deux accusés nient avoir tué la policière

logoParisien-292x75 Nelly Terrier, 23/11/2001

(LP/ Frédéric Dugit)
(LP/ Frédéric Dugit)

LA RUE SAINT-DENIS, haut lieu de la prostitution parisienne ne s’était pas déplacée hier à la cour d’assises du Val-de-marne au premier jour du procès en appel d’Aziz Oulamara, dit Jacky, 42 ans, et Marc Petaux, surnommé Marco,40 ans. Ces deux accusés ont été condamnés l’an passé par la cour d’assises de Paris à vingt ans réclusion criminelle pour l’assassinat de Catherine Choukroun, une policière gratuitement abattue sur le bord du périphérique dans la nuit du 19 au 20 février 1991.

Il y a un an pourtant se pressait dans la sale d’audience tout un petit monde étrange, où se mêlaient proxénètes et femmes de petite vertu, tous attentifs aux débats et aux nombreux témoins qui livraient à la barre des versions souvent bâties sur des rumeurs et des ragots. Aujourd’hui les mêmes font défaut : la salle d’audience est désertée et la plupart des témoins ont disparu. Le président Jean-Pierre Getti a donc été obligé de lancer hier, dès l’ouverture de l’audience plus d’une quinzaine d’avis de recherches.

Condamnés à vingt ans

En attendant les témoins, la cour entend le récit livré par les policiers de la brigade criminelle, d’une enquête qui a duré plus de six ans. Tout commence cette nuit du 19 au 20 février 1991. Les policiers Catherine Choukroun et son collègue Emile Hubbel stationnent dans une voiture de service sur le bord du périphérique, pour une opération de contrôle de vitesse. Subitement un véhicule surgit derrière eux, deux coups de feu sont tirés, la fonctionnaire s’écroule tuée sur le coup.

Le seul témoin meurt peu de temps après : un chauffeur de taxi qui a entendu les tirs et a été doublé par une Austin noire tous feux éteints, transportant deux hommes devant et une femme blonde derrière. Il faudra attendre 1997 pour que les policiers bénéficie d’un tuyau d’indic, qui donne le numéro d’immatriculation de l’Austin et précise qu’à bord roulaient, ce soir-là, des individus impliqués dans l’assassinat d’un homme en forêt de Sénart. Les policiers arrêtent alors Aziz Ouiamara, videur rue Saint-Denis, et Nathalie Delhomme. prostituée, tous deux mis en examen pour l’assassinat de l’ancien proxénète de Delhomme. Ce n’est qu’ensuite qu’ils arrêteront Marc Petaux, ami d’Oulamara, également videur rue Saint-Denis.

En première instance l’an passé, Oulamara et Petaux, qui niaient les faits, comme ils l’ont encore fait hier matin, avaient été condamnés à vingt ans de réclusion criminelle. Et Delhomme, la seule qui reconnaissait être dans la voiture d’où étaient partis les coups de feu, avait été acquittée. Elle devrait venir ce matin à la barre, comme témoin cette fois-ci. Réitérera-t-elle des aveux qui innocentaient Petaux et chargeaient Oulamara ? Des aveux qui n’avaient pas convaincu les jurés de première instance. Le mystère reste donc entier.