, Marion Sevenier, 20/05/2009
Les associations de soutien aux étrangers ne désarment pas et appellent à un rassemblement solidaire le 2 juin.
Malgré les attaques répétées du ministre de l’Immigration Éric Besson, les associations d’aide aux étrangers ne baissent pas les bras. Hier, plusieurs d’entre elles (la Cimade, le GISTI et l’Association pour les droits des étrangers) ont annoncé leur intention de déposer de nouveaux recours contre la réforme de l’aide aux personnes placées en rétention. En effet, les procédures précédentes avaient été stoppées par le passage en force du ministre, le 10 mai dernier. Avec ce nouveau recours, explique Stéphane Maugendre, président du GISTI, « nous espérons que le tribunal administratif pourra ainsi statuer, non pas sur le référé comme précédemment, mais sur le fond ».
Pour l’heure, néanmoins, c’est le projet du ministre qui tient la corde : l’aide aux étrangers dans les centres de rétention serait divisée en huit « lots », répartis entre six associations. Parmi elles, les controversées Collectif Respect et ASSFAM (Association service social familial migrants), dont l’aptitude dans le domaine est mise en cause.
« Nous ne sommes pas là simplement pour défendre notre pré carré. Mais l’action dans les CRA suppose une maîtrise du droit face à des contentieux techniques, complexes, et dans des délais très courts », a argumenté Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade, seule association à apporter un soutien juridique dans les centres de rétention depuis plus de vingt-cinq ans. « Ce que nous défendons, ce sont les droits des étrangers dans les CRA. Il est question de faire respecter des droits fondamentaux. »
Or, plaident les associations, l’émiettement voulu par le ministère créera une situation de « concurrence et de dépendance par rapport au gouvernement, qui choisira ceux qui auront le discours le moins critique face à la politique des quotas, et qui défendront finalement le moins bien les droits des étrangers ».
Les responsables associatifs appellent donc à un rassemblement solidaire le 2 juin prochain, pour « réaffirmer leur soutien aux étrangers enfermés » et exprimer « leur attachement à l’indépendance des associations, à leur liberté de parole et de témoignage », dans le contexte actuel de muselage des contre-pouvoirs.