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Stéphane Maugendre avocat, vice-président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) «Je l’achète tous les jours parce que je ne veux pas qu’il meure»
J’avais 12 ans quand Libé est né. Je me souviens encore de Sartre à la télé. Dans l’ambiance familiale, c’était un gros événement. Je me souviens aussi qu’on s’était dit : enfin un journal de gauche ! C’est pour cela que je l’achète encore aujourd’hui, même si je pense qu’il est moins de gauche. Très important aussi, Libération c’était un journal d’opinion, avec des analyses de fond. C’est peut-être un peu moins le cas aujourd’hui, même s’il continue d’animer le débat sur la politique, la culture parfois, et des phénomènes de société importants, comme les sans-papiers. Et cela va au-delà du journal de gauche. Mais Libération devrait reprendre de plus belle. Et puis il y a l’originalité, des numéros spéciaux sur la mort d’Hergé, de Reiser… Toutes ces idées novatrices, comme Ecrans récemment, qui permettent d’avoir un oeil sur autre chose. Bien sûr, j’achète aussi Libé pour être informé, surtout quand je suis en vacances, loin de Paris. J’ai parfois eu des actes d’achat fluctuants. Mais là, je l’achète tous les jours, parce que je ne veux pas qu’il meure. Ce journal ne peut pas mourir, il ne peut pas disparaître, encore moins à quelques mois d’une échéance électorale. Qui sinon va jouer son rôle ? Pas le Monde, encore moins 20 Minutes ou Metro. Car, si j’aimerais que Libé se repolitise davantage, il reste le journal de gauche.
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