Le parquet requiert un non-lieu dans la mort d’Ali Ziri

 07/01/2012

Le Parquet de Pontoise a requis un non-lieu dans l’affaire Ali Ziri. Ce retraité algérien est mort le 11 juin 2009, deux jours après une interpellation musclée par la police, à la suite d’un contrôle routier à l’angle du boulevard Jeanne-d’Arc et de la rue Antonin-Georges-Belin à Argenteuil.

Dans le réquisitoire définitif daté du 14 décembre, les magistrats ont estimé que les policiers à l’origine de l’interpellation ne pouvaient pas être poursuivis, aucun acte de violence volontaire qui aurait été la cause directe ou indirecte du décès n’ayant été établi au cours de l’instruction. Une décision que les amis du retraité n’acceptent pas. « Nous sommes indignés, révoltés. Nous sommes plus que jamais résolus à poursuivre notre combat, insiste Arezki Semache, porte-parole du collectif Respect, vérité et justice pour Ali Ziri, créé à la suite de la mort du retraité ; il n’y a eu d’audition ni des policiers, ni des témoins par le juge d’instruction. La reconstitution demandée n’a pas été faite. C’est injuste. »
Le 9 juin 2009, Ali Ziri se trouvait en voiture avec son ami Arezki Kerfali quand une patrouille de police les a contrôlés. Les deux hommes, passablement éméchés, auraient tenté de résister, contraignant les policiers à les maîtriser. Deux jours après cette arrestation, Ali Ziri est décédé à l’hôpital. Alors que la première autopsie avait conclu à une « fragilité cardiaque » et confirmé la « forte alcoolémie » du sexagénaire, une contre-expertise avait révélé la présence d’ « hématomes de 12 à 17 cm ». En octobre 2009, le parquet de Pontoise avait réclamé davantage d’informations et pris un réquisitoire supplétif contre X pour « violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Depuis, le collectif dénonce le « piétinement de l’enquête ».
« Dans ce dossier, tous les éléments prouvent que Monsieur Ziri a subi des violences », s’insurge Me Sami Skander, l’un des deux avocats de la famille d’Ali Ziri. « Rien n’est dit sur ce qui s’est passé pendant le trajet jusqu’au commissariat », renchérit son collègue Me Stéphane Maugendre, qui attribue la mort du retraité à l’utilisation de la technique d’immobilisation dite du « pliage », pourtant interdite.
Une manifestation samedi prochain
Si le non-lieu est prononcé par le juge d’instruction en charge du dossier, la famille Ziri a d’ores et déjà prévu de faire appel, selon Me Sami Skander. Un rassemblement est prévu samedi prochain à Argenteuil en présence de Stéphane Hessel et de Mgr Gaillot. Une plaque commémorative sera déposée par le collectif sur le lieu de l’interpellation d’Ali Ziri.