Des bleus dont certains mesurent 17 cm de long, mais pas de violences policières. Le juge d’instruction de Pontoise (Val-d’Oise) a rendu lundi un non-lieu, écartant la responsabilité des forces de l’ordre dans le décès d’Ali Ziri, un retraité algérien de 69 ans, qui a trouvé la mort le 10 juin 2009, après un contrôle musclé de la police. Dans son ordonnance, que 20 Minutes s’est procurée, le juge d’instruction écrit que « l’information n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès », comme l’avait établi la première autopsie. Mais une deuxième expertise a révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes sur le corps de la victime. Un avis de la Commission nationale de déontologie et de sécurité (CNDS) insistait sur le recours à « une violence disproportionnée », recommandant des sanctions disciplinaires à l’encontre des policiers. Pour Stéphane Maugendre, l’avocat de la famille, Ali Ziri « a été soumis à la technique du pliage pendant au moins entre 3 minutes 25 et 5 minutes », explique-t-il, précisant qu’il a fait appel de ce non-lieu « incompréhensible ».
Au tribunal pour « outrage »
De son côté, Arezki Kerfali, l’ami d’Ali Ziri présent dans la voiture le soir du drame, est convoqué ce jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Pontoise pour « conduite sous l’empire d’un état alcoolique » et « outrage ». Agé aujourd’hui de 64 ans, « il a été handicapé à 60 % », dénonce Arezki Semache, du collectif Justice et vérité pour Ali Ziri. Mais l’affaire, qui a déjà été renvoyée à deux reprises, risque de l’être une troisième fois, à la demande de Me Maugendre, qui indique ne pas pouvoir défendre Kerfali sans « violer le secret de l’instruction » de l’affaire Ziri. A moins que le juge ne décide de statuer sur une seule partie du dossier, celle concernant la conduite en état d’ivresse. Des faits qu’ Arezki Kerfali ne conteste pas.