C’EST UNE HISTOIRE horrible. Jacek Obreski, 26 ans, et Sylwester Zborowski, 28 ans, ont comparu lors du premier jour de leur procès, hier, devant la cour d’assises de Bobigny. Ils sont soupçonnés, avec trois autres hommes d’origine polonaise qui ont pris la fuite, d’avoir violé Katarzyna, 22 ans, en juin 1999, dans le huis clos d’un appartement de Vitry-sur-Seine (Val de Marne).
Katarzyna est venue spécialement de pologne, où elle vit avec son mari , et sa petite fille, pour livrer aux jurés un émouvant témoignage. Cette grande femme, les mains crispées sur la barre des témoins, raconte en pleurs la nuit de son calvaire. A l’époque, la jeune fille est encore vierge et elle doit se marier au mois de septembre. Elle est en voyage en France pour enterrer sa vie de jeune fille. A Aulnay-sous-Bois, elle est invitée dans une soirée polonaise donnée par une voisine de l’immeuble où elle est accueillie. Embarquée par Jacek et un complice pour voir la tour Eiffel et acheter des cigarettes, elle est promenée une partie de la nuit dans toute la région parisienne avant d’être contrainte de monter chez Sylwester à Vitry-sur-Seine.
« Ils n’ont pas eu pitié de moi »
« Dans cet appartement, nous avons bu et mangé durant près d’une heure. Jacek et Sylwester devaient me reconduire, mais avant de partir, je suis allée dans la salle de bain. Jacek a tapé à la porte. Il est entré et m’a embrassée et m’a dit qu’il voulait avoir une relation sexuelle avec moi. Et si je n’étais pas d’accord ce serait avec tout le monde. », raconte-t-elle assistée d’un interprète. Devant le refus de la jeune fille, Jacek entraîne sa victime dans le salon et aidé de Sylwester, il déchire ses vêtements. Les deux hommes la forcent à retourner dans la salle de bain et la violent tour à tour. Son calvaire dure plusieurs heures et entre chaque agression, les hommes forcent la jeune fille à prendre une douche. «Je les suppliais, je criais, je pleurais. Je leur ai dit que j’étais vierge et que j’allais me marier, mais ils n’ont pas eu pitié de moi », soupire-t-elle.
Les deux accusés, carrures athlétiques et cheveux courts, ne reconnaissent pas les viols. Jacek Obreski a déclaré que Kataizyna lui avait fait une fellation, mais qu’elle était consentante. «Je n’ai été témoin d’aucun viol car j’étais parti acheter de l’alcool durant une partie de la nuit », précise de son côté Sylwester Zborowski, propriétaire du studio. Le verdict sera rendu mardi soir.