, dans son réquisitoire, Madame le Procureur de la République est venue vous affirmer que justement, puisque ce couple n’en était pas à son coup d’essai et que Joseph fréquentait les prostituées, Valérie se prostituerait pour lui. Joseph étant une sorte de julot-casse-croute.

Pure déduction illogique. D’une part, nous n’avons aucun élément prouvant qu’ils sont en couple, d’autre part, il ne semble pas que Monsieur Joseph MESSENGER soit poursuivi pour proxénétisme et, enfin, il me semble difficilement croyable qu’un jeune, à peine majeur, soit le proxénète d’une fille qui est son ainée d’à peine plus d’un an que lui.

Et puis quoi, enfin, la prostitution n’est pas un délit à ce que je sache.

Venons-en à la personnalité de Valérie.

Elle est née trois ans après l’indépendance de notre pays et a donc vécu le marasme économique qui s’en est suivi.
Fille de bushrangers, elle n’a jamais fréquenté un établissement scolaire.

En 1917, déjà orpheline de mère, elle perd son père engagé dans l’armée australienne dans le conflit de la guerre en Europe. Elle a, à peine 14 ans.

Depuis, cet âge elle vie dans les rues de Sydney, travaillant à droite à gauche, mais aussi, nous l’avons vu au regard d’une précédente condamnation l’année dernière, de petits cambriolages.

Doit-on en déduire que Valérie est véritablement ancrée dans la délinquance. Non, rien n’apparait à son casier judiciaire qui prouve qu’elle ait commis des actes délictueux durant sa minorité. Bien plus, il n’y a aucune mention au fichier Stic la concernant.

De l’ensemble de ces observations, je ne pourrais que solliciter une peine de sursis avec mise à l’épreuve.

Toutefois, vous n’aurez pas à vous attarder sur la peine à prononcer, puisque que je sollicite la relaxe de Mademoiselle Valérie LOWE.

En effet, celle-ci est poursuivie de tentative de vol par effraction.

Joseph Messenger, le 15 février 1922. Police and Justice Museum Sydney
Joseph Messenger, le 15 février 1922. Police and Justice Museum Sydney

Or, les circonstances l’espèce, c-à-d le fait que la jeune Valérie LOWE soit à l’extérieur de l’habitation au moment où les services de police interviennent, n’en fait pas d’elle un auteur ou un co-auteur, mais plutôt une complice. En effet, d’une part, elle n’est pas poursuivie pour une tentative de vol en réunion et d’autre part, il n’y a aucun élément objectif qui permet d’affirmer qu’elle a participé, directement, à l’effraction.

A ce stade, je me permets de vous rappellerez l’article 121-7 du Code pénal qui dispose :
« Est complice d’un crime ou d’un délit la personne qui sciemment, par aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la consommation.

Est également complice la personne qui par don, promesse, menace, ordre, abus d’autorité ou de pouvoir aura provoqué à une infraction ou donné des instructions pour la commettre ».

Où trouvons-nous des preuves d’une aide ou d’une assistance ?
Nul part !

Nous ne trouvons, dans ce dossier, que des bribes d’indices permettant de penser, d’avoir l’intime conviction que Mademoiselle Valérie LOWE a tenté d’aider ou d’assister Monsieur Joseph MESSENGER.

Or vous le savez, la tentative de complicité n’est pas condamnable.
Vous relaxerez donc la prévenue.

Migrants abandonnés en mer. Qui est responsable ?

frnce inter Lorélie Carrive, 10/08/2015

© MaxPPP/ZumaPress.com/Ropi – 2015

Une ONG française a obtienu l’ouverture d’une enquête sur un bateau français de l’OTAN qui aurait laissé mourir des migrants au large de la Libye en 2011.

La semaine dernière encore, 200 personnes sont mortes noyées au large de la Libye. Des ONG et associations se battent pour que soit reconnue la responsabilité des États dans ces drames de l’immigration.

C’est le cas du GISTI. Le Groupe d’information et de soutien des immigrés demande à ce que la lumière soit faite sur la mort, il y a quatre ans, de 63 migrants.

Si le Gisti a choisi ce naufrage en particulier, c’est parce qu’il y a eu des témoins, affirme l’association, qui n’ont rien fait. Le  zodiac qui transportait des migrants va rester à la dérive, sans recevoir aucun secours. Seuls neuf des 72 passagers ont survécu. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a jugé recevable une plainte contre X

Les explications de Lorélie Carrive

 Selon un dernier bilan du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 224.000 migrants sont arrivés en Europe par la Méditerranée depuis le début de l’année – 98.000 en Italie et 124.000 en Grèce – et plus de 2.100 autres ont trouvé la mort en tentant la traversée.

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