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Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

  

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.

La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.

Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.

Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.

Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

« voie législative »

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.

Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.

Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.

Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».

Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).

« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

⇒ Voir l’article

Pas de garde à vue pour les sans-papiers

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La Cour de cassation a clarifié la situation. Cette décision contraint le gouvernement à légiférer.

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion. La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière. Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60 000 personnes par an. Elle est à ses yeux « absolument fondamentale », car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans-papiers : il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».

Décisions contradictoires

La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif. Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non. Désormais, les personnes sans papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi. Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures. Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.

Voie législative

Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ». Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.

« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti). « Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné. « La Cimade restera vigilante sur le nouveau régime juridique qui ne manquera pas d’être créé pour priver de liberté les personnes étrangères interpellées », a averti l’association.

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Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

logo-liberation-311x113 05/07/2012

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.
La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.
Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.
Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.
Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».
La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avrilpuis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.
Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.
« voie législative »
Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.
Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.
Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.
Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.
Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».
Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.
« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).
« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

AFP, Pascale Julliard, 05/07/2012

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.
La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.
Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.
Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.
Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».
La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avrilpuis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.
Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.
« voie législative »
Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.
Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.
Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.
Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.
Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».
Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.
« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).
« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

Le gouvernement doit remplacer la garde à vue pour les clandestins

France-Antilles, 05/07/2012

La Cour de cassation a décidé jeudi que le séjour irrégulier d’un étranger ne pouvait plus suffire à son placement en garde à vue, ce qui va obliger le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers susceptibles d’être soumis à une procédure d’expulsion.
La première chambre civile de la haute juridiction avait été saisie de plusieurs pourvois formés par des étrangers qui avaient été placés en garde à vue pour le seul motif qu’ils étaient en situation irrégulière.
Dans des arrêts rendus publics par son président Christian Charruault, elle leur a donné raison, suivant en cela un avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois.
Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade, s’est réjoui devant la presse de cette décision qui concerne 60.000 personnes par an.
Elle est à ses yeux « absolument fondamentale » car elle signifie que « le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers: il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants ».
La pratique de la garde à vue était plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers, depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait rendu, en avrilpuis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne pouvait être emprisonné sur ce seul motif.
Or, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.
« voie législative »
Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Mais, sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non.
Désormais, les personnes sans-papiers « doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale » et « dans le respect du droit européen », a souligné Me Spinosi.
Il existe déjà des « solutions alternatives à la garde à vue », qui sont les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures.
Il est donc « nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question », a estimé l’avocat.
Le ministère de l’Intérieur s’était préparé à cette décision et ne cache pas la nécessité de « passer par la voie législative » pour y répondre. « La voie réglementaire ne suffira pas », a indiqué à l’AFP l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute « pour la rentrée ».
Il faudra « une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum », puis « le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour », a estimé Me Spinosi.
« Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun », a cependant relevé Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti).
« Le sentiment que j’ai, c’est qu’il y aura une demande des parquets de chercher un délit connexe », a-t-il également souligné.

Séjour irrégulier et garde à vue : «la fin du dévoiement de la politique pénale»

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La décision était attendue, mais elle marque un tournant important. Le séjour irrégulier ne suffit pas à justifier un placement en garde à vue, a estimé la Cour de cassation ce jeudi. Une procédure qui concerne jusqu’à 60 000 personnes par an, selon les associations. L’avocat Stéphane Maugendre, membre du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés), analyse la portée de cette décision.

En préambule, une précision importante. L’avis de la Cour de cassation ne concerne que les étrangers en situation irrégulière «secs», c’est-à-dire n’ayant pas déjà fait l’objet d’arrêtés de reconduite à la frontière, ou d’Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ces derniers, en cas d’arrestation, sont passibles de trois ans d’emprisonnement.

Comment réagissez-vous à cette décision ?

C’est une sacrée bonne nouvelle qu’on revienne à une pratique normale. Depuis 1938, les autorités françaises n’arrêtent pas de mettre en place des procédures d’exception pour les étrangers, avec l’idée qu’ils seraient fraudeurs ou tricheurs. Cette décision de la Cour de cassation va unifier la jurisprudence et mettre fin au dévoiement de la politique pénale au profit de la politique administrative.

Concrètement, comment les choses se dérouleront-elles désormais ?

On va revenir à la procédure normale. Une personne qui n’aura pas ses papiers et dont on soupçonne un séjour irrégulier sera menée au commissariat pour une procédure de vérification d’identité, d’un maximum légal de quatre heures. Les policiers passeront un coup de fil à la préfecture, et, s’il s’avère que la personne n’a pas de titre de séjour en règle, le préfet aura deux choix : demander à ce qu’on la laisse repartir, ou demander à ce qu’on prépare une OQTF, voire un placement en rétention administrative. Cette procédure existe déjà. Elle avait juste été supplantée par un dévoiement de la garde à vue, qui peut aller jusqu’à 48 heures.

Vous craignez néanmoins que certains policiers se mettent à «ratisser large» pour permettre le placement en garde à vue…

Oui, c’est d’ailleurs un phénomène que l’on voit davantage ces derniers temps. On suspecte un délit connexe, en plus du séjour irrégulier, qui tient parfois très peu. Par exemple, j’ai vu récemment le cas d’un type qu’on accusait d’avoir dégradé un pantalon dans un centre commercial…

L’objectif, c’est la dépénalisation du séjour irrégulier ?

Evidemment, ça serait la suite logique. Pour cela, il faut l’abrogation de l’article 621-1 du Ceseda, qui prévoie jusqu’à un an d’emprisonnement pour le délit de séjour irrégulier. C’est du ressort du ministère de l’Intérieur. Le problème fondamental, c’est qu’on utilisait ce délit de séjour irrégulier pour placer des gens en garde à vue. C’est quand même une mesure de privation de liberté, avec de vrais délinquants, dans des endroits qui puent. Ce n’est pas une promenade de santé. Désormais, il faudra s’appuyer sur la simple procédure administrative.

⇒ Voir l’article

Sans-papiers : la Cour de cassation remet en cause la garde à vue

logoParisien-292x75 05/07/2012

Le séjour irrégulier d’un étranger justifie-t-il son placement en garde à vue ? Ce jeudi, la Cour de cassation a répondu par la négative. Suivant l’avis de la chambre criminelle rendu il y a un mois, cette décision de la première chambre civile de la haute juridiction oblige le gouvernement à créer un nouveau dispositif pour les sans-papiers soumis à une procédure d’expulsion.

Cette décision, qui concerne 60 000 personnes par an, est considérée comme «absolument fondamentale», par Me Patrice Spinosi, avocat de l’association d’aide aux étrangers Cimade. Selon lui, elle signifie que «le regard de l’ensemble de la société française a vocation à changer pour les sans papiers : il a été affirmé clairement qu’ils ne peuvent plus être assimilés à des délinquants».
Procédure administrative et non plus pénale

La pratique de la garde à vue est remise en cause par les associations de défense des étrangers, notamment depuis que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu, en avril puis en décembre 2011, deux arrêts affirmant qu’un étranger en séjour irrégulier ne peut être emprisonné sur ce seul motif. Par ailleurs, la réforme entrée en vigueur en France au printemps 2011 limite le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d’une infraction punie d’une peine d’emprisonnement.

Le précédent gouvernement avait jugé l’arrêt de la CJUE compatible avec la pratique de la garde à vue. Sur le terrain, les tribunaux rendaient des décisions contradictoires, tantôt favorables aux étrangers, tantôt non. Désormais, les personnes sans-papiers «doivent certes être raccompagnées (à la frontière) puisqu’elles ne sont pas dans une situation légale en France, mais elles doivent l’être dans le cadre d’une procédure administrative et non plus pénale» et «dans le respect du droit européen», souligne Me Spinosi.

Le gouvernement devra soumettre une nouvelle loi

Pour remplacer la garde à vue, il existe déjà des «solutions alternatives», telles que les vérifications d’identité et les auditions libres, mais elles sont limitées à quatre heures. Il est donc «nécessaire qu’une réforme fondamentale soit engagée sur cette question», estime l’avocat de Cimade. Selon lui, il faudra «une nouvelle mesure de pré-rétention administrative, qui permettra d’arrêter la personne et de vérifier son identité, pendant une durée de huit à dix heures maximum», puis «le cas échéant, d’enclencher la procédure de retour».

Le ministère de l’Intérieur qui s’est préparé à cette décision devrait passer par une loi car «la voie réglementaire ne suffira pas», selon l’entourage de Manuel Valls. Un texte pourrait ainsi être préparé avec présentation au Parlement sans doute «pour la rentrée».

«Ce qu’on peut craindre, c’est que le législateur invente une procédure d’exception, dérogatoire au droit commun»,met en garde Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti), qui anticipe «une demande des parquets de chercher un délit connexe».

Se l’Italia non sono anche loro

la-repubblica-it-logoCarlo Ciavoni, 02/07/2012

A Cecina i diritti negati ai migranti.

Il 18° incontro internazionale contro il razzismo – in corso fino al 7 luglio prossimo – continua ad essere il luogo di confronto e riflessione sui temi dell’integrazione e della cittadinanza. L’idea, nata qui l’anno scorso, di svelare e denunciare le numerosissime omissioni di soccorso in mare da parte di mercantili e navi militari, ha dato vita al progetto Boats4People per sensibilizzare la gente di mare del Mediterraneo

195434879-9dc2e22d-8fd0-4811-96e8-29b932d127f2CECINA – Questo diciottesimo capitolo del meeting internazionale antirazzista di Cecina, che si concluderà il prossimo 7 luglio, mostra una sua nuova vitalità. Non solo per la ricchezza dei dibattiti e la parteipazione che si registra, ma soprattutto per l’efficacia delle iniziative nate e sviluppate al suo interno. In questi primi giorni, ad esempio, s’è fatto il punto sulla campagna L’italia sono anch’io, promossa da 19 organizzazioni – dalle Acli, all’Arci, alla Caritas, all’ANCI, l’associazione dei Comuni italiani, solo per citarne alcune – per riformare due leggi : una per il diritto di cittadinanza da estendere ai bambini nati in Italia, da genitori stranieri regolari; l’altra per una nuova norma che permetta il diritto elettorale amministrativo ai lavoratori regolarmente presenti in Italia da cinque anni. La campagna ha impegnato oltre 200 mila persone che hanno accettato i principi contenuti nelle due proposte, regolarmente depositate alla Camera ed ora in attesa di essere « calendarizzate », dopo un confronto fra le forze politiche nella Commissione Affari Costituzionali, dove però i promotori temono si rischino compromessi a ribasso e cedimenti, soprattutto da parte del Pd, rispetto allo spirito orinario sottoscritto dalle centinaia di migliaia di firmatari.

I diritti negati. Confronti e riflessioni sono quest’anno dedicati ai diritti negati di alcuni milioni di giovani, ragazze e ragazzi, figli di genitori di origine straniera, nati o cresciuti in Italia ma che – appunto – per le leggi vigenti non sono ancora italiani. Giovani che si sentono a tutti gli effetti parte di questo Paese e che l’altra sera, davanti al maxi schermo nell’areea del meeting, hanno fatto il tifo per la nazionale di calcio, durante la finale con la Spagna. Un Paese in cui vivono, insomma, da sempre ma che tuttavia, per effetto di una legge che lo stesso  presidente delle Repubblica, Giorgio Napoletano, non ha esitato a definire « Un’autentica follia, un’assurdità« .

Il monitoraggio sui mancati soccorsi in mare. Il meetintg di Cecina ha dato vita anche ad un’altra iniziativa sul tema del diritto in mare, legata ad un progetto, Boats4Peope, che ha lo scopo di costruire una rete di gente che va per mare, che vive, naviga il trafficatissimo Mediterraneo e abita lungo le sue sponde. L’idea – nata nel corso del meeting dell’anno scorso – ha preso forma oggi quando ha preso il via il lungo viaggio del veliero Oloferne, salpato da Rosignano alla volta di Palermo, da cui poi ripartirà per Monastir, in Tunisia, per ripercorrere, infine, il tragitto fino a Lampedusa, lo stesso percorso lungo il quale sono morti centinaia di migranti in fuga verso l’Europa, in cerca di opportunità o in fuga da guerre, violenze soprusi di ogni sorta.

Quei palloncini-simbolo.
La cerimonia della partenza di stamattina da Rosignano è stata salutata con un classico atto simbolico, quello del rilascio di centinaia di palloncini colorati, in memoria delle persone finite in fondo al mare, durante i tentativi di raggiungere le coste europee. La guerra in Libia ha prodotto quasi un milione di migranti africani, mediorientali ed asiatici, fuggiti in paesi vicini, come la Tunisia, l’Egitto, il Ciad, il Niger. Gli stati europei hanno invece mostrato il volto arcigno e repressivo del respingimento, incarnato da  Frontex, l’agenzia europea per il controllo delle frontiere, che ha messo in atto operazioni per intercettare e ricacciare indietro i migranti nel Canale di Sicilia.

Il progetto Boats4people. Sarà seguito e gestito dall’avvocato Stephane Maugendre, dai ricercatori Charles Heller, Lorenzo Pezzani e Nicanor Haon e dall’addetta alla comunicazione, Alessandra Capodanno – ha già cominciato a monitorare con mappe satellitari, disponibili da società private che l’intenso traffico navale nel Mediterraneo, proprio per dimostrare come spesso i mancati interventi in mare, nei confronti di battelli di migranti alla deriva, non siano semplici « sviste », ma vere e proprie omissioni di soccorso, sia da parte di mercantili, che di unità militari in transito. Numerose prove testimoniano, infatti, che al largo delle coste libiche, la NATO e gli stati aderenti all’operazione Unified Protector (l’intervento militare in Libia dell’anno scorso) non hanno prestato soccorso ai migranti in difficoltà. Il conflitto in Libia è formalmente concluso, ma la guerra ai migranti continua e ogni nuovo naufrago si aggiunge ai 1.500 migranti morti nel Mediterraneo nel corso del 2011 (secondo  l’UNHCR).

Quei 63 cadaveri sul gommone alla deriva.
Padre Moses Zerai – direttore dell’agenzia eritrea Habeshia, in stretto contatto con i profughi in fuga dal Corno d’Africa e ancora prigionieri nelle carceri libiche – a Cecina ricorda la morte di 63 migranti nella primavera del 2011, tutti stipati in una barca che resta senza carburante tra la Libia e l’Italia e che, nonostante diverse navi si accorgano di loro e malgrado le richieste d’aiuto, il gommone con 73 persone a bordo venne lasciato alla deriva per cinque giorni, fino a tornare di nuovo a ridosso delle coste libiche. Furono trovati 63 cadaveri, molti erano bambini piccoli, mentre il destino dei superstiti fu diverso: alcuni finirono nelle carceri libiche, altri riuscirono a scappare di nuovo, nel frenetico e continuo via vai di barche e gommoni in partenza dalla Libia.

L’impunità di chi se ne infischia dei diritti. Dunque, Gheddafi e Ben Ali non ci sono più, ma le politiche migratorie sono rimaste le stesse e i governi transitori in Libia e in Tunisia hanno tutt’altro che interrotto le pratiche del passato. Risulta, infatti, che stiano imbastendo accordi sull’immigrazione con l’Europa, nella totale opacità, continuando a trattare da criminali gli immigrati, in quanto tali, e a rinchiuderli arbitrariamente in cella quando sono in transito sui loro territori. In altre parole, dunque, gli accordi internazionali che impongono l’obbligo di prestare soccorso in mare, che garantiscono l’asilo e la protezione internazionale continuano ad essere violati dai governi europei ed africani, ogni volta che si pratica un respingimento o si verifica un naufragio. Tutto nella totale impunità.

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Sans-papiers : Gardes à vue illégales

Clémence Glon14/062012

La chambre criminelle de la Cour de cassation s’aligne sur la jurisprudence européenne.

Extrait : Les commissariats ne sont pas les antichambres de l’expulsion. Mettre en garde à vue des personnes arrêtées pour situation irrégulière relève donc d’un zèle judiciaire. C’est ce qu’a conclu, mardi 5 juin, la chambre criminelle de la Cour de cassation, qui avait été saisie à titre consultatif. Tenant (…)
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Sans-papiers : les policiers face à un nouveau casse-tête

Laurence De Charette

Les forces de l’ordre ne disposent plus que de quatre heures pour effectuer les vérifications d’identité.

À partir du 5 juillet prochain, les gardes à vue devraient être définitivement proscrites pour les sans-papiers. C’est à cette date en effet que la chambre civile de la Cour de cassation se prononcera définitivement sur cette question. Les hauts magistrats ayant toutefois déjà sollicité l’avis de la chambre criminelle de la même haute juridiction, ils devraient en toute logique lui emboîter le pas. Mardi en effet, cette chambre a rendu un avis qui ne va pas faciliter la tâche des autorités: elle a considéré qu’un étranger ne peut pas être placé en garde à vue s’il est seulement soupçonné de séjourner irrégulièrement sur le territoire français. En clair, les personnes interpellées à l’occasion de contrôles d’identité, par exemple, ne pourront plus être retenues 24 ou 48 heures au commissariat de police si elles ne sont mises en cause dans aucun autre délit.

Plusieurs associations se sont réjouies que la garde à vue ne puisse plus servir de «salle d’attente des décisions des préfets». Actuellement, le recours à la garde à vue est généralisé dans la politique de lutte contre l’immigration clandestine. Sur 100.000 étrangers ayant fait l’objet d’une procédure pour séjour illégal, 60.000 sont passés par le commissariat. Près de 250 sans-papiers sont écroués.

«Il y a un détournement de procédure, puisqu’on utilise une procédure pénale (la garde à vue, NDLR) pour aboutir à une décision administrative (sur une éventuelle expulsion). On utilise la garde à vue pour le confort de la police, de la préfecture et du procureur de la République», parce qu’elle laisse plus de temps (48 heures maximum), a dénoncé Stéphane Maugendre, président du Gisti.

Jurisprudence européenne

L’avis de la Cour de cassation découle en réalité du droit européen. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu en décembre 2011 un arrêt affirmant qu’être en situation irrégulière ne constituait pas un délit justifiant une incarcération. Or, en droit français, ne peuvent être placées en garde à vue que les personnes qui encourent éventuellement une peine de prison.

Jusqu’à présent, le gouvernement français faisait une autre lecture de cet arrêt, estimant que la garde à vue restait malgré tout utilisable pour les sans-papiers. La Chancellerie avait confirmé sa position à travers deux circulaires, l’une du 13 décembre 2011, l’autre du 12 mai 2011… Mais, au vu de la jurisprudence européenne, les tribunaux rendaient déjà sur le terrain des décisions contradictoires, n’hésitant pas à exiger la remise en liberté de sans-papiers passés par le commissariat.

«La décision de la Cour de cassation ne nous étonne pas», explique Hassan Ndaw, directeur adjoint de Forum réfugié, une des associations qui gèrent les centres de rétention. «C’est un vrai changement de philosophie, renchérit Patrice Spinosi, avocat à la Cour de cassation, car les étrangers en situation irrégulière ne pourront plus être assimilés à des délinquants. Mais il est aujourd’hui nécessaire d’adapter la loi française…»

Désormais privés de l’instrument de la garde à vue, les policiers disposent d’un autre outil prévu par la loi, beaucoup moins contraignant toutefois: la procédure de «vérification d’identité» leur laisse quatre heures pour vérifier qu’une personne possède ou non un titre de séjour en bonne et due forme. Les personnes qui s’avèrent en situation irrégulière – les recherches se font notamment grâce à des fichiers européens pour les demandeurs d’asile – sont le plus souvent placées en rétention administrative, en vue d’une reconduite à la frontière.

Mais l’une des stratégies des sans-papiers les plus aguerris aux failles du droit peut être de ne produire aucune identité, de façon à ce qu’aucune vérification ne soit possible.

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