Rétention . Six organisations, dont l’association oecuménique, ont répondu à l’appel d’offres du ministère. Un recours a été déposé au conseil d’État.
Mais, tout en postulant, la Cimade ne désespère pas de faire annuler ce décret. Sur le front juridique, elle a déposé hier, avec neuf autres associations (dont le GISTI, la Ligue des droits de l’homme, le Secours catholique), un recours contre le décret du 22 août devant le conseil d’Etat. « Nous entendons rappeler au ministère de l’Immigration que des lois existent et qu’elles doivent être respectées, précise Stéphane Maugendre, président du GISTI. Avec ce décret, le ministre veut faire taire les étrangers et les associations qui les aident. Nous ne nous tairons pas ! » Cinq associations avaient déjà marqué un point le 14 octobre : une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Paris avait suspendu l’appel d’offres : toute signature de contrat entre le ministère et les sous-missionnaires est donc interdite jusqu’au 31 octobre.
Parallèlement, la pétition « Les droits des étrangers ne peuvent se réduire à un marché » a déjà recueilli plus de 60 000 signatures et une vidéo C’était pire demain a été mise en ligne, rappelant les ravages de la politique du chiffre depuis 2003. Car cette modification de l’aide aux étrangers au sein des CRA se fait dans un contexte de plus en plus tendu. « L’incendie du centre de Vincennes a montré à quel point la situation était grave, explique Damien Nantes de la Cimade. Et pourtant, le ministère continue : deux centres de rétention sont actuellement en construction au Mesnil-Amelot et, cet été, un appel d’offres a été lancé pour rebâtir celui de Vincennes. »