Carole Sterlé, 19/04/2017
« Personne n’est parfait, moi non plus », assure l’épouse à la barre. C’est elle, cette jeune coiffeuse, la victime, ce mardi, au tribunal correctionnel de Bobigny mais elle n’a pas voulu déposer plainte contre son mari et ne tient pas à se constituer partie civile.
« J’ai tapé une crise de jalousie, on n’est pas des sauvages, on est des parents, on a des enfants », explique-t-elle pour expliquer la tournure sordide de sa fête d’anniversaire. Deux bouteilles de vodka, six de champagne bues à 10 ou 15, dit son mari, jugé pour violences conjugales. Et lorsqu’elle l’entend parler à une convive en fin de soirée, elle voit rouge. Une bagarre éclate, au point que le voisinage appelle la police. Elle avait des hématomes sur le front, la poitrine, la main, les jambes… mais elle n’a pas voulu déposer plainte. « C’était un malentendu », explique le mari dans le box, plusieurs fois condamné et ce soir-là en état d’ébriété. Et son casier est pesant. En cas de récidive pour des violences conjugales, un mandat de dépôt lui pend au nez. Son avocat, Me Stéphane Maugendre, parvient à convaincre le tribunal de lui laisser une chance. Après tout, un juge d’application des peines avait estimé qu’il était accessible à un bracelet électronique. Le tribunal a condamné l’époux à dix mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, avec une obligation de soins pour sa consommation d’alcool.