UNE INFORMATION judiciaire a été ouverte, le 16 mai, au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), qui soupçonne l’existence, autour du tribunal, d’un réseau de prostitution recrutant des jeunes étrangères en situation irrégulière. L’affaire, révélée par Libération du mercredi 31 octobre, a été confiée aux brigades des mineurs de Paris et de Bobigny.
Le Gisti appuie sa plainte sur une campagne d’observation d’audiences qui décident du maintien ou non des étrangers en situation irrégulière en zone d’attente, réalisée entre le 27 décembre 2000 et le 2 février 2001. Plusieurs observateurs ont indiqué avoir remarqué des Africains sur les bancs du public qui se faisaient passer pour des proches des jeunes filles jugées. Le Gisti affirme que, «selon toutes vraisemblances, des rabatteurs récupéraient des jeunes femmes ou filles mineures étrangères pour alimenter un ou des réseaux de prostitution et pour les étrangers majeurs des réseaux de travail clandestin ».