Stéphane Sellami et Julien Constant, 15/06/2007
Employés d’une société privée, ils viennent effectuer le ravalement du bâtiment qui appartient à l’Etat.
Installés dans une petite maison, des CRS gardent les lieux nuit et jour depuis que la famille Sarkozy y passe ses week-ends.
Cette magnifique propriété abrite un bâtiment d’un étage en forme de U, d’une vingtaine de mètres de long pour six de large. Les lieux comprennent également un grand jardin avec piscine et tennis.
Les services de l’État très embarrassés
« Apparemment, le couple Sarkozy a demandé à ce qu’on remette la piscine en état », croit savoir un policier. Selon les rumeurs qui bruissent dans la ville du Roi-Soleil, l’épouse du président se sentirait si bien à la Lanterne qu’elle souhaiterait en faire sa demeure à plein temps. « Elle aurait dit que les lieux convenaient plus que l’Elysée à une vie de famille avec des enfants, ajoute une autre source. C’est dans cette perspective que des travaux auraient été commandés par les services de l’Etat.»
C’est dans ce contexte que les CRS contrôlent les papiers d’identité des ouvriers qui viennent donner un coup de jeune aux bâtiments. Deux salariés maliens fournissent de fausses cartes de séjour. Les fonctionnaires s’en aperçoivent et interpellent immédiatement les deux hommes. Un fourgon du commissariat de Versailles vient les chercher et les conduit au commissariat de la ville. Comme c’est l’usage, les policiers font leur rapport au parquet. « On pouvait leur reprocher d’être entrés et d’avoir séjourné illégalement sur le territoire français et les poursuivre pour faux et usage de faux, explique Me Stéphane Maugendre, l’avocat spécialiste sur le droit des étrangers.
En ce qui concerne le travail dissimulé, on ne peut pas le leur imputer. Seul l’employeur peut être inquiété à condition qu’il ait eu connaissance de la nature frauduleuse de la carte. »
En l’occurrence, l’employeur a expliqué aux enquêteurs qu’il ignorait que ses ouvriers étaient sans papiers. « Il croyait que leurs cartes de séjour étaient valables», confirme un policier.
Mais selon nos informations, cette affaire embarrasserait tellement les services de l’État que les deux ouvriers éviteront probablement les foudres de la justice. « Le dossier a été récupéré par le procureur lui-même et il le gère dans le secret de son bureau. Aucune poursuite ne devrait être engagée pour travail dissimulé ou séjour irrégulier, souffle une source proche de l’enquête.
La volonté de la préfecture était de faire une procédure administrative pour les renvoyer au Mali le plus vite possible sans laisser de traces. »