La traque de « l’électricien »

RTL, Jacques Pradel , Charlotte Meritan,

Celui que les enquêteurs avaient surnommé « l’électricien » a été arrêté en 2012 au bout de 22 ans d’enquête. Son procès va se tenir dans quelques semaines devant la cour d’assises de Paris.

 

L’édito de Jacques Pradel
A la Une de l’Heure du crime, l’histoire d’une longue enquête de la Brigade des mineurs de Paris, sur la trace d’un violeur d’enfants.
Tout commence en février 1990, lorsqu’une petite fille de douze ans rencontre dans les étages de son immeuble, à Paris, un homme qui se présente comme « électricien », et qui l’agresse sexuellement dans un escalier de service. Dans les mois et les années suivantes, jusqu’en 2003, ce prédateur sexuel fera plus d’une trentaine de petites victimes, toujours avec le même mode opératoire, toujours dans les arrondissements de l’ouest de la capitale.
Les enquêteurs de la Brigade des mineurs sont chargés de l’enquête. Ils n’ont que peu d’indices : Une description très vague de l’agresseur, et quelques traces ADN inexploitables pendant de longues années.
Mais il faut savoir que, comme la « crime », la brigade des mineurs ne referme jamais définitivement un dossier. Et c’est à cause d’une femme, un commandant de police en retraite, chargée de ré-examiner des dossiers non élucidés, que cet homme va être confondu 22 ans plus tard !

Nous revenons sur l’ensemble de l’affaire, dans cette émission spéciale, en partenariat avec le Parisien/Aujourd’hui en France.

« L’électricien », le pédophile du XVIe arrondissement

Il est l’un des violeurs en série présumé les plus redoutables de Paris. Celui que la police avait surnommé « l’électricien », pendant vingt-deux ans de traque, a finalement pu être identifié et arrêté, en 2012.

Il tient son surnom de son mode opératoire, toujours le même : cet homme d’une cinquantaine d’années à l’époque attirait ses victimes, des jeunes filles âgées de 7 à 13 ans, en se faisant passer pour un électricien. Il est aujourd’hui accusé d’être l’auteur de 33 viols, mais n’a été renvoyé devant la cour d’assises de Paris que pour 18 viols et agressions sexuelles sur mineurs, en raison des délais de prescription. Ces faits se sont en effet produits entre 1990 et 2003.

Pendant plus de vingt ans, les policiers traquent ce personnage avec pour indice une vague description : l’homme a entre 50 et 60 ans, il porte un béret et a un accent d’origine latine. L’ADN de mauvaise qualité retrouvé sur les vêtements de quatre plaignantes, agressées en 1990, 1991 et 1994 ne suffit pas. Il faudra attendre 2001 et les progrès du décryptage ADN pour prouver qu’il s’agit d’un seul et même suspect, puis 2010 pour parvenir à isoler son profil ADN.

Le 16 avril 2012, la police est appelée pour une bagarre dans le XVIe arrondissement. Un homme est alors arrêté et son ADN prélevé. Quelques semaines plus tard, il ressort qu’il est le violeur récidiviste recherché depuis tant d’années. Le suspect est arrêté le 29 octobre 2012.

Emission réalisée en partenariat avec le journal Le Parisien.

Nos invités

Thibault Raisse, journaliste au ParisienRoland Coutanceau, psychiatre des hôpitaux, psychanalyste et expert national, auteur du livre Les blessures de l’intimité (Ed Odile Jacob / 2014) ; Beryl Brown, avocate d’une partie civile. Une femme qui a aujourd’hui trente ans et vit en SuisseJean-Pierre Bouchard, psychologue criminologue.

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