Archives de catégorie : garde à vue

Argenteuil : non-lieu

 Maïram Guissé, 12/12/2014

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine) a confirmé le non-lieu dans l’affaire Ali Ziri, ce vendredi matin. Ali Ziri était un retraité algérien de 69 ans, décédé le 11 juin 2009 à l’hôpital, deux jours après une interpellation mouvementée par la police à la suite d’un contrôle routier pour état d’ivresse dans sa commune d’Argenteuil (Val-d’Oise).

«Je prépare un pourvoi en cassation, réagit l’avocat de la famille, Stéphane Maugendre. C’est une véritable surprise. On avait un avocat général qui demandait l’infirmation du non-lieu et la réouverture de l’instruction.»

Pas question de baisser les bras pour le conseil et la famille d’Ali Ziri. «On ira jusqu’au bout. On est sûr d’avoir raison car pour des affaires similaires, la Cour européenne des Droits de l’Homme a attaqué la France. Et là, ça sera pareil.» Le ministère public et les parties civiles disposent ainsi d’un délai de cinq jours pour se pourvoir en cassation s’ils l’estiment utile.

La décision rendue ce vendredi confirme le non-lieu déjà rendu le 15 octobre 2012 par le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Pontoise dans le dossier d’information ouvert contre X. «La chambre de l’instruction a considéré, contre l’avis du parquet général de Rennes, qu’il n’y avait pas lieu à procéder aux actes complémentaires d’instruction (notamment une reconstitution) demandés par l’un des avocats des parties civiles», commente le procureur général de la cour d’appel de Rennes.

«Dans un arrêt longuement motivé, poursuit-il, la chambre de l’instruction a, en premier lieu, relevé que les expertises avaient établi que les hématomes constatés sur le corps d’Ali Ziri n’étaient pas à l’origine du décès, qui résulte de la conjugaison d’une pluralité de causes, parmi lesquelles une pathologie cardiaque préexistante et un état d’alcoolisation important. Ni la méthode utilisée par la police nationale pour extraire Ali Ziri du véhicule à l’arrivée au commissariat, ni son dépôt allongé à même le sol, menotté dans le dos, dans une salle d’audition, critiqués par la commission nationale de déontologie et de sécurité, ne sont la cause de son décès. La chambre de l’instruction observe en outre qu’il n’existe aucun élément permettant de supposer qu’à un moment ou à un autre, des coups auraient été portés volontairement par les forces de l’ordre sur la personne d’Ali Ziri.»

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Mort d’Ali Ziri : la cour d’appel de Rennes confirme le non-lieu

Louise Fessard

Extrait : La justice française mène une guerre d’usure dans l’enquête sur la mort d’Ali Ziri, 69 ans, décédé par asphyxie le 11 juin 2009, deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil. La cour d’appel de Rennes vient de confirmer ce 12 décembre 2014 le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par un juge d’instruction.

La justice française semble déployer une énorme énergie à empêcher toute enquête sérieuse sur la mort d’Ali Ziri, 69 ans. Ce retraité algérien était décédé par asphyxie le 11 juin 2009, deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes vient de confirmer le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par un juge d’instruction. « La chambre de l’instruction a considéré, contre l’avis du parquet général de Rennes, qu’il n’y avait pas lieu à procéder aux actes complémentaires d’instruction (notamment une reconstitution) demandés par l’un des avocats des parties civiles », …

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Affaire Ali Ziri : supplément d’information requis

21/11/2014

C’était une date importante pour la famille d’Ali Ziri. Hier, une audience se déroulait à huis clos devant la chambre de l’instruction de Rennes (Ille-et-Vilaine), où l’affaire a été dépaysée. « Cela s’est très bien passé », réagit l’avocat de la famille, maître Stéphane Maugendre, au sortir de cette audience.

Le délibéré est attendu le vendredi 12 décembre. Ali Ziri, était un retraité algérien de 69 ans. Il est mort deux jours après une interpellation par la police à Argenteuil. Emmené au commissariat où il est placé en garde à vue, l’homme a fait un malaise. Transporté à l’hôpital, il est mort deux jours après. L’avocat de la famille affirme que « la technique du pliage a été utilisée ». Du côté du syndicat de police Alliance, Ludovic Collignon, secrétaire départemental, assure que « les policiers ne sont pas responsables de la mort de Mr Ziri. »
« L’avocat général à requis un supplément d’information. Donc on rouvre le dossier, détaille Me Stéphane Maugendre après son rendez-vous à Rennes. Même si l’instruction menée jusqu’à présent à été sérieuse, il a été jugé qu’elle avait deux défauts. Elle n’a pas vérifié que la technique du pliage n’a pas été utilisée. Et l’instruction n’a pas été assez attentive à la transparence vis-à-vis des parties civiles et n’a pas été assez contradictoire. L’avocat général a dit que les questions posées par l’avocat de la partie civilise était justes. Il n’est pas allé jusqu’à demander la mise en examen des policiers impliqués dans cette affaire. »

Argenteuil : la justice relance l’affaire Ali Ziri, mort après un contrôle policier

20/11/2014

Argenteuil. Ali Ziri avait fait un malaise au cours de sa garde à vue.

La chambre de l’instruction d’Ille-et-Vilaine est saisie du dossier sur ce retraité algérien de 69 ans, décédé le surlendemain de son interpellation, en 2009.

L’histoire a débuté il y a plus de cinq ans. Aujourd’hui, elle est relancée devant la chambre de l’instruction de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il s’agit du dossier Ali Ziri. « Nous espérons une véritable instruction », lançait hier Me Stéphane Maugendre, l’avocat de la famille Ziri.

Une audience est prévue aujourd’hui à 11 h 30, à huis clos. La chambre criminelle de la Cour de cassation a annulé l’arrêt de la cour d’appel de Versailles (Yvelines) qui confirmait le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par un juge d’instruction de Pontoise. Elle a également décidé de dépayser l’affaire en Bretagne. « C’est la procédure normale, explique l’avocat. Cela aurait pu être à Paris ou ailleurs, mais pas à Pontoise, où il y a eu la première instruction. »

Ali Ziri était un retraité algérien de 69 ans. Il est décédé le 11 juin 2009, deux jours après une interpellation par la police à la suite d’un contrôle routier. Il se trouve alors en voiture avec un ami, à l’angle du boulevard Jeanne-d’Arc et de la rue Antonin-Georges-Belin, à Argenteuil. Les deux hommes, visiblement éméchés, auraient tenté de résister, contraignant les policiers à les maîtriser. Au commissariat, le chibani (NDLR : vieux travailleur immigré maghrébin) est emmené et placé en garde à vue ; il fait un malaise. Conduit à l’hôpital d’Argenteuil, il décède le 11 juin vers 22 heures.

De nombreux hématomes sur le corps de la victime

Alors qu’une première expertise concluait à une « fragilité cardiaque » et confirmait la « forte alcoolémie » du sexagénaire, une contre-expertise avait révélé la présence de « 27 hématomes allant de 12 à 17 cm » sur son corps. « Les rapports des experts sont clairs, le pliage (NDLR : technique de pression sur le corps pour immobiliser quelqu’un) a été utilisé et a contribué à sa mort, insiste l’avocat. Une des policières présentes a dit dans sa déposition : Je l’ai plié et maintenu. » Cela aurait duré « entre trois minutes et demie et cinq minutes », précise-t-il.

Aujourd’hui, M e Stéphane Maugendre souhaite que l’instruction soit menée concrètement, « ce qui n’a pas été le cas jusqu’à maintenant ». « Je demande que les policiers qui ont interpellé M. Ziri soient entendus par le juge d’instruction lui-même. Je demande une reconstitution en présence des experts et de l’ensemble des témoins. Je demande le visionnage des caméras du commissariat d’Argenteuil, qui ont filmé l’arrivée de M. Ziri », énumère-t-il. Le collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, mobilisé depuis cinq ans, attend beaucoup de la chambre de l’instruction de Rennes. « On veut savoir ce qu’il s’est réellement passé ce soir-là. Actuellement, c’est le flou total, réagissait hier un adhérent. On veut que les policiers soient auditionnés au même titre que l’ami d’Ali Ziri. Il y a quand même mort d’homme. »

Hier soir, Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance, se disait « surpris ». « Même les collègues impliqués dans cette affaire n’ont pas été contactés pour l’audience de demain (NLDR : aujourd’hui), insiste-t-il. Pour notre part, nous assurons notre soutien inconditionnel aux policiers qui étaient sur cette affaire. Nous savons qu’ils n’ont rien à voir avec la mort de M. Ziri. »

La chambre de l’instruction de Rennes va-t-elle confirmer le non-lieu ou ordonner une nouvelle instruction ? Affaire à suivre. De son côté, Me Stéphane Maugendre se dit prêt « à saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour que toute la lumière soit faite ».

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L’enquête est relancée dans l’affaire Ali Ziri

20/02/2014

Nouveau rebondissement dans l’affaire Ali Ziri. Mardi, la chambre criminelle de la cour de Cassation a annulé l’arrêt de la cour d’Appel de Versailles qui confirmait le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par un juge d’instruction de Pontoise. Elle a également décidé de dépayser l’affaire en la renvoyant devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Rennes.
Hier, le collectif vérité et justice pour Ali Ziri se disait « satisfait ». « Nous sommes mobilisés depuis cinq ans. La décision est une avancée considérable », réagit un membre du collectif.
Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, vivait à Argenteuil. Il est mort le 11 juin 2009, deux jours après avoir été interpellé par la police à la suite d’un contrôle routier. Il se trouvait en voiture avec un ami, à l’angle du boulevard Jeanne-d’Arc et de la rue Antonin-Georges-Belin, lorsqu’il a été contrôlé. Les deux hommes, passablement éméchés, auraient tenté de résister, contraignant les policiers à faire usage de la force pour les maîtriser. Alors qu’Ali Ziri est conduit au commissariat, les policiers auraient utilisé la technique « du pliage » pour maintenir le retraité qui aurait tenté de leur porter des coups. Mais en garde à vue, il est pris d’un malaise et conduit à l’hôpital d’Argenteuil le soir même, vers 22 heures. Il y décède le 11 juin.
Alors que la première autopsie avait conclu à une « fragilité cardiaque » et confirmé la « forte alcoolémie » du sexagénaire, une contre-expertise avait révélé la présence de 27 « hématomes de 12 à 17 cm » sur son corps.
En octobre 2012, le juge d’instruction de Pontoise rend une ordonnance de non-lieu à l’encontre des policiers mis en cause. Une décision confirmée fin février 2013 par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles. Sitôt, l’avocat de la famille d’Ali Ziri, Me Stéphane Maugendre avait été mandaté pour se pourvoir en cassation.

« C’est une victoire, mais ça ne veut pas dire que c’est définitivement gagné, réagissait hier le conseil. C’est un vrai camouflet au juge d’instruction et à la cour d’Appel. La Cour de cassation leur reproche de ne pas avoir enquêté sur l’usage disproportionné de la technique du pliage au regard notamment de l’âge d’Ali Ziri qui avait tout de même 69 ans, analyse-t-il. Deuxièmement, elle leur reproche de ne pas avoir instruit l’affaire sur l’attitude de la police au regard de l’état de M. Ziri au moment de son interpellation. Il n’était visiblement pas bien et aurait dû être emmené tout de suite à l’hôpital. »

Du côté des syndicats de police « c’est la surprise », concède Ludovic Collignon, secrétaire départemental d’Alliance. « Mais on reste confiant, il y a eu deux arrêts de non-lieu, poursuit-il. Depuis le début de cette affaire, nous soutenons les collègues qui ont procédé à l’arrestation d’Ali Ziri. La technique du pliage n’a pas été utilisée, insiste-t-il. La mort de M. Ziri est quelque chose de tragique, nous espérons que la famille aura toutes les réponses à ses questions. Nous savons, à travers les éléments de procédures, que les collègues ne sont pas responsables. »

Tout va se jouer à Rennes désormais. «C’est à la chambre de l’instruction de décider d’un non-lieu ou d’ordonner des mesures dans le sens que j’ai déjà demandé, à savoir une restitution en présence d’un expert, indique Me Maugendre. Il faut maintenant que les choses avances plus vite, cette affaire dure depuis cinq ans.»

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Argenteuil : non-lieu annulé dans l’affaire Ali Ziri

19/02/2014

Le collectif vérité et justice pour Ali Ziri se dit «satisfait» ce mercredi. Mardi, la cour de cassation a annulé l’arrêt de la cour d’Appel de Versailles qui confirmait le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par le juge d’instruction de Pontoise.

«Nous sommes mobilisés depuis cinq ans. La décision d’hier [mardi] est une avancée considérable», réagit un membre du collectif.

Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, vivait à Argenteuil. Il est mort le 11 juin 2009, deux jours après une interpellation par la police, à la suite d’un contrôle routier. Il se trouvait alors en voiture avec un ami. Les deux hommes, passablement éméchés, auraient tenté de résister, contraignant les policiers à faire usage de la force pour les maîtriser. Il avait été conduit à l’hôpital d’Argenteuil le soir même vers 22 heures.

Alors que la première autopsie avait conclu à une « fragilité cardiaque » et confirmé la « forte alcoolémie » du sexagénaire, une contre-expertise avait révélé la présence de 27 « hématomes de 12 à 17 cm » sur son corps. L’affaire relève désormais de la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Rennes. Le collectif insiste : «Nous resterons mobilisés».

«C’est une victoire, mais ça ne veut pas dire que c’est définitivement gagné», réagit ce mercredi matin l’avocat de la famille d’Ali Ziri, Stéphane Maugendre. «C’est un vrai camouflet au juge d’instruction [de Pontoise] et à la cour d’Appel de Versailles. La Cour de cassation leur reproche de ne pas avoir enquêté sur l’usage de la technique du pliage dans ce contexte, analyse le conseil. Deuxièmement, elle leur reproche de ne pas avoir instruit l’affaire sur l’attitude de la police au regard de l’état de Mr Ziri au moment de son interpellation. Il n’était visiblement pas bien et aurait dû être emmené tout de suite à l’hôpital».

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Le non-lieu dans l’affaire Ali Ziri, mort après un contrôle de police, annulé en cassation

19/02/2014

La Cour de cassation a annulé une décision de non-lieu dans l’affaire Ali Ziri, un retraité mort après un contrôle de police à Argenteuil (Val-d’Oise), et renvoyé l’affaire devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Rennes, dans un arrêt consulté par l’AFP mercredi.

« Après une enquête bâclée, (cette décision) relance la machine juridique », a déclaré Omar Slaouti, du collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri.

Selon la haute juridiction, les juges auraient dû « rechercher si les contraintes exercées » sur M. Ziri « n’avaient pas été excessives au regard du comportement de l’intéressé ». Les policiers avaient maîtrisé ce retraité de 69 ans, ivre, en lui appuyant la tête contre les genoux pendant plus de quatre minutes dans leur véhicule, selon la technique dite du « pliage ».

Les magistrats reprochent également au juge d’instruction de Pontoise, ainsi qu’à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles, qui avaient tous deux conclu au non-lieu, de ne pas avoir vérifié « si l’assistance fournie (par les policiers, ndlr) avait été appropriée ».

Ali Ziri a été transporté à l’hôpital une heure et demie après son arrivée au commissariat.L’enquête sur la mort d’une personne après son arrestation par la police, doit être « méticuleuse, objective et impartiale », relève la cour, d’autant que dans l’affaire Ali Ziri, les rapports médicaux sur les causes de la mort sont contradictoires.Le renvoi de l’affaire devant la juridiction rennaise « permettra d’avoir un oeil neuf » sur les faits, a déclaré l’avocat des proches de M. Ziri, Me Stéphane Maugendre. Il espère voir ordonner une reconstitution. Les proches veulent pouvoir visionner la vidéosurveillance montrant l’arrivée d’Ali Ziri au commissariat.M. Ziri avait été contrôlé, ivre à bord d’un véhicule conduit par un ami, à Argenteuil (Val-d’Oise) en juin 2009.

Les deux hommes avaient été transportés au commissariat et placés en garde à vue. Ali Ziri était tombé dans le coma et décédé deux jours plus tard.Une première autopsie avait conclu que des problèmes cardiaques et l’alcoolémie étaient les causes du décès. Mais une contre-expertise avait révélé la présence d’une vingtaine d’hématomes, dont certains larges de 17 cm.Un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait mis en cause la sincérité des déclarations des policiers impliqués dans le décès, estimant qu’ils avaient fait un usage disproportionné de la force.

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Mort après un contrôle de police. Une nouvelle enquête pour Ali Ziri

Affaire Ali Ziri : la Cour de cassation annule le non-lieu rendu en faveur des policiers

logo_france_bleu Martine Bréson , 18/02/2014

Ali Ziri c’est cet Algérien de 69 ans mort en juin 2009. Contrôlé par la police, il est emmené au commissariat d’Argenteuil et il meurt deux jours plus tard à l’hôpital d’Argenteuil. Les policiers, mis en cause par la famille, avaient bénéficié d’un non-lieu en appel.

« Cest une première victoire  » : Maître Stéphane Maugendre, avocat de la famille d’Ali Ziri  (00’56 »)

Ces sont les proches du vieil homme qui se sont pourvus en cassation.

Les précisions de Marine Chailloux de France Bleu 107.1  (00’56 »)

Ils viennent d’obtenir gain de cause. L’affaire est dépaysée . Elle est désormais devant la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Rennes. A cette cour de décider un non-lieu ou la nomination d’un nouveau juge d’instruction..

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Ali Ziri : première victoire pour la famille devant la Cour de cassation

Louise Fessard

La Cour de cassation a annulé, le 18 février 2014, une décision de la Cour d’appel de Versailles confirmant le non-lieu dans cette affaire de violences policières. Ali Ziri, 69 ans, était décédé, asphyxié, le 11 juin 2009, deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil.

Même ténue, c’est une victoire pour la famille d’Ali Ziri qui, depuis le 11 juin 2009, se bat pour savoir pourquoi ce retraité algérien de 69 ans est décédé, asphyxié, suite à son interpellation par la police d’Argenteuil. Mardi 18 février 2014, La chambre criminelle de la Cour de cassation a annulé l’arrêt de la Cour d’appel de Versailles qui confirmait le non-lieu prononcé le 15 octobre 2012 par un juge d’instruction de Pontoise.

Comme souvent dans les affaires de violences policières, l’instruction s’est réduite à une bataille d’experts, sans aucun autre acte d’enquête. Alors qu’un premier cardiologue avait pointé une bien commode « cardiomyopathie méconnue», deux expertises ont ensuite mis en cause la technique du pliage. Un procédé que les policiers d’Argenteuil ont reconnu avoir utilisé pour maintenir le vieil homme durant le trajet vers le commissariat.

Dans son rapport de juillet 2009, l’ancienne directrice de l’institut médico-légal de Paris indiquait ainsi qu’Ali Ziri, fortement alcoolisé ce soir-là, était décédé « d’un arrêt cardio-circulatoire d’origine hypoxique par suffocation multifactorielle (appui postérieur dorsal, de la face et notion de vomissements) ». L’autopsie avait en effet montré une vingtaine d’hématomes sur le corps d’Ali Ziri, pouvant « correspondre à des lésions de maintien », ainsi que des signes d’asphyxie mécanique des poumons, lin avril 2011, une nouvelle expertise confirmait : l’arrêt cardiaque d’Ali Ziri a bien été causé par « un épisode hypoxique (une diminution de la quantité d’oxygène apportée aux tissus – ndlr) en rapport avec les manœuvres d’immobilisation et les vomissements réitératifs ».

Malgré cela, aucun des juges d’instruction qui se sont succédé sur cette affaire n’a jugé utile d’auditionner ni les policiers concernés ni les témoins présents ce soir-là au commissariat. Aucune reconstitution n’a été réalisée. Et, le 15 octobre 2012, le juge d’instruction Jean-Marc Heller refermait le dossier, écrivant tranquillement que l’enquête « n’a établi aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès de M. Ali Ziri, ni aucune faute directe ou indirecte imputable à quiconque qui aurait involontairement causé sa mort ». Le 28 février 2013, la chambre de l’instruction confirmait ce non-lieu. Motif? Les divergences entre les différentes expertises médicales et l’impossibilité de déterminer avec certitude la cause du décès. Dans la foulée, la chambre jugeait cependant inutiles les demandes de reconstitution, de visionnage des bandes des caméras du commissariat et d’audition des policiers…

Un peu court, l’a rembarrée, le 18 février 2014, la chambre criminelle de la Cour de cassation. «En se déterminant ainsi sans rechercher si les contraintes exercées n’avaient pas été excessives au regard du comportement de l ’intéressé et si l’assistance fournie avait été appropriée, la chambre de l’instruction n’a pas justifié sa décision», tranche la plus haute juridiction. Y aura-t-il un jour un procès dans l’affaire Ali Ziri ? C’est désormais à la Cour d’appel de Rennes, désignée par la Cour de cassation, de trancher.

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