, 17/10/2012
Une ordonnance de non-lieu a été rendue dans l’affaire Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans mort en juin 2009 après un contrôle de police musclé à Argenteuil (Val-d’Oise). Un « non-lieu est incompréhensible » pour l’avocat de la famille, « s’il le faut, nous irons jusque devant la Cour européenne des Droits de l’homme », a-t-il ajouté.
« Le juge n’a pas tenu compte de l’ensemble des expertises qui ont été ordonnées dans ce dossier », a réagi mercredi l’avocat de la famille d’Ali Ziri, Me Stéphane Maugendre, qui a fait appel de cette décision auprès de la Chambre de l’instruction. « C’est le recours à la technique du « pliage », qui consiste à plier en deux quelqu’un en cas de rébellion, interdite dans la police depuis 2003 mais utilisée selon lui, par les fonctionnaires de la BAC lors de l’interpellation du retraité, qui est à l’origine de l’asphyxie. « S’il le faut, nous irons jusque devant la Cour européenne des Droits de l’homme », a-t-il ajouté.
Dans son ordonnance datée du 15 octobre, le juge qui enquêtait sur les circonstances de la mort du retraité « n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès », a précisé cette source, confirmant une information du Parisien. Dans son réquisitoire daté du 14 décembre 2011, le parquet avait également estimé que les policiers à l’origine de l’interpellation ne pouvaient pas être poursuivis.
Ali Ziri avait été interpellé le soir du 9 juin 2009 avec un ami, Arezki Kerfali, 60 ans, à bord d’un véhicule que ce dernier conduisait. Fortement alcoolisés, les deux hommes avaient été transportés au commissariat d’Argenteuil et placés en garde à vue. Ali Ziri, tombé dans le coma, était mort deux jours plus tard, à l’hôpital d’Argenteuil. Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes dont certains larges de 17 cm. Un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait alors mis en cause la sincérité des déclarations des policiers impliqués dans le décès du retraité algérien, estimant que ces derniers avaient fait un usage disproportionné de la force.
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Hasard du calendrier, Arezki Kerfali, qui se trouvait aux côtés d’Ali Ziri le soir du drame, doit comparaître jeudi devant le tribunal correctionnel de Pontoise pour « outrage » dans cette même affaire. Son avocat, Me Maugendre, a demandé le renvoi de l’audience. Le collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri appelle à un rassemblement de soutien à Arezki Kerfali, demain, jeudi 18 octobre à 9 heures, devant le Tribunal de Grande Instance de Pontoise.
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