Nouveau revers pour les proches d’Ali Ziri, l’Algérien de 69 ans mort après un contrôle de police en 2009 dans le Val-d’Oise. La Cour d’appel de Rennes a confirmé le non-lieu.
La Cour de cassation avait relancé en février les espoirs des proches du retraité, en annulant le non-lieu rendu dans cette affaire. Une position relayée par le parquet général de Rennes, qui s’est prononcé mi-novembre pour une relance de l’enquête.La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, où le dossier a été dépaysé depuis la décision de la Cour de cassation, a finalement décidé de s’opposer au parquet, en confirmant l’ordonnance de non-lieu rendue en 2012 dans cette affaire.
Une vingtaine d’hématomes
Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, 60 ans, à bord d’un véhicule que ce dernier conduisait. Fortement alcoolisés, les deux hommes avaient été transportés au commissariat d’Argenteuil et placés en garde à vue. Ali Ziri, tombé dans le coma, était mort deux jours plus tard à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes, dont certains larges de 17 cm.
Après trois ans d’enquête, le juge chargé de faire la lumière sur le drame avait pourtant décidé de ne pas poursuivre les policiers impliqués dans l’interpellation, expliquant n’avoir établi « aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès ».
La technique du « pliage »
Une version contestée par les proches du défunt, qui assurent que les policiers ont maîtrisé le retraité en lui appuyant la tête contre les genoux pendant plus de quatre minutes dans leur véhicule, selon la technique dite du « pliage », pourtant interdite.
Dans son arrêt, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a estimé qu’en l’état des « conclusions et hypothèses divergentes (…), il n’est pas possible de retenir une cause certaine de la mort d’Ali Ziri ».« Les policiers n’ont fait usage que de la force strictement nécessaire » pour maîtriser les retraités. « Aucune faute, volontaire ou involontaire, ne peut être relevée à leur encontre », a poursuivi la chambre, citée dans un communiqué par le parquet général. L’avocat de la famille Ziri, Me Stéphane Maugendre, a indiqué qu’il souhaitait à nouveau se pourvoir en cassation.