Non-lieu dans l’affaire Ali Ziri : Une décision « incompréhensible »

 18/10/2012

Hier, Une ordonnance de non-lieu a été rendue dans l’affaire Ali Ziri, un retraité algérien de 69 ans mort en juin 2009 après un contrôle de police à Argenteuil (Val-d’Oise). Sa famille dénonce une décision « incompréhensible ».

Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, 60 ans, à bord d’un véhicule que ce dernier conduisait. Fortement alcoolisés, les deux hommes avaient été transportés au commissariat d’Argenteuil et placés en garde à vue. Tombé dans le coma, le sexagénaire était mort deux jours plus tard à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes, dont certains larges de 17 cm.

Un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait alors mis en cause la sincérité des déclarations des policiers impliqués dans le décès de M. Ziri, estimant que ces derniers avaient fait un usage disproportionné de la force.

Selon l’avocat de la famille d’Ali Ziri, M e Stéphane Maugendre, c’est le recours au « pliage » qui est à l’origine de l’asphyxie du retraité. Cette technique, qui consiste à plier en deux quelqu’un en cas de rébellion, est interdite dans la police depuis 2003. « Le non-lieu est incompréhensible. Le juge n’a pas tenu compte de l’ensemble des expertises qui ont été ordonnées dans ce dossier », a réagi hier l’avocat, qui a fait appel de cette décision auprès de la Chambre de l’instruction. « S’il le faut, nous irons jusque devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Il est de la responsabilité de l’État de faire toute la lumière sur cette affaire », a-t-il ajouté.

Le syndicat de policiers Alliance s’est pour sa part félicité de cette décision de non-lieu.

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