12/12/2009
Deux cents personnes se sont rassemblées, hier, huit jours après la mort de M’Bemba, 56 ans, assassiné en pleine rue de deux balles d’un fusil de chasse.
Près de deux cents personnes ont participé, hier matin à Livry-Gargan, à un hommage rendu sous forme de marche silencieuse à M’Bemba G., 56 ans, assassiné jeudi 3 décembre en pleine rue. Le cortège est parti de l’endroit où la victime a été abattue par deux balles tirées d’un fusil habituellement utilisé pour la chasse aux sangliers.
Sa famille et ses proches cherchent maintenant à comprendre pourquoi un tel drame a pu se produire.
« Dieu punira les assassins de mon père »
Salim, l’un des fils de la victime, est à l’origine de cette marche. « Mon père était un voyant médium qui travaillait depuis trente ans et qui n’a connu qu’un seul litige, il y a très longtemps, lâche-t-il. Il était arrivé en France il y a vingt-trois ans et regardez aujourd’hui : plus de 200 personnes sont venues lui rendre hommage alors qu’il ne connaissait personne. Ça prouve qu’il avait un vrai pouvoir. » Le jeune homme ne parvient toujours pas à expliquer ce qui s’est passé. « J’étais dans la maison au moment où il a été tué, se souvient-il. J’ai entendu un ou deux coups de feu. J’ai descendu les escaliers et j’ai vu ma mère hurler dans la rue, à coté du corps de mon père. Mes frères et sœurs étaient là aussi. J’ai fait rentrer tout le monde et on a appelé les pompiers. Je suis anéanti et je crois que je ne réalise toujours pas ce qui s’est passé. »
Pour autant, Salim laisse la justice travailler. « La vengeance n’est pas une solution, assure-t-il. Mon père et moi sommes très croyants. Dieu punira ses assassins. » Une attitude confirmée par le conseil de la famille, Stéphane Maugendre. « Le fait d’avoir décidé d’engager un avocat prouve que la famille a confiance dans la procédure judiciaire et ne cherchera pas à faire justice elle-même », insiste-t-il.
L’enquête s’annonce difficile car l’homme était particulièrement discret. M’Bemba avait installé son cabinet de voyance à Bondy. Dans l’immeuble, peu de gens connaissaient son métier. « Il n’y avait pas de panneau annonçant son activité, ni dehors ni sur la porte », détaille une voisine. Même topo au bar situé au pied de l’immeuble. « Il nous faisait un signe de la main en arrivant et en repartant mais il n’est jamais rentré », témoigne le gérant. Côté enquête, la procédure ne fait que débuter. Jeudi, une information judiciaire a été ouverte pour assassinat et un juge d’instruction nommé. La famille du défunt est en train de se constituer partie civile. Lors de l’autopsie, deux plaies ont été découvertes, dont l’une à bout touchant, c’est à dire que l’arme était directement appuyée sur la victime.