J.C. , 01/02/2003
STÉPHANE MAUGENDRE défend les intérêts du Gisti (Groupe d’information et de soutien aux étrangers), dépositaire de la plainte à la suite de laquelle une enquête avait été ouverte sur ce réseau de prostitution. Aujourd’hui, il défend les intérêts de l’association sur les bancs de la partie civile.
« Nous ne demandons pas de dommages et intérêts contre les prévenus. Notre objectif est plus large», explique Stéphane Maugendre.
Le Gisti plaide en faveur d’un véritable plan d’action pour les mineurs étrangers lorsqu’ils débarquent à l’aéroport de Roissy sans papier. « On leur applique d’abord le droit des étrangers, ils sont placés en zone d’attente avec des menottes et conduits devant un juge. Nous pensons qu’il faut d’abord les traiter comme des mineurs en danger, soutient l’avocat. Chaque année, 60 % des mineurs étrangers fuient les foyers de l’aide sociale à l’enfance dégoûtés par le parcours judiciaire qu’on leur impose. »
L’avocat du Gisti affirme que le trafic de jeunes filles africaines destinées à la prostitution n’a malheureusement pas été stoppé lors de l’arrestation des acteurs de ce réseau. « Les observateurs affirment qu’aujourd’hui d’autres proxénètes viennent toujours chercher des filles au tribunal de Bobigny », confie Stéphane Maugendre.
Selon le Gisti, sur un millier de filles mineures qui débarquent chaque année sans papier à Roissy, des centaines se retrouvent encore sur les trottoirs des boulevards des maréchaux à Paris.