22/04/2009
Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, a remis en cause mercredi la « crédibilité” du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), qui a recensé 32 cas d’individus condamnés pour avoir aidé des étrangers en situation irrégulière.
« La crédibilité du Gisti en la matière est quasiment nulle », a estimé M. Besson, mercredi sur RMC.
« Chaque fois que je me suis penché avec détail et avec mes services sur les affirmations du Gisti, elles se sont quasiment systématiquement révélées fausses », a-t-il affirmé.
La publication de cette liste « non exhaustive », selon l’association de juristes, se veut une réponse à une lettre du ministre de l’Immigration aux associations qui ont organisé le 8 avril des rassemblements dans 90 villes de France pour protester contre « le délit de solidarité » instauré par l’article L622-1 du Ceseda (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile), une appellation contestée par M. Besson.
Dans cette lettre, M. Besson réaffirmait qu' »en 65 années d’application de la loi, personne en France n’a jamais été condamné pour avoir seulement accueilli, accompagné ou hébergé un étranger en situation irrégulière ».
« Le Gisti n’a pas à faire la preuve de sa crédibilité en matière de droit des étrangers, je crois que la réputation du Gisti se suffit à elle-même », a déclaré le président de l’association Stéphane Maugendre, interrogé par l’AFP, ajoutant: « A la limite, ça ne vaut même pas une réponse ».
Ces condamnations ont été recueillies sur « des moteurs de recherche de droit », en ne retenant que celles visant l’article L622-1 du Ceseda ou l’article 21 de l’ordonnance sur les étrangers de 1945, que ce texte a remplacé, a-t-il expliqué.
Mercredi, M. Besson a également répété un argument avancé mardi contre le Gisti.
« Ils avaient dit depuis deux mois qu’ils apporteraient la preuve que, contrairement à ce que j’affirmais, des bénévoles humanitaires avaient pu être inquiétés ». Or « dans leur propre liste, il n’y a aucun bénévole”, a-t-il relevé.
Or le président du Gisti a souligné que la publication de la liste répondait à la lettre du ministre affirmant que « toute personne, particulier, bénévole, association, qui s’est limitée à accueillir, accompagner, héberger des clandestins en situation de détresse, n’est donc pas concernée par ce délit”, sans introduire lui-même de distinction entre militants et bénévoles associatifs et particuliers.
« La liste des gens qui ont été inquiétés, elle viendra en temps et en heure. Nous, on a fait une réponse au courrier de Besson », a ajouté M. Maugendre, rappelant que la liste ne recensait que des personnes condamnées, et jugeant qu’être interpellé, placé en garde à vue, perquisitionné, etc. revenait à être « inquiété ».