Pas très optimistes les associations de défense des étrangers. Du remplacement de Brice Hortefeux par Eric Besson au ministère de l’Immigration, Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) «n’attend pas grand-chose». «La politique d’immigration, c’est la politique d’un homme, Sarkozy, et d’un gouvernement», précise-t-il. Ironiquement, il rappelle qu’il y a quelques années, Eric Besson s’était montré «particulièrement critique sur la politique d’immigration de Sarkozy».
Secrétaire général de la Cimade, Laurent Giovannoni, est aussi circonspect : «On n’imagine pas trop qu’Eric Besson change de politique d’immigration, mais on n’a aucun a priori ni positif ni négatif sur lui, on le jugera sur ses actes». Afin de se faire une idée de la politique que le nouveau ministre entend mettre en œuvre, «on va sans délais lui demander rendez-vous», annonce Laurent Giovannoni.
Attentisme également du côté de Patrick Delouvin, responsable du Pôle France d’Amnesty International : «Comme pour tout ministre qui arrive, on prendra contact, on recherchera le dialogue et on jugera sur pièces.»
De Besson, il attend «un peu plus d’échanges».«Un dialogue renouvelé avec les associations», souhaite Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile. «On espère qu’Eric Besson mettra en place un changement de méthode en termes de dialogue et de concertation avec les associations», renchérit Laurent Giovannoni de la Cimade.
Pour Stéphane Maugendre, Eric Besson a du pain sur la planche : «A cause de la politique d’Hortefeux, il n’y a pas un domaine où il n’y ait pas quelque chose à faire.» Parmi les dossiers chauds, selon les associations : les exilés errant sur le littoral de la mer du Nord en attendant de passer en Angleterre, l’accès des demandeurs d’asile à une procédure équitable, et les centres de rétention d’où Hortefeux avait entrepris de chasser la Cimade…