Julien Constant, 18/05/2004
LE TRIBUNAL administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a examiné, hier en référé, le cas Mourad Lamsanes. Cet employé à la piscine de Villemomble, âgé de 26 ans, a été remercié en mars dernier par le maire, Patrice Calmejane (UMP), à cause de l’impressionnante barbe noire qu’il refuse de couper pour des raisons religieuses.
En mars 2002, le jeune homme entre à la piscine comme agent d’entretien. Son travail consiste à nettoyer l’eau de la piscine. Il manipule du chlore et de l’eau de Javel et se protège avec un gros masque à gaz. Le maire explique que l’emploi d’un masque protecteur implique l’absence de barbe ou une barbe correctement taillée. Mais hier à l’audience, l’avocate de la mairie a changé de registre. Elle a expliqué que l’impressionnante barbe de l’employé était « un signe ostensible » qui pourrait choquer les clients d’origine juive de la piscine. Me Stéphane Maugendre, l’avocat de l’employé, a affirmé que son client était loin d’être un extrémiste religieux dans la mesure où il avait accepté un métier où des femmes en maillot de bains se promènent sans cesse devant ses yeux. Enfin, il a précisé qu’il existe des masques à gaz dits « cagoules» destinés à protéger les employés barbus ou à lunettes. La décision du tribunal sera rendue aujourd’hui ou demain.